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a que la combinaifon de ces deux extrêmes
de l’atmofphère chaude & froide qui prû-
duife en même tems des nuages à ia vue.
C’eft ainfi qu’on explique une obfevvation
Commune par rapport au tems de ce pays,
que l’air efl toujours froid au-delfous de
fa température moyenne pour la faifon.
Lorfque le ciel efl clair , lès gens de la
campagne difent qu’il gèle alors , même
au milieu de l’été. Ils trouvent probablement
de bonne heure le matin des gelées
blanches, furtout dans les parties les plus
élevées du pays ; & fûrement la glace qui
fe forme dans le Bengale juflifie cette ob-
lèrvation.
9°. La formation de la grêle dépend
dés mêmes circonftances que celle de la
neige ; ainfi l’un & l’autre météore le
•trouvent expliqués par la même théorie.
Il y a cependant des circonftances particulières
dans la formation.de la grêle qui
n’ont pas lieu dans celle de la neige. Mais
ces circonftances nous font peut-être in-
conuuesj & comme dans le phénomène de
la grêle il n’y a rien qui foit, fous aucun
rapport, incompatible avec ia théorie ,
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la non diftinélion de la neige & de la grêle
n’apporte aucune erreur dans notre fyflême.
La grêle eft évidemment formée de mo-
léculès d’eau réduites en glace , & qui ;
en dernière analyfe , font de même nature
que celles de la neige, & c’eft probablement
à la fuite de quelque mouvement
élcârique , que plufieurs de ces molécules
fe réunifient pour former les
grains de grêle, de quelque grofleur qu’ils
foient.
10°, Il y a un phénomène de plus qui
a lieu fouvent pendant la pluie qui donne
la grêle, & qu’il faudroit confidérer : c’eft
le tonnerre qui accompagne fi fréquemment
une pluie violente &foudaine; mais
comme nous ignorons le principe d’après
lequel l’éleftricité condenfe les vapeurs
aqueufes dans l’atmofphère, ce ji’eft pas
ici le lieu de difeuteé cette matière. Tout
ce que nous pourrions dire fe réduirait
à des conjeétures qui ne contribueroient
en aucune manière à jetter du jour fur
l’objet principal qui nous occupe. Nous
nous bornerons donc à l’examen que nous
en ' avons fait.
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L A V O I S I E R .
Notice fur un mémoire concernant les couches modernes horifontales & leurs
difpofitions.
XJ ne partie des matières qui fe préfentent
à jafurface de certaines contrées du globe
terreftre jufqu’à la profondeur où il nous
eft permis de pénétrer , font difpofées par
couches horifontales , où l’on rencontre
des amas, confidérables de corps marins
de plufieurs efpèces ; en forte qu’on ne
peut douter que la mer n’ait recouvert,
à desépoques très-reculées, tous ces tracius
formés ainfi de dépôts.
Mais fi, à ce premier coup-d’oeil, on
fait fuccéder un examen plus approfondi
de l’arrangement des bancs & des matières
qui les compofent, on y trouve ici beaucoup
d’ordre & d’uniformité. pendant que
plus loin on remarque du défordre & de
laj confufîon. Parmi les amas de coquilles
on en voit de minces & de fragiles qui
font entières , précifément dans l’état où
l’animal les a laiffées en perdant la vie.
Toutes celles qui font d’une figure allongée
font couchées horifontalement fur le plat.
Les circonfiances qu’elles offrent dans leur
ppfition attellent une grande tranquillité
dans le baffin de la mer où elles ont vécu
& où elles ont laiffé leurs dépouilles.
Quelques pieds au-deflus ou au-delfous
du lieu où l’on peut faire ces obfervations,
il fe préfente un fpeétacle tout oppofé. On
n’y voit aucune trace d’êtres vivans &
animés. On trouve à la place des cailloux
arrondis, dont les angles n’ont pu être
ufés que par un balottement fort vif &
long-tems continué : on y voit les réfidus
du travail d’une mer dont les flots viennent
fe brifer contre les rivages , & qui roule
avec fracas des amas confi dérables de galets.
Comment des effets fi; différens peuvent-ils
appartenir à une même caufe '! comment
le même agent qui a ufé le quartz , les
filex , les pierres les plus dures , qui en a
arrondi les angles , a-t il refptélé les coquilles
fragiles & légères dont nous venons
de parler ?
L’examen des couches horifontales offre
encore une autre Angularité très-remarquable
: le fable & .les matières calcaires
ne fe trouvent pas communément mêlés
enfemble : il y a des bancs formés de fables
& d’autres bancs compofés de pierres calcaires
où l’on diftingue les débris dés
coquilles marines.
Ce cQntrafte , dans l’arrangement & la
nature des matériaux des couches hori
fontales , a frappé Lavoifier , & il a cru
être en état, d’après la combinaifon des
faits , d’en donner l’explication.
Il commence par confidérer les différens
états où fe trouvent les eaux de la mer qui
fiant tantôt tranquilles , tantôt agitées par
les vents plus ou moins violens, & enfin
toujours livrées au mouvement du flux &
reflux. D’abord , on fait que l’adion du
vent à la mer ne s’étend pas au-delà de
dix à douze pieds de profondeur. Ainfi ,
en conlidérant l’étendue de l’ofeiliation
de la maffe des eaux de la mer en confé-
quence du flux & reflux, on connoîtra
de même qu’il n’y a de mouvement fen-
fiblêle long de fes bords qu’à dix ou douze
pieds au - deffous de la baffe' mer. Ainfi
en fuppofant la différence de la haute à ia