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au bout d’un certain tems , ' les filtres ne
fe rempliffoient pas du fel qu’elles.y dépo-
feroient.
Le fel des eaux fuperficielles ell blanc,
& celui des eaux profondes , . d ’une
couleur cendré - obfcur. Le premier cff:
celui à qui on trouve Une pointe' d’acide ;
il ell d’un Talé plus mordant 8c d’une
amertume moins fenfible ; de-là vient qu’à
IVccais en Languedoc, où. Ton tire du
lui .d’eaux profondes de. puits , il faut
le laiflér expofé à l’air, du moins pendant
trois ans avant de le débiter ; ce-'tems lui
ell îTecefifaire'pour le’ dépouiller d’ÿïie
amertume qui feroit infupportable.. -
Marfigly s’eff occupe, des trois fortes
de niauyemens- qu’on remarque dans les
eaux de, Ja nier ,' le flux & reflux -, les coursas
& Tonduiation.' .
M A R
du fol ell fur l’horifon ;. lirais de manière
qü’il lui eft'toujours -oppofé, iorfque le
folei! fit dans la partie, orientale de fort
cours dîuïne ,; c’efl-a-dire, depuis fori
lever jûfqu’à midi,.-le. courant va à l’O c cident;
à midi il fe totirne au Nord &
enfuite à l’Orient.
Quant à Tonduiation, ilTulfit d’en con-
floître les degrés extrêmes, Marfigly a ob-
'fervéentre Maguélône& Peyrôle, que dans
une.grande tempête les ondes s’étevoient
'jufqu’à 7 .pieds au-deflus du niveau ordinaire
dé la mer. Aux rivages mOntueux
comme font ceux de la Provence: , un
vent furieux, de- l'ektfçjiî Ti’y fait élever
'i’çau.que .de cinq pieds ; mais la perçu!-.
f l011 qu’elle fait contre les roches la pouffe
‘.quelquefois .jufqu’à huit.
Qtp fait que la Méditerranée n’a point
da flu x fle .-refinx , du' moins dans fon
tout; & en .effet, fuivant le fyflêmé ordinaire
, elle n’en doit pas avoir pùifqtt’eile
n’eft pas.fur la routé de la lune’. Cependant
comme. un flux St reflux peut fen-
lîb ie , au’rpit pu facilement échapper aux
obfeiyatipns qù/è l’oji fait communément,
Marfigly en a fait de nouvelles auxquelles
ce mouvement ne fe feroit pas■ dérobé ;
il ne s’êfl point du tputfait appercevoir
dans les éddrpits où l’on ôb&rvoit.
Marfigly n’a rien découvert fur les cou-
tans , quoiqu’il irait épargné ni peines ,
ni voyages ; il n’a pu. vérifier ce qu’on
difoit de ce fameux courant qui cotoie
toute la Méditerranée , comme formé
par l’entrée des eaux de l’Océan & par
leur retour; mais il croit avoir reconnu
une chofe fingulière pendant l’été & dans
le tems de la pêche du corail : on apper-
çoit a la. cote de l’abîme un courant
qui parole avoir .rapport au mouvement
Nous ne parlerons pas ici du travail
dè Marfigly fur les plantes marines ou du
moins fur ce qu’il appelloit ainfi. Comme
on- a fait depuis lui des découvertes qui
ont change nos idées fur cette partie, je
crois deVo-îr’ en fiipprimer ies détails.
Nous remarquerons feulement d’après lu i,
que le corail croît ordinairement dans des
grottes dont la voûte concave efl à-peu
près parallèle; à la furfae'è dé la terre. Il
faut . que-..la nier- -y fait tranquille
comme dans un étang. Le corail ne vient
jamais'dans des grottes .ouvertes au Nord ;
elles doivent l’être au Midi & tout au
moins au Levant ou au Couchant.' Il
profpere mieux & plus ’promptement à
une moindre -profondeur qu’à une plus
rande ; il eft attaché par le pied au haut
e la grotte & fes ramifications s’étendent
en en bas dans l’eau de la mer. Depuis
qu’on a découvert que le corail & d’autres
prétendues plantes marines font les productions
d’animaux, prefque tout ce qu’il
nous en a appris a une application infiniment
utile, parce que tout ëtoit fondé
fur une. obfervation exafte & -détaillée.
PA L iS S Y
P
Ï a l i s s y . ,
Notice des dijférens objets d’hijloire
naturelle qu’il a traités & éclaircis.
Dans cette notice j ’ai préfenté très-
fuccinéfement & le plus clairement qu’il m’a,
été poffible , trois principaux points de
la doârinè de Palifiÿ. Le premier concerne
des opérations de la nature dans la
cryftallifation & la pétrification ; il en
explique les differeiis effets, au'.moyen
d’une eau congelatlve qui a reparu de
nos jours fous d’autres noms que Ton
a donnés à des caufes qui rèmpliffent
les mêmes fondions.. Le fécond a pour
objet d’origine , dés fources & des : fontai-*
ries qii’ii rapporte a l ’eau pluviale; tout
ce qui Concerne. la circulation des eaux
dans les parties de notre:globe, voifines-
de fa fiirfacè s’y trouve difeuté &
expofé avec beaucoup de netteté. Enfin
le troifième objet regarde la diftribution
des coquilles & des autres corps marins
dans les différentes couches de la terre.
On fait que Palifîÿ s’étoit occupé avec
autant de fagacité que d’intelligence
de la. queftiom par laquelle on recher-
ehôit l’origine des grands depots de tes
corps organifés & qu’on confidéroit
Comme des fubuances totalement étrangères
à nos Gontinens.. Palifîÿ vit que ces
dépôts avoient été formés dans le baffin
de la mer. G ’eff la manière dont il avoit
traité ce grand objet qui donna lieu à
Fontenelle, fecrétaire de l’académie des
fciences, de rappeller aux favants de fon
temps tout ce que Palifly avoit fait pour
les progrès de l’hiftoire naturelle de la
terre , dans un fiècle où l’on ne; favoit
qu’imaginer & où i’on n’avôit pas encore
adopté le feul moyen de s’inftrulre, en
’Géographit-P hyjique, Tome A
f obfervant, comme fît fa ilfly , c e qui s’offrait
a la furface des continens. C’eft
avec toutes les. reffources d’ünbon efprit,
inftruit par l’obfervation, qu’il combattit
l’opinion de Cardan, en le rappellant
à la Genèfe au fujet du déluge & en
lui montrant que tous ces corps ■ ç>rga-<
nifés n’avoient pas été déplacés dans cêtte
grande inondation ; mais qu’ils confervoient
toujours le .gîte naturel où ils avoient
été dépofés dans le baffin que la met*
’ occupoit pour lors. C ’eft fur-tout à cette
j oçcafîon que Fontenelle:, comme je, l ’ai
remarqué ci-deffus , fut apprécier le
mérite de Palifly; ce qu’il en dit dans
l’hiftoire de l’académie eft trop remarquable
pour n’être pas cité ici.
« Un potier de terre qui ne {Mmt nj
» latin ni grec fut te premier qui olâ
» dire dans Paris L ia face de tous le*’
» .doâéurs , que les coquilles fofliles
» étoient de véritables coquilles dépôfées'
» autrefois. par la mer dans les lieux'
», où elle fe troUvOit alols ; que des
» ânimatix & fur-tout dés poiflbns avoieftt
» donné ' aux pierres figurées toute*
» .leurs différentes figures & c . , & i i défia
» hardiment toute l’école d’Ariffote d’atta-
» qüef fés pfeuves. C’eff Bernard Palifly ,
». Saintongeois , auffi grand phyficien
» que la nature feule en puiffè former
» un.; cependant fon lyftême a dormi
» près de cent ans,- & le nom même de
». l’auteur eft prefque mort. Enfin les
» idées de Palifly fe font réveillées dans
» l’éfprit de plulieurs favants elles ont
» fait la fortune qu’elles méritaient. On
» a profité- de toutes les coquilles, de
» toutes les pierres figurées que la terre
» a fournies ; peut-être feulement font-
» elles devenues aujourd’hui trop corny
v