
pierres pofées fur d’autres. C’eit ce qu’on
obferve fur-tout dans le Weft-Gotlüand
où le Trapp eft fouvent placé fur le
granit. Il paroît bien que ces maffes ont
été produites par une précipitation fuc-
celîive & qu’elles ont été accumulées les
unes fur les autres lors de la formation des
maffifs qui conïpofent aduellement nos
montagnes : c’efl ce que BulFon a dit lorl-
qu’il remarque que dans certaines contrées
il y avoit montagnes fur montagnes &
rochers fur rochers,
BuflPon & quelques autres écrivains ont
fait concourir de différentes manières le
flux & reflux de la mer , à la formation
des montagnes ; mais ce fyftême d’explication
n’a rien de commun avec celui
de Wallerius, puifqu’il ne peut avoir pour
objet que les montagnes à couches , les
montagnes du fécond ordre ; ce qui ne
peut en aucune forte contrarier ou coin-
battre l’hypothèfe de Wallerius, qui
jufqu’ici paroit concentrée dans les caractères
des montagnes primitives ; ainfi ce que
Wallerius objeéte dans ces vues contre
Buffon ne l’atteint pas, ,
Wallerius finit cet article par çonfidé-
jer que toutes les particules terreflres
produites & précipitées dans l’eau primitive
, n’ont pas formé des rochers des
Jufqu’à préfent perfonne n’a .découvert
d’autres couches dans l’organifation des
montagnes primitives , que celles dont
nous avons parlé. Les fortes de matériaux
pierres. Toute la conftitution du globe
indique, félon lui, que les terres calcaires ,*
argilleufes , & le labié ont été enfemble
mêlés dans l’eau , mais que les particules
de ces terres, comme plus petites & fépa-
rées les unes des autres, & conféquem-
jnent plus légères que les malles pierreufes,
ont dû relier plus lung-tems 'fufpendues
dans l’eau & fe précipiter beaucoup plus
tard. Il eff vrai.qu’on obferve quelquefois
ces terres inhérentes aux montagnes
mêmes , foit en couches féparées , fcjit
gn m.iflès plus ou moins grandes ; mais
tout» cela s’efl organifé fans doute lors
de la précipitation des malles lapidifiques
qui ont entraîné ces terres dans leur chiite,
plus mélangés que l’on rencontre
dans d’autres polirions & qui indiquent
des arrangemens different font d’un âge
pollérieur.
§. V I.
Sur la féparation des eaux & dés folides
en grandes maffes.
Wallerius expofe enfuite fes idées
fur la féparation des eaux & des fpli-
des. 11 penfe d’abord que la terre foliés
n’a pu contribuer à cette féparation y eiie
_n’a fait qu’abandonner, à l’eau un elp.ace
fuffilant où l’eau s’eft naturellement portée.
Il s’agit maintenant de favoir à quelle
profondeur les parties folides de notre
globe ont été fous les eaux. Moro fup-
pofant dans le principe des chofes laverie
couverte par une malle immenfe deau,
foutient qu’après la féparation elle fut
réduite à 1 7y perches de hauteur, tandis
que les patries folides élevées par 1 action
des feux fouterràins , commencèrent a
paroître au-delfus des eaux. Buffon évalué
à yoo ou. éoq pieds la hauteur des
eaux fur le premier fond folide de la
terre, cojnpofé de feories & de fragmens
de verre produits par une maffe détaches
du foleil, fondue, enfuite refroidie.; &
il fuppofe cette hauteur dans letems ou
le flux & reflux & les courans de la nief
commencèrent à produire les inégautes
dekfurface.de notre globe. IL appuie fo"
fy ftêine fur les obfervations minéralogique?,
par lefquelles nous favons que les petn-
fications fe trouvent à cette-profondes
dans les couches de la terré & fur-tout
de nos montagnes. Quoi qu’il en fo.it de
ces opinions, on ne peut pas douter, que
la quantité des eaux à féparer des parties
folides n’ait été fort confidérable. Waf
lerius frappé de ce grand volume , «
réduit au tiers du globe. Il remarque de
plus que cette grande quantité d’eau a
été tres-nécelfaire avant cette féparation
pour recouvrir les parties folides encore
molles ; mais qu’enfuite elles1 fc font raf-
feinblées dans les lieux les plus propres
à les recevoir. Il y en eut outre cela une
partie qui , par l’évaporation , fe réunit
à l’air. La partie la plus confidérable alla
I occuper les cavités & les badins où fe
I trouvent nos mers. Ces inégalités primi-
I tives de la luriace du globe peuvent embar-
I rafler, ceux qui s’occupent de l'arrangement
de toutes ces chofes. Voici cepen-
1 dant comment Wallerius imagine que ces
I lieux excavés ont pu fe trouver à ia fur
Ifac.edu giobe. Il eft probable, dit-il, que les
; maffes lapidifiques les plus pelantes ne fe
■ ont pas fi également précipitées & con-
denfées, qu’il ne fefoit formé quelques inégalités
entr’eiiesou àieur furface. Puifqu’on
luppole qu’elles fe font accumulées dans
certaines contrées en plus grande quantité,
& qTailleurs elles ne fe font précipitées
qu’en plus petite quantité & en
maffes différentes , il eft évident que les
maffes inférieures ont dû être inégalement
comprimées en raifon de la plus ou moins
grande pefanteur des maffes fupérieures :
;or, toutes ces circonllances, ont dû produire
beaucoup d'inégalités.
Mais il n’eft pas croyable , ajoute
Wjiler ius, que toute l’eau dont le globe 1
[terreflre étoit couvert , & dont une partie
jfe trouvait, encore au milieu des maffes
pierreufes & même, datas leur intérieur , -
ait été réunie à la furface du globe &. y J
ait trouvé de la place. Il n’eft pas dou- j
tfux qu’une, partie de cette eau lie fe j
Lit réiugiée dans l’intérieur delà terre;]
car fuivant leur rature les eaux ont dû j
jcoijler vers les bas aufli profondément j
qu elles ont r u entre lés malles pierreufes
primitives, qui, vu leur état de molleffe, ;
jn ont pu oprofer aux fluides une pleine I
léfillance. On doit convenir auffi qu’une j
grande quantité d’eau adhérente & inhé- {
rente aux terres & aux maffes lapidifiques
qui fe font précipitées a été entraînée avec
elles. Toute cette eau n’a pu remonter
fans que l’ordre.' nature
ît etc mt e r r e r a .
pace vui qui a
des m a i F e s W È Ë lies, ou partout
3 pour :recevoir
enfation 8c r relerreu
ailleurs, a été néceffair
les eaux & les contenir.
On a dit que la
cumulation des maffes pi
opérées à la furface du g
quoi Wallerius préfume,
ces maffes placées çà &
(pomme des voûtes,1 il a
des eaux. Oes etpac
lement être produits dès l’origine des choies,
fes fe font lobe ; c’efi ::'0 urqu’au
def i b lns de
là , à-rieu-pres' dû fe former de
pres à la réuni on
ides ont pu faci-
(bit par la c.ondenfation plus grande vers
la furface, foit par l'accumulation inégale
des maffes pierreufes , foit par la force
des eaux courantes qui, en fe précipitant,
ont traverféces maffes encore molles,
comme paroiffent l’indiquer des cavernes
qu’on voit dans le fein de quelques montagnes
, foit enfin parce que ces eaux ont
plus ou moins rongé la racine encore
molle des montagnes, & l’ont plus ou
moins féparée de 4 a maffe qui étoit au-
deffus. En un mot, les cavités fpongieufes
que l’on voit dans piufieurs pierres ne
•nous permettent pas de douter que lors
du deffechement des maffes lapidifiques &
du refferrement qui en a été la luite, îl
nê; fe foit formé des efpac’es vuides1 de
différentes grandeurs, & que Peau aura
remplis. On voit que les agens employés
ici par Wallerius font très-compliqués ;
cette Confidëration l’engage à faire palier
en revue les différens fyftêmes qu’on a
imaginés fur les réfervoirs d’eau fouter-
rains, afin d’étayer Ion opinion de la
leur. Vàn-Helmont s’étoit imaginé que
notre giobe ne ccnfiltoit qu’en un fable
mêlé d’une eau centrale, renfermée fous
une croûte terreufe & pierreufe. Kircher
a placé auprès de fon feu central des réfer