
H O L
I I .
Que les matières inflammables & les eaux
thermales fe trouvent dans les pays à
couches , & dans le voiji/iage des volcans,
Boccone nous apprend dans Ion Mufeo
di Fificae di expérience gué l ï naine d’où
l’on tire i’alun de Rome fe trouve par
lits , 8c il rapporte qu’on trouve auffi
dans les cantons qui font aux environs
de ces lits, des eaux minérales & thermales.
A l’endroit où les montagnes de
Couches fe terminent dans’ le -voifînage
du comté, de Mansfeld vers Merfebourg,'
près le Lauchftadt, on trouve une lource
d’eau minérale & thermale. Toepitz qui
eft un pays à couches a une fpurce
d’eau thermale; & Bilin qui en eft
tres-peu éloigné a des eaux minérales.
CarlsBad eft fitué dans un terrein rempli
de couches : Lande ck eft placée dans
un endroit où les couches fe terminent
dans la plaine : 8c l ’on y trouve des
eaux thermales & minérales. Warmbrunn i
près de Hirfchberg en Siiéfte eft fitué au
pied du mont Riefenberg. L e ‘ pays
des environs n’eft compofé que de couches
calcaires, & l’on y trouve des eaux *
thermales très - abondantes. Les eaux i
thermales d’Aix-la-Chapelle fortent d’un ■
pays de couches. Pour peu qu’ôn ÿ
faffe attention, on verra que pan-tout
on pourra faire la même remarque/ Cela ;
n’eft pas furprenant , car fi nous faifions
réflexion que ces eaux donnent communément
un fel neutre, nous verrions; ■
aifément qu’elles doivent leur chaleur;,
aux pyrites fulphureüfes qui-fe décom-!
pofen» dans les entrailles d e l a . terre. ■'
L ’acide vitriolique qui fe dégage par-là
attaque la' pierre calcaire par lits, il en .
diffout une partie , & il forme un'
fel neutre avec cette fubflanco alka-
line.
Quant aux fubftances inflammables, elles
fe trouvent aufii Communément par li^.
L e foufre natif ne fe trouve jamais au
: milieu des couches décrites à la page,
24J de l’ouvrage qu’on vient de citer :
on voit des terres fulphureufes par
lits dont on tire le foufre à Bracçiano,
à peu de diftance de Rome. Schober
dans la defeription inférée au magafio
de Hambourg parle du foufre natif qui
fe trouve en Pologne , & qui eft diftri-
bué par couches.. On connoît alfez le
foufre & l’orpiment natif de Hongrie,
1 fur-tout celui qui vient de Neushol &
1 de Servie. On ne peut point douter que
; le fuccin ne fe trouve, de cette manière
dans des couches, & même on a la
i preuve que fomvent il s’eft trouvé for-t
| mant lui feul un lit. Henckel nous en
| donne un exemple dans fes opufcules
I minéralogiques page 540 , à l’occafion
j du fuccin trouvé prés de Schmiedberg.
! D ’ailleurs on en a l’expérience près de
Berlin ; des morceaux de fuccin ont été
| trouvés dans une glaifière du voifinage ;
! on en a rencontré auffi près de Potzdam
; dans l’endroit d’où l’on tire.de la terra
pour faire des tuiles, & même dans la
: coucha de mine de fer de Zehdenick
qui eft à quelques, lieues de Berlin : &
l’on ne çreufe guères de puits aux environs
de cette capitale lins en rencontrer des
morceaux au milieu des lits que l’on eft
obligé de percer. Boccone, page 174,
& fuivantes , parle de bitume trouvé dans,
des couehes horifontales près de Viterbé,
près de Parme, dans la Sicile 8c dans
beaucoup d’autres contrées. Les fources
de nàphte des enviions de Baku en
Perfe, dont Lerche parle dans l’académia
des- mines de la Haute-Saxe , fe rem-
pliflent auffi par la tranfliidation de cetta
matière qui fort de couches horifon-*
taies.
Quant aux charbons de terre qui
font les matières inflammables les plus
importantes & les plus abondantes qu’on
trouve dans le fein de,, la 'terre , c ’eft
uaç çliofe décidée qu’ils font par couches
de quelque nature .qu’elles, ; faieju ; ,& ,
comme-le jayet eft une forte de charbon
«Je terre, on doit-dire ici qu’il eft . auffi
diftribué par lits. La raifon pour,laquelle
ces fubftances inflammables fe trouvent
fi communément & en fi gran.de abondance
au milieu des pays à couches,
vient,-fuivant les apparences,,dé la grande 1
quantité de matières végétales contenues -
& dép'ofées dans ces couches. On doit;
auffi placer .ici les terres, bitumineufes
qui s’allument à la flamme', & qui en
brûlant répandent une odeur .particulière,
telle eft celle d’Artern dans la Thuringe;
la terre de Jïerfqhourg qui répand une
odeur agréable , celle de Géra qui, a
l’odeur de ,1a; 'gomme animé,, & une terre
argilleuf© qu’on a découverte-, en Siiéfte ,
& qui a l’odeur du. camphre & qui ,
quand; on la brûle , répand une odeur de
foufre; enfin on tire des.environs de l’Etna
de grands blocs de terres bitumineufes très-
chargées de, cette, fubftançe - inflammable :
& toutes ces terres fe trouvent par couches.
L a tourbe qui eft toujours placée horif'
fontalement , appartient auffi par cette
raifon aux fubftances inflammables du
règne minéral qui fe trouvent par. couches.
Qubiqu’originâiiement, ainfî que les
charbons de terre, elle foit redevable'de
fon exiftence au règne végétal , & que
d’ailleurs comme dans l’état où on la trouve
communément elle eft pénétrée par un
foufre fubtil & par un bitume terreftre,
elle doit être placée ici. Voilà en peu de
mots,les fubftances minérales,inflammables
qui fe rencontrent ordinairement dans les
couches & les lits qu’on a eu occafîon"
de fouiller dans les parties yoifines de , la
furface de la terre.
Après avoir expofé tous ' ces faits
curieux , il convient de faire à ce fujet
quelques réflexions les plus propres à les
apprécier & à faire connaître Iss confét
qticnccs qu’on peut en tirer relativement
à la formation des couches de là terre,
Lorfqu’ûn a rappellë , par exemple,
Ce que Boccone nous dit des couches où
fe trouvent le foufre■ ,-l’alun f les bitumes
& Içs,autres matières inflammables, on a
-eu inte'ntion de citer ces faits comme appartenant
aux opérations des feux fouterrains
dpnt ITtaiie, a dû être fouillée en certains
endroits , & dans les teros même dont
Thiftoire n’a point confervé le fouvenir.
Ces couches font très-différentes de celles
qui ont été formées par les eaux , & il
p ’eft pas furprenant que les premières foient
remplies, de foufre,, qui s’eft dégagé &
fublimé lors des embrâfemens fouterrains.
De plus, il parolt que- lorfqu’on trouve
du foufre natif quelque part avec- d’autres
produits du feu , c’eft une preuve de plus ,
qu’il y a -, ou qu’il y a eu anciennement
des feux fouterrains - ou des volcans ern-
brâfés. A l’égard des- environs de Rome ,
les naturaliftes inflruits ont reconnu que
tout ce pays a éprouvé , dans l’antiquité
la plus 'reculée , même avant le
dernier féjoui-, de la m e r , de grandes
révolutions par les volcans. Ce qui le
prouve, c’eft que les dépôts de la mer
recouvrent les produits du feu , comme
les amas de laves , de fçories , dé terres
cuites. Il n’eft , donc pas. .étonnant que
l’on trouve du fou fre , de l’alun & du
fel ammoniac dans une partie des couches
qu’on rencontre aux environs de
Rome; Indépendamment de l’Italie , il
y a bien d’autres contrées en Europe où
il. ÿ 1 a eu anciennement des embrâfemens
fouterrains , dontplufieurs naturaliftes ont
reconnu; les yeftiges & où ils. ont trouvé
les,.dépôts de la mer mêlés aux produits
- du feu & diftribués par couches ; ou
même i-les feuls produits du feu formant
des bancs & des lits fort étendus & d’une
très-grande épar-fleur. ( Vo ye z les articles
Auvergne 6* Ficentln, )
Quant--aux çpuches où il fe rencontre