
L ’antimoine fe trouve en rognons ou
en filets : il fe rencontre auffi fouvent dans
les filous de galène 6c d’hematite. Il fe
préfente dans l’état natif à Carlfort Sc dans
la mine de Sala. Le plus ordinairement il
efl minéralifé par le foufre , ^quelquefois
même il ell uni à. Farlènic & à d’autres
métaux.
Jufqu’ici Bergman a confidéré chaque
métal en particulier j il efl cependant fort-
ordinaire d’en trouver depl-ufieui's efpèces,
qui font réunis dans des gîtes : il s’en rencontre
plus fouvent dans lés rcches de-'
cornes , ainfi que dans les rochers ca l-.
caires , fchifteux ou granitiques , dans les
feldfpaths , dans quelques fortes-de j afp es ,
& dans Je grès feuilleté. Le gypfe meme
contient quelquefois , mais rarement du
cuivre, du cobalt, delà galène. Bruchman
parle aulîî d’argent trouvé dans .l’albâtre
en Norwege , & Heiickel d’etain trouvé?
dans la lélenite.
Quandles filons contiennent du minerai,;
on les appelle productifs .von les nomme
flériles quand [es fubltances qu’on y trouve
ne font point métalliques. Quelquefois ces
fubltances font de la même nature que les
rochers dont les montagnes font compo-
fées. Près de GeddeRolm en Sudermanie
& à Biyholten on obierve dans un band
de feldfpath rouge à..grain greffier , un!
filon blanchâtre de même nature , parfemé
de galène & de Ipam fluor violet.
Les cryftaux de différentes efpèces fe
- Forment dans le* fentes & les cavités des,
-montagnes : on leur attribue une valeur
plus ou moins grande fuivant leur couleur,
leur éclat & leur dureté. Dans la paroiffe
d’Offerdals en Jemtland , le rocher ell de
pierre ollaire dure & feuilletée , &AFon
y trouve des veines & filets de quartz
blanc & gras-. Les plus con-fidérablqs de
ces veines offrent1 un grand,-, nombre 1 de
cavités , formées probablement par la retraite
de la maffe , & qui contiennent de
très-beaux cryftaux de roche. Ce qu’il y
a de remarquable , c’eft que ces cryftaux 1
femblent avoir été bril-és-, & qù’on Lis
trouve entourés, de tous côtés & pieffés
par une argile : circonftance qui indtque-
roit un déplacement opéré par - quelque
effort violent. Ce qui rend cette hypothèfe
fort probable , c’eft qu’on rencontre près
de-!à , fur le bord 'de la mer beaucoup
de ces, mêmes cryftaux dont les. anglts I
font cnipuffés. Les-cryftaux de roche font
,en-général des prifmes à lîx faces, dont
chacune eft un feâangle allongé ; ils font
terminés à une de leurs extrémités ou à
toutes les deux par des,pyramides à fix
.côtés,; il.y en a qui contiennent de l eau.
Les cryftaux varient pour la couleur : les
uns font viole.ts , (,1’amethyûe) , d’un jaune
brun , ( l’hyacinthe ) , . jaunes, ( la topafe
de Bohême J , enfu més v la topafe enfumée), I
bleuâtres ( le faphir d’eau v) , verts de
mer ( le faux béril ) ; mais ils font rarement
rouges'ou verts. Quelques-uns font
entièrement opaques-p-on en trouve des
morceaux qui pèlent, plus de Soo libres.
D’après les defcriptipn.s que nous avons
. des mines de diamant de Golconde, il
paroît que ces précieux cryftaux s ’y trouvent
comme nous trouvons en Europe
les cryftaux ordinaires dans des fentes op
des cavités , . & enveloppés de mêmejdans
l’argile.
Bergman regrette beaucoup qu’on n’ait
pas de renfeignemens fuffifans fur la figure
qu’affeélent1 naturellement les pierres pré-
cieufes'& fur les circonftances où' on les
trouve. Le diamant dans fon état naturel
eft ordinairement un oâaëdre. A
l’égard de la coul eur l e s diamans > font
tantôt- -limpides comme l’eau’ -la plus
claire, tantôt ils prennent les diverfol
tenues du rouge ,' du jaune , du brun,
■ du v e r t, du bleù & du noir. Leur'texture'
étant fpathiqu-é & lawielleufe , il faut
■ pour lès > divifer les attaquer fuivantda
à trois faces ou même à un plus grand,
nonibre. Ils font moins durs que le diamant.
jjfeâion de leurs feuillets. La çonnoif-,
faiioe de cette, propriété eft, une parue, .;
ellèntielle de l’art du Japidau-ç. S il,ne la
ooffédoit pas à fond., il, ne pourrojt donner
à ces pierres tout, l’éclat dont eue'';
font fufcept'ibles. Quoique le diamant foit
la plus dure de toutes les fubftances^, il
fe volatilife cependant par Paétibn du ,feu ,
& difparoît alors entièrement, parce.quil
fe eonfume.
A la fin du dix-feptième fièçle , on
rmnDtoit vingt mines dè diamans exploit
tées dans le royaume de Golconde, &
quinze dans celui de Vifapour; mats la.
plupart de ces dernières , ont été abandonnées
depuis. A préfent les diamans
de Pafteal font les plus recherches. Cette
mine eft fituée au pied des montagnes de
Gâte à environ vingt milles de Golconde
& dix milles à i’oùeft de Mafuli-
palan , à l’endroit ou le Killer tombe
dans le Krichna. On dit qu’il fe trouve-
des diamans dans,le lit du fleuve Guel
au Bengale & dans celui du Syceadang ,
rivière de l’îie de Bornéo. La plupart des ,
mines de diamant qui s’exploitent en
Amérique , font fituées dans le B reh l,
près-la rivière de Milhoverde, affez près
de Villa nova, do principe, dans la province
de Serre do frio. Ceux qu’on trouve
dans la terre font enveloppés d’une croûte
femblable au fpath par la couleur & la
I dureté • ils font agglutinés dans le labié
ou dans l ’argile * mais comme on ne peut
en ravoir Je p r ix , que lorfqu’ils font dépouillés
de cette croûte , il eft rare qu ils
fôietit envoyés en Europe dans cet état.
Lè plus gros diamant que l’on conneiüe
vient du Bréfil & pèfe environ vingt-trois
loths, dont trente-deux font la livre.
Les rubis font ordinairement rouges ,
blancs , & d’une couleur affez femblable’
à celle de l’amethifte. Ceux du Brehl
font friables , blafards , en prifmes à fix
faces où plus , & furnyontés de foïnmets
Cependant ils réfiftent au feu &
ne. s’y vçlatilifent pas. .Les mines, de rubis
les plus célèbres- font dans le Pégu , à
douze journées de Siriang, ville capitale
de ce royaume , dans les montagnes de
Capelang. On trouve auffi de beaux rubis
dan,s les , rivières de l ’ile de Ceylan ,
majs ils ont ,été'roulés- & arrondis par.
•les, eaux.
Le faphir eft en parallélipipèdes ou en
prifmes à fix pans , terminés'par des
pyramides femblables. Bergman annonce
qu’il en a donné deux de cette dernière
■ forme au cabinet de minéralogie de 1 a-
cadémie d’Upfal. L ’un eft d’un bleu fonce
! à fes extrémités , mais du relie il eft ab-
’ folument fans couleur ; l’autre a Ton fom-
met jaunâtre .& fa partie inférieure bleue :
fa forme eft un peu altérée, mais pourtant
reconnoiffable. Quoique les faphirs
foient le plus fouvent bleus,, il y en a
auffi de blancs, de ver ts, de jaunes, de
couleur d’améthifte. Quelquefois ils'ont
comme l ’opale des reflets differens , bleu
foncé lorfqu’ils réfléchiffent la lumière ,
& vert tendre, ou orangé lorfqu’ils la re -i
frangent. Quelquefois' on trouve dans le
Bréill des faphirs dont la texture eft la-
melleufe. Les plus eftimés. viennent du
Pégu, où ils fe trouvent affez fouvent
parmi les rubis. Expofés au feu du fourneau
de porcelaine , ils ne fe fondent pas,
& perdent feulem'eht leur couleur.
Les topàfes font tantôt en oétaêdres a
deux fommets tronqués , tantôt en prif-
mes à fxx faces, terminés à chacune ou
à une feule de leurs extrémités, par des
pyramides femblables. C ’eft cette dernière
figure qu’affeÔe la topafe du Bréfil. On les
trouve auffi en prifmes-, àhuit faces inégales
Sc a-Ÿec des fommets tronqués à fix faces ,
comme les topafes de Schneckenflein
en Allemagne. Leur? couleurs font te