
du niveau des mers St l’autre au contraire
fe trouve toute couverte de leurs eaux.
C ’eft ce que Boulanger â ctu devoir
toréfenter dans une mappemonde où le
globe eft divife en deux Héntifphérei , dont 1
run qu’il appelle terrejln renferme la. plus-
grande partie de nos continens, & l’autre
qu’il nomme maritime offre prefque la
totalité des mers. U elt vrai qu’il-y a quel»
ques mers dans l’hémifphére terrellre ,
comme des terres dans l’hémisphère maritime
; mais il confidère les mers qui font
dans l’hémifphère maritime comme naturelles
& comme accidentelles dans l’hé-
mifphère terrellre. Réciproquement les
terres font naturelles dans le terrellre,. &
accident elle sdans le maritime,.
Sous le terme d'accident ellesô i l comprend
les mers & les terres qui font pof-
térieures à la; première divifion de l’un
& de l’autre hémifphere. Cependant il préfume
aulfi que les terres accidentelles qui
fe trouvent dilperfëes dans l’hémifphere
maritime peuvent être la fuite des plus
hauts fommets des anciens continens qui
ont été confervés dans l’affailfement général
de cette partie , & ont formé cette multitude
d’ifles qui font comme noyées dans ces
mers immenfes ; d’ailleurs Boulanger fonde; :
cette diftinétioH des'mers en accidentelles •
& en- naturelles-fur d’autres caraétèrês affea :
frap'pans. Les premières font bizarres dans !
lèûrs fonds & dans leur contour-, & fo-
jettes à des-variations perpétuelles , au dieu
que les mers naturelles font régulière- ;
ment bornées par des cercles qui ont pour
diamètre celui de la- terre;,- font vaftes &
extrêmement profondes. Ainfi l’on ne
trouve point de mers- continues dans l’îié- |
mifphère terrellre^ & ce n’efi? que par la
perte de l’Atlantide, de la TrapoBane &
autres terreins contigus, que l’on voit dans
cet hémifphère une mer Atlantide & une
mer des Indes. Il
Il cite en conféquence l’affeflation avec I
laquelle les- côtes orientales de l’Afie & lej J
côtes occidentales dé l’Amérique font af-
fttjetties au cercle qui partage lé globe
en deux hémifphèïes, comme la fuite d’une;
loi confiante de la nature qui a eu pour
objet de placer tous les continens du
même côté du globe,
Il faut l’avouer", la pointe de l’Amérique
méridionale fait une forte exception
à la divifion exaâe des deux hèmif-
phèresj mais (la grande élévation de ce
continent a pu le préferver de la- fubinér-
fion générale-
Boulanger finir par remarquer que fa
mappemonde, doit d’ailleurs -l’emporter
fur les autres fyfiêmes de difiribution des
, hémifphèïes jjj parce que les continens y
; font mieux- réunis pour l’unité du coup--
! d’ce il, ainfi que le bafïïn de toutes les-
mers commençantes. On a toujours fait-
d’un ancien & d’un- nouveau monde une:
difiinélion qui n’eft nullement favorable"
, à l’idée que l’on doit fe former de l’en--
femBle des parties fèches du globe ; cette
difiînéfion a plutôt rapport à nos anciennes;
erreurs qu’au plan véritable de la nature. -
Oh ne devrait plus les- regarder1 quer
comme un monumenf du progrès tardif
de nos découvertes & .des c'onnoiffancçs;
bornées de nos pères- fur-leur* féjsur.
Après cette expofition générale du fond
de fthypothèfè dé Bobiatfger,. il convient
de le fuivre dans la difcufiîom des monu-
mens naturels fur lefquels il croit devoirs
l’appuier. Il commence par obferveï que
les phyficiens &■ les naturaliftes font per-
fuadés que la terre depuis fa formation-
a été fujette à bien des- aecidens & à bien
des révolutions. L ’examen de fa furfarce
preuve que la terre ne doit pas la forme
de fes cn tin en s ,. de fes montagnes y
du cours de -fes fleuves, aux premières
opérations de lanature ; mais à des chan-
geméns fuceeffifs, &qu’aihlî les empreintes
de ces. révolutions qui fobffftent de toutes
parts font vifiblement les fuites de ces a c c idents
qui ne font arrivés que' dans, des
temps bien pojjérieurs à l’ancienne 8c
primitive formation de 1 univers,'
Ainfi au lieu d’aflurer que la terre ; de
fluide qu’elle, étoit dans- les commence-
imens, a pris une çonfifiance & une forme
.dont les trac,es fe font confervées jufqu’à
préfent,, Boulanger pepfe qu’il ferpit plus
îufie de conjecturer feulement qu’elle a
été & qii’èile eft d’une confifiance à fe
prêter dans tous les temps aux aecidens
auxquels elle eft de nature â être e-xpofée,
£l qu’ elle peut prendre, dans quelque cir-
éonflance que ce fo it, une forme toujours
convenable aux loix générales, du mouvement
8f de l’équilibre ; en conféquence,
-il la regarde nen comme ayant été réellement
fluide, mais -comme ayant été dès
fon origine, & étant pour jamais une malle
fouple & flexible dans fon tout ; foit parce;
que fon noyau , fi elle eji a un , ne feroit
revêtu que de couches élafiiques capables
.de céder réfifter tantôt eonfiamment, :
rantôt .alternàtivement à l’aâion des forces
intérieures ék extérieures qui fe déploient
fur elles.
Boulanger attribue en conféquence le
flux & reflux, non aux mers, cpmme;
on a fait jufqu’à préfent, mais aux feules
courbes de la terre, preffées ou attirées
par la lune& autres corps planétaires. .
Dans la plupart- des «éruptions de volcans
, & dans les tremblemens de terre
qui en font les fuites , lorfqù’on a vu les
mers abandonner pour un teins les rivages
& laiffér les ports à fec , les terres, félon;
Boulanger , dans leurs convulfions fe fouf-j
|tray,oient aux mers, en s’affaiffant, ou;
les faifoient reculer en fe foufeyapt contre
elles,
Lprfque le long de certaines côtes ,
des parties de rivages ont été abandonnées
par la mer,; & que fur d’autres, ces
rivages ont gagné 8c gagnent tous les
jou rs , oh a cru que ees differens change-
tuens étoient dus à la mer qui hauifoit dans
des endroits, pendant qu’elle BaiOoit dans
d’autres. Mais comme ces apparitions .&
difparitioos de rivages ne peuvent être
les fuites de quelque mouvement local de
la mer ,' Boulanger eft tenté d’y voir les
effets du travail inteftin des continens
mêmes à qui leur foupleffe permet de
céder ..quelquefois en s’affaiffant dans un
endroit, & en fe levant conféquenimen-t
dans un autre,
On a vu par deffus certaines éminences
des clochers & des châteaux, qu’on ne
voyoit point autrefois : d’autres, objets
femblables vifibles autrefois ont ceffé de
l’être. On a cru devoir attribuer à l’aétion
des gaux les changemens dans la forme du
terrein qui en avoient produit dans l’apparence
des objets ; mais l’auteur de l’hy-
pothèfe que nous expolons , prétend qu’il
eft plus naturel de croire que ce qui ar-
riyoit for le rivage des mers pouvait avoir
lieu au milieu .des continens , & que le
fond des plaines, comme les fommets des
collipes fléchiffo'ient ou- fe foulevoient
fuivant la difpofition naturelle 8c la fou-
pleffe des cpuçhes élaftiques des differens
lieux, -
On remarque dans plufîeurs contrées
des ; fources périodiques ; l’auteur croit
que ce font des eaux dont les réfervoirs
font foulés fous les lits des continens,
lorfque. ces lits reffentent l’impulfion ou
l’atiraflipn réglée auquel le mouvement
diurne & annuel les expofe, 8c écarte
toutes les explications qu’on a tenté d’en
faire au moyen des fyphons 8c du jeu de
leur écoulement.
PÔiir donner encore de plus grands
dévèloppemens au jeu de l’élafticité des
couches de la terre 8c en faire des applications
plus étendues, Boulanger paffe à
l’examen des phénomènes qui réfulteroient
de cette élalîicité , s’il arrivoit quelque
changement dans la direction 8c dans la
pofition de l ’axe du globe. Il voit : l ° . que
les contrées où les pôles nouveaux fe fixe-
D z