
beaucoup ; fouvent la mêiïie eau a line
teinté différente fuivant le changement des
circonftances. te s eaux de la mer du Nord
& de la nier Atlantique font bleuâtres. La
partie Supérieure de la mer Méditerranée
eft quelquefois d’une couleur pourprée :
fur la côte occidentale de l’Afrique depuis
le 20e degré de latitude nord jufqu’au 34e
degré de latitude fud , & le long des côtes
de la Floride la mer eft blanche ; autour
des Maldives, noire; à yo milles avant
qu’on parvienne à la Martinique & à
Saint-Domingue; l’eau de la mer aune
couleur pâle. La mer Cafpiennè offre la
plus grande variété dans les teintes de fes
eaux. Vers l’embouchure du fleuve de la
Plata & dans d’autres parages , on a vu la-
mer rouge dans une grande étendue : le
golfe de la Californie a pris le nom dé
mer Vermeille de cette même couleur.
Outre ces phénomènes & d’autres encore,
onapperçoit des vrgues lumineufes :
fouvent, tandis que la mer 'éprouve une
certaine tranquillité, cbmme s’il y avoit
des millions d’étoiles répandues, à fa fuper-
ficie ; fouvent aufîi quand.la mer eft agitée
de que les ondes fe brifent, ou qu’elles
vont donner contre quelque, corps folide.
Quelquefois la -trace par laquelle un vaif-
feau paffe paroît être. un lillon de feu ;
quelquefois auffi les. poilfons . & tous les
corps qu’on apperçoit dans les eaux font
autant de foyers de lumière. Mais ce qui
forme un fpeâacle plus étonnant , c’eft
lorfque tous ces corps lumineux paroiffent.
être réunis, & ne former pour lors qu’un
yafte champ de lumière, tandis que dans
d’autres tems ces corps forment autant de
centres lumineux féparés par taches ou par
grands jets étincelans. L ’éclat de ces feux
eft fouvent fi grand^qu’on peut lire à la
lueur qui en réfulte. '
Quand on conftdère le nombre confi-
dérable de corps que la mer renferme ,
on ne peut pas s’étonner de ce qu’elle
offre des teintes de différentes couleurs :
elle paroît bleue par Ton fond, comme une
montagne paroît bleue à fon fommet,. vu
dans un certain lointain ; elle paroît verte-
parles plantes marines qu’elle renferme,
blanche par fon fol calcaire , noire à caufe
des veines de charbon qui s’y rencontrent,
ou dé fori extrême profondeur, &c.
L ’eau de la mer fe gâte embeaucouj
d’endroits, furtout là où elle manque d’un
certain mouvement. Les grandes rivière!
qui s’y déchargent, y entraînent des corps
qui fe mêlant avec fes eaux , contribuent
à fes couleurs variées : plufieurs autres
circonftances occafioniient les mêmes
effets.
Une immenfe quantité d!infefles contribuent
auffi à donner à la mer cettei
couleur rouge qu’on a remarquée ’ alfa
fouvent dans fes eaux ; & ceux qui donnent
une certaine lueur paroiffent en avoir pris
le principe dans la mer; ainfi l’on ne con.
noîtra bien la caufe de ces phénomènes,
qu’autant qu’on' connoîtra la nature <k
ces animaux. On peut auffi attribuer,
avec fondement ces phénomènes, lumineux
aux produits de la pourriture diftri-
bués à la furface de la mer ; mais on ne
doit pas fe borner à ce moyen , parce que
plufieurs efpèces d’animalcules ont été
reconnus jetter de la lumière pendant la
nuit.
§. v.
D e s divers hancs de la terre.
Après avoir décrit la furfâce de la terre,
& avoué qu’il ne la con.noiffoit que très-
imparfaitement , Bergman piaffe à l’intérieur
du globe , & fe plaint de ce que.
nous le connoiffons 1 encore moins. Il
obferve que nos fouilles les plus con-
fidérables- ne font qu’en effleurer l’écorce,
& qu’elles ne paffent pas la profondeur Je
630 braffes, ce qui fait à peine la fa
millième partie du dqmi - diamètre de la.
terre : il ajoute que les fouilles fembia-
[blés font'même en petit nombre, 8c que,
comme elles font toutes dans des pays de
montagnes , elles parviennent rarement
iufqu’au niveau, de la mer ; que fi quelques
unes , à la vérité moins_ profondes,
niais entreprifes dans des terreins plus bas,
defeendent au-deffous de ce niveau , ce
L ’eft jamais qu’à une profondeur bien peu
confîdérable relativement au centre de la
[terre : en forte que , félon lui , ces natu-
[raliftes font bien hardis dans leurs affermons,
qui décident de quelles fubftances
[notre globe eft compofé jufqu’à ce centre.
Bergman ne s’occupe enfuite qu’à faire
Iconnoître la fîtuation qu’affeâent dans les
[parties du fein de la terre qu’on a pu
[fouiller , les différentes subftances minérales.
Il nous fait voir qu’elles font ordi-
[nairement difpofées par lits , rangés les
Lr .i au deffus des autres ; & c’eft à cette
[difpofition qu’il donne en général le nom
[de bancs. Pour éviter toute équivoque ,
[il partage les bancs en différentes claffes
[relativement à leur fîtuation, & il appelle
houches ceux qui font à-peu-près horifon-
j taux, ou qui du moins n’ont pas une in-
[clinaifon bien fenfible. Sous cette claffe,
[il comprend certains gîtes de minérai : fi
[une de ces couches fe divife en d’autres
[moins épaiffes, mais de même nature , il
{.donne à celles-ci le nom d'ajjifes.
Les fentes qui enfuite ont été remplies,
[lui paroiffent être ce que les mineurs appellent
filons ; il donne la même lignification
aux mots veinés & venules ; & il
[entend par le terme de filet ( drum ) , une
[fente plus petite , dont les parois vont en
[fe. rapprochant & fe-retréciffant à mefure
[qu’elle fe prolonge; enfin, il place au rang
des bancs les filons. Mais comme ils lui
femblent particuliérement affectés a des
[fubftances d’une certaine nature , il a
['cru convenable de les confidérer sépa-
! rément.
Des couches d'ancienne formation.
Quelque part que l’on fouille la terre
jufqu’à une certaine profondeur , on trouve
que la partie la moins compacte de fon
écorce eft formée de différentes couches ,
pofées les unes fur les autres. Bergman
confxdère le fable & l’argile-comme les
principales matières qui compofent ces
couches.il entend ici fous le nom àe fable,
les fragmens de pierres plus ou moins
gros , calcaires où fîliceux ; cependant il
donne plus communément ce nom aux
fragmens quartzeux.
Bergman nous fait remarquer que les
couches dont il est ici queftion non-feulement
alternent entr’elles , mais encore'
que les matières qui s’y trouvent y font
plus ou moins mélangées ; que leur difpo- ■
fition & leur épaiffeur varient fuivant les
lieux : queconfidérée dansun efpaceborné,
chaque couche eft à peu près également
épaiffe dans toute fa longueur , Sc s’étend-
parallèlement à la couche fuperfîcielle.
Celle-ci lui a paru le plus fouvent corn-
pofée d’une terre noire très-divifée , plus
ou moins mêlée de corps étrangers, 8c
épaiffe de plufieurs pieds. Il obferve même
qu’affez fréquemment ce terreau Ce rencontre
par couches Suivies a une profondeur
confîdérable , ôc que dans d autres
circonftances , la couche fuperficielle de
la terre eft formée principalement de débris
de coquilles, comme dans l’Helfingie ,
dans quelques endroits de la Finlande &
ailleurs. A cette occafion , 1 auteur cite
pour exemple de la manière dont font
compofées les couches qui forment la
croûte du globe , les observations qui ont
été faites dans quelques fouille^ entreprifes
en différens endroits. Telles font les fouilles
faites à Marty-la-Ville, à Amfterdam , à
Gravefend, à Bofcrup en Scanie , près de.
Mulheim fur la Ruhri Voye^ ces articles-
dans le diâionnaire.
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