
de Moravie, de. Siléfie, de Bohème, de
Saxe , de Suifle, de Bourgogne & du Brabant
en verfent de; même par l’Elbe, le
[W.efer, le Rhin, la Meufe & l’Efcaut
dans la mer d’Allemagne ; pendant que
du côté d’Amérique , les montagnes du
milieu de l’Amérique feptentrionale, fi-
tuéesà l’Oueft&auSuddes lacs du Canada,
verfent par les rivières de Bourbon &
autres dans la mer du Nord-Oued, qui fe
décharge par le détroit de Davis dans les
golfes voifins de l’embouchure du fleuve
St-Laurent.
a.Q. La fécondé partie de l’Océan dif-
tinguée par Philippe-Buache, eft celle
qui fous le nom d’Océan Atlantique eli
comprife depuis la chaîne de montagnes
marines, qui pafle par l’Angleterre &
Pille de Terre-Neuve, jufqu’à celle qui
part du Cap-Tagrin de Guinée , & aboutit
au Cap-de-Saint-Auguftin du Bréfii
par Pille de Noronha ; c’eft dans cette
partie de mer , que du côté de l’Europe
les montagnes de Bourgogne & de la Thie-
rache par la Somme & la Seine verfent
leurs eaux au détroit de la Manche, &
que de même les montagnes des Ce-
- vennes, d’Auvergne, du Limoufin , celles
des Pyrennées & d’Efpagne verfent à
l’Océan par la Loire, la Dordogne, la Ga
tonne, l’Adour , le Douro , le Tage
la Guadiana & la Guadalquivir une quantité'
d’eau très-abondante. Je ne parle plus
ici de la Méditerranée, parce que je
préfènterai tous ces détails à Ion article.
J’ajouterai feulement icilAtlasqui par les
rivières de Maroc & le Sénégal fournit
des eaux à la même partie de l’Océan.
D’un autre côté la chaîne de montagnes
du milieu de l’Amérique qui s’étend vers
le Sud, jette quelques branches dairs les :
Etats-unis, traverfe les deux Méxiques
pour fe joindre aux Cordilières, tant de
Popayan que du Pérou ; toutes ces hauteurs,
dis-je, fourniffent des eaux abondantes
à cette même partie de l’Océan
par les rivières des Etats-unis, le Miffiffipi,
la rivière de la Madelaine , l’Orénoque &
celle des Amazones ; c’ell là que de la plus
haute chaîne fort le plus grand fleuve.
3 °. La troifième partie que diftingue
Buache fous le nom d'Océan méridional
efl comprife depuis la chaîne marine de
Noronha, jufqu’aux terrés antarâiques
s’il y en a, Ceft là que le grand plateau
d’Afrique, dont une branche s’étend juf-
qu’au Cap-de-Bônne-elpérance, verfe fes
eaux par le Zaire , le Coango, la Coanza
& le Cunemi, pendant que d’un autre
côté les rivières de Saint-François & de.
la Plata après avoir ralfemblé les eaux des
montagnes qui lient les Cordilières du
Pérou avec celles du Brefil fe déchargent
dans cette zone fort large de l’Océan.
D’après cet apperçu, on peut s’aflurer , en
jettant les yeux fur les cartes ordinaires,
que les parties des deux contineus qui
fourniflènt des eaux à ce vafte. baffin font
d’une étendue très conlidérable.
Une fécondé carte phylïque comprend
la mer des Indes, & offre en même temps
la fuite des chaînes de montagnes qui tra-
verfent l’Afrique orientale & l’Afîe' méri-
1 dionale, d’où Portent tous les fleuves qui fe
jettent dans cette mer; on y voit aüffi
le baffin intérieur de la mer Calpienne &
les terreins inclinés vers la mer Glaciale,
avec le cours des fleuves qui verfent'
dans cette mer les eaux de cette vafte
contrée-.
La mer des Indes efl féparée de l’Océan
par la chaîne de montagnes qu’on a fup-
pofée fe prolonger du Cap-de-Bp.nne-Ef--
pérarice en Afrique, jufqu’au Cap-de-la-
Circoncifion dans les terres antarâiques ;
& de la grande"mer du Sud , par la chaîne
des montagnes marines qui fe trouve tracée
entre une fuite d’ifles de l’Archipel
des Indes; c’eft dans cet efpace que du
côté de l’Afrique orientale, les monts
Lupata, ou de l’Épine du Monde , joints
aux montagnes d’Àbiflinie , envôient les
eaux des terreins inclinés qu’elles cii conf-
crivent par les rivières de Manica, de
Cuama, & de Zébée ; que le mont Tau-
rus dans l’Afie verfe celles d’un vafte pays
par le Tigre & i’Euphrate. Plus, loin on
voit lîma ou Mus-Tag, partie méridionale
du grand plateau d’Alie, verfer fes
eaux dans le golfe des Arabes par le Sinde,
& les mêmes chaînes réunies aux montagnes
du Thibèt, verfer également leurs
eaux , par le Gange, le Nuïian & le Lu-
Idan dans le golfe du Bengale, & par la
rivière de Camboya, dans l’archipel des
Indes, & enfin dans la mer de la Chine,
par la rivière Jaune & le Hoanho ou la
rivière Bleue. On trouve enfin au Nord
de cette carte phyfique, dont nous indiquons
les objets, les terreins qui font
inclinés vers la mer Glaciale arèfique
comme nous l’avons déjà remarqué. Cette
mer Glaciale eft ici féparée de l’Océan
feptentrional , par des; débouquemens,
& de l’autre côté de la mer du Sud par le
détroit du Nord ou d’Anian. C’eft du
milieu de cette contrée' que la chaîne de
montagnes de la Ruffie feptentrionale,
la chaîne feptentrionale du grand plateau
d’Afie, qu’enfîn les montagnes du Nord-
Eft de l’Afie , verfent leurs eaux dans la
mer Blanche par la Duina & la rivière
de Petzora, & dans les autres parties dey
la mer Glaciale, par l’Oby , le Jénifea,
la Léna & la Kovyma; enfin on y voit au
milieu des terrés , entre l’Europe & l’Afie,
les baflins de la mer Cafpienne de
l’Aral, qui comme de grands égouts raf-
femblent les eaux de ces terreins-par des
fleuves & des rivières confidérables.
Une troifième carte phyfique, contient
la grande mer du Sud ou Pacifique avec
les grandes chaînes de montagnes qui
traverfent les parties les plus orientales
de l’Afie & les occidentales de l’Amérique.
On voit aufli dans le baffin de la
même mer, la continuation de ces chaînes
que Buache regarde comme étant indiquées
par les ifles , les rochers, les vigies,
les bas-fonds; on appelle vulgairement
cette grande mer , mer du Sud ou Pacifique
; mais ces dénominations ne peuvent
lui convenir dans fon entier , car d’abord
elle s’étend vers le Nord, où elle eft très-
orageufe, ainlî que dans les parties voi-
fines du pôle antardique ; elle eft bordée
à l’Occident par l’Afie orientale, les ifles
Marianes & les parties du continent auf
tral, & par toutes les côtes occidentales
de l’Amérique à l’Orient ; elle eft féparée
de la mer des Indes par le malîîf des ifles
de fon archipel, de de l’Océan , par les ifles
qui font à l’extrémité de l’Amérique méridionale
, mais qui offrent entr’elles piu-
fieurs débouquemens ; enfin elle communique
avec la mer Glaciale par le détroit
du Nord ou de Beéring. Philippe Buache
divife cette mer en trois parties, au moyen
de deux grandes chaînes de montagnes
marines qui les circonfcrivent d’Occident
en Orient. La première partie comprend
la mer Septentrionale, limitée par le détroit
du Nord , par la chaîne qui, partant
des ifles Marianes, va fe rendre & aboutir au
Cap-Corientés du Mexique. La fécondé
partie eft la mer du Sud, proprement
dite, qui eft renfermée entre cette dernière
chaîne , & celle qui pafle par les
ifles Salomon, de Mendoce & de Juan-
Fernandès; là troifième partie enfin, eft
la mer méridionale, laquelle s’étend juf-
' qu’aux terres ! ou aux glaces antarc-
tiqùès.
Si nous parcourons maintenant lês terres
des continens qui verfent dans cesjîiffé-
rentes portions ou zones derniers leurs
eaux par les fleuves, nous trouverons
pour un fi grande mer des terreins inclinés
très-peu étendus , & des fleuves bien peu
confidérables : on voit d’abord les montagnes
du Nord-eft de l’Afie, & la partie
orientale du grand plateau verfer par l’A-
nadir &l’Amurdes eaux fort abondantes,
dans le canal du Nord, & la mer de Kams-
chatka auxquels on pourroit ajouter les
deux grands fleuves de la Chine, qui s’y
j ettent beaucoup plus bas ; quant à ce
qui fe voit de terreins inclinés & d’eaux
courantes le long des côtes de l’Amérique
I qui bordent les différentes parties de la
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