
fo is , pbnr.s’apperceyoîr de1 fa multipfica-
ticn toujours proportionnée >»'4à’ culture
& à l ’engrais des'terres. La qualité 4e cette
graine qui convient à toits'lés “Hommes,
à tous; les ani'i aux , à prefque" tous Jejs
climats, qui d’ailleurs fe 'côiifervè lonjÿ-
tems fans altération , fans perdre la pùif-
farice de fe reproduire , tout nous démontre
que c’elt la plus p'reciëufè découverte
que l’homme ait jamais faite; & que
quelque ancienne qu’on véuiljè la fup-
p o fe r , elle a néanmoins été précédée
Hè fa ix de l’agriculture, fondé fiir lafciçncë
& p.erfeâionné par1 l’obiervSnony
Si l ’on veut des exemples plus modernes
de la puiflance de l ’homme fur la nature
des végétaux, il fuffit de comparer nos
légumes , nos- fleurs & nos- fruits avec les
mêmes efpèces telles qu’elles étoient il y
a cinquante ans. En parcourant des yeux
la grande colleâion dés' deiïin's ' coloriés
commencée dès le tenis de Gallon d’Orléans
& qui fe continue encore aujourd
’hui au jardin dexpiantes , on y voit
avec furprife que lés plus belles fleurs dé
c e teins , renoncules , oeillets, tulipes ,
©rèiiles-d’purs , ferôiènt1 re.jettéès aujourd’hui.
Çes fleurs, quoique déjà cultivées
a lors, n’étpient pas encore bien loin de
l ’état de nature ; un fimple rang de pétales, de
longs piftiles & des couleurs dures & fauffes
font les caratières agreftes de la nature
fauvage. Dans les plaiitespüta'gèrès on avoit
une feule efpèce de chicorée & deux fortes
de laitues toutes deux affez 'mauvaifès,
tondis qu’aujourd’hui nous pouvons compter
plus- de- cinquante laitues & chicorées
toutes très-bonnes au goût. On peut de
même donner la date trèsrmoderne de nos
meilleurs fruits à pépins- & à noyau , tous
différons de ceux des anciens auxquels ils
ne reneitiblent qùe de nom. Toutes les
fleurs des anciens étoient Amples, tous
leurs1 arbres fruitiers n’ étoient'que des’fau-
vageons affez mal choifis. dans chaque
genre, dont les petits fruits âpres ou fecs ,
n’avoierit ni {es faveurs , ni la bèatitç des
hfîtrek •
iC» fi’èff pas qu’il T 'a it àüciinfe 'de ces
bonnes : & nouvelles élpèces1 qui, rie; Toit
originairement ifliie d’uiï fauvageon ; niais
combien1 de fois> n’a -t-il pas fallu que
l ’honune ait tenté la nature pour en obtenir
des efpèces excellentes ? Ce n’eft
qu’en femant, élevàht, cultivant, mettant
à fruit un nombre prefqu’mfini. de
yégétaujt de la même efpèce qù’il a pu 'reconnaître
quelques individus portant dés
fruits plus doux & meilleurs que les autres';
& cette première découverte feroit encore
demeurée ftériie, s’il n’eût trouvé le moyen
de multiplier par la greffé ces individus
préeieûxr Lés pépins Oti noyaux dé’ fc'eS
excelièns fruits ne produifènt qu e' de
Amples fauvageons; mais au moyen de la
greffe, l’homme a pour ainfl dire, créé
des efpèces fëcondaires qu’il peut propager
& multiplier à fan gré.' .
Dans lès ànimàiix, la plupart des! qualités
qui paroiffent individuelles , ne
laiÛènt pas de fe tranfmettre & d e fép ro -
pager par la même voie que tes propriétés
fpéciftques painfi l’homme a trouvé de plus
grandes facilités d’inflaer fùr la ri,atüi'£ des
animaux1 que fut* celle des'végétaux.' Les
races dans’chaque’efpèçe d’aniihal Me font
que'dès variétés 'cordialitésqui fe perpétuent
par là1 génération ; au lieu que dans
les efpèces' végétales, il n y a, point, de
races, point de’ variétés àlfez fconftantés
pouf être- perpétuée?: par M reproduction.
Dans ieS feules efpêises de la poule St
du pigeon, l ’on a fait naître très-réèem-
inént de nouvelles faces en grand nombre,
qui toutes peuvent fë propager d’elles-
mêmes. Tous les jours dans les efpèces
on felevé, oh ennoblit' les races, en les
croifant;{(N de tems en tems on acclimate,
on civiiife quelques efpèces étrangères ou
fauyages. Tous ces exemples modernes
& récens, prouvent que l’homme n i
'connu.que tard l’étendue de fa puiflance ;
elle dépend en entier de l’oufervatioh
4e la nature; plus il la cultivera ,-piûs il
aur?
aura de moyens pour fe la foumettre, & de ;
facilité pour tirer de fon féin des richeffes
nouvelles.
Buffon né- doute, pas que l’homme ne
put exercer fur fa propre efpèce la même
amélioration, A fa volonté étoit toujours
dirigée par l’intelligence. Nous voyons
maintenant ' jufqu’à quel point l’homme
peut perfeélionnerfa nature au moral, en
tentant d’arriver au meilleur gouvernement
poflible, qui rendra fans doute leshoipmes
moins inégalement malheureux , qui veillera
conflamment à leur, confervation, a
l’épargne de leur fang par la -paix , par
l’abondance des fub.Affances, par les ai-
(ances de là v ie , & les facilités pour leur
propagation': c’eit là le but moral de la
fQciété qui s’améliore fous nos yeux, „
Quant au phyAque , la médecine & les
autres arts dont l’objet elt de flous confer-
ver, iis fe perfeélioniieront fans doute avec
toutes les connoiffancés qui eh forment le’
fond & qui en dirigent les . opérations.
L ’homme fentira l’avantage de- perfeâion-
ner de préférence ce qui aflfure fa paix &
fes jouiffances, & d’abandonner des arts
dellru&eurs que la fauffe gloire a fait naître,
& qu’elle encouragera tant'que l’homme
ne sentira pas fes intérêts, & n’aura pas pris
çii horreur les conquérans.
B U R N E T .
Théorie de la Terre.
Burnet ell le premier qui ait traite de’
la théorie de la Terre , généralement &
d’une manière lyftématiquè. Son livre ell
bien écrit, parce que l’auteur fait, peindre
& préfenter avec Force de grandes images ;
mais ces' images ne font pas des faits.
Lorfqu’ii raifonne d’ailleurs , & qu’il veut
établir quelque principe, les preuves qu’il
met en avant font foibles , vu que fes
obfervat.ions lui manquent entièrement.
Il n’eft donc pas étonnant qu’il ait fait un
Géographie-Phyfique. Tome I .
monde A peu reflèmblant à celui qui
exilloit à côté de lui.
Il commence par nous dire qu’avant la
création du monde , la : matière exilloit
au milieu de l’efpace. Dans elle étoient
confondus les élémens & les principes
de toutes chofès; c’eft ce qu’il appelle le
chaos, C ’eft de lui que Dieu tira les matériaux
de TUnivers, & fit un ciel 6c une
terre. Cette terre fut d’abord une malle
fans aucune forte d’organifation, eompofée
de matières de toutss fortes, de .nature &
de figures , ce qui ell bien vague. Les
matières, les plus pefantes defeendirent vers
le centre & formèrent au milieu du globe
un corps dur & folide autour duquel les
eaux fe raffembièrent : Pair & lès autres
fluides plus1-légers que l’eau s’élevèrent
au-deffus & l’enveloppèrent de tous 'côtés.
Il réfulta de cette‘ leparation des élcmens
une malle iphérique ou prelque fphérique,
divifëe en trois parties , premièrement les
corps folides * enfuite l’eau, & l’air au-
deffus de l ’eau : chacune de ces parties
forma un orbe. Gomme l’air étoit mele
de parties hétérogènes qui y étoient fou-
tenues , par lë mouvement qù’avoit reçti
la terré, lorfqu’elle avoit été tirée du chaos ;
fi-tôt qu’elle fut en repos ces matières
tombèrent dans l’eau', & à mefure que
l’air fe purifia, ces précipités formèrent
fur la terre , entre l ’orbe de Pair, & celui
de l’eau , un orbe d’huile & de liqueurs
grades plus légères que l’eau. Enfuite Pair
continuant fa 'dépuration, donna une très-
grande quantité de particules' ter'reftres ,
qui , fe mêlant à la première couche
d’huile, formèrent un orbe terreftre com-
pofé d® limon & de matières grades. Ce
fut-là la première terre habitable , le premier
fejour de l’homme : enfin, c’étoit
un terrein excellent, un foi léger & gras
où les premiers germes fe développèrent
très-aifément.
Dans ces premiers tems , la furface de1
cet orbe terreftre, étoit égale, uniforme,
continue; fans montagnes ni vallées & fans
Q