
lîtuées au fud de l ’Ohio; mais il eft probable que
cette'matière avoitla même origine que les autres
pluies dont nous parlons.
Le 16 novembre de la même année, il tomba
auflî à Broughton, aux Etats-Unis, une grande
quantité de poudre noire , donc l’origine étoit
peut-être due à une caufe femblable.
En 182.0, au mois d’oCtobre , il tomba à Fer-
nambouc, fur une étendue de l'oixante lieues, une
efpèce de pluie de fo ie , dont on ne connoifloit
pas l’origine.
En i8 z i , le 3 mai, à neuf heures du matin,
pluie rouge dans les environs de Gieflen. M. le
profefleur Zimmermann ayant analyfé le fédiment
brun-rougeâtre que cette pluie laiffoit, y a trouvé
du chrome, de l’oxide de fe r , de la filice, de la
chaux, du carbone, une trace de magnéfie & des
parties volatiles, mais point de nickel.
Enfin en 1824, le 13 août, dans la ville de Mendoza
(république de Buenos-Ayres), pouflière qui
tomboit d’ un nuage noir 5 à une diftance de quarante
lieues , le m^me nuage fe déchargea encore
une fois. |
Il fembleroit, par le catalogue que nous v enons
de donner d ’après M.Chladni, que le phénomène
des méteorolites eft plus fréquent dans les
pays tempérés que dans le Nord ou dans le Midi >
cependant, nous n’en tirerons aucune confé-
quence, car dans les queftions de cette nature où
tout eft hafardé, où tout eft conjectures, il eft
facile de fe laifier entraîner à des fuppofitions plus
ou moins invraifemblables ; toutefois , comme le
fait eft maitenaht reconnu certain, que la caufe.
feule eft encore un myltère, nous tenterons de
donner à ce phénomène une explication qui ne
fera peut-être pas plus extraordinaire que celles
qu’on a déjà tentées.
Il a été. fuffifamment proùvé que l’origine des
aérolites ne peut point être attribuée aux volcans
de la lune, ainfi que )’a penfé M. de Laplace ;
qu’ elles ne font point formées de molécules enlevées
aux régions polaires, comme l’ a penfé Proult ;
qu’ elles ne font point les reftes d’antiques éruptions
des volcans de la terre, à l’époque où fon
noyau étoit en incandefcence, ainfi que l ’a penfé
Bory de Saint-Vincent; enfin, que ce ne font point
des corps aériens, comme l’ont cru Lagrange Ôc
Patrin. Il féroit peut-être plus vraifemblable de
croire avec M. Chladni, que ce font des planètes
ou des débris de corps planétaires.
Il eft certain que les caractères tirés de leur
texture, de leur compofition, de leur poids, de
leur forme, & des phénomènes qui précèdent &
accompagnent leur chute, font autant d’obftacles
à l’adoption des hypothèfes que nbus venons de
rappeler. En effet, le globe de feu fous la forme
duquel elles fe préfentent, leur direction qui n’eft
point toujours confiante, leur fufion plus ou moins
confidérable; leur dureté plus ou moins grande,
leur apparition au milieu d’un ciel pur & ferein,
s’accordent difficilement avec la fuppofition que
ce font des vapeurs condenfées par le froid ou par
l’éleCtricité.
Il paroît probable aufli qu’ elles ne fe forment
point dans l ’atmofphère. Il feroit affez difficile de.
concevoir que les gaz qui entrent dans la compofition
de l’air, que les fubftances métalliques qui
pourroient s’élever de la terre, dohnaffent naif-
fance à des corps aufli durs & compofés ordinairement
d’un petit nombre de métaux ; d’ailleurs ujie
foule de fubftances beaucoup plus faciles à fublimer
que le fe r , le nickel, la filice,de chrome , le
cobalt & la magnéfie., n’entrent point dans la compofition
de ces corps j mais fi les aérolites fe font
formées au-delà de notre atmofphère, ces difficultés
difparoiffent en partie, leur formation remontera
alors à une époque très-reculée. Nous ignorons
quelles font les fubftances fimples qui exiftent
à une grande hauteur dans l’efpaçe, c ’eft-à-dire
au-delà de l’ enveloppe aé ri forme de notre planère;
mais ne feroit-il pas poflible que quelques-unes
de ces fubftances, fans ceffe en mouvement, fôr-
maflent des corps analogues à notre planète? la
terre elle-même n’ a t-elle pas pu être, dans l’origine,
une forte d’aérolite formée de tous les principes
qui exiftoient dans l’efpace, & qui fe font
cond.enfés à l’époque qui remonte à la formation
du noyau primitif qui conftitue tout ce*qui eft
au-dtflous de fa croûte extérieure? Depuisjfa formation,
l’efpace a dû être peuplé d’une foule
d’aéroütes dont la chute a produit à fa furface ces
.maffes de fer natif dont l’origine eft fi peu con-
teftée, qu’ on les regarde généralement-comme formées.
de fer météorique} à l’époque voifine de
l’état primitif de notre G lo b e , la chute de ces
corps'a dû être plus fréquente, parce que l’efpace
au-delà de fon atmofphère contenoit en quantité
plus confidérable les principes qui conftituent ce
fer £ & fi nous voulons remonter plus haut, peut-
être faudroit-il avoir recours à la même caufe pour
expliquer la formation des filons métalliques qui fe
trouvent dans les fentes de diverfes roches ; peut-
être encore la même caufe auroit-elle donné n.tif-
fance à ces amas ferrugineux qui exiftent dans les
dépôts houilliers, & même à ceux qui colorent en
rouge les fables de plufieurs terrains, car il ne
faut point oublier l’analogie qui exifte entre les
aérolites folides & les pluies métallifères dont
nous avons parlé.
.C ’eft: une idée qui paroîtra fans doute bien hardie
d’aflimiler la terre aux aérolites j cependant
elle n’eft pas plus extraordinaire que celle qui
admet lecnaos comme l’origine de cette planète.
De tout ce que nous venons de dire, il refaite que
les différèns métaux qui exiftent dans le fein &■ à
la furface de la terre-, étant antérieurs à la formation
des aérolites qui tombent maintenant à fa furface,'
il eft naturel que celles-ci ne foient point.compo-
fées de tous les métaux que nous connoiflons,
puifque lçs principes qui ont Eervi à la formation
des premiers, fe font depuis long-temps con-
denfés pour former notre Globe.
Selon nous, les aérolites ou plutôt les météorites,
folides, liquides ou pulvérulens, qui tombèrent
fur la terre dès fon origine, ont d û , à différentes
époques, différer par leur compofition & probablement
elles différeront encore avec le temps.
On a cherché à expliquer leur inflammation}
mais, d’après ce que nous venons de dire, autant
vaudroit expliquer l’inflammation de ces corps
connus fous le nom de comètes. Si l’on remarque
que plufieurs aérolites ont, pendant leur chute,
prefenté une.traînée lumineufe comme celle qu’ol-
frent les comètes, ne fera-t-on pas difpofé à
leur attribuer une origine commune? Si ces vaftes
corps ne font heureufement point attirés-fur la
terre, c’eft: que celle-ci n’eft probablement pas
affez confidérable pour influer fur leur gravitation.
Les aérolites, au contraire', fe précipitent vers la
terre, parce que les points de l ’efpace où elles
prennent naiflance font beaucoup plus rapprothés
de la terre que de toute autre planète; elles appartiennent
enfin à notre G lo b e , ce qui, félon
nous, eft très-naturel, puifqu’elles feroient dues
à la même caufe que celle qui a formé notre
Globe.
Nous n’entrerons point dans de plus longs détails
à,ce fujet, qui mériter oit de longs développe-
mens ; nous allons nous occuper des phénomènes
atmofphériques qui appartiennent à des caufes toutes
différentes.
Eclairs 6* tonnerre. Ces météores font dus à la
furabondance du fluide éleCtrique qui s’échappant
de la terre, s’élance dans la région des nuages où
elle devient prefque toujours pojîtive, tandis que
l ’éleétricité n ^ î iw refte le plus fouvent attachée
au globe terreftre. Lorfque le fol de la' terre ou
les régions atmofphériques font trop fortement
chargés de fluide éleCtrique, le fluide terreftre
attire le fluide atmofphérique, l’éclair fe mani-
fefte & la foudre tombe. D ’autres fois l’atmo-
fphère & la .terre fe renvoient en même temps le
fuperflu de leur électricité , & l’on voit alternativement
le tonnerre s’élever de la terre ou defeen-
dre de l’atmofphère.
Quelques phyficiens ont admis l’exiftence de.
deux courans de fluide éleCtrique : l’ un qui fe dirige
de l’ équateur vers les pôles, & l’ autre des pô-/
les vers l’equateur.
Saufliire, Lemonnier, Beccaria, ont obfervé une
forte de flux & de reflux dans le fluide éleètrique
de l’atmofphère. En é té , par un temps fec &
chaud, l’éleCtricité augmente graduellement depuis
le lever du foleil jufqu’ à midi, heure depuis
laquelle elle paroit relier ftationnaire'jufque vers
deux heures, époque à laquelle elle diminue juf-
qu’ après le coucher du foleil ; à minuit elle fe
fait encore fentir pendant quelques inftans pour
difparoître entièrement. En hiver,TéleCtricité eft
à fon plus haut degré d’intenfité à huit heures du
matin & à huit heures du foir. Il fembleroit, fui-
vant ces phyficiens, qu’elle fuit le développement
du gaz hydrogène.
LJélectricité paroît affeCter certaines parties du
Globe. Vers les pôles, o ù le gaz hydirogrène eft
peu abondant, elle a peu d’intenfîté; aufli la foudre
qui y eft fort rare, eft prefque fans force.
A mefure qu’on s’approche des régions équatoriales,
elle fe manifefte plus fréquemment; un
petit nombre de contrées font exception à cette
règle fous l’équateûr, & fans doute que fi dans
ces contrées, le gaz hydrogène toujours abondant
né produit point le développement de l’éleCtric
ité , c ’eft: par quelques caufes locales qui nous
font inconnues.
« On ne connoit pas encore , dit Lamouroux,
>» la caufe du bruit de la foudre ou Je tonnerre.
»» Eft-ce, une fimple détonation réfléchie par les
»s nuages? e ft-c e une fuite de détonations qui
fe fui vent à de edurts intervalles ? eft-ce le choc
»» de l’air dans lequel un vide s’ çft formé au mo-
» ment de l’orage, par la combinaifon de maffes
» énormes d’hydrogène & d’oxigène, que cer-
» tains phyficiens prétendent exifter dans les hau-
» tes régions de l’ atmofphère ? ou bien encore,
» eft-ce le choc de l’ air parcouru avec une rapidité
» inconcevable parle fluide éleCtrique, & dont lés
» vibrations fonores doivent avoir une variété,
» une étendue, une intenfité proportionnelles à la
»» force du plus terrible des météores ? Cette der-
»» nière hypothèfe me femble la plus probable. »
Feux follets. Ces météores ne devroient point
figurer parmi les phénomènes atmofphériques;
nés de la terre & de fes exhalaifons, ils femblent
ne point vouloir quitter le fol où ils fe font formés;
fous la forme de flammes mobiles & légères,
on les voit quelquefois voltiger à la furfacè des
eaux marécageufes ou dans l’enceinte des cimetières;
c’eft à leur préfence que font dues ces
hiftoires d’efprits & de revenans, li accréditées dans
nos campagnes. Long-temps, grâce à la crédulité
du vulgaire-, les meftes -& les offrandes pour
ces prétendues âmes qui couroient le.cimetière,
ont été un revenu confidérable pour les prêtres
des campagnes, mais aujourd hui il n’eft plus permis
d’ignorer que ces feux font dus à des gaz hydro-
carbonés , hvdro * phofphorés , hydro - fulfurés,
qui s’enflamment par le contaCt du fluide éleCtriq
u e , & en effet c ’eft principalement pendant les
chaleurs de l’ été qu’ ils fe dégagent.
Etoiles tombantes. Ces feux , qui dans nos régions
tempérées fillonnent le ciel pendant une
belle nuit d’é té , en décrivant une courbe plus ou
moins étendue, ont été improprement appelés
étoiles tombantes-, parce qu'en effet ils prôduifenc
j l’ illufion de la chute de l'un de ces corps- On
1 n’eft point d’accord fur la caufe qui les produit-
I Les uns les attribuent au fluide eleCtrique feul;
d’autres1, à l’ inflammation du gaz hydro - fui fur é
par i’ aÇtion de l ’étinCelle électrique. Quoi qu’ il en
C c |