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* mimes j & les eonféquertces qu'on en
* tire font en danger d’être bientôt
* incbnteliabl.es ».
I.
De la ciyjlallifation & de la pétrification.
G ’eft dans le fiècle où règnoit feule
dans les écoles la philofophie d’Ariflote
que naquit Palilîy ; négligé dans fon
éducation., il n’eut d’autres fecours que
l’obfervation de la nature , & un efprit
d’analyfe quilui fournit bientôt une brandie
de l’hiftoire naturelle, la lithologie.
.La cîjfiàllifation du nitte dans une dif-
folutiori rapprochée , fut par exemple Un
trait d'e'duniièfe /pour Palilîy; il-obferva
quetoùs les f i s fe cryftallifoierit dans l’eau,
& qu’ils en fortoient avec des formés
régulières P il en conclut que toutes les
fubftances que l’on rencomr.oit an milieu
dés couches de'la terre , fôùs dès' fo.rmes
éïyfialLnes déterminées ï , / avoient’ ".été
formée^ aii' milieu ' des ' eaux ou par 'les'
e au x .'
Ce .premier pas faitValîfly.ralîèmbla
dans une, fcç^atQtf.tous tes-|Cryftaux qu’il
put .rencontrer, il réunit ajnfî des cryf-
t.iux de gypfe ;, des cryftaju.x de ro.ch'e ,
des mines crÿftallifées , des marçaflites Sic.
qu’il .confidéra comme des fubftances formées
dans l’ eau.
Il r-efloit à déterminer la caufe de .la
folidificatioft de ces cryftaux & de tops
les corps’ qui-prenoient chaque jour foiis
nos yeux une certaine confiftance dans
l’eau ou par l’eau ; Palilîy imagina que
cet effet étoit dû à une eau élémentaire
qu’il appelia congelative t St enfin pour
expliquer tous tes phénomènes que lui
préfenta le règne minerai & même les
deux autres , il -admit«cinq; éléments.-, le.
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feu , l’a ir, la terre, , l’eau congelative,
& l’eau exhalative.
Les diamans, les cryftaux de roche
bien purs & bien tranfparents étoient
félon Palilîy formés d’eau congelative ,
& cela , en raifon de leur dureté ; les
cryftaux colorés , comme les rubis, les
topazes, les.grenats étoient formés d’eau
congelative mêlée avec des principes
métalliques: & les cryftaux opaques étoient
le réfuitat de l’eau congelative combinée
avec des principes terreux -furabondans,
Suivant cette même théorie,. les pierres
brutes étoient un compofé de terres liées
enfemble par dé l’eau congelative , plus
ou moins, abondante en raifon de leur
dureté ; la formation des ftaiaétites & des
ïlalagmites dans lés grotte? par le fuinte-
ment de l’eau à travers les bancs de1
ipierres., était une des opérations , de la
; nàmrë;que.Palïfly choit plus fréquemment,
& ou if voyait d’une manière plus frappante
l’emploi de fon cvu congelative.
■ II, en .étoit de même félon lui dés coquillés
'pétrifiées & dès autres'pétrifications brutes'
‘ dont la dureté lui paroiffoit dépendre de
la proportion de l’ eau congélative ■ &
de l’état de. mélange, de cette eau avec les
principes terreux.
Il vit. en conféquence que cette ieatt
congelative , principe de toute folidité
étoit répandue dans toutes les ftibfl.aiic.es
Animales,,.végétales & ,minérales. Conformément
à ce principe, >la: dëfliuâion
des végétaux,& des animaux ,. fok-par
la putréfaâion \ foit paf la cbmbuflion ,
étoit un. moÿeti: d’en féparer l’eau- con-
■ gelativè. & de la rendre à l’eate exhalatiye
qui, l’entraînant avec elle fur des terres
fur des débris, de pierres fur des fables ;
fur des pierres ébauchées , la dépofoit &
pr.ocuroit ainfi à ces. fubftances une ,con-
fiflance plus ou/ moins for te , plus ou
'mains completre.
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, • Il rcfultoit de la combinaifon journalière
qui fe faifoit de ce- principe fûlid'i-
fiant , que toutes les " pierres ‘ 'pouyoiént
Fe former - chaque- jour de cette manière.
Palijiy apportait pour preuve de cette
formation continuelle des pierres , . les
gfes qui ne font qu’un fable agglutiné
par 1 eau congelative y les pierres coqtui-
iières qui ne font qu’un aflemblage des
débris de coquilles fondés enfemble par
cette eau ; enfin toutes les pierres qui
. contiennent des débris de végétaux &
q animaux pétrifiés enfemble.
D ms la defeription que Palilîy donnoit
d e i i formation du rbre de couleur
veine , il voyoit fOn eau Congelative
.tornt atit fur les. pri ilci; es terreux qui
fer vu ient de bafe . au, ma "bre , ou chargee
de terre , ou col oree . par différentes
fttbftmees minérales. Lo i fque cette eau
coloi ce tombait fur une furface déjà
con'gsiée & inégale , qu’elie s’y éteiidoit
ou par nappe dans certa ns endroits ou
paraifém
filets dans ' d au très , on conçoit
e n f qu’elle a dû donner naifilnce à
fceçte variété infiniè de deiïins qu’on
rencontre dans ces marb res.
Ainfi le globe de la terre étoit compofé,
félon Palilîy, d’un grand nombre de
pierres qui dévoient leur formation à de.
l’eau congelative combinée avec les principes
terreux.
I I.
De l'origine des coquilles marines d.Jlri-
buées dans les couches de la terrp^ au
milieu de nos continens.
La quantité de coquilles marines que
Ion rencontre tant à la furface de la
terre que dans les lits voifins-de fa furface,
eft trop corifîdérable pour qu’on pût
fitppofer même du tems de Palilîy ,
qu’elles y avoient été apportées par les
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j hommes, comme Voltaire l’a dit depuis.
Plufieurs fayants contemporains de Palilîy
! avoient donc imaginé diverfes hypothèfes
pour en rendre raifon; mais de toutes
ces hypothèfes celle de Cardan étoit la
feuie^ qui- eût été publiée en François,
conféquemment la feule que Palilîy pût
hte. Cardan voulant lier ce phénomène
avec les récits-de la Génèfé, foutenoit
que cès coquilles avoîent 'été répandues
ainfi dans les differentesipàmes du globe
par le déluge univerfel. ■ ■ ■ ■ '» Mgj ' ....
Palilîy combattit cette opinion de
Cardan, en lui rappellent les récits de la
Genefe qui riè permettent pas de croire
qpé les coquillages qui habitoient les mers
a l’époque du déluge, 'aient pu faire, en
auflî peu de tems que dura cette catâf-
trophe , le trajet qu’elles'avoient à parcourir
pour s’élever fur les fommets des
plus hautes montagnes où l’on- en trou-
v o it. D ’ailleurs, il obferva que les diffé-
rents bancs- qu on en rencontre dans les
diverfes parties de la terre;, étoient trop
étendus & trop; multipliés, pour n’être
pas te produit, de plufieurs générations;
ce qui devoit nous empêcher de rapporter
cette grande malfe de productions
marines au feui tems d’un événement
paflager tel que le déluge , tant pour leur
'exifien.ee que pour leur arrangement.
Du grand nombre de ces coquillages ,
de la manière dont ils font difperfés à la
furface de la terre , de leurs amas , de
leur difpofition régulière par bancs fuivis ,
Palilîy crut devoir conclure que les eaux
de la mer avoient recouvert les parties
du globe où refîdoient ces dépouillés des
animaux marins : mais il étoit porté à
croire -qü’enfuite les eaux s’en étoient
retirées graduellement pour en couvrir
d’autres; que c’étoit ainfi que les continens
formés par la mer avoient été mis
a découvert. Il avoit donc été p or té ,
d’après cette idée, à admettre le lÿüême
du déplacement continuel des mers que
V. y a