
à ? . Qu’il plaç'oit le; loyer i de ce feu '
central dircifi-n.ent au centre du globe ,
pûifqu’l l c a lcu le 'l’augmentation ou la.
diminution de la; chaleur que doit éprouver
un lieu quelconque, à raifon de la
diflance où il efl de es centre ou de ce
foyer. '
§ xv.
» Mais pourquoi, demande Bailly y
» à-1’il de la chaleur dans ces matières '!
» Elle, n’y a point été portée à coup
» fûr par les. rayons .du;. fdleil. L ’accès
» leur eû trop 'bien défendu par. l’opa-
» cité de là terre,«. Ibid. pag. 2 $5,
Réponfe.
I l ell vrai que les rayons du foleil ne
pénètrent pas' dans les lieux fouterrains
& quelquefois' fort'■ profonds'- où'font dé:'
pofées ces couches pyriteufes ; mais il
füffit que les eaux .de la furface rendues
fluides par la chaleur, du.foleil, ou celles-
mêrnes qui n’auroient, comme l’intérieur
du globe, que-dix degrés! dé chaleur àu-
deflus du terme de ia congélation : il
fiiffit, dis-je, que-telles eaux pénétrent
ou s’infiltrent jufqu’aux couches pyïiteu-
fes pou rv exciter la fermentation &.même
l ’inflammation,- à l’aide des matières bitu-
mineilfès quifouvent ' accompagnent: ces
couches.
On feroit donc dans l’erreur. ,fl l’on
croyoit que c e s . eaux euffent befoin pour
cela d’un degré de chaleur,.plus intenfe
que celui qui eft néceflair.e pour les- rendre
fluides. Pour fautehirMe contraire , il
faudroit n’avoir aucune idée de i’effloref-
cencepyriteufe, nen plus.que du violent
degié dq chaleur qui peut réfulter du
mélange dé l’eau la plus froide-avec ;un
acide concentré également froid. /
§ X V !..
« Nos glacières où. la glace ne fond
‘ » point l’été', nos cavqs , nos'fouterrains
j » qui confervent en ;tqut qems la même
» température, nous apprennent que la
» marche du foleil eft indifférente ,>que
« les alternatives du froid & du chaud
» font étrangères'comme le jour à ces
». afÿles de la nuit. ». Ibid.
Réponji.
Oui ; mais malheuréufement pour l’hy-
pothèfe du feu central, ces mêmes glacières,
ces mêmes caves inaccefîibles à la clarté du
jour , nous apprennent, auflî que la cha-
. leur fouterraine '-qufe Bailly ( § X I I. )
dit être vingt-cinq fois plus grande que
celle des rayons d’été , ne peut cependant
fondre que très-lentement la glace qu’elle
; rencontre dans ces mêmes lieux; ce qui
n’empêche pas qu’on ne lui attribue
( § X X I V . )• la puiffaiïce de fondre affes
[rapidement une partie de celle qui cou-
vroit la' furface-du terrain-fous lequel font
ces caves ou ces glacières ; ce qui eft une
inconféquence des' plus marquées dans le
nombre, de celles dont l’hypothèfe fourmille.
Cependant laifïèz coûter un filet d’eau
de la fü'rfaee, vous’ verrez fî votre glace
ne fondra -pas dan sfart afyle de la'tikit. Mais,
nié direz vous j fi cette- eau n’y eût pa*
pénétré , la- glacé âuroit pu fubfifter très-
JOfïg-tems fans s’y fondre : j’en conviens,
& c’efl ce qui démontre fans réplique le
peu d’énergiè1-de vôtre feîi centrai. 'Je
foutiens par la même raifon qüè fi l’eau
pluviale ou i’eau dé la rijeï ' n’eût pas
pénétré dans'lés' lieux où-giflent 'les
pyrites & autres matières fufcep'tibles :de
fermentation , la chaleur .focale & mêma
l’inflammation fouterraine qui en: Ont
réfulté , n’auroient pas eu lieu. Si vous
infiftez'i.èn' difant que' toute l’eaü fup-
portée par le fond des mers., n’eft fluids
que .par l’énergie, du feu central, , ce, fera
une nouvelleiinconféquenee.que l ’on diC-
entera > par la . fuite ( § XXI . ) .
§ X V I I .
# Dira-t-on que la terre ne perd pas
» en hiver autant de chaleur qu’elle en
» acquiert en été & que le phénomène
» obfervé par Mairan eft le réfultat de
» ce qu’elle a amaffé depuis le ■ tems
» qu’elle exifte. Mais alors la chaleur
» devroit augmenter -continuellement fur
» le globe. La Zône-Torride qu’on regarni
doit comme inhabitable le deviendroit
» en effet ». Ibid.
Réponfe?
Quoiqu’une telle concl.ulion foit directement
contraire à celle du refroidiffement
progreflîf du globe dont les. divers périodes
de chaleur ont été calculés par Buffon,
quelques phyfîciens , efférent pouvoir la
démontrer , & regardent même Caddition
de chaleur fur la terre comme-.'une de ces
vérités mathématiques qu’il n’eft pas pof-
fible de çontefter. Mais en attendant cet
ouvrage , 'on fe 'contentera de répondre
que l’explication du phénomène obfervé
par Mairan , eft indépendante du fuccès
de cette démonftration, puifqu’en confé-
quence de l’évaporation , comme on le
fait voir ( § X. ) , ia plus grande partie
de la chaleur acquife en été par la furftee
de la terre efl déjà diffipée al rès les pre-
mièresgeiées de l’automne. Ce qui n’em-
peche pas que, par un tems plus doux,
cette même furface ne puilTe fe reffaifir
d’une portion de la chaleur qu’elle avoit
perdue , & la conferver jufqu’à ee que de
nouvelles caüles reviennent l’en dépouiller.
Ces viciffitudes caufées par les vents
dans la température des faifohs, font fi
généralement connues, qu’on a prefque
honte de faire remarquer aux partifans
du feu centra] qu’il y a telle fin- d’hiver
®u des vents de J u d ’ rendent la faifon
üprématurée, que ce feu central jufqu’alors
engourdi reprend tout-à-coup fon
activité , fait remonter la fève , développe
les bourgeons au point que l’on croit
déjà fa trouver au printems. Cependant
il ne faut que l’arrivée d’ un vent de Nord
ou de Nord-Ouefl pour arrêter toute cette
énergie qu’on prête au feu central, ramener
la neige & les frimats, lefquels huit
à quinze jours ap'fes difparoîtront à leur
tour par le retour -d’un fimple vent du Sud.
Or fi les vents ont une influence fi marquée
fur la température des.faifons, il
ne s’agit plus pour décider la queftion qui
nous oc cu pe , que de favoir fi les vents
ont pouf caufe les influences du foleil fur
le globe , ou s’ils font encore un des produits
du feu central.
Nos payfans dirent au pnntems pour
raifon,' lorlque les bleds, les légumes 8c
les autres plantes, ont de la peine à pouffer,
que la chaleur n efl pas encore dans la terre,
pu que la terre n’eft pas encore échauffée.
Quand le foleil donne fur. la furface de la
terre , il ne produit que très-peu d’effet ;
il faut, que fa chaleur ait une certaine force
pour qu’elle puifie échauffer le fol à une
certaine profondeur , vivifier l.es racines,
& faire germer les graines , fans quoi
toute ia prétendue force du feu central
ne produira aucun effet. Le bon fens &
l’expérience des payfans & des cultivateurs
prévaudront toujours chez moi fur les
fpéculations des plus grands phiiofophes.
■ §. X V I I I .
« Ajoutera-t-on que la terre, comme
>> une infinité d’autres corps , n’eft fuf-
». ceptible d’acquérir qu’un certain degré
« de chaleur ? Qu’arrivée à ce terme de-
» puis bien des fiècles, fa température fera
» confiante. Mais on étend ici à tous les
» corps en général, & à la terre en par-
if ticulier , ce qui n’appartient qu’aux
» fluides. L ’eau ne, s’échauffe point du
» degré qui ia fait bouillir. Cette pro-
» priété des fluides tient à leur nature