
plus grande homogénéité de la pâte qitart-
zeufe.
Il réfulte de toutes ces réflexions que.le
cryftal de roche , le quartz , le jafpe , là
cornaline font abfolument ia meme chofe,
& que ces pierres , comme on l’a remarqué
plus haut, ne diffèrent entr’elles que
par le plus ou moins d’expanfîon des
aiguilles cryftallines & les mélanges divers
des fubflances hétérogènes,
La nature n ’a , fuivant ces principes ,
formé que le feul liquide quartzeux q u i,
diverfement mêlé & modifié, paroîfc à
nos yeux avec toutes les variétés que
l ’on a indiquées ci-deffus. . Le célèbre
Linné réduit ces différentes formes de
quartz, non-feulement en genres fèparés,
mais encore en différentes dalles : il eff
vrai , comme on l’a déjà remarqué, que
le quartz tendant de là nature à former
des aiguilles de cryflal, & ne pouvant les
perfeflionner à caufe du peu d’elpaçe
qu’il rencontre, n’offre le plus fouvent
que des embrions de ces aiguilles., c’eft-
à-dire, de petites lames anguleufes &
brifees, & qui, parce qu’elles ne font pas
liées étroitement l’une avec l’autre, fe
rompent avec facilité , fuivant la direflion
de leurs dès , qui font des embrions d’aiguilles
cryftallines fans pointes, & ferrés
les uns contre les autres,.
Lorfque les aiguilles de cryflal font
parvenues à leur perfeâion & que Leurs
élémens font étroitement unis énfemble
fans interppfition de matières hétérogènes ,
elles ne fe rompent pas en fragmens
anguleux ou feulement aigus , mais en
inorceaux concaves d’un coté & convexes
de l’autre. Cette particularité efl
commune à toutes les produisions du
quartz, de forte que la différence carac-
tépiftique, félon Linné , fe réduiroit à
là feule tranfparence des fragmens & à
la figure des aiguilles du cryftal. Quant,-
à la tranfparence, Linné paroît eq fairel
peu dei cas dans les- notas -génériques,
puilqu’il; y. comprend le quartz opaque:
& quant à la .forme de colonne-prilma-
tiço-exaëdre, terminée en pyramide exa-
gpne,, il efl clair que c-’efl la: fomïe naturelle
& véritable de toutes les productions
du quartz, à cette différence près
qu’elles n’ont pas, pu la prendre.toujours
à caufe de-plufieurs mélanges hétérogènes.
Comme Linné efl le premier qui ait réduit
en fyflême le règne minéral, il ne
faut pas; être étonné,, qu’il, .n’ait pas déterminé1
d'une maniéré bien fatisfaifaate les
carafleres de certains minéraux. Au relie,
Targioni finit par avouer que piulieurs
naturalifles autres qùe lu i , 'ont dit qu’il
n’y avoit pas de différence fubftantielle
& générique entre le quartz & lé cryftal
de roche ; mais qu’elle étoit feulement
accidentelle, étant produite par les mélanges
hétérogènes & les obftacles’ latéraux..
Antoine Néri, auteur de l'art du verrier,
donne le nom de tarfe au quartz. & dit
que le tarfe fc trouve en Tofeane au pied
de la trracola de Pife à Seraver^a,
à Maffa di Carrara , dans le lit du !fleuve
Arno au-deffus & au-deffipus de Florence,
& ces indications font fort vraies. On en
tire beaucoup dans le eapitanat de Pietrct
Santa & dans la vallée de Cardofoi C’ell
un des principaux ingrédiens de la pâte
dtr cryftal faftice & de la porcelaine: c’eft
un équivalent du; petuntzé des chinois ;
& fi l’on ouvroit dans ce pays une mine
de quelque métal, on pourroit l’employer
très-utilement pour en faciliter la fulion,
§. X I V .
ProJpeSus de la Coregraphie-phyfique de
la Tofeane.
Targioni comprend d’abord fous I»
dénomination de la Tofeane, le terrein
renfermé entre dçs limites phyfiques ,
certaines & .inaltérables, c’eft-à-dire., cetta
partje fie. f’Italie çirconfçrite- entre ces
trois limites ;* i° . les fommets des montagnes
pris depuis Poreo-yenere & fe continuant
par les cimes les plus élevées de
l’Apennin jufqu’à- la fource du fleuve
Nerai 2°. Ie cours du fleuve Nera jufqu’à
fa jonflion avec le Tibre & enfuite celui
du Tibre .jufqu’à fon embouchure dans la
mer à Oflie : j ° . enfin le bord de la
mer compris depuis l’embouchure du
Tibre jufqu’à Porto Venere.
Dans cette circonfcription phyfique de
la Tofeane ,- Targioni fe propofoit d’indiquer
8c de décrire.les montagnes, les
collines , les vallons, les plaines , les
fleures, les lacs , les marais & les bords
de la mer ou plages.-
Il réfulte de toutes les recherches &
les obfervations de Targioni que cette
contrée peut être d’abord divifée, -quant
au fqL, en deux parties : la première offre
de grandes maffes montueufes , dont les
cimes' élevées fe montrent fur les parties
les plus élevées de. l’Apennin. Ce font
ces fommets qu’il appelle, comme nous
l’avons dit, montagnes primitives. Au pied
de ces montagnes font de grandes plaines
Ou baflins comblés en partie par les matériaux
que les eaux courantes ont détachés
de ces maffes montueufes % 8c qu’elles ont
voiturés dans la mer qui couvroit de fes
eaux ces plaines', jufqu’à un certain degré
d’élévation allez confiant. C ’eft ce fyflême
de dépôts qu i, après la retraite de ia mer,
a formé ce-que Targioni nomme les pays
de collines ; & c’eft fur cette double bâfe
des montagnes primitives & des pays de
collines qu’il a dirigé fes recherches &
fes obfervations.
Il commence par annoncer les fervices
que lui a rendus Nicolas Stenon qu’il regarde
connue fan maître, & qui le premier a
donné une idée de la cjiorographie-pkyfl-
1“e de la Tofeane . dans la préface de fa
diffenation intitulée : De folido 'mira foli-
dwn tiaturalïter contenta. .
Géograp kie-Phyftque. Tonte I .
En diflinguant les montagnes primitives
dés collines, & en ajoutant cette diflinôion
au fyflême de Stenon, Targioni n’avoit
pas , à beaucoup près, fatisfait à tous
les cas, à toutes les circonfiances que
nous offre la fur face de la terre , même
en Tofeane: auflî fe trouve-t-il ici dans
la néceffité d’admettre plufieurs fortes de
montagnes primitives. mais il s’en faut bien
qu’il les caraétérife comme il auroit dû ,
pour faire connokre cette partie de l’hif-
toire de. la terre, fi importante, puifqu’on
doit la confidérer comme la bâfe de toutes
les diflindions méthodiques & raifonnées
des fols, fur lefquelles roule cette hifloire.
I l remarque d’abord que depuis long-
tems les montagnes primitives ne font plus
dans le tems de leur formation, mais dans
un état de deflrudion & de décompofi-
tion qui continue toujours & qui continuera
tant que les caufes qui ont commencé
ce travail agiront fur ces maffes.
Enfuite, il fait voir que de la deftruc-
tion de ces montagnes, il s’eft formé
cette autre portion de la furface de la
terre qu’il regarde comme les produits
de tous les matériaux détachés de ces
montagnes,qui ont été entraînés par les eaux
courantes des rivières & des fleuves dans
le baflîn de la mer, laquelle flottoit à une
certaine diftance du pied de ces montagnes.
C’eft ainfi que ce font formés ces dépôts
plus ou moins étendus ,'organiféé par couches,
par lits horifontaux, & connus fous
le nom de pays de collines. On ne peut
les méconnoître, car ils ont confervé allez
fenfiblement l’apparence de fédiments précipités
au milieu des eaux de la mer.
C ’eft à la fuite de ce travail de la nature
fait dans toutes ces circonliances , que par
des caufes inconnues la mer'a abandonné
les parties de fon baflîn où.s’étoient opérés
ces remblais immenfes, & que parun abaifi-
fement de plufieurs centaines de' toiles
au-deffouS de fon niveau, elle a mis à
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