la plus grande révolution qu’il ait .éprouvée
depuis id création jüfqù’à nos jours ,
&' dont nous voyons encore aujourd’hui
les effets' à la furfate de la terre , &
dans fon intérieur. Si d’un côté le déluge
répand beaucoup de lumières fur i’hil-.
toire natu relie , & particulièrement fu r
la formation des couches 'fupérieures des
terreins élevés & des maflïfs intérieurs
de la terre, d’un autre.côté les difpolitions
flngulières de certaines contrées , : les
foffiles & les autres corps qui s’y trouvent
enfevelis & que l’on y ‘.découvre fouvent
contre toute attente, nous prouvent l’exif-
tence de cette inondation générale.
On.cpnçoit aifément que les eaux du
ciel venant à fe joindre à . celles des
abî-mes de la terre, elles ont été fulffifantes
pour rendre le déluge univerfel • 8c
fon univerfalité ne peut être conteftée-
par des-, gens qui contre, le témoignage
de leur railbai admettent des caufes fécondés \
& une infinité’ de cfiofés femblables dans
la création-. Cette inondation uniyerfelle
caufa un dérangement inconcevable dans
les trois règnes . de la nature. Henckel
^ne parle pasfl'ci du règne végétal } to-utes
les plantes & tous les arbres furent entière-.
meut; déracinés : le fol-même o îr la
bonne ".terfé qui Jés^nourrîlîbit furent'
hôuleverfés' de fond en comblé è mais*
Henckeb fe borne uniquement aux effets*
du* déluge " fut lè régné minéral, -aux
défoidres & aux dérahgëmens qu’il a
cru y * remarqué!; & aux nouvelles.'
rnine’s & fîlons-qui'Ônt été formés fuivant
lui par, la- violéncp-des eaux qui côuyroient
la tefrç: pendant tout le tenîs que dura
cette inondation.
- Ce ne furent pas feulement les fources qui i
fe trouvOient dans les couches fupérieures,
mais encore celles renfermées dans les
abîmes les plus profonds qui fe répandirent
fur la terre :& comme ces immenfes réfer-
voirs communiquoient fans doute avec la i
mer, on conçoit que fes eaux ont dû naturellement
fe joindre aux autres: maison
lent enmême-tems que les rners étant j
‘'.ép.uiféès , il devoit relier des endroits à?
fe c , & dans ce cas l ’inondation n’eût
■ point été <. -univerfelle, fi Dieu n’avoit
pas commandé aux eaux qui appartenoient
à d’autres fphères de. fe joindre à celles
de notre globe. Si l’on confidère que
de Amples débordemens de quelques lacs ,
de quelques rivières, ou les marées trop
hautes de la mer Baltique font capables
d’enlever des terres dans un ; endroit ,
d’en ■ dépofer dans d’autres & de caufer
les plus grands ravages , on concevra
fans peine qu’un volume d’eau tel que
celui qui caufa le déluge a dû entièrement
bouleyerfer la terre. 11 paroît que les eaux,
fouterrain.es dont, félon toutes Les apparences
, les réfervoirs n’étoient* point
alors li folides qu’ils le font aujourd’hui,
ayant été pouffées par celles qui fortoient
des abîmes, ont formé des courans très-
violens. N ’y-a-t-il donc pas lieu de croire
..que leurs eaux mifes dans un. très-grand:
m ouv ementont perçé les entrailles dp
la terre en une infinité d’endroits, ont brifé:
dés rochers & des filons de mines , 8c
ont porté tcSùtes fortes de foffiles & de
fubfiances Minérales à la furface de la
terre. Ces 'torrens parvenus à cette für-
face fe joignirent aux eaux qui y rou-
doient, & Ce-concours bouieverfa la terre
de^fond en comble : par-là les fubllancès
végétales qui étoient renferméesdajis lefein
de la terre, en fortirent en abondance-
cëlles qui fe'tr'éüvoient auparavant à la
furfecé, furent entrainées par la force
des flots & des: courans dans l’intérieur
defjla terre : car la circulation, des eaux
qui a fùbfifle dans : notre -globe depuis
la création & qui s’y fait encore aâuel-
lement-, ne trouva pour lors aucune, réiîf—
tance; Enfin - lorfque lés eaux étrangères
& fup.erflues furent féparées 'de celles
qui ëtoiènt nécelfaires & fuffifantes à
nôtre g lo b e , & lorfque ces dernières
commencèrent à rèpîendrê ,ün cours
plus tranquille. & à rentrer , foit dans
leurs réfervoirs anciens,-fôit dans ceux
qui s’étoient-formés'de nouveau , ; enfin
lorfque la- partie sèche de- notre globe
reparut', les fragment & les ,débris den q u e.fe font les cornues & les autres
pierres & de mines, tenus, jufqu’alôrs. en j variTeaux -qui doivent -etre expoles a feu
mouvement par les eaux tombèrent & nud ; après cette afgille on. .voit une
occupèrent les vuïdes ; le fable & la couche de fable 'gris dont on n a pas
terre le dépoferent suffi, & fe placèrent-' encore fondé . la profondeur. On voit
au hafard par-tout 'où ces fé'dimens trou
que. les ’couches font- arrangées bien
verent des endroits favorables.
différemment de ce qu’elles devraient
On conçoit qu’il étoit impoffible: que
les matières fe dépofalfent comme elles
font dans une. cuve.où l ’on fait lê lav-ige
d’une mine , ç’efl-à-dire , . de maniéré
que toutes les parties grqffièr.es allaflent
tomber- au fond , & que toutes les
fubllancès légères & déliées fe-, p'laçâlTent
pai'-defliis. Cependant on trouve les couches
fupérieures de la terre arrangées d’une
manière allez conforme à la nature, dés
fubllancès , ehforte que les fubllancès les
plus déliées occupent la partie fupérieure;
mais fouyent nous voyons le ., contraire,
dans' les terreins où l’argile, le, fable,,
l’ardoife, les, rochers & d’autres, matières
femblables font, {placées confu-lément, où
bien par couchés qui font les unes finies
autres , & ou l’on recoa^rit aifément
que le déluge ,efl la caufe dlBpi arrangé-,
mens.
A Waldenbourg , célèbre, par les vaif-
feaux de, terre qu’on y fabrique pour
la diflillation & pour d’autres - ufages ,
on trouve au-deffous de la terre, végétale
qui efl fort remplie de pierres, un gravier
dans lequel font des cailloux qui excèdent
quelquefois la.grofleur d’un oeuf de poule; :
enfuite on rencontre un fable' blanc fi
lin que l ’on peut s’en fervir pour répandre
fur l’écriture; plus bas efl: un.fable moyen
qui renferme des-fragmens d’une .pierge
noire & des débris de pierres. Enfin à la
profondeur tantôt de dix , tantôt de
vingt pieds fucçède une couche d’excellente
argile onâueufe & line dont Fépailfeur efl'
de deux pieds, ou de deux pieds & demi;
au-deffous de cet àrgille on en rencontre
une autre plus maîgre, c’eft-à-dire , mêlée
de fable,- dont la couché, a-.environ un
pied d’épaiffeur, c’efl de cette dçnwçre
On trouve .un arrangement tout . auflî
lingulier- dans les mines d’Eilleben,
Milius nous apprend qu’on y rencontre ||
1°', une couche de, terreau de trois ou
quatre toifes d’épaiffe-ur , 2?, du limon,
30. de j’argillé rouge, 40. de l’argille
bleue , y 0...du fable mouvant de l’épaiffeur
•d’u’ne toife & demie , 6 °. une terre
rouge de- -l’épaiffeur de -trois taifes, „
j ° . un banc de pierre qui a’ jufqu’à douze
toiles d’épaiffeur , 8 °...un lit d e ,pierres
par. fragmens de trois toifes d’épailfeur,
.98'», une,terre fenibiable à de là cendre,
de l’épailfeur dé trois toifes , qui fe trouve
placée immédiatement fur ,1e roc. Dans
cet endroit les fubllancès font arrangées
d’une manière, allez conforme à leur pè-
fanteur fpceifique, & à leur, lég.e.r.eté;
Dans d’autres endroits des mêmes, minés on
trouve- la difpôltion fuivaMte:,, i ° . -le
gazon , ,2 ° . la terre végétale , qQ. ,;Le
limon , 4,0. des pierres femblables à
celles qui font répandues dans les champs ,
y ° . du gros gravier, 6°'. dü'-i^ïg-viei?1
rouge., 7 “ . ' du. gravier jaune, ‘8 °. du
fable, blanc , 9 0; de la terre noire, io ° .
de la : terré brune,- .il-?,, de la terre
rouge, 12°. de. la terre '.a-rgilleufe &
rouge, 130. de,la terre rouge non liée:,
140. une roche .caleair-e groffière , I y?.,
de la pierre, à chaux, 160'. 'de. la pierre
à chaux feuilletée., 1 7 ° . des pierres argii-
leufes, x8°. des pierfes en fragmens ,
ip°., -de là roche gneiff. Quoique cés
couches foient placées allez conformément
à ,1a nature, des fubftançes, 'elles ne_ font
jamais compofëes. de matières entièrement
homogènes-, 8c quand même il n’y auroit
dans la çraie 8c-, dans l’argille line .de
Waldenbourg-, non pas des pierres