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» qu’on pénétroit plus avant dans le feia
» de la terre. -■*>> Ibid. ‘p ‘lg i 297.
, Cefte-chaleur , dit Buffon , nous elt
« démontrée par la. comparailonqdç nos
»'hivers à nos étés (;.f^^.rçy.ç&qu’on, dqjt
y. penfer de çetije démonflratipn au §. X . ) .
» On la reconnoit encore d’une manière
» volatile : les corps -'folides pàr cela {» même, qu’ils font folides, fönt toujours}
» bien',loin'f’dà degré de chaleur qu’ilsj
» peuvent recevoir : il faut qu’ils paffbnf
» auparavant à l’état de fluides , &c. »■
Ibid. pag. zÿ6.
Réponfe.
Sans doute la terre eft un corps folide,
du moins en bonne partie. Mais Bailly
a-t-il donc oublié la "côuche iînmenfe
d’a ir , ce fluide fi élaftique qüi environne
le globe? Ne le croit-il pas capable d’ab-
forber ou dé reftituer à la terré la portion
de fe u , qüi tantôt'la furcharge, & qui:
tantôt lui manque?' Gette couche d’airj
qui fait notre atmofphère , n’eft elle pas
tour-à-tour augmentée par l’évaporation;
de l’eau q u ijfy promène èn nuages, ou
diminuée par Pàblbrptipri qu’en font ces;
nuages eux - mêmes ? Enfin conçoit - on.
qu’on .puiflfe ne tenir aucun .c'omptè; d'arts;
le calcul des caufes de la chaleur dé ces'
variations fi fréquentes de la tè‘mpéràtüfe(
de la furface occafionriéè par Ces ïn'é-j
tëores, tandis qu’bn rapporte tout à l’é - !
nergie d’un, prétendu feu central qu’on}
ne lait pas même où placer ?
§. X I X
» Dailleurs, continue Bailly, comme;
» la première fource de cette chaleur fç-
» roit toujours à la furfaçe , on divroit\
» éprouver plus de froid fous terre : la\
» liqueur du thermomètre devront defA
» cendre lorfquon le tranfporte à de grandes !
» profondeurs. Cependant Genfane ob'fer-,
» va dans les mines de Giromagùy, que;
» le thermomètre, qui hors de là mine
» étoit à deux degrés au-deflfis de la
» glace, porté à yo toifes de profondeur,
» monta de dix degrés. Il s’y tinxjufqu’à
» cent toifes; mais ayant été defcendu
» à une profondeur de deux cents vingt-;
» deux toifes, il s’éleva à 18 degrés: la
» chaleur augnîentoit donc à îïiefure *
plus palpable, dès qu’o-n pénétre audg-
» dans de la terre : Elle efl confirmée en tous
P lieux pour chaque profondeur, & elfe
a pa'oit augmenter à mejure que l'on defo
» cend. Epoq. delà nature . pag. 8.
Réponfe.
Cette expérience unique de Genlàne,
& dont Buffon , Mairan & Bailly font
tant de bruit, a été Contredite.par mille
autres faites en différens'temps, dans dés
mines encore plus profondes que celles de
Giromagny, entr’autres à Sahlberg én
Suède', à. Wieliczlca en Pologne, &c.
Mairan convient lui-même <c què , malgré
» -la grande profondeur dfe cés dernières,
» ■ on ne fait aucune mention de la Chaleur
» qu’on y éprouve, & qu’il y a grande
» apparence qu’e lle y efl fort tempérée » .
Quoi qu’il en foit , l’obfervation de
Genfane tant qu’elle reflera ifolée &
contredite par toutes les autres , ne
fera qu’une preuve très-füfpeâe, : en faveur
du feu central. En la fuppofant
' exââe elle prouvé feulement qu’il y avoit
dans la mine , dont il s’a g it, une chaleur
produite par des caufes particulières;
puifque par une foule d’obfervatioos faites
en différens fieux & à différentes profondeurs,
il eft aujourd’hui conffaté que hors
la portée des. rayons folaires, la c-haleur
fouterraine ou fous-marine, à quelque profondeur
qu’on parvienne, eft conftamment
fixée à dix degrés au-éeffus du point de
J a congélation , à moins que quelques
caufes locales ne modifient ce terme, foit
en plus foit en . moins.
s . x x .
J <f Voilà donc, s’écrie, Bailly , relativement
ment à Pexpérience de Genfane ; « Voilà
» un fait qui dépofe encore dé cette cha-,
» fféur:-intérieure": & fans cette chaleur,
» comment y auroiî-i! des volcans fous la
» vafte étendue des mers ? Ibid. »
Réponfe. '
Je conçois que dans la difette où étoient
.le'spartifans du feù central,/de faits vraiment-
propres à étayer leur hypothèfe, l’expérience
dé Genfane dut leur être fort agréable
; mais un fait unique p’en, peut contredire
des milliers qui embraffent d’ailleurs,
toutes‘ les circon fiances; & quant aux.
volcans fous-marins qu’on veut éùcore ici
rapporter aü feu central , asn a déjà dit
( §. X V . J'qu’il fuffifoit que l’éau froide:
put sjinfiltrer ou. pénétrer jufqu’à’ des.
couches pyriteüfés pour y exciter une fermentation
qui à l’aide des matières bitu-
mineufos , telles que les houilles ou charbons.
de terréo,. &c . parviendroient bientôt
à l ’inflammation. Il peut donc y avoir;
fous terre ainft que fous mer des volcans ,
fans qu’il foit befoin pour leur pïemferj
développement d’ une chaleur plus grande
que celle qui peut tenir l’eau dans un état
de fluidité. Or la chaleur fouterraine ou
fous-marine de dix degrés au-deffus du.,
point de la Congélation ell plus que fufli-
fante pour produire cet effet. Il eft vrai
que Mairan attribue l’origine des tremblement!
de terre & des volcans à la rencontre
fortuite du feu ,, avec un air très-denfe par
faprofondeur, & fubitement enflammé dans
les cavernes fauterraines. Mais ce qu’il y
a de plus fingulier, c’cft qu’il difoit cela
-d après un mémoire poftérïeur de > 11 ods
arts à la célèbre .& belle expérience duvoi/r.
can artificiel de Lémery, fait, comme l’on
fait, avec trois corps froids,le fer, lefoufre
& lleaü. ,i; -
: §. X X L
s$ Comment leur maffe - ériofmé'( des
Géographie-Phyfque. Tome I.
» mers ) ne feroit-elle pas gélee dans fa
» profondeur ? On fait que' les rayons du
» foléil n’v pénètrent pas fort loin : la
>> température égale & modérée des eaux
» le prouve affez.; mais à des profondeurs
« plus grandes , entièrement inacceflibles
» aux traits de la lumière-, les eaux de là
» mer devraient être toujours glacées, fi
■ f. des feux encore plus, profonds ne les
« entretènoient dans leur état de liqui-
» ; dite. » Ibid. pag. 298. »
Buffon dit précifément la même chofe;
il eft bon de rapprocher ces deux écrivains.
« Cette .chaleur intérieure de la terre nous
y eft démontrée par la.température de l’eau
» de la mer , laquelle aux mêmes profon-
'9 deurs eïl à -peu-près, égale à celle de
1 « l’intérieur de la terre. D ’ailleurs il eft
» ailé de prouver que la liquidité des eaux
» de la. mer en général ne doit point être
» attribuée à , la- puifiànce , des rayons
» Affaires , puifq.u’il eft , démontré par
» l’expérience que la lumière du foleiî
y ne; pénétré qu'à fix cents pieds à travers
» Vl’eau la plps limpide.,& que.par confé-
» qùent la chaleur n’arrive peut-être pas
» au quart de cette, épaiffeur., c’eft-à-dire
» à cent -çinq.u'anté pieds. Ainfî toutes'
» lès eaux qui. font au-deffous de cette
» profondeur fe/oent glacées fans la-cha-
» leur intérieure' de la terre qui feule peut
» entretenir leur liquidité; & de même
» il eft encore, prouvé par l’ expérience
y que la chaleur des rayons'folaires ne
« pénètre pas à quinze ou vingt pieds.dans
» la; terré , puifr.ue la glace fe conferve à
y , cette: profondeur pendant les étés les
y plus chauds. Donc i l efl démontré qu'il
» y a au-defaut du lajfin de la,mer comme
y durs les premières coucher xle la terre,
y une émanation continuelle de chaleur qui
y entretient la liquidité des eaux £t produit
» la 'température de la terre.- - y iopoques
de’la nature, psg. ÿ & 10.. i n - f .
Réponfe. y :.
Quand' ühe fois l’on s’eft embarqué
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