
fingularités qu’elles préfent'ent, un banc
d’une étendue confîdérable , entièrement
formé de trapp. Dans ces mêmes montagnes
, on trouve également par couches,
la manganèfe., l’ardôilè , & diverfes fortes
de roches de co rn e , de même que le
jafpe , lejpétrofilex , le porphyre, le gef-
teliftein , le féldfpath , le murkltein ,. le
granit & plufieurs variétés de roches com-
pofées. Quelques-unes de celles-ci font en
maffes fi confidérables , qu’on n’a pas encore
reconnu partout fi elles alternent avec
des bancs d’yne autre nature, ou même
fi elles étoient divifées par alfifes diftirrétes.
Le fel gemme fe trouve en plufieurs
endroits & toujours par couches horifon-
tales. Les mines de fél-les plus célèbres
font celles de Wieliczka & de Bochnia en
Pologne : elles font toutes deux fi tuées au
pied-des monts Crapacks & au. nord de
ces montagnes. Dans les mines de W ie liczka,
l’argile fe préfente immédiatement
au-deltous de la terre végétale : enfuite on
trouve du fable, & , à une profondeur
affez grande , une argile noire & compacte
; plus bas efl une couche de fel en
rognons, dont le volume varie depuis celui
de la tête jufqu’aux dimenfîons de yo
aulnes cubes. Ces rognons font difperfés
dans l’argile , ou dans un mélange de f e l ,
de fibre , de terre & d’albâtre-, enfin , on
arrive à des couches uniquement compo-
fées de f e l , mais louvent traverfées par
des lits d’argile ou de grès feuilleté. Ceux
ci font interrompus ou affaiffésen quelques
endroits , comme par l’effet d’une violente
compreffion. Ce qui diflingue particulié-
nient les mines de Bochnia, c’efl que le-
fel fe préfente en couches dès le commencement
rton en forme de rognons.
Aux em irons de Wieliczka & de Bochnia,
la plupart des montagnes font aTgileufes;
Si près de ce dernier endroit, on voit un
peu d’albâtre qui fe montre au jour.
Ilyaauffi des mines dp fel blanc, gris&
rotme dans le pays de Wirtemberg ainfi;que
dans le Tyrol ; de gris & de blanc dans le
canton de Berne & dans la Hongrie : de
rouge Si de bleu dans la Catalogne auprès
de -Cardonne ; & il en exifte auffi dans les
autres parties du monde , & particuliérement
en Afrique & en Afie.
Variations dans Ccpaijj'eur des bancs.
Il y a une grande inégalité dans l’épaif-
feur des différens bancs , même lorfqu’ils
font formés de lubltances femblables. Les
fouilles anciennes & nouvelles, les naines,
les. coupes verticales des montagnes nous
offrent quelquefois des bancs d’une épaif-
feur confidérabte ; mais fou vent ces bancs
font féparés par des lits tellement minces,
qu’ils (émblent n’être que des joints, dont
! le vide a été rempli par des dépôts de
I fubllances étrangères. Bergman cite ; en
! même teins , comme ayant fait les mêmes
obfervations, Marfigli.qui a trouvé dans les
montagnes & dans les mines de Hongrie,
entre les bancs de pierres, des couches
minces de terres ordinairement argileufes
qui les réunifibient : & de même Rafpe qui
a remarqué de pareils intervalles danstles
montagnes d’Allemagne.
Le banc de trapp qu’on trouve près de
Halle , a , dans, quelques endroits plus de
100 pieds d’épailïéur. Certaines couches
de houille en ont environ 4 y : la qouche
de fel de Wieliczka 30 à 40. Le fchille
alumineux , à quelques milles de Lièg e,
2y à 30. Un grand nombre d’autres contrées
offrent des exemples femblables. Il
n’efl pas rare de trouver ces fubllances
& d’autres encore en bancs de très peu
d’épaiffeur. Bergman penfe que: (es bancs
formés par les pierres Galcair.es blanches
& noires, font ordinairement plus épars
que ceux qui renferment des pierres calcaires,
côlofiées.'Il nous dit que dans les
carrières des environs de Paris, les couches
de pierres1 calcaires font en; général alfa
minces ; & que ,.quoique celles de Boni'
gogne le foient beaucoup moins ^cepenjdant'
on exploite dans cette' même pro- [
fvince , une efpèce de pierre calcaire dure, 1
[quia tout au plus un pouce d’épaiflèur, f
& qu’on emploie à couvrir les maifons au l
[lieu de tuiles. Voyez dans le diétionnaire [
[l’article lave ou lève. Cès détails qu’on j
[donne, d’après Buffon, font fort aventurés.
Le gypfe ftrié fe trouve.en filets très-
minces à Andrarum parmi le fehifte alu-
Iruineux ; en Canada, parmi le fchille cal-
| caire : nous l’avons en France parmi les
[marnes argileufes aux environs de Cognac.
! Quelquefois une feule couche a , dans
|toute fon étendue ,. une égale épailfeur.
[Bergman cite à ce fujet un lit de marbre-
I qui Te trouve en Fraqce , & qui , fuivant
[Buffon, a -douze- lieues de longueur;
[mais il n’indique point fa pofition, non
| plus que le naturalifie Français.
Engénéral, la pierre à chaux coquillière
| forme des bancs très-étendus : à l’égard
J des autres fubllances, elles varient fouvent
| d’une manière remarquable relativement à
l l ’épaifièur de leurs couches , tels font la
| houille, l’argile, le fable de toute efpèce,
l& c . Un exemple remarquable de cette
| inégalité que cite Bergman, fe trouve dans
I les filons de cuivre près de Rôras , qui
I affeétent une fituation horifontale : partout
I où l’on apperçoit fur la terré une éléva-
| tion, on rencontre dans le filon une dé-
| prelîion ; & au contraire, partotit où il y
I a une vallée le filon fe relève , comrne.fi
| la fubltance qu'il renferme, a' ant été autre-
[ fois dans un état de rpollelTe, s’étoit affailfée
| à proportion du poids plu» ou moins confidérable
des couches fupérieures.
Difpofetion relative des bancs.
Les bancs diffèrent encore par l’ordre
& l’arrangement refpeétif des fubllances
qui les forment : par exemple, à Kinne-
kulle le grès forme le banc le plus profond,
•u-deffus duquel ôn trouve , à mefure
qu on approche du jour , le fehifte alu-
Géographie-Phyfique. Tome I.
milieux, la pierre calcaire , le même
fchille, St enfin à la furface du fol un
trapp d’un gris foncé. Dans les montagnes
d Ofmund , en laDalecarlieorientale , c ’eft
lapierre calcairequi forme le banc fupérieur
au-delfous duquel on trouve les couches
fuivantes : argile tenant argent : fchille'
brun : le même rempli de fphéroïdes calcaires
plus ou moins gros & pénétrés de
pétrole : . pierre calcaire brune : fchille
brun : pierre calcaire d’un gris brun :
fchiflé brun .: pierre calcaire épaifie &
brune : différentes couches de terré à fou-
on tant fine que groffière : fchille dur gris-
brun : argile grife , groffière & ondueufe,,
mêlée de fable : fchille ..argileux : fable ,
gravier & cailloux roulés..
Bergman propofe enfuite de rechercher
s’il y a partout une correfpondance entre
les couches qui compolenc les montagnes :
il nous affure que cette correlpondance
exifte vilïblement dans .certains pays. Kin-
nekulle , Billing , les montagnes de Moffe,
d’O ile , de Gifle, de Hunne , Sc de Halle
en Weftrogothie en font des preuves frappantes.
Cependant on ne fait li le grès
forme la bâfe de toutes ces montagnes ,
comme il forme celle de Kinnekulle. Ce
qui ell remarquable, au refte , c’eft que les
montagnes 'd e Grenna , d’Omberg , de
Kungsberg en Nonvege , & plufieurs
autres renferment àuffi des couches calcaires
çorrefpondantes.
Souvent on rencontre aux deux côtes
d’un vallon des couches de même nature,
de même hauteur , & difpofées de la même
manière, comme fi elles avoient été continues
, & qu’une caufe violente les eût
défunies. Bergman femble ignorer cette
caufe : il va plus loin , il paroît defirer
de favoir fi toutes les terjes .qui font main-
t tenant féparées par les eaux, l’ont été dès
le commencement, ou fi l’on peut affigner
( une époque à leur féparation ; & il lui
paroît que l’on répandroit un grand jour
j fur cette queftion , par des obfervations
V v v v