
val d'Amo âi fopra. Voyez Arno dans le
dictionnaire , ainli que colliies.
Formation des collines.
.Nous ayons.:raifonné jufqu’à préfent fur
les collines, il nous relie maintenant à faire
connoître le mécanifme de leur formation,
tel que l’a conçu & décrit Targioni. Il
fuppofe d’abord un temps où il s’eft formé
entre les flancs des montagnes primitives
de la Tofcane des excavations' & des bal-
fins plus ou moins confidérablés ,. & quant
à la profondeur & quant à, l'étendue.
Une caufe quelconque , . peut-être l’eau,
courante , a tranfporté dans ces baflitls, la
plupart inondés par la mer, une grande
quantité . de terre qu’elle y a dépofée
enfuite, comme fait l’eau trouble lorf-
qu’elle elt en repos. Sur ce premier lit
déjà bien affermi, il s’en eft formé par la
fuite des temps un fécond, & enfin un
grand nombre d’autres fucceflîvement, &
toujours produits de la même manière,;
Chacun de ces. lits doit néceffairement
avoir été plus étendu que le précédent,
& avoir couvert plus de terrein fur les
flancs des montagnes. La nature paroît
avoir fuivi cette marche jufqu’à un temps
déterminé, après lequel die a.pris une
route différente & a caffé de former ces
dép ôts , en conféquence de la retraite de
la mer qui a quitté tous ces baflins , &
tous ces golfes où elle fayorifoit le travail
de ces dépôts. Ce changement dont Targioni
ne croit pas pouvoir avec raifort
aflîgner les caufes , occafionna, comme
je l’ai dit ci-devant, la deflruétion de ces
' nouveaux amas Ou collines que les eaux
courantes ont coupées par un grand
nombre de vallées qu’elles continuent de
multiplier chaque jour & d’approfondir.
En rapprochant tous ces détails qui
précédent-, il eft aifé de fe convaincre que
lescollines^ d’argile & de tufo, ont été formées
par les mêmes circonffances : les
feules différences viennent des amas primitifs
où les eaux courantes ont pris les matières
qu’elles ont dépotées.
Lès collines de la Tofcane, telles que
les a décrites Targioni , ne préferitent
pas -des caraétères applicuables à toutes
celles des autres parties de fa furface de la
terre, & fur-tout à celles qui font placées
à une certaine, diltance de l’ancienne terre
de Roue]le & même des montagnes primitives
de Targioni ; car ce naturalifte trouve
dans fes collines les débris des- montagnes
primitives, qui prefque toujours y dominent
avec ou même fans les dépouilles
des animaux marins. ' Nous .en avons ob-
iervé.de’ femblables. au pied des Pyrénées;
au lieu que les. environs de Paris , les ci-
devant provinces de. Champagne .& de Picardie
., & plufieurs autres contrées. .de la.
France, n’offrent rien defemblable clans
les différentes collines qui ies compofent.
Il eft vrai .qu’afféz près- des limites de l’an-.
cienne terre de Rouelle, j’ai reconnu
quelques , lits de ces débris qui font partie
de la nouvelle terre , & que je nomme pour
cette raifon. depots littoraux. Vo ye z es
mot dans le dictionnaire, ainli que celui
de collines , où tout ce qui leur convient
dans toutes, les circonffances fe trouve, rapproché
& expofé avec un détail ftiffifanl.
Diflinclion des majjifs de la furface de U
terre.
A ce que j ’ai dit de Rouelle & de Targioni
fur la diftinétion des différ.éns mal-
iifs qu’ils nous ont offert , je dois ajouter
que le plan du dernier eit incomplet. Ce
n’eft qu’en réunifiant les deux plans ds
divifîon .enfemble, qu’on pourroit obtenir
une fuite de màflifs applicables à toutes
les parties de l à furface de la terre. J’n
déjàsdonné une efquiffe de cette addition
dans la notice de la doétrine de Rouelle,
en dillinguant trois grandes claffes de maf-
fîfs , & je ne doute pas que par l’établiffe-
ment de ce plan fyflématique , on n’eût
quoi fatisfaire à toutes fortes de terreins
ou de fols qu’on rencontre en Europe &
ailleurs,
Targioni nous donne , par. exemple,
fous la dénomination de montagnes primitives.
de beaux détails fur les pays à
couches inclinées ; mais on auroit tort de
confondre ces pays avec l’ancienne terre
de Rouelle , où l’on ne remarque aucuns
veftiges de, couches : ainli il faudra ies :
comprendre4 dans le travail intermédiaire
auque.lon n’ a pas. d'on né de dénomination
.précife , parce qu’il faut encore
difeuter plufieurs points importants fur ce
qu’il convient d’y placer. .
Les - collines, de la- Tbfcane , que. Tar-
giopi nous a: fait connoître avec tout ce
qui les- çaraélèrife & ies différencie des
montagnes primitives., ont plus de rapport
avec: la nouvelle terre de Rouelle,-
quoiqu’elles en diffèrent cependant, comme
nous l ayons remarqué ci-deffus , en ce
quaJa plupart des matériaux qui font entrés
.dans leur compofition parOiffent être
les débris des montagnes primitives voi-
firfes des: ernplacemvns divers qu’occupent
cès collines ; au lieu que.ia nouvelle terre'
de Rouelle fe trouve auffï dans des^em-
piacemens très - éloignés de l’ancienne
terre & même du travail intermédiaire en
France & ailleurs , & par conféquent on
ne peut pas croire que leurs débris y dominent.
Ce n’éfl guères qu’au pied des
Pyrénées & des Alpes,& de quelques autres
maflîfs femblables en France,qu’on voit des
collines d’une conftitution phyfique , qui
peut figurer à côté des collines de la To fcane
; car on y trouve les débris des
grandes montagnes mêlés aux dépouilles
des animaux marins : &la plus grande
partie de ces débris font fous la forme de
gros fable ou gravier & fous celle de
cailloux roulés; mais je dois dire que ces
collines ne s’étendent pas à une certaine
diflànce des grandes montagnes.
D es montagnes primitives.
Targioni en perfectionnant le fyflême
de Sténon fur la diftinétion des montagne*
primitives & des collines , nous a laiffé en-
.core-une théorie fort imparfaite fur le*
montagnes primitives.
' En confondant fous cette dénomination
générale beaucoup de maflîfs qui non-feulement
méritoient d’être claffes féparément
& avec des caraétères précis, tirés foit
de la nature des-matériaux, dont ils font
compofés , foit de-leur organifation, il
femble avoir manqué à ce que les prin-
cipes-de l’hiftoire naturelle exigeoient de
lui; car tous ces maflîfs diffèrent prefque
; autant entr’eux que certaines’ montagnes
■ primitives diffèrent des coliines.
le n’ai pas été peu furpris, par exemple,
en voyageant en Tofcane, de trouver
compris dans la même claffe ,de montagnes
primitives, les maflîfs de marbre de Carrare
& de Scrav.cz.za, le faffo motto , ou
pierre m orte, la pierre de fable , la pierre
férène , l’albarèfê ou la pierre calcaire , le
galeftro, la pierre de corne, le gabbro ,
la ferpentine & le granit ; tous font pré-
1 fentes cependant dans les voyages de Targioni,,
-fous la dénomination» de montagnes
primitives. Il lui fuffit que ces maflîfs aient
exifté avant les collines , qu’ils aient
formé une grande partie de l’enceinte des
baflins, où depuis ont été accumulés les
. matériaux dont, les collines font compo-
fées-, pour avoir été compris dans le même
. ordre de chofes. .
I l n’a pas cru devoir diftinguer les montagnes
de pierre calcaire ou d’albarèze ,
celles de pierre de fable ou de pierre férène
, celles de marbre, de galeftro
quoique formées de bancs féparés les uns
des autres, de toutes les autres montagnes
compofées de faflb-morto , de gabbro, de
ferpentine, de granit, ' dont non-feulement
ies matériaux diffèrent par leur nature
, mais encore par leur- organifation.
Cépendant cette différence de caraétères
étoit affez fenfible & affez remarquable
pour autorifer une claffification à part.