
les contrées qui paroiffent affeélées aux
mines de charbon de terre. Au relie j’ajouterai
ici qu'à la fuite de l’étude des opérations
du feu 8c de la reconnoilfance de
fes produits dans certaines- contrées où
font les volcans éteints, il eft auCfi facile
de décrire les pays volcanifés que
d’en tracer les limites fur des cartes.
§. I I I .
D e l'hydrographie des continens.
Jufqu’à préfent on a publié, fous le titre
d'hydrographie , les cartes où font figurées
particuliérement les grands badins des
mers, 8c qui font defiinées à fervir aux
navigateurs. Cependant, comme oa s’elt
occupé depuis quelque tems de la circulation
des eaux courantes à la furface des
continens , par les ruifleaux , les rivières
& les fleuves , j’ai- cru qu’on pouvoit
étendre cette dénomination au trayail où
l’on nous préfenterpit les détails 8c l’em-
femble de tous ces objets, qui me pa-
roiffent mériter la plus grande attention
de la part des naturalifles , furtout relativement
à la géographie - phyfique. J’ai
fenti, d’après cette confidération , la né-
esfiité de diûinguer Y hydrographie des
continens de celle des mers. C’efl auflî
d’après ces vues que, dans les articles du
diâionnaire qui contiennent des defcrip-
tions allez étendues de certaines contrées,
je me fuis occupé à faire connokre leur
hydrographie. Cette matière étoit trop
importante pour l’avoir négligée, ou , ce
qui feroit la même chofe , pour l’avoir
traitée d’une manière vague & fuccinéte ,
comme on l’a fait jufqu’à préfent, en fe
bornant à une fimple indication des rivières
& des fleuves. Il
Il s’en faut bien qu’on ait décrit 8c figuré
avec foin les vallées qui traverfent & abreuvent
les contrées dont on veut faire con-
noitre la géographie-phyfique : qu’on ait
indiqué les eonfluencçs des ruiffeaux &
des rivières, les angles d’incidences des
vallons latéraux dans les valléesprincipales :
ce que l’on peut favoir des formes corref-
pondàntes de leurs bords ; les dépôts qui
fe trouvent dans les plaines fluviales : en
Un mot, qu’on ait ralfemblé, comme jë
l’ai fait, autant qu’il, m’a été polîible ,
toutes les çirconflances qui pouvoient
nous éclairer fur l’ancien travail des eaux
courantes dans l’approfondilfement des
vallées & fur leurs divers mouvemens à
l’époque aétuelle.
Daps les notes fur les hydrographies
locales , je me fuis auffi appliqué à décrire
ce qui concernoit les ballins des lacs qui
fe trouvent placés furtout au milieu du
lit des grandes rivières : c’efi-là qu’au fortir
des gorges de montagnes élevées , on rencontre
des digues qui retiennent les eaux
de ces rivières à une certaine hauteur dans
leurs vallées.
Je termine enfin ces hydrographies par
l’examen & la defcription des embouchures
des fleuves , d’abord dans les lacs,
enfuite dans la mer. C’efl là où leurs lits
encombrés de vafes offrent d es étangs voifins
des côtes de la mer, des plages, d es graux ;
en un mot tout ce qui s’efl opéré par
l’aâion des eaux courantes des fleuves
d’un côté , & par le refoulement des
eaux de la mer de l’autre. Je puis renvoyer
à ce fujet aux articles embouchures ,
étangs , graux , plages , la cs, confluences ,
bajjins des rivières.
La plupart des defcriptions hydrographiques
que j’ai faites fur ce plan , font
fondées fur les formes du terrein prifes
d’une vue générale , & fournies parles
cartes de France qu’une obfervation fé-
vère a vérifiées. Ainfî , toutes les inexactitudes
qui pouvoient fe trouver dans ces
formes ont été écartées foigneufement.
Elles ne doivent donc pas être objeftées
contre les conféquences que j’en ai tirées, 8c que je confîdère comme des principes
déduits des faits analogues, raffemblés
d’après l’examen de plufieurs cartes. Dans
les cas où il étoit néceflaire d’avoir ces
formes du terrein avec une grande pré-
cilîon , j’ai toujours eu recours à l’obfer-
vation fur les lieux , 8c les réfultats du
travail des' ingénieurs rédigé fous mes
yeux , fe trouveront dans l’atlas du dictionnaire.
§• IV .
De l'hydrographie des bajjins des fleuves
ù des rivières'.
En fuivant la circulation des eaux courantes
dans le baffin de la Garonne , j’y
trouve le Tarn qui m’annonce , par fa
direétion 8c furtout par fort origine , un
fyftême de pentes qui appartiennent à des
maflîfs bien diffêrens de ceux qui, par
leurs revers , fourniffent l’eau des Gaves
& de la Garonne.
Quelques lieues au-deffous , je trouve
le Lot qui raffemble les eaux d’une chaîne
de montagnes d’une conft-itution phyfîqüè
bien différente des Cevennes du Tarn,
& encore plus des Pyrénées de la Garonne..
Affez loin de-là & fort près de l’embouchure
de la Garonne dans la mer, on
trouve la Dordogne , forte rivière ,- qui
prend fon origine dans un malfif d’une
Gonftitution phyfique, étrangère à celle
des trois maffifs précédens; par conféquent
on doit; •eonfidérer ces quatre pentes,
comme autant de pentes particulières..
Cette dernière confidération me porte
à croire que l’on a tort de réunir, dans
un même baffin , toutes les rivières qui
verfent leurs eaux- à la mer par une même
embouchure , quoiqu’elles les tirent originellement
de diverfes chaînes de montagnes,
comme les rivières que je y-ièns
d’indiquer ci-deffus. Il s?enfuit: donc que
la méthode de dillribution des eaux cou--
rantes par balfins , tels qu’on les a envifagés
jufqu’à préfent, eft fondée fur une con-
fldération fauffe, car on y néglige la
diftinction des maffifs qui, par leurs pentes,
fourniffent leurs eaux à des rivières partir
culières contenues dans cette forme de
balfins.
Suppofons ,par exemple , que l’Océan
Atlantique dans fa retraite foit relié à
une certaine élévation le long des deux
vallées particulières de la Dordogne .& de
la Garonne, il en réfulteroit qu’il fe for-
meroit un certain nombre d’embouchures,'
& par conféquent de balfins de rivières
diftinds & féparés qu’on confond dans
l’état aduel dés chofes. Ainfî l’on auroit
i°. le baffin de l’Ille ; 2°. celui de la Dordogne
; 3°: celui du Lot ; 40. celui du
Tarn; y°. enfin celui- de 1# Garonne qui
fe trouveroit le dernier dans le golfe que
je fuppofe & qui a pu exiffer autrefois,
Pour terminer cette difculfiononpoürroit
joindre une autre confidération à celle qui
précède, & elle acheveroit de faire fentirle
befoin de changer les plans de diftributioil
des eaux courantes par balfins , que déterminent
les embouchures communes à
la mer, foit que les rivières eomprifes
dans ce prétendu balfin priffent leur origine
fur les revers des mêmes chaînes de
montagnes , fort que leurs fources fe trou-
vaffent dans des maffifs éloignés les uns
des autres. On a vu par quelles raifons j’ai
combattu le fyftême imaginé par les géographes,
qui ne fentoient pas pour lors
de quelle importance il étoit de connoître
. la nature des différentes chaînes “qui in-
fluoient fur la dillribution des eaux, 8c
les caraâères par lefquels les naturalifles
obfervateurs pouvoient les dillinguer.-
Voici maintenant cette autre confidération
, également oppofée au fyllême de
la difpofition des balfins aétuels : je fup-
pofe que l’Océan éprouve une retraite
d’une certaine étendue , il eft- vifible que
beaucoup de balfins qui font féparés fe