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fives , il efl évident que la connoilTan.ce
d’un événement peut aious aider à concevoir
l’autre. -
Le fuj et qu’envifagé le phÿficîeiï E'co'fFàis'
Çe. trouve donc naturellement ,djvif4 ,en
deux branches qui exigent une diffcùffioii,
fép.arie : il confidère 1°. par quelles .opérations
les matières qui çompofent le?
couches, primitivement diviiees & réparées
entr’eiles ont formé des malles
folides j 2°. par quelle puiflànce de la
nature fes lits confolidés au fond de la
mer ont été transformés en terrç, lèçhe:
& en coptmens éleyés au-deffus des paux.
A l’égard de lapremièrè de cesbranches,'
& qui a pour objet 1a çonfolidatipn'des
lits , il y a deux manières dont on peut
c.qnc.ey:oir que çeqte opération, s’eft exécutée
, »“ . par la.folution des ..corps dans
l'eau p & la concrétion de ces fubflances
diffouïes, qui a dû. avoir lieu loifqu’éjles’
ont été dégagées de leur dilfolvant ; 2°. par.
la fufion d,es 'corps, fournis à l’aétion du
feu ;& de la chaleur , & par Ip refroi-
diiUunent de toutes ces fubflanc.es» .
Quant à cë qui concerne la diffolutiori
par l’ëau , l’auteur confidère d’abord juf-
qu’où la pui.ffànce de ce diffolvant, agiffant
dans la fituation primitive de ces lits , a
été capable de produire le changement
dont il efl qneftion , éx il trouve que l’èau
feule j ' dénuée d’aucun autre fecouis , n’a
pu produire la foiidité!des lits dans la
fituation -& dans l ’état où ils s’offrent de
toutes parts à nos regards. Tout ce qu’on
peut fuppofer , félon lui , dans ce Cas ,
& d’après l’examen des phénomènes naturels
, cfell que l’eau 'n’aurôit‘confolidé
que les feules fubftaticès qü’èlléaifrôit’ été
capable de diffoudre. fit comrne'brrtrohvë
des lits de toutes fortes de fubflances fc-
lubles ou non dans l’eau , qui font'confolidés
, il en conclut que les lits en général
n’ont point été confolidés à là fuite d’une
fo.lution aqueufe, ' • Û ■
Quant aux autres mayens.;quiTfpûï'ij
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comme nous l’avons vu ei-deffus , l’aélion
du feu & de la chaleur., Huttûn trouve
qu’ils font parfaitement fuffilànX pour produire
l’effet qu’il a e.n: vu,e , attendu que
toute forte de fubflance peut être ramollie
par le fe.u ou bien fondue, & que l’on
rencontre aujourd’hui des lits .confolidés.
quoiqu’ils foient comp.ofés de toutes fortes
de fubflances différentes.
Il entre alors dans une difcuffiori particulière
de ces objets , en conlidérant les
fubflances confondantes q »comme diftri-
buées en différentes clalïës, fitvoir ios
corps filice-ux & fujphureux. Comme ce
ne peut être air moyen d’une folution
aqueufe que les lits de ces fubflances ont
été confolidés , il en réfulte néceffaire-
ment que leur cqrifbiidation1 s’eft opérée
par fanion de la chaleur & à la fuite d’une
fufion.
Il examine enfuite le fel gemme , &
s'attache ’à ’montrer q u e , quoique cetté
fubftmcs foit parfaitement foluble dans
Teàu , ' la fituation où elle se trouve’dans
les couches de la terre , prouve qu’elle î
été dans un état de fufi.bn. Cet exemple1 lui
fftmblè ïu f lr confirmé' par l’ état de l’atkali
fofîîte, & enfin par ^cdui de certaines
çavités.çryflallinçs,,q.u’il.cQpfidère comme
organifées de tnaniore à faire • .croire
que ces différentes.", lubflahcés minérales
ont été immédiatement cryltallifées, &ént
pris un certain état concret d’après un?
fufian.
Après ay,oir établi ainfi l^’. fufion des
fubflances avec lefnupll.es les couches de la
terre opt étq copfoiidées.j.ein confidéranj
fépajrément ces/fubfttfitces. dp en faifanj
voir que* ces-, effets fe fppt opêrgs au
moyen de pç que cqs' corps, en jçtpt- de
fulion », ont été, introduits .dans les .fentes
des couches, Hutton confidère les,-lus
eux - mêmes confolidés par le moyen
dé la jfufipH.dg! feurst jît;opres,;ûig(tiériatix;
it.tire».ainfi de» fe eo,nfi.d,ératiop ;dgs lits»
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les plus étendus du globe , favoir les
fiüceux & les calcaires, des preuves àffortiés
à fon opinion , que cette confoiidation .générale
eft un effet de la fufion.
Lorfque notre naturaliftè eïl parvenu à
cette conclufion qui embraffe fa totalité
de l’objet qui l’occupe, favoir que la fufion
par le feu & la chaleur , & non la folu tion
dans l’eau, cnt précédé la confoiidation dès
matériaux féparés, raffemblés au fond de la
(lier ; il examine ces maffes coilfolidées
en général , afin de découvrir d’autres phénomènes
d’après lefquels fa doârine pût
être ou confirmée ou refutée. 11 confidère
fous ce point de vue les changemëns
furvenus daùs les lits de la terre, depuis
leur état naturel de continuité jufqu’à celui
de divifion par veines & par fentes , & il
voit dans cei nouveaux effets, qui méritent
effeétivement l’attention dès bbfervatëurs,
une preuve que ces lits ont été confolidés
au moyen de la fufion , & non par une
folution aqueufe. Non-feulément il confidère
les iits en général entrecoupés par
des veines & des fentes, comme lu i offrant
des phénomènes incompatibles avec une
confoiidation uniquement opérée par une-
folution aqueufe ; mais encore il penfe que
les phénomènes correfpondsns des veines
& des fentes font en proportion de ce
que les lits ont été plus ou moins confd-
lidés par un effet de la fufion. ‘
Si nous paffons maintenant à la féconde
branche de difcuffion, où l’on a pour objet
de confidérer par quel moyen les lits
confolidés ont été transformés en cùnti-
nens & élevés au-defîus du niveau de la
mer, nous; verrons qu’on y fuppofe que
la même puiffanoe d’une extrême chaleur ,
par laquelle toute fubflance minérale a été
amenée à un état de fufion plus ou moins
complette , a été capable de produire une
force expanfive fuflifante pour élever du
fond de l’Océan, la terre confoiidéejufqu’à
la place qu’elle occupe aétuBllem’ent au-
deffus du niveau de la mer. IcfMutton
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croit devoir encore recourir à la nature ^
en examinant jufqu’à quel point les lits
formés par les fédimens lucceflifs de
l’Océan tk déi. ofés au fond de fonbaffin,
fe trouvent dans ljétat régulier que doit
comporter leur formation originelle; ou
fi au contraire iis ont aéluellement éprouvé
dans cette fituation, naturelle un changement
notable qui nous les offre rompus,
mêlés & confondus, comme on doit l ’attendre,
de l ’aélioh d’une chaleur fouterraïne
& d’uhe expanfion violente. Et comme
les lits de la terre confolidés. offrent actuellement
toutes fortes de degrés de fractures
, d’inclinaifons & de défordres, ce
qui paroît s’accorder avec la fuppofiticn
de l’aétion du feu & non avec celle d’un
autre agent , Hutton efl porté à conclure
que notre'terre a été élevée aü-dellùs de
la furface de l’eau pour devenir un monde
habitable ,| & qu’elle a été confolidée en
même tems au moyen de la même puif-
fance de chaleur fouterraine , de manière
à reflet au-deffus du niyeau de la mer, &
à réliflèr aux différens effotts de l ’Océan.
Hutton croit que cette théorie peut être
confirmée par la confidération des veines
triinérales, de ces grandes fentes de la
terré qui renferment une matière entière ■
ment étrangère aux lits qu’elle traverfe :
matière évidemment tirée du règne minéra
l, c’efl-à-dlre , d’un lieu où la puilfance
active du feu & la force expanfive de la
chaleur réftdoient dans le fein de, la terre»
Ceci étant corïfidéfé comme' une des
principales opérations du règne minéral ,.
; il convient de rechercher dans les phéno-
mènes.’connus de la nature ; la manifefta-i
tion de cette puilfance & de cette force y
I que l’on trouve dans la matière ignée des
volcans répandus fur le globe. Les volcans
i étant confidérés comme, les vraies décharges
j d’une puiffanCe fupeîflue & furabondante ,
t ne peuvent être placés dans la claffé des
aecidensy mais comme des -opérations
i utiles pour la fureté, dés habiurrs de la