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Enfin, que puifque, fuivapt fon lyflême, 'cette fluidité ne peut pas avoir été l’effet
d’une difiblution dansun nienfirue , il s’enfuit
qu’elle a été l’effet du feu 8c d ’unefufîon.
D’autres obfervations fur les jafpes 8c
les agates conduifent le naturalifle Ecoffais
à la même çonclulton , fuitoijt après l’exa-
tnen des petits noyaux de calton-hill qui
offrent toutes les circonllances les plus
variées. Hutton enfin finit par o.bfefver
que les gouttes d’eau qu’on trouve dans
certains cryfhux ne peuvent être objeâés,
contre le fyftéme qu'U fôuûent : les. raifons.
qu’il en donne font que l’ori 11e faurôit,
il cil vrai . reirCermer de, l’eau dans du verre
fondu fous la feule preflion de l’atraof-
plicre, mais q.ue cette impoflîbililé cefioft
fous une très-grande prefiion , comme le.
prouve le digelleur de P^pin.
Il mefembleque Huttonpouyoit donner
une preuve direâe 8c pphtive en faveur de
fon hyt othèfe, en citant les agates creufes
& pleines d’eau de Vicence qui fe trouvent
dans une terre cuite vifiblementpar l’aâion
des feux fouterrains. le l’indique ici comme
le feul fait qui me paroiffe favorifer-l’opinion
#lu naturalifle d’Edimboqrg : mais.je
fuis éloigné de l’adopter pour les autres
obfervations.
Nous avons expofé ici un allez grand
nombre des faits que renferme la.fécondé
partie du mémoirp fle Huttqn , pour faire
connoître fa méthode de raifonner fur la
caufe qu’il attribue au durciJJ'emcnt des
matières qui font partie des couches de la
terre : nous allons confidérer maintenant
la confolidation des couches elles-mêmes
d’après le même phyficien.
T R 0.1 s 1 È m e P a r t i e .
L ’auteur cherche à établir dans .la tçpi—
fième partie deTon mémoire, comme un
des principes fondamentaux de fa théorie,
que l’aâion des feux foumarins n’a pas.dû
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<
produire des éruptions à la manière des
L volcans , mais que fon effet a dû être de
foulever les couches 8c de les élever au-
defî'us du niveau de la mer , enfuite il
ajoute :
« Si çette théorie efl julte , on doit
» s’attendre à trouver des matières fondues
)) ou fufibles, fous forme de lave , parmi
« des couches où il n’y a aucune marque
» vifible de volcans. C ’eït un fait impor-
» tant. Car s’il fe trouve que des quantités
a» confidérablès de matières analogues aux
» laves ont été comme ihjeftées parmi des
» couches originairement formées au fond
«des eaux, & maintenant au-delfus de
» leur furface , il en réfuitera que nous
» avons découvert l’opération fecrette par
» laquelle la nature travaille 8c durcit de
» nouveaux continens , Si la manière dont
,» plie a préparé celui que nous habitons.
« Lùfiànt donc les raifonnpmpijçnous
■ « allons montrer qu'e tel efl en.effet l’état
. » des chqfes. »
Ceux mêmes quin’adopteroient pas les
conlïquences que Hutton tire des obfèr-
• varions qu’on a faites .fur le whinTrône,
trouveront les détails qu’il expofe trop
iintcreflans pour qu’ils ne me fâchent pas
quelque gré d’avoir tranfcrit le paffage de
, fon mémoire où il en traite. Les rappro-
chemens qu’il a faits des différentes ton-
jtrées où le trouve cette fubftance 8c des
jdifpôfi fions variées où. les couches de la
..terre la lui ont préfentée, ne peuvent,
idans tous les cas , que jettcr du jour fur
1 ce point d’hiftoire naturelle., quidoitplaiie
même à ceux qui n’y yerroient pas les
produits des feux fouterrains. Ces: lotus
■ de matériaux que les auteurs des-fyflèmes-
Recueillent aveç un grand ,zple , n’en font
jpas moins précieux , quoiqu’ils ne ratis-
falTent pas à toutes leurs vues hypothétiques
; les faits liés, bien vus, quoique-
,mal interprétés , dojvent être revendiqués
jpar les naturalises lesplus. éloignés'des-
fyftêmes , parce que la géographie-phy-
fiqué fait s’enrichir de tous cds débris.
» Il paroît par la minéralogie de.
» Cronfledt que la roche appeliée trapp,
» par les Suédois , Amygdaloide Si
y> Schwart^stein , par les Allemands, ;
» efl la même que nous nommons en <
» Ecoffe whin-Jlone , 8c auflî ce que '
« confirment complettement des éçhan-
» tillons qui m’ont été .envoyés de Suède
» p 1 mon ami le dofteur Gahn; ainfi tout '
» ce qu’on peut dire du whin-Jlme doit
» s’appliquer également à la Norwège ,
» à la Suède j h l’Allemagne.
s> Le whin - Jlone efl pareillement la
» même choie que le toad - Jlone du
» Derbyshirp , qui efl de l’efpèce deS
» amygciüloïdes 8c que le rag-Jlon'e du
» Midi du Stafford-shire, lequel efl notre
« fimple whin - Jlone , ou un véritable
» trapp. Il faut donc renfermer l’An-
» gleterre dans le champ des opérations
» minéralogiques dont nous recherchons
>> lés càùfesq 8c il faut y comprendre
» auflî l’Irlande, comme le prouvent la
» chauffée des géàns 8c beaucoup d’autres
» indices.
» Le midi de l’Ecoffe efl traverfé par
» une chaîne de montagnes qui s’étend
» des côtes Occidentales du comté de
» Galloway , jufqu’aU côtes Oriéntalesde
tt celui de B e rw ick , laquelle eft compo-
» fée de granits, de schilles 8c de couches
»1 fiüceufes. Plus au Nord lés monts
» Grampiens forment une chaîne de
» même nature. Ce qu’il y a de remar-
» quable, c’èfl qu’entre ces deux grandes
» maffes de couches brifées , renverfées
» Si contournées , fe trouée un pays
# où elles font en général moins dures
« 8c moins Tolides , mais qui porte de
» grandes marques des effets 6c de l’adioh
» des feux fouterrains.
» Dans cet efpace, les couches font
» généralement de pierre de Tablé , de
» charbon de terre , de pierre calcaire ,
* dé mine de fer en pierre Çirôn-Jlt>.«■ ') y
» de marne 8c d’argile. D’autres renia
ferment des matières analogues , 8c
!« quelques-unes font compofées de ces
« diverfés fubftances. Mais la circonf-
» tafice qui fait, fuf-tout à mon fu je t,
» c’ell que par-tout on y trouve une
» immenfé quantité de whin -Jlone , fubf-
» tancé qu’il faut bien diflinguer de la
« lave dont elle diffère beaucoup ; confi-
» d'érons d-’abord la manière dont elle efl
» difpofée.
» Souvent on la. trouve en malles oü en
» montagnes irrégulières. Cronfledt l’a-
». voit déjà obfervé ; mais il ajoute aufli
» que cette difpofirion n’efl pas géné-
» raie. AJfes^ fouvent ,■ dit-il , elle forme
» dans des montagnes dune autre nature,
» des veines qui Jont communément en sjg-
» ryig O dans ■ une direction oblique , rela-
u tivement à celle de la Roche.
» La caufe de cette difpofition du
;» trapp où whin-Jloyie efl manifeflé , lî
» l’on confidère que ce corps folide a
» été dans un état de fluidité 8c introduit
» alors parmi des couches qui ont con-
» fervé leur forme, naturelle : on voit
» que , ces couches ont été brifées , &
» que le whin floue a coulé’ dans la
» fraéture.
» Il y a ufi bel exemple d’une de cqs
» coulées-à la rive droite de la rivière
» d’Earn , fur la route de Crieff, elle a
» 12 toiles ( de 6 pieds anglois ) de
» largeur , 6c s’élève verticalement de
» plufieürs pieds au— deffus du terrein.
» Elle court à l’eft & paroît être la même
» qui traverfé le Tay , formant la caf-
» cade de Gampfy p ( Campjy- Lm. ) au-
» deffus de Stanley, comme une autre
» coulée’ dé même nature' forme une
» fécondé' chute aü-deffus de cet en-
t> droit. le l’ai vue aüffi à Lednoc , fur
» la rivière ôdAmman , où elle forme
» pareilletnent une cafeade à environ ƒ
» -ou 6 milles à l’ouefl dé la cafcadé de