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& qu’elle les fait enfin écrouler dans fon
fein. Chaque vague qui dans les marées
ordinaires va frapper les côtes & les dunes,
èn entraine quelquepartie pies mouvemens
des. eaux de la mer qui s’étendent quelquefois
jufqu’au fond, ébranlent les parties
terreïlres qui fer.v oient de bâfe aux anciens
édifices.& les entraînent, de manière
que ces batimens fe trouvent de plus en
plus cachés fous la furface de la mer.
Les fources d’eau , après avoir acquis
une plus libre communication avec la
mer , ne peuvent elles pas chafier les
graviers de deffous ces batimens , les
rendre mouvants de manière à produire
un afFailTeaient général dans toutes les
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mafTes qui portoient defliis ? Cela ne parofJ
t r i pas: tout-à-fait impoQîble fi l’on fe
rappelle les' obfervations de Marfîgly ,
fuivant lesquelles il y a non feulement de
foibles fources mais des rivières entières
qui fe déchargent-dans le baffîn de la mer.
On ne propofe ceci que comme des Con-
j.eâures dont la faulfeté n’eft pas aifée à
prouver : & quoique je fois convaincu
qu’en matière de phyfîque on ne doive s’appuyer
que fur des preuves inconteftàbles,
je fais aulfi qu’ on ne doit pas rejetter les
conjeâures , îqrs qu’il s’agit d’objets q *on
ne peut que rarementqmettre èn évidence
par de fimples faits.
A I L L E T . ' ( d e )
Syflériie de Maillet fur la diminution de
l'eau de la mer.
' Maillet ( de ) ( Telliamed^ ) ’ commence-
toute difcûflion fur la terre , par, nous J
annôncer que, fuivant fes obfervations, les
continens qu© nous habitons ontfervi pendant
sun nombre prodigieux de fièclçs de.
baflin'à lamier , & qu’ ainfî les amas dès.
dépouilles d’animaux marins», que'nôus y
trouvons, ne doivent être conlîdérés qu#.
conime lés produits d’un nombre infini
de générations de ces animaux de toutes
elpèçeS.
D ’après dette confidératioln, trop générale
fans-doute y fu r la grande étendue du
les couches ypifines de la furfàcé de la
terré ont été.yifîblement fprmë'esi; Maillet
Iva plus loin encore y il ne doute.pas
q.ue cette orgamfation . n’ait eu . lieu depuis
baffin :de 1| mer j il veut nous perfuadgri que .
toute la- matière ", -tous les térrêiris dont le :
globe étoit compofé, particulièrement à fa i
fupenicie, fortpient. du fein des eaux,parce]
que la mer avoir autrefois" enveloppé-le ;
-globe'entier-, de-manière que fes e.âtix s’é-
toiè’nt .élevées" aip-deffus des plus hautes
montagnes de plufieurs,coudées , ou pour
parler plus, exaflement dans l’hÿpotheie de
Maillet. , toutes, les montagnes; étoient,
l’ouvragé dès eaux de la mer.-'En effet il
réfültoft de fes obfervanpns , que Mutes les
montagnes de pierres calcaires,, comme
celles, compofées de-fables.agglutinés &
durcis , même djargiljes , étoient orga-
nifées par- - bancs & par.lits , .arrangés les
uns au-- deffuS'des autres, dans une dif-
.pofition horifontale , les uns plus épais
yquejes autres , '& fd’une couleur & dureté
qui variaient beaucoup. Or tous Ces
arrangemens, toutes ce^difpo.fitions n’ont
piï avoir? lieu que par une fuite de fédimens
& de déppts de cès diy.erfes matie'res , dont
la bâfe des. ;plus hautes'' montagnes
, prilê même* ,a une- profondeur,
confidérabie, jufqu’aux fommets les plus
élevés fe-v‘
Or toût "ce travail de la nature, tous les
arrangemens-de. ces matières diyerles, fo i t .
en qualité , foit en nature, ,£oit en couleur
ou en dureté , n’ont pu s’opérer, que dans
le fein de la mer : & pour .donner plus, de
çonfîltarice „ à cette afiertion , il nous
annoncé que la mer continue dans fon
baifin aéluel le même travail. I f prétend
même en avoir reconnu la continuité en y
.plongeant à une certaine-.profondeur & â
une difiance confidérabie de fes rivages..Il
nous dit avoir retrouvé la même difpofî-
tion des matières qui en plufieurs endroits
n’aveient pas encore pris une certaine
confiflanee.
Tufques-là on n’a pas contefté ’ce que
Maillet nous a raconté de fes ‘voyages foysr
marins ; mais comme il étend plus loin fes
fupppfitiohs;., il a cru devoir einbraffer
"dans fês^pbfervations tous les objets quiiy
figurent. Dans le fyftême dè Maillet, . ,1a
mer a le double emploi de form er par fes
dépôts les maïlifs .des montagnes St des
collines ,. & de donner à cés matériaux la
forme extérieure qui leur eft néceffaire ,
-pour figurer .avec, les tprr.eins^d© la partie
feche dés continents.' €1 a donc dû voir
pour l’honneur de fon fyflqme tous nies
détails. , enforte que ce qui concerne
l’approjondiiTement des . vallées par les
cÔ’urans de ]la mer & dans fon baffin , fs