i 4 » p a t
jo fec. A peu de dîftance de fes bords, la mer a
quarante brades de profondeur. (J. H. )
PAUSILIPE. Longue colline qui forme le côté
oriental du badin de Naples. Elle domine la Méditerranée,
dont les flots s’ engouffrent dans les
nombreufes grottes que les Anciens y ont creufées.
Cette montagne eft célèbvepar les intérefiantes
antiquités dont on remarque encore les vefliges ;
par le tombeau de V irg ile , & furtout par la
grotte, ou plutôt le chemin fouterrain long d'environ
9c O mètres, large de 10, élevé de 16 , &
creufé par les Romains pour fervir de communication
entre Naples & Pouzzole.
Le mont Paufilipe, comme toutes les collines
des environs de Naples, eft dû à des déjeélions
volcaniques. 11 eft entièrement formé d'un tufit
tendre & facile à percer. C ’eft ce qui diminue
beaucoup le mérite qu'on attache à ce chemin
fouterrain. (J. H .)
PAVEN. Lac volcanique. Voye{ Volcans.
PAXOS. C'eft une des îles Ioniennes , fituée
au fud & à trois lieues de Corfou, par le 18“.
deg. 18 min. de longitude, & le 39I. deg. 20
min. de latitude. ' . , ,
Elle eft montagneufe, mais privée d’eau douce,
ce qui oblige les habitans à y fuppléer par des
citernes, où iis confervent celle de la pluie. Sa
forme eft celle d'un ovale. Elle a deux lieues, de
long du nord-oueft au fud-oueft, fur une de
larg'e du fud-eft au nord-eft. ' Sa circonférence
eft de quatre lieues et demie. Dans to.ute l'étendue
de fes côtes elle préfente quatre beaux ports ;
celui de Gajo eft allez grand pour recevoir des
frégates. Un écue il, fur ' lequel on a établi une
baterie qui peut en défendre le paflage, le couvre
& le protège du côté de la mer.
La population qui peut s'élever à cinq mille
âmes environ, fe livre, en partie, à la culture des
oliviers dont l'ile eft couverte. .L'huile qu’ on y
recueille eft la plus ellimée de toutes celles des
îles Ioniennes. . \ . -
Le bourg de G ajo, qui eft le lieu le plus con-
fidérable de L'ile, contient une foixantaine de
maifons bien bâties. _■ - . -,
Le fol de Paxos ne produit point de grains;
les Paxiotes tirent d'Antipaxos, petite île d une
lieue de circonférence , et qui fe trouve dans le
voilïnage, quelque peu de froment, mais qui ne
f. (Ht pas pour la confommation de les habitans.
r (G . A . d eM . . . )
PAYPUS ou PeypuS. C e lac, qui fur plufieurs
cartes elt défigné fous le nom de fchoudsko'è, eft
fitué en Livonie. Il s’ étend du fud au nprd fut une
longueur d’environ trente lieues, en y comprenant,
une forte de grand golfe qui forme l'on extrémité'
méridionale, Se auquel on donne mal-à-propos
P A Y
le nom de lac Pskow» quoiqu'il ne fâfie qu’un
tout avec le précédent.
I a plus grande largeur du lac Paypus eft de
douze lieues de l'eft à Loueft à fon extrémité méridionale;
elle n'eft que de deux lieues dans fa
partie la plus étroite , qui eft cenfée être fon
extrémité ; & dans la partie la plus large de ce
qu’on appelle le lac Pskow, il a lïx lieues de
l ’ eft à l oueft-
II eft alimenté au fud par la Velikaiat rivière
qui coulé du fud au nord, qui a plus de quarante
lieues de cours, & qui reçoit les eaux de la Si-
rteia 8c d'autres rivières alfez importantes. A
Loueft, LEmbakh t qui parcourt une vingtaine de
lieues en ferpentant, vient fe jeter dans fon fein.
Il donne enfuite naiflance à la Narva, q ui, après
environ feize lieues de cours, fe jette au fud-eft
dans, le golfe de Finlande. (J. H .)
PAYS (îles). Le jéfuite Leclain raconte dans
les Lettres édifiantes (tome I , pag. 114 ), qu’étant
en 1696 dansl'île de Samal, il y trouva vingt-neuf
habitans des îles Pays q u i, embarqués dans leurs
petits canots, avoient été poulies fur les côtes de
Samal par un vent d’ e ft, qui règne dans le grand
Océan depuis le mois de décembre jufqu’ au mois
de mai. Ces infulaires, d'après le rapport du jé fuite,
convoient avoir parcouru environ trois
cents lieues dans la direction que nous venons da
dire. Selon eux , leurs îles étoient au nombre de
trente-deux ; la plus grande fe nommoit la Mares ,
& fur ce ré c it , que nous regardons comme étant
complètement inexaéf, on a admis l’exiftence des
îles Pays. Plufieurs 'géographes ont répété le récit
du Père Leclain ; mais depuis que le grand Océan
a été parcouru par les plus habiles navigateurs,
8c dans le but de recherches feientifiques entre-
prifes de nos jours, aucun ne dit avoir vu les îles
Pays.
Le jéfuite eftime qu’elles font au fud des Ma-
rianes 5 mais dans cette direction, & à la diftance
d’environ trois cents lieues, on ne trouve que
l’archipel des Caroline s. Les îles Pays appartien-
droient-elles à ces dernières ? Mais on compte
plus de trente-deux îles appartenant aux Caro-
lines. Les îles Pays feroient-elles les vingt-trois
îles Kgoi ? Leur pofition à l’orient de Samal fem-
bleroit l ’indiquer > mais elles font toutes aufii peu
! confidérabless aucune d’elles ne porte le nom de
Murée, & d’ ailleurs elles ne font qu’ au nombre de
vingt trois, au lieu de trente-Heux.
Tout nous porte donc à croire que le récit du.
Père Leclain , ou les'renfeignemens qu’ il s’eft
procurés, font inexa&s, & que les prétendues îles
Pays ne doivent plus figurer ni fur les cartes ni
dans un bon Traité de géographie. Nous n'ea
avons dû parler ici que pour reéiifier une de ces
etreurs qui /ont quelquefois préjudiciables à U
feience. (J. H .)
PAYS DE LAVAGE. Les détails dans lefqnels
nous lommes entrés aux mots Or & Orpailleur,
luffifenc pour nous difpenfer, afin d’evitet les répétitions,
de confacrer un article fur les P a y s de
la v a g e", article auquel on a renvoyé le letteur
en pariant de l'a n c ie n n e te r r e . (J. H.)
PEI-HO ou Pa ï -H o. Fleuve de l’Empire chinois.
11 prend fa fource à l’extrémité nord de la
province de Petcheli, très-près de la grande muraille
& fur le penchant méridional dune_des
branches des monts Siolli. 11 coule vers . _
fud-eft, palTe à une très-petite dîftance de Pékin,
dont il alimente plufieurs canaux, 8c réuni au Yan-
Ho auTac-Ho, au Houto-Ho, au Kias-Ho,au
Eu-Ho , va fe. jeter,, par une large embouchure,
dans le fond du golfe de Pékin, vis-a-vis 1 tle.Shu-
Lou-Tieu, après un cours, de cent vingt lieues
environ. Ce fleuve, navigable à vingt lieues de fa
fource, rend de grands 8c importans fervices a la
capitale. C'eft par lui & par le Yan-Ho que cette
ville communique direélement avec la mer : aufli
eft-il en tous temps couvert d’une multitude
d’embarcations qui fervent à tranfportèr, foit des
marçhandiles, foit des voyageurs. (D.)
PÉLAGOSA. Petite île déferte fituée dans la
«net Adriatique; fur les côtes de la Dalmatie, par
deg. 4) min. de latitude, & t } deg. $ o min.
de lôngiiude. H
P é la g o fa eft, ainfi que plufieurs îlots ou ecueils
qui l’entourent, le réfultat de quelqu’antique
éruption volcanique. Son fol eft entièrement corn-
pofe de laves compaftes 8c portufes. Elleeftfujette
à de violens tremblemens de terre. (J. H.)
PELICE (Santo). V o y e i Pô.
PÉLOPONÈSE. Cette grande prefqu’île, connue
aujourd'hui fous le nom de M o r é e , reçut
en abondance Sc qui croît principalement dans les
lieux incultes ainfi que dans les haies.
dans L antiquité diverfes dénominations. Le nom
à ’ Æ g ia l é e lui vient d’un fils d'inachus 8c de Mé-
lie/iffu de l’Océan. Apide, fils de Phoronée 8c
de Tolydique, lui donna celui A .'A p e c . Argos, fils
de Jupiter & de la nymphe Niobée , changea ce
nom en celui d‘ A r g o l id e . Mais le plus célébré de
tous ces noms, eft celui de P é lo p o n e f c a u e \ \ ü
doit à Pélops, fils de Tantale, roi de Phrygie,
le même qui par fon adreffe à la courfe des chars
vainquit tous fes concurtens dans un tournoi,
dont la couronne 8c la main d Hippodamie, fille
d’Eunome, étoient le prix. .
A cette époque on ne comprenoit plus tous le
nom A i A r g o lid e la totalité du Petoponèfe, mais
feulement 1a province où régna le grand Aga-
rnemnon, à qui le commandement en chef des
roiscoalifés contreTroye valut le titre de R o i d e s
R o i s . Le nom de M o r é e qu’elle porte aujourd’hui
lui vient probablement d une efpèce de mûre
noire indigène, fruit de la ronce, qu elle produit
Le Péloponèfe eu borne au nord par le golfe
de Lépante ou la mer de Corinthe» à 1 oueft,
par l^ mer Inonienne ; à l’e f t , par l’Archipel, &
au fud par la Mediterranée. Il occupe depuis la
pointe la plus méridionale, qui eft le cap Ma-
tapan, tout l’intervalle du 36e. deg. 20 min.,
jufqu’au 38e. deg. 20 min. de longitude, fur la
rive méridionale du golfe de Lépante 5 ce qui fait
une étendue de cinquante lieues en longneur.
Quant à fa largeur, elle varie beaucoup à caufe
de la trifurcation qu’ elle forme du côté du fud ,
& dans l’eqdroit le plus étendu , qui eft de Modon
jufqu’au cap Franco ( Spéree ) , dans le golfè
d’Egineprès deSophico; il s’étend depuis le 19*.
deg. 20 min., julqu’au 21e. deg. 20 min. de latitude
: ce qui lui donne trente-cinq lieues à cette
partie, à peu près.
Les géographes qui ont voulu décrire la configuration
de fes côtes, difent qu il rappelle une
feuille de platane, dont le pétiole feroit repré-
fenté par l’ifthme de Corinthe. Cette description
eft afleï. jufte , en ce que les vaftes coupures for-
mées’par fa trifurcation aux grands promontoiies,
& fa forme élargie & arrondie vers la bafe du
golfe de Lépante, femblent autorifer cette compa*
raifon. Cette configuration particulière, & les
grands enfoncemens formés par la mer, donnent
à fes côtes une étendue qui ne peut etre moindre
de deux cents lieues en circonférence , dans le
contour de laquelle elle offre quantité de ports St
de baies faciles à l’abordage, & dont la profondeur
permet d’y recevoir des vaiffeaux de toute
grandeur. Dans cette configuration particulière
fe trouvent plufieurs golfes très-profonds & des
promontoires très-avancés. Éê gplfe^de Lépante ,
qui fait la limite de la prefqu’île du côté du nord,
rappelle la vi&oire décifive remportée en 1571
pardon Juan d’Autriche, commandant de la flotte
vénitienne, contre l'armée navale desMufulmans.
Il a , depuis les deux châteaux qui en défendent
l’entrée , jufqu’à la baie de Livadoftro , ou il fe
termine , à l’e f t , trente lieues marines de profondeur.
Le flux périodique auquel il eft fujet, & qui
eft commun à toutes les plages baffes, s’y fait remarquer
deux fois par jour, en laiffant à fec pendant
fix heures une partie de fes rivages. Le vent
nord-oueft qui foufiie ordinairement en été avant
midi, eft favorable à la navigation des navires qui
vont de Patras à Corinthe, candis que des brifes
contraires & des courans portent les barques lé gères
des îles ioniennes jufqu’ à l’entrée du goife.
de Patras. Vers le milieu de la nuit, le vent du
nord permet aux navigateurs de faire en quelques
heures le même trajet en fens contraire. Le vent
d’eft, qui fouffle une grande partie de l’é té , rend
difficile l’entrée du golfe. Ceux d’oueft 8c du fud-
oueft , qui régnent pendant l’automne, excitent
des tempêtes & de yombes marines pendant