
de l’Ecriture, où il croit trouver le fondement
de fa théorie ^ que tous les corps
folidés , céleftes & terréftres, tirent leur
origine de la même eau, & enfin, il finit
par s’appuyer fur l’opinion des philofo-
phes anciens & modernes qui ont imaginé
les mêmes fiypothèfes,
§ I I I .
IGomment s ’e/l opérée la féparation des Ju if
tances terreflres , fait des eaux , foït
des autres fubfîances hétérogènes.
Les expériences 8c les obfervations
qu’on vient d’expofer fur l’origine des
folides:, & les raifonnemens dont on les *
a étayées.,, font les bâfes du fyftême qui
établit ,leur origine aqueufe, Si ces folides
n’avoient pas été., produits par l’eau, iis
ne fe leroient pas mêlés aux eaux. Dieu
n’a pas créé féparément les parties fèches
& folidés pour les mêler enfuite aux eaux
dont il les aurp.it couvertes , tandis que
par une autre opération il auroit fait la
féparation de ces ipêmes eaux.
D’après ces idées préliminaires', Wal-
lériüs regarde comme certain que*les particules
terreflres qui compofent les folides,
ont exillé dans les eaux avant la-formation
des folides, puifque - fuivant toutes* les
çonfidérations. qui précèdent, on ne peut
concevoir aucune, génération de folides,
linon dans l’état de fluidité; car ces particules
terreflres ayant été produites par
■ les premiers principes , en vertu de la
force d’attraâion , aidée d’un mouvement
intrinfèque. exiflant dans les eaux, il eft
très-probable que la liaifon ultérieure de ces
particules eîr molécules plus cotnpofees,
a été continuée & meme accélérée lors de la
divifipn de ia màffe. aqueufe primitive ,. &
par le. mouvement de rotation de notre
globe autour de fou axe. La force de
.ce mouvement a dû accumuler néceffaire-
jnent çn difftrèns endroits les particules
les. plus, fîmilaires ou homogènes., fort
latéralement, fait, à une plus petite, ou
plus grande profondeur ,.commel’annonce
quelquefois la conformité des couches
de montagnes, & a dû en même-tems
les. féparer plus ou moiljs des particules
hétérogènes.
Wallérius remarque que lorfqu’on prépare
un mortier & qu’on en agite les matériaux
dans un crible, le fable & 1 argille
fe fëpare-nt naturellement tombent en
différens endroits, ou bien lorfqu’on jette
en même-tems une terre légère mêlée avec
du fable; les parties les moins pefantes
reçoivent un moindre mouvement de pro-
jeâion & retombent plus près de l’endroit
d’où on a jette cé mélangé, & il eft porté
à croire que l’effet dpnt il efl queflion a
peut-être été produit de la même manière,
& que la rotation de la terre autour de
fcn axe a été fujïifantê pour opérer cette
féparation dans le mélange liquide. Il fe
paffe-tous les jours quelque chofe d’analogue
dans notre atmofphère, quoiqu’on
doive le rapporter à une autre caüfe, les
vapeurs aqueufes qui y nagent, font raf-
femblées en certains endroits par le mouvement
de l’air ; elles forment des'nuages
qui ,.a raifon deleur’deiïfité , font flation-
naires à différentes hauteurs, les uns font
parallèles à l’horifon & les' autres ne le
font pas , les uns font éledriques, d’autres
ne le font pas, & les goûtés de pluie qui
en tombent font, plus petites ou'plus grandesfuivant
toutes ces circonflances. W aller
ri us au refte, ne peut pas croire que le
tout-puiflant fe fpit fervi dans l’ouvrage
de la création des- loix que lui-même a
diftées à la nature, & pe'nfe qu’il ne les
a introduites qu’au moment, où il les a
jugées'néceffaires. If en conclut que puif-
" que i’affemblage des eaux d a n s leurs .places
refpeâives , s’eft fait fuivant les loix natur
relies , les forces centripètes &.centrifuges
ont été communiquées le même jour au
globe terreflre de à tous les corps qu il
. renferme. C’eft çp çonféquençe qu’il Cop*
çoit que l’eau qui n’avoit aucun cours ,.a
pu être fëparée du fec & fe porter .dans
des lieux bas ou dans des. plaines. Ce. font
ces forcés, qui ont favorilé la formation
des folides au milieu des eaux, la liaifon
& la c.mbinaifon, des molécules fîmilaires
entr’elles. Après cette combinaifpn de
toutes les parties des folides, ces forcés
ont été très-utiles pour la féparation du
liquidé'd’avec lefolide, mais auflï pour la
précipitation.des folides, & la détermination
de la.figure & de la flruâure intérieure
de la terre.
Pour ne citer que ce que nous avons
fous les yeux ,'conlîdérons les pierres de
toutes les montagnes: primitives, riy voit-
on pas également le granit compofé de.
particules micacées , légères, écailleufes,
& qui furnagent Iong-tems dans l’eau ,
pendant que le quarté dont les particules
îbntplus .pefantes, fe précipite plus promptement
? La différente gravité fpécifique.
que l’on obferve dans nombre de couches
des montagnes primitives, indique auflï
quelqrs de leur formation, la force de
gravité n’a pas exercé fon aétion.
D’après cesprincipes, W allériusfuppofe
que les corps ne peuvent, de leur nature,
paffer, immédiatement de l’état de fluidité
a celui de folides, mais qu’ils y parviennent
par dégré en proportion de l’approximation
des particules ; que l’humide s’en
.fépare peu à peu, & qu’ils acquièrent fuc-
cèlfivemeiü ia dureté qui leur convient;
mars tous ne font pas de-même mature; les
uns prennent une certaine, confiflance plutôt,
les autres la prennent plus tard. On
ne_ làuroit donc douter que les folides qui
exiû.ent déjà n’aient été plus mois dans
leur principe 8c plus faciles à divifer.
Ainfi l’origine des montagnes qui for-
nient des chaînes à la furface du globe,
&>on appelle primitives , date-de la
niême époque que le globe, & il parait
quelles ont été produites par une caufe
uni verfelle. Leur enchaînement., leur égale-
dureté-, leur liaifon avec l’intérieur de la
terre , en un mot, leur profondeur font
des preuves inconteftables de .cette première
fuppofit-ion. En effet, cet enchaînement
non interrompu ,-cette efpèce d’incorporation
d’une montagne à l’autre,
cette connexion fi intime, pourroient ils
rec-oiyroître des caufes locales .& acciden-
tales Y Les forces connues de la nature
n’auroient pu’produire des effets auflï
.généraux , fi les montagnes.avoient cté formées,
'& qu’elles euffent pris,leur confit-
tance fucceffiyement. Comment cette dureté
fpéciftquemènt égale de toutes les montagnes
dont il eft ici queflion, aur.oit-elle -
pu exifier partout & s’y maintenir Y Enfin
cette liaifon avec la terre, cette profondeur
immenftr qu’on n’a pu encore fonder
exaâement, n’indiquent-elles pas que les
maffifs qui co-nflituent les montagnes primitives
ont la même origine que la terref
On ne parle pas ici des montagnes à couches
qui contiennent des pétrifications,
& font prefque toujours établies vifible-
ment fur ies montagnes primitives., &
qui, quelquefois, font adoffées contre leur
noyau , dont enfin les couches font inér
gales , tantôt plus épaiffes , tantôt plus
minces ; il efl certain que ces maffes font
d’un âge poftérieur, mais no us .reviendrons
à. cette dillindion des .montagnes par la
fuite.
S 1 p
Que les corps de 1 plus folides & les plus cortt-
pojés ont été produits par la coagula~
tion & la concrétion des particules ter-
rejlres élémentaires.
L’ordre exige que nous expliquions
d’abord comment les corps les plus folides
& les.plus compofés , tels que les
pierres 8c les rochers, ont été produits
par les particules terreflres élémentaires.
Les .obferyauons & les expériences nous