
des dépôts qui enveloppent ies charbons de
terre. ‘
Pour achever d’écarter toutes cesfuppofî-
tions, je me fuis attaché à montrer combien
il étoit important de faifîr la correlpondance
des bords de l’ancienne mer avec lës>dépôts
du travail intermédiaire, foit que ces bords
fufient en ligne droite, foit qu’ils, préfen-
taflent das enfoncemerrs, des anfes , des
fonds de golfes, & même des détroits ; 8c
qu’au moyen de la reconnoiffance de ces
formes, on ne rifquoit plus d’êtreégarépar
les prétentions des mineurs qui voudroient
juger des opérations anciennes de la na-,
tu re , d’après: les formes aduelles & modernes
de la furface des terrains, & q u i,
en un mot, prendroient pour bâfe de leurs
indications les vallées, de tous-les ordres.
Tout ce que j’ai pu trouver dans ce travail
des dernières eaux courantes qui fût relatif
à notre objet, s ’ell préfenté à moi dans des
circonftances où les mines de charbon ont
été mifes à découvert & dépouillées, des
derniers dépôts de la mer; mais je fuis bien
éloigné de cfo'ire que toutes les mines aient
é té mifes ainfî à notre portée par l’appro-
fondiffement des vallées aduelles. 11 eft
enfin unedernière confîdération par laquelle
je terminerai cette difcuflïon : c’eft que les
vallées aduelles ne peuvent être d’aucun
fecours pour diriger les travaux de l’exploitation
: car ils doivent naturellement
dépendre de la forme des baffins qui ont
reçu ies matières combuûibles , & leurs
différentes enveloppés.
I I I.
Expojîtion & réfumé des différent phénomènes
quep-éfenïent les mines de charbon. :
Je réfume ici tout ce,qui réfulte de me*
propres obfervation* , ainfî 'que des con-
féquences que j ’en ai tirées.
Les veines de charbon, qui font toutes
compofées de végétaux , & fur - tout
d’arbres réfineux, doivent leur origine aux
forêts de toutes les îles de l’ancienne terre
qui étoient pour lors entourées par l’océan.
Toutes les parties du globe qui fe trouvèrent
élevées au-defîus des eauX", produi-
firent.dan* les premiers teins une grande
.quantité de plantes & d’arbres de toutes
:efpèces , lefquels bientôt tombant dç
vétufîé, furent entraînés par les eaux, &
formèrent des dépôts de matières végétales
en un grand nombre d’endroits, mais communément
le long des côtes de la mer, 8c
allez rarement dans des baffins ou vallées
fîtués à un certain éloignement de ces
côtes.
Il paroît que les eaux des continens
tranfportèrent dans le baffin de la mer, non-
feulement les arbres & les autres matières
végétales defcenplues des hauteurs de la
terre , mais encore des débris de terres &
de pierres qui conftituoieiit foit le fol des
forêts , foit les bords de la mer.
C’eft en conféquence 'de ces différens
tranfports que les veines, de charbon ont
été féparées & enveloppées par des couches
de terre, feæblables à celles qui garnif-
foient le .fond de la.mer, des golfes, des
détroits, & c . : où bien ces mêmes matières
font la fuite d’éboùlemens confidérables &
fucceffifs, lorfque les dépôts fe font trouvés
dans l’intérieur des continens de l’ancienne
terre.. Mais dans l’un & l ’autre cas les eaux
.courantes, & fur-tout la mer par fes mou-
vemens 8c fes co.urans, ont remué ces
matières, les ont tranfportées & dépofées
fur les dits d’argile ou de grès qui étoient
déjà formés avant les veines de charbon
de terre.
Il y-a eu des intervalles confidérables de
tends, & ■ des alternatives de mouvement
dans les eaiix , entre l’établilfemenc des différentes
couches de charbon, au mente
lieü, 8c de leurs enveloppes. Car ou trouve
dans un fyftéme de mines, non-feulcment
plufîeurs couches de charbon, mais encore
un plus grand nombre de bancs de grés & de
fctuftes, affujettis à la même dirèdion:,& à
la même inctinaifon. On rencontre ainfî
fouvent, au-deffous de la première couche
de charbon, un lit de fchille ou de grès.;
enfüite une fécondé couche de charbon
inclinée comme la première, & fouvent
une troifième, toutes également féparées
parlés mêmesfubfianceshétérogènes d’ar-,
giles ou de pierres de fable. Dans la plus
grande partie dés fubfiances pierreufes qui
fervent ou à fèparer ou à bien envelopper
ies matières combuftihles , il fe trouve des
morceaux de pierres également tranfportés-
pai- les eaux dans le baffin de la mer avec
. les fables, 8c qu i, ayant ét.é balottés & roulés
par les flots pont pris une forme arrondie
, qui fuppofe un afièz long travail de la
part de ces eaux : enfin toutes, les matières
font vifibiement les débris de l’ancienne
terre.
Une autre circonllance encore bien ef-
fentielle de ces dépôts, ce.font les. empreintes
de fougères 8c d’autres parties de
plantes dont les analogues ne fe trouvent
que dans des climats fort éloignés de ceux-
ci ; ce qui nous indique en même-tems que
ies arbres qui forment le fond des ventes
ont crû & reçuileur développement fous
un ciel bien différent du nôtre.
Il me rèfle à indiquer un phénomène qui
fe rencontre quelquefois dans ies mines de
charbon; c’efi un dépôt d’un ordre différent
dé ceux dont je viens de préfenter un
détail, 8c qui appartient au travail'particulier
de la mer dans le baffin de laquelle la
nouvelle terre a été conftruite. Pour lors,
les couches' de ce dernier dépôt font conf-
tamment fiorifontales , quoiqu’établies fur
des bancs 8c des lits inclinés plus ou moins,
ou même verticaux. Ce font ces caradères
diftindifs qui m’ont donné lieu de ne faire
intervenir dans ce. qui conftitue efientiellé-
nient lés minés de charbon de terre,. que
le travail intermédiaire, & par cônféquenc
d’affigner ce genre de dépôts modernes
comme un motif dé plus pour.écaiter la
reconnoiffance des vallons aduels qui appartiennent
au même ordre dé choies , 8c
qu’oiAous a donnés comme un moyen de
découvrir les minés dë charbon. Cette vue
& cette diftindion n’ont pas encore éçé'pro-
pufées dans cette matière : ç'eft par elles
que je terminé cet appendix qui s’ efi trop
alongé fùus ma plume', bien diipofé à
reprendre toutes ces difcuffions', à l'article-
Charbon de Terre, dans le Didionnaire &
même dans l’Atlas.