
P O
tentes efpèces. Nous ne décrirons pas les mon- i
ragnes graniciqii.es fur la pente defquelles le 'fleuve
prend ia fourtej nous renvoyons pour ces détails
au mot Alp^s. Nous parlerons feulement de quelques
uns des points les plus intérefians de la
grande vallée qu’il parcourt.
La montagne de Supergue , qui s’élève à lé fi de
Turin, fur la rive gauche du fleuve, mérite de fixer
notre attention. Suivant M. Brongniart, qui en a
étudié les pentes, elle eft principalement corr.pofée
de marnes calcaires & de brecciole calcareo-fer
pentineule, enveloppant des coquilles analogues à
celles des environs de Bordeaux, de Chamont,
& quelques autres localités appartenant à la formation
inférieure des terrains, de fédiment fupë-.
rieur. « Il feroit poflîble, néanmoins > dit il dans
33 le Mémoire qu’il a publié fur les terrains ana-
33 logues au calcaire greffier parifen, que cette
» même colline prélemât aufli la divin m fupe-
» rieure de ces terrains dans des parties qui,
» avant le bouleverfement que fes couches ont
** éprouvé, étpient fituées eonftamment vers le
« Commet. La pré »‘en ce de certaines roches mi-
« cacées , abfolument femblables au pfair.mire
« mollalfe, celle de quelques efpèces de'co-
»» quilles, fa pofition beaucoup plus voifine des
» coilines fub-apennines, font des eirconftances
33 qui me font foupçonner que cette colline étoitré-
33 guüèrement compofée des deux divifions de ces
» terrains, comme nous Voyons à la bafe de Mont-
»» màrtre, de Sanois, du mont Valérien ou de
33 Triel, le calcaire marin groflier inférieur, &
» à leur fommet, le calcaire marin fupérieur. «
MM. Brongniart & Confiant - Prévoft ont
reconnu qu’une partie des terrains de la rive
droite du Pô , -& îurrout depuis A'ilie, fi tuée dans
la va liée du ' Tanaro , juiqu'à Mont Leone en
Calabre, les collines appelées fub-apennines, offrent
l’exemple de fembfables terrains1 de fédiment
lupérieur. qui couvrent une étendue immenfe , &
que l’on doit rapporter aux formations' marines,
fupérieures au gvpfe dans les environs de Paris.
On remarque généralement, à la bafe des collines
fub-apennines, un terrain marneux fouvent
meuble & fablonneux, divifé d’une manière régulière
par des affifes parallèles d’une marne calcaire
afiez dure, d’une teinte grifàtre ou bleuâtre > elle
renferme ordinairement un grand nombre de coquilles
folfiles, un peu différentes de celles de
Grignon, mais qui fe rapprochent davantage de
celles dont on trouve les moules recouverts d une
efflorefeenee calcaire dans les marnes argjleufes
marines qui repofent fous les fables fupërieurs
des montagnes gypfeufes du baffin de Paris.
« C ’efi au milieu de ces affifes marno-fablon-
«* neufes, dit M. Brongnrart, que M. Cortéfi a
« trouvé , près de Cartel Arquaro, le grand fque-
» Jette de baleine dépofé au cabinet de Mi;an.
3» Nous ne trouvons pas de baleines dans les
?» environs de Paris, mais on y rencontre quel-
P O
>3 quefois des côtes de lamantins, dans une pofi-
33 tion analogue. 33
Audeflus de ce terrain marneux fe trouve un
dépôt de fable un peu argileux, renfermant
dans fa partie fupérieure de grc fies huîtres,
dont quelques-unes reffemblent a l’ OJirea hippopus^
de grands peignes, &rc. 8<c.; caractère qui, félon
nous, confirmeroit l’analogie indiquée par
M Brongniart, car ces grandes huîtres fe retrouvent
encore dans nos environs au-deflous du fable
fupérieur, comme à Montmartre, à Pantin, à Pa-
laifeau, aux terrains des bords du canal de Ver-
fai Les , ou ces mêmes huîtres repofent fur d’autres
coquilles marines , parmi lefqueiles on remarque
dès peignes, mais ordinairement très-petits.
Au-déffus des dépôts dont nous venons de
parler , pn trouve dans les collines fub-apennines ,
un dépôt de cailloux roulés , d’autant plus gros
que 1 on s'approche de la 'furface du fol. Quelques
coqiiidés marines font encore éparfes dans
la partie inférieure de ce dépôt; c’ eft dans cette
partie fablqnneufe que l’on découvre fouvent dès
débris d’ eléphans & de rhinocéros. « Les oflemens
* ^ence,s an^mauxi dit M. Brongniart, ont été en-
33 tramés dans ce fol , lorfqu’il était fous-marin,
« car ils portent quelquefois à leur furface dès
33 huîtres & des balanes qui, par leur manière d’y
33 être attachées, prouvent que ces coquilles y ont
» vécu & qu’elles s’y font développées.33 '
Nous pe irions avec lé favant minéralogifie que
nous venons de nommer, que ces dépôts fabîeux
& ferrugineux préfëntent beaucoup d’analogie par
leur pofition, &même un peu par leur naturë,
avec les tables rouges contenant du fer limoneux ,
que l’on trouve fur plufieurs hauteurs des environs
de Paris, où l’on pourroit même, félon nous,
trouver auffi les caiiioux roulés, ainfi que nous
en avons l’exemple pour Montmartre, où fur les
pentes feptei trionales de la carrière connue fous le
nom de la Hu-. te au garde , nous avons' remarqué
des cailloux roulés mêlés au fable rouge. -
Les montagnes finjees au fud de Parme, toujours
fur la rive droite du Pô , contiennent des
fources d’eaux minérales5 plufieurs. font aci-'
dules & d’autres incrufiantes.
Dans les collines qui fornientlevai de Taro, le
profefieur Cortefi a obfervé un calcaire de tranfi-
tion placé fur la roche appelée lu Gauwacke. Ce
calcaire eft fouvent en couches arquées, .figurant
deux arcs de ceicle oppofés l’un à l’autre. Ce
géologifie attribue cette difpofition à l’a&ion de
certains gaz qui fe font échappés du dépôt calcaire
, lorfque celui-ci fe formoit au fein des eaux.
Si nous jetons un coup d oeil fur la rive gauche
du Pô, nous y remarquerons encore la même formation
que-fur la droite; mais en remontant jusqu’aux
montagnes de cette partie du baffin, nous
y trouverons, près du lac Majeur, plufieurs terrains
qui ont excité l’attention de quelques géolog
ie * . Ce qu’ils offrent d’intérefiant, c’eft le cal-
P O
calre grenu , alternant avec du gypfe. Ces roches
fe terminent brufquement fur les pertes de la vallée
du Teffin. D’autres couches calcaires fe_prolongent
au-delà entre celles d’un fehifte micacé
grenatifère & a tn,phi b pli que , que recouvre un
fehiffe talqueux , caiburé & grenatifère. _
Du refie, les terrains qui avoifinent les rives du
fleuve ainfi que ceux qui fe prolongent jufqu aux
pentes des montagnes, peuvent être généralement
confidérés comme , appartenant aux formations
tertiaires des environs de Paris.
On remarque à l ’embouchure du Po, comme
à celle de plufieurs autres fleuves, tels que le
Nil, le Rhône, le Rhin, une efp.èce de delta
formé par les attériflemens qui s’y amoncèlent , ,&r
qui n’eft que le réfultat des débris des montagnes
qui roulent de leurs cimes dans les vallées tranf-
verfales du baffin, d'où les affluens du fleuve les
charient jufque dans le Pô, qui les tranfporte en-
füite à ,1a mer. L’aélion journalière de fes eaux
E are ainfi à fon embouchure des dépôts ana-
w es à ceux que l’on obferve fur quelques parties
lèches de nos coritinens, & qui tendent à
amener, par la fuite des fiècles, l’envahifftmer.t
plus ou moins complet des terres fur les mers.
M. de Prony, favant infpe&eur^général des'
ponts & chaufiées, auteur de très belles recherchas
fur le fyftème hydraulique de 1 Italie , a eu
l’occiflonde conftater d’une manière pré ci Te , que
depuis 1604, époque à 1 .quelle on a contenu, les
eaux du Pô par des digues , ce fleuve a tellement
élevé les fables fur. lefquels il coule, que la lur-
face de fes eaux, dans la partie baffe , f § maintenant
plus élevée que les toits des maifons de Fer*
rare- il a en même temps obfervé que depuis la
même époque, ces attériflemens ont reculé la mer
de plus de lix mille toifes.
D’après les renfeignemens que s’eft procurés
M. de Prony, il ré fui te qu’au douzième fiècle
toutes les eaux du Pô couloient au fud de Fer-
rare, tandis que fon lit a tellement-changé, que
maintenant il coule à environ une lieue au nord
de cette ville. . . ; _ .
- ce Vers le milieu du douzième fièçle dit-il,
33 les grandes eaux du Pô pafîèrent au travers des
» digues qui les foutenoient du côté de leur rive
» gauche, près de la petite ville de Ficarolo, fir-
>» tuée à 1.9,000 mèàes au nord-ouefi de Fer-
>? rare, fe répandirent dans la partie fepeentrio-
nale du territoire de Ferrare , Sc dans la Polé-
w fine de Rovigo , & coulèrent dan-s les deux ca^
33 baux de Mazorno & de Toi.
33 II paroît bien confiaté que le travail des
>» hommes a beaucoup contribué à cette diver-
33 fion des eaux du Pô. Les hifloriens qui ont parlé
».de ce fait remarquable, ne diffèrent entr’eux
» que par quelques détails. La tendance du fleuve
33 à fuivre les nouvelles routes qu’on lui avoit tra-
» cées, devenant de;jour en jour plus énergique,
>• fes deux branches au Velano & du frimaro
P O N 239
33 s’appauvrirent rapidement, &: furent, en moins
» d’un fiècle , réduites à peu ptès à l’état ou e!les
>ï font aujourd’hui. Le régime du fleuve s'établif-
33 foit entre l’embouchure de l’Adige & Ie point
m appelé aujourd hui Porto di Goro y les deux ca-
33 naux dont il. s’ étoit d’abord emparé, étant de-
33 venus infuffifans, il s’ en creu'a de nouveaux,
» au commencement du dix-Te prié me fiècle fa
33 bouche principale, appelée Sbo^ca di T ra.rr.on-
33 tanay fe trouvant très-rapprochée de l’embou-
33 chure de l'Adige , ce voifmage alarma les Vé-
3> nitiens qui creulèrent, en 1604, le nouveau lit
33 appelé Tagho di Porto viro ou Po délie Fornacit
» au moyen duquel la Do:ca Mac (Ira^ fe trouva
» écartée de l ’Adige, du côté du midi.^ ^
POLDJiR. Nous parlerons de ces lacs d.efléché
s & rendus à la culture en Hollande, à 1 article
Lac du Supplément.
POLYNÉSIE. On donne ce nom aux îlçs de
l’Océan pacifique, qui, avec l’Aufiralie, ou l'Auf-
tralafie . forment la partie du Monde connue fo:us
le-nom d’Océanie.
La Polynéfie s'étend depuis le 1-32e. degré de
longitude orientale jufqu'au 12.5 e. degré de longitude
occidentale, & depuis le 30e. degré de latitude
feptentrionale., jufqu’ au 30e. degré de latitude
méridionale du méridien de Paris.
La Polynéfie fe divife en deux parties, l’une
feptentrionale, qui comprend , comme nous venons
de le voir, 30 degrés au-defius. de l’équateur,
& l’autre méridionale qui en comprend 30 au-
defibus._ -
La Polynéfie feptentrionale comprend près de
trois cents lies & bancs , & la méridionale en
comprend à peu près autant. Dans ce nombre fi
confidérable d îles , nous ;ne citerons que les
principaux archipels. Ceux qui font le plus au
nord font : les Îles Bouin & l’archipel .de Magellan
; en dc-feendant vers l’équateur , nous trouvons
à peu près fous le même parallèle, l'archipel
de lord Anfon & les îles Sandwich, les îles
Marianes, les îles Erowne; plus bas, nous trouvons
encore fous .le même parallèle, en allant de
l’occident vers l'orient, les il es Paîaos ou Pelew ,
les îles Carolines, les Ralick & les Radaçk; enfin,
tout près de l’équateur-, les.îles de Scarborough.
La Polynéfie méridionale comprend immmédia->
tement au-deffous de l’équateur les îles Kingfnill,
les îles F-Iik.e, l’archipel de iVlindana, les Marquis
fes, l’archipel des navigateurs,& entre le iy c. &
le 25e. degré de.latitude,.les .îles Fidji, l’archipel
des Amis, les îles de Cook , les îles d&U Société
ôc Par chipe] desîles bafiès. Enfin, vers le 30% degré,
les îles de Kermadec. (J. H )
PONCES (îles),fCts îles, au nombre de cinq ,
1 portent les,noms de Piowia y Pallarola , ,