
cipal eft coupé par des veines qui ren-
ferment des fubflancés d’une nature entièrement
différente, Dans la mine de fer de
Normarks& dans celle de Brattfors, près •.
de Philipfladt, la roche eft calcaire J mais ;
les veines ont des falbandes de pierre
oliaire' mêlée à du initierai de f e r , entre
lefquelles on trouve une argile bleue te
nam argent, & enfuite une argile grife.
Quelquefois les diverfes fubftances s e-
tendent fur des lignes tortueufes , mais
toujours parallèles les unes aux auties.
On remarque une femblable particularité
dans les mines de fer de Risbetg, près de
Norberg , & fur-tout dans le,.Klokftreck ;
le minerai eft une hématite micacée., d un
gris clair, qui forme des bancs irréguliers,
& ondulés, & repofe fur d’autres bancs de
roche à grenats, de quartz grenu ou vitreux
& de pierres quartzeuses & micacées
mêlées de fchorls. Toutes ces fubftances
s’étendent lur des plans dont les
finuofités infiniment variées , font- cependant
parallèles à celles de la couche du
minerai."
En quelques endroits, le terrein tout
entier paroît être compofé de lits parallèles
au filon principal. Dans les mines
de fer d’Hogberg ,■ { diftrifl de Grythme, .
■ dans le gouvernement d’ÇErebro ) on ouvrit
en 1760 une galerie qu’on prolongea
jufqu’à la minière de Fors : on n’y trouva
jufqu’à vingt fept bradés de profondeur
que de la terre végétale & des pierres ,
& enfuite huit brades de pierre oliaire
mêlée de mica, un pouce de pierre oliaire
pure, une bradé de pierre calcaire grenue,
trois bradés de quartz micacé, quatre de
-pierre calcaire grenue, deux de pierre
calcaire dure , verte & blanche ; & enfin
de la pierre calcaire mêlée de fchorl
vert.
De Vlnclinaïfon des filons.
L ’inclinaifon des filons varie depuis la
ligne verticale, jufqu’à la fituation à-peuprès
parallèfe à l’horifon. Les miiieursne
s’accordent pas fur la quantité de degrés,
d’inclinaifon qu’un filon doit avoir pour
cedér d’être regardé comme vertical, ou
pour être cladé parmi les filons obliques,
Pour établir quelque règle dans l’ufage de
ces dénominations , Bergman pente qu’on
pourroit nommer verticaux , ceux ■ qui
font à-peu-jprès perpendiculaires à l’horifon
ou qui du moins ne s’éloignent pas
déplus de 10 dégrés de cette fituation:
planant ou rafans Ceux qui ne font pas
un angle de plus de 10 dégrés avec i’hoQ
rifon; & enfin, filons obliques ceux qui
tiennent le milieu entre ces deux extrémités.
Il ajoute que fi l’on jugeoitpqu’il
fallût dillinguer aufli par un nom particulier
les filons dont l’inclination eft moyenne
entre la fituation verticale & l’horifon-
tale , c’eft-à-dire, qui font à-peu-près un
angle de 45" dégrés , on., pourroit leur
donner le nom de filons plats ( ftake ).
Confidérés par rapport à leur direâion,
on diftinguoit autfëfois plus commune-
ment qu’011 ne Le Fait a préfent, par 1er I
noms dé fitons du tncLtiri ? céux cjui cou* I
rent S. E-E. & N. 0 -0 '; filons du'fiir,
ceux qui couroient O S. O & E-N. Ej
filons du midi , Ceux qui vont du S.-S. E.
au N N. E ; & filons- de, minuit , "ceui
qui font dirigés du N-N. É au S-S. O.
La capacité & la difpofîtion dés .filons
dépendent beaucoup de la diverfité des
rochers. Dans les carrières de craie d An
cfteterre, & dans celles dé pierre de Tàt-
ternels , les fentes 'font tantôt horifon-
tales , & tantôt verticales.; les fiions pJroiflént
être ordinairement à pic dansJeS
! montagnes en couchés , & particulière-
ment dans celles de pierres calcaires ou dé
marbres-, ainfi que dans les grandes, chaiV-3
! de montagnes. Dans les pierres p uS
! dures, ils font , à ce qu’on iffure, moi«
nombreux , mais beaucoup plus larges-
; Les filons ne forment pas toujours d:*
plans continus , fouvent ils font brifés & I quelquefois contournés en différentes ma-
I nières comme 011 le voit dans les mines
I d’or d’Ædelfors-,. Quand, leur inclinaifon
I cil inconfiante, & que tantôt le mur de-
I vient le .t c î t ,. & le toit le mur , on les I nomme contrarions'. Ordinairement ils va-, I rient davantage dans leur inciinaifon , .que I dans leur direélion. Quelquefois plufieurs ; I liions le rencontrent, fe léuniffent ou fe I croifent fans fe déranger; d’autres fois le I filon eft déplacé , & l’on 11’en trouve plus I la fuite dans la même direâion. G'efl alors
I que le mineur a befoin dé mettre en
I oeuvre fon expérience & fon habileté pour
I en retrouver la continuation. Il eXifte
I fouvent des traînées qui peuvent faciliter
I cette recherche. On nomineainfî des traces
I de la matière mêmé du filon qu’on re-
I trouve dans ' la fente qui a oc.cafionné |
I fon déplacement jufqu’à l’endroit où ii
I reprend fa direâion , quelquefois le long
■ d’une des parois de la fente , quelquefois
I auffî le long des d.eux. C ’eft ce dont on
■ voit des exemples p lu s ‘ou moins fenfi-
I blés à Ædelfors. Cet effet femble démon-
■ trér l’état de molieffe où a été le quartz
■ qùi remplit aujourd’hui ces filons. On
I ohferve auffi la même chofe dans les cou-
I ches de houille qui ont fubi des déplace-
I mens. Dans les montagnes des bords de
I la; Saverne en Angleterre , dont ori a
I déjà fait mention , on voit évidemment
I des fôlutions de continuité dans les bancs
I de pierre , parce qu’une partie- de' ces
I bancs a fléchi & s’eft affaiffée. Les fentes
1 qui ont eu lieu lors de cette rupture ,
I font maintenant comblées par un mélange
I de toutes les fubllances dont ces mon-
I tagnes font compofées. Par leur poli-ion
I & leur couleur tranchée, elles reffemblent
■ a deux piliers énormes.
Les crans ou failles qui barrent les cou-
I ches de houille ,. parodient avoir la même
I origine que les fentes verticales dont on
I vient de parler.
Quelquefois un filon fe divife. en piufieurs
rameaux , qui finiffent par fe perdre
tous entièrement : on dit alors que le
filon s'éparpille ou fe ramifie : fouvent
aufli un filon fe grcfllt par la réunion de
plufieurs venulés , ce qu’on nomme, en
termes de minéur , faire un ventre.
L ’inclinaifon dés filons n’eft pas moins
fujette à varier, que leurs autres dirnen-,
fions, Dans'les mines de cuivre du Jemt-
iand , les filons font d’abord médiocrement'
inclinés ', & deviennent enfuitè
ppefque horifontaux. A Ryddarhytte, une
partie dés filons s’élève Sc s’abaiffe alter1-
nativement de ro à 1 y dégrés , tantôt
vers le nord , tantôt vers le fud. En
quelques endroits , plufieurs filons courent
parallèlement les uns aux autres
comme à Norberg & à Yellrafilfberg
dans le Stplberg ; ailleurs , ils fe rencontrent
Sc forment des amas de minerai'.
On en 'vo it un exemple à Falhurt, où
trois filons en fe joignant, donnent naif-
fance à un de- ces. amas.
Le minerai contenu dans’le filon forme
ce qu’on appelle la mine. On défigne pro-
prement.par là le minerai qui efl l’objet
fpécial de l ’exploitation; car les métaux
de moindre valeur, font confidérés comme
la gangue des métaux plus précieux. A
Ryddarhytte , par exemple , le fer fert
de gangue au cuivre.
Ordinairement les veines qui traverfent
les filons y apportent du 'changement ,
foit en les ennoblillànt, foit au contraire
en les appau.vriffant.
Pour donner une idée plus claire, plus
exaâe & plus inftruâive des montagnes &
des gîtes de minerai, Bergman place, à la
fuite des détails qui précèdent, quelques
.deferiptions abrégées , . où l’on trouvera
réunis fous un même point de vue , les
objets qu’il a jufqu’ici confidérés féparé-
ment. .