
allez pour échauffèr les fourees du monde
entier. L ’adivité de ce.feu, comme celle de
tout autre, ne doit elle pas s’étendre du
centre à la circonférence? Etfës défenfeurs
n’ont-ils pas prétendu que fqn intenfité fe
rendoit plus fenfible à proportion , qu’on
s’avançoit davantage Vers l e . centre du
globe , quoique, l’expérience',- démente;:
ejricoré cette .afferti-on. / Ils alloient même
autrefois'jufqu’à foutenir que fans le feu.
central-nous n’aurions m . fourees'ni fontaines;
que c’étoit- ce, feu,qui élevoit les
eaux .fou,terrain.es, en vapeurs , lefquelles
cpndenféçs par le chapiteau des .montagnes
en fonoient en ruifleaux;, &c. mais l ’évaporation
reconnue dès eaux de la furface a
encore fuffi pour, ruiner cette hypothèfe ;
tant il eft vrai, que l’évaporation a été & fera
tou j ou rs l’ennemie décidée dufeii'centrâl ?
A i’égàrd de la Fermentation produite parle
feu! intermède dë l’eau froide, on peut voir
ce qui en a été dit dans la réponfe au §, X V .
§. X X I V . -
« Lorfqu’il tombe de la neige après
» des gelées ,, cette neige s’àrnaffe'-'fur les
» champs refroidis.: tout eft glacé, autour
» d’elle ; ..cepen était. elle s’ afFaiüé,. elle fe
» fond par-defious. Comment la croûte
» extérieure .& durcie, réfïfte-t-elle à ,1a
» chaleur du foleil ; - -tandis que la furface
# inférieure qui touché la terre , défendue,
» par .la couche entière, éprouve aflfez .de
» .chaleurpour fe réfoudre en eâu ?' Sou-,
» .vent la végétation fobfifte fous la neige,
» glacée ; il eft <jit-.on derpiantes]
» qui y ..fleuriiTënt. La four ce de Cette
« ch a le u r , la.caufo de, cette végétation
» - eft, donc .inhérente à la térrepellé. eft
» donc l’effet des émanations centrales :».:
Ibid, par: 300.
Réponfe. .
Il faut être,.bien préoccupé en faveur
d’une Jiyr.othefe pour hafardêr de pareils
raifonneniens. Quoi ! l’on veut .que les
prétendues émanations, centrales qui ne
peuvent fondre en été la glacé à quinze
ou vingt pieds fous terre, aient néanmoins
affez de force pour aller fondre en hiver
celle qui eft à la furface ! Mais q.u’on
ne s’y méprenne pas, les fources abondantes
que fournit la fonte d’une partie
des neiges & des glaciers des hautes alpes
de la Suiffe, ne font point un effet de l’activité
du feu central.‘.Si ces fourees fortent
le plus fouvent de deffous, ceS.amas c-nor-
més de glacés qui le .prolongent dans les,
vallées fous le nom de gla ciers,’ il n’eft
aucun obfervateur qui n’ait, remarqué que
, ces eaux font dues pour la plupart a la
.fonte fuperficielle des neiges & des glaces,
par la chaleur du foleil d’été ; .& quoique
cette.-fuperfîcie fé regele de nouveau pendant
la nuit, les parties)fondues pendant
l e jour fe précipitant d,e toutës parts, &
for-tout par les fentes du.glacier, fur le
fol incliné .qui lui fer.t de bâfe, contribuent
par ieur volume & : par, leur , écoulement
à la fonte ,,de; la malTe" inférieure & intérieure
du glacier.’ C ’eft donc i c i , comme
jpar-tout ailleurs , la,.chaleur foule produite
par le foleil & non celle de la terre , qui
joccalronhe la fonte des glaces : mais .paflç
J un certain point d’élévation , l’atmbfphère
n’i’tant plus allez denfe .pour, produire de
la chaleur par le choc des rayons, folaires
‘ ( § , 1 1 1 . ) , les neiges & rla;--gia.ee demeurent
perpétuelles, & toute, l’énergie
du feu central eft incapable d’y exciter la
.plus légère, liquéfaâibn.
Pour ce qui eft delà n.éige-'qufos’atiiafîe
1 en - hiver fur nos efiamtisiü’Tâ cr'ëûfé éxté-'
j.rie.ure & durcie, loin- de réfrfler-péommê
j l’avancé B ailly, à;la chaleur du foleil-, dirni-
i nàe d'une manière - peu fenfible-, il eft
[vrai, mais très-réelle par 1,’évaporation
r journalière qçi sjén fait lor-fqtle la chaleur
folaife ne fulllt pas pour la fondre. Quant
! à fa fonte..de la forlace'intérieure, de efette
■ même neige,. èllem’a rien qui nous: oblige,
| à .-recourir, anx émanatidns du feu .central ;
car indépendamment du fumier porté fur
ces terres & qui cbnfeiv® fort long-temS
fe chaleur , ignore-t-on que la végélatios
ne peut fe faire fans mouvement, & qu’aucun
mouvement ne peut avoir lieu fans
un certain degré,de chaleur ( § . I. ). la
chaleur foible qui rc-lûke de la fermente* •
tio'n. du foi - où des- plantes végètent: &
jouiffent de la quantité de mouvement
qui leur eft propre,,, eft donc ici foffilante
pour produire la légère fonte des couches,
inférieures - de la neige ; mais quand, aon
renoncôrôit a)toutës‘css£àufe's;raâiqn féüje
de l’air foütefràin-, moins' froid qûè l’air
extérieur, & qui" lorig-tems concentré ;
s’échappe' St vient frâppèf la neige, fuffi-
roit, peut-être; â 'la qriguëùf pour expliquer
la diffofotibifo Aùffi'.peuféqn'rerpârqèpr
qufone pareille foftte qê'la néige ri’a. point
lieù fo r ié pàvé d’une cour ou for .une,
piérrb nue ; dépourvue, dé . terre & âë
végétaux, ni foêinê,for du bois foc .&.moftj
à moins cependant que cette) neige îï’y
fût tombée avàftt. ' rénd^f-t^Ègat^Qn
dans, l’àtmolpheré’ des' molécules, clu feu
dçfnt cette, .pierre ou Ce bois sjétoient
imprégnés par une chaleur antécédente;
car, alors ces parties de féu qui ténderiefaris
celle'à fe mettre: en équilibre, paffér oient
bientôt de la pierre & dû bois dans la
neige, & celle-ci -Fondjjbit par ce moycin,
Comme il arrive aux grains de .grêle qui.
tombent l’été fur le fol .échauffé d énos
villes. A cètté 'c'oiilîdëfatioh-, de Bailly p
Euffon eu ajoqtê une autte : 1
§. X X V.
* Tout- le monde,, dit-il, a remarqué
* dans le temp s des frimats que la ’ neige
«ife'fond dans.tous lés ^endroits-cri les va-
« peurs le r intérieur de la terre. 1ont une
» .libre :ijjue;y~ comme.fur les piMts,,. lés'
» aqueducs; recouverts,, les,, voûtes ,
» les ..cite,'-nos, &c. tandis que. for tout
» -le refte de i’efp aeç ô;ù. îa terre reilènée
-- .>P*r la gelée intercepte ces vapeurs:-, la
» neige (ubl fte &feg èle auiieu de- fondre:
» -feul [ufiirpu, ajoute cet' :illttftm
P ftutetir, ppur démontrer quex.eué/ttati'a*
» tiens At Vïntérièur di la terre ont un degré
» de chaleur très-réelle & très-Jenfible. »
Epoques delà natur.é pag. 10.'
Repohfe.
Il foffit, de répondre ici à BufFpn que ce*
émanations de chaleur n’p.nt lieu,' dans les
endroits qu’il cite;.que.par: la fomtne des
mouvemens qui réfoité, de ces fourees , de
ces courans. d’éau , ,&ç Si cet effet-pro-
venoit, comme le penfe Buffon, des ëmana-
kjphs du feu central c e même feu, ces
mêmes vapeurs, auroicul fans doute auffi
le ...pouvoir d’échauffër en hiver l’ean de
nos puits , (de fondre en .été la glace dans
nos glacières ; &c„ il s’en faut donc de
beaucoup nùe . de' pareils faits nous dé-
hiojitrént fenergie. du feu central.
§. X X V I .
, » L ’égalité des étés dans toutes les,relig
io n s delà-terre , dit encore Bailly , eft
» un phénomène non moins remarquable
» & une preuve lion 'moins cônclüànté)
»' On éprouve à Eéterlbourg,.en Suède .,
» à Paris , une: chaleur égale !à celle de la
» 'Zône-Torridev La fetiîé: différence'-, &
»1 feMei eft très-grànde fins -douté pour le
»■ : corps humain’, - c ’eft qu’ici ëll'e eft paf-
»’ légère , & qt'.e la elle eft habituelle :
»! c’eft fa durée- qui là rend infuportable.
» Comme la: chalèùr n’sft pas plus
». grande., les thermatnètres ne-' s’élèvent
-» pas- plus'dans cette zone brûlée où. lé
» loleil. eft continuellement à plomb fur
»ù-lès'têres;, que dans nc>ÿ climats-qu’il ne
» regarde qitobiiquement ! Il faut donc
» en conclure que la terre a en réjerre un
» fonds de chaleur qui ejl le-même pour tous
» les climats & pour tous les hommes. »
Ibid. p.ag.'jOJ.
Reponfe. •
Cette preuve qui paroît triomphante à