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qui pouvoit fervir à diftinguer les autres
montagnes que nous venons d’indiquer &
qui feront peut être- plus intéreffantès que
les primitives lorfqu’elles feront bien
connues & décrites , comme elles le font
■ dans la fécondé partie de cette notice; »
Les montagnes que je nomme primitives
• , forment des chaînes ou des trachis
qui fe lient les uns aux autres-En parcourant
ces contrées du globe très-rémar-
.quabies-, je ne m’attacherai dansleur defcrip-
tion qua indiquer les principales chaînes
ainli que leurs ramifications les plus: apparentes.
Je ne m’étendrai pas même à
donner le détail des mines renfermées dans
ces montagnes , parce que cette énumé- -
ration regarde plus . l’hiftoire naturelle
fouterraine & particulière de chaque province
y- que la théorie générale du globe.
Ail relie je fuis convaincu que la théorie
des montagnes, une fois bien connue,
bien développée,, peut fervir très-utilement
à guider ceux qui font, les recherches
des minéraux & des mines ,. comme je
l’-expoferai très-brièvement à la fin de c*e-
mémoire. -
Je dois faire plufîeurs obfervations préliminaires
fur ces montagnes ; je remarque
i 9. que leurs chaînes affectent trois directions
principales. Le tronc , la malle
principale & une allure 'vers certains'
points de l’horifon , pendant que les
branches qui fe détachent s’étendent vers
les points intermédiaires.
; Ainli la première chaîne, pour commencer
par l’ancien continent , court de
l’Occident à l’Orient, & fe continue dans
l’hémilphère oppofée., ,
La fécondé eft dirigée du Septentrion
au Midi , & enfin la troifième s’étend du
Midi au Nord.
■ -29'. Il me paroît très-yraifemblable que
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plulîeurs ides , qui1 font difperfées au bavard
âu milieu de l’Océan , ne font que la
fuite de nos chaînes de montagnes,-, (f)
3°. Ces chaînes occupent en largeur
un elpace plus ou moins étendu.
4°. Elles fe trouvent prefque toujours
adoffées à des montagnes du fécond ordre,
qui doivent , comme je l’ai dit , leur formation
à des accidens. '
Elles, font accompagnées vers leurs
extrémités , & même dans des iftes & dans
les parties voilînes des bords de la mer, de
montagnes volcailiennes.
(So., C’eftfous l’équateur & -vers lé pôle
antardique que fe trouvent les montagnes
les plus élevées.
7°. Enfin , chacune de ces chaînes fe
trouve féparée des autres , par des plaines
ou vallées longitudinales parallèles à ces
chaînes.
Remarques.
(f) « Les opinions énoncées dans les
articles précédents , ne font fondées fur
aucune obfervâtion précïfe. De premiers
apperçus fuffifent-îis pour autorifér des
alfertions aulîi importantes ? Une obfer-
vation fuivie & détaillée doit précéder
toutes décifions à ce fujet. Qu’un géo-
; graphe avance., d’après des prélbmptions,
que les ifies font la fuite des montagnes du
continent, & qu’il en eft de même des
écueils., dès bat-fonds. Il faut recevoir ces
préfomptions pour ce qu’elles font ; mais
un naturalifle ‘qui veut enrichir la -Géographie
phyfiqüe de principes certains &
. avérés , exigera qu’on conhoiiîe d’abord la
iéonftitution intérieure des montagnes primitives
des continensqu’on la compare
avec la conftitution des iïïés , des écueils ,
des bas-fonds. Si l’on n’a pas reconnu ,
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stY^nt , l’organifation, lâ.difpefition & l’ar- !
rangement des .matières qui compolcnt
les montagnes du continent la fujt.e & la.
dir.eâioîs des■ niafiêss, pour, décider fi elles,'1 i
fe continuent dans; les .ifies , ..où.. f i ' elles, j
leparoifiènt après des. interruptions multipliées
& plus bu:.moins étendues., son
ne peut adopter de telles alfertions.
Or je trouve , dans les ifies voilînes des
Gontinens :que j’ai, pu obfeivei , une
correfpondance avec la terre ferme, autant
dans le sas des couches horifontales , que
dans le cas des niaflîfs qu’on a décidé particuliers
aux montagnes primitives. Cette
extenlîon des montagnes-primitives , dans
le baffin de la mer , n’elt fondée fur aucun
fait général ; car le.baflîn .de la > mer appar-,
tient autant aux maffîfs des couches horifontales
, qu’à ceux dès montagnes primitives.
Pourquoi les ' ifies,, les.-bas-fonds ,-
qui font les parties. réfervées du fond du
balfin J*n’appartiendrbient-eiles pas à ces
différents maffifs ? Si ces obfervations font
fondées , on voit que tout cet échaffaudage
de montagnes primitives croule de lui-
même; Il faut donc fuivre un autre plan.de
recherches , qui réunifie les earadères de
correfpondance , qu’on peut rencontrer
entre les continents. & les illqs , entre les .
iües & les écueils , & adopter pour ces
enchaînemens. de montagnes ,. ce que
l’obfervâtion nous donnera.
Que prétend-on quand on vêtit nous
démontrer fur le globe les fuites des chaînes
de montagnes & des fuites noir interrompues
? Veut-on qu’elles foient liées par
leurs baies ? ceci ne nous apprend rien ;
car la terre folide exifle fous l’eau de la.
mer , comme à la furface , des- continens ;
mais, la . continuité que j’exige eft. la-continuité
des mêmes maffes, des maffes égaie-
ment organifées & encore à peu près également
élevées. Je vois donc qu’on veut à
cecr réunir l’idée, d’un fommet non interrompu
j en fécond lieu , je crois qu’on
exigera la ooniîdération jnté-r.effante de la
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nature des matières . qui entrêfit dans leur
Gojrçpofition j gelle i enfin de leur dilpofi-
tiojriï intérieure, Ç'es eonfidératioris ne fe
devinent point: ,...ne)fe concluent1 nas d’une
li^potnèfe; ; ifiefjdonc nécelfaire de prendre
tous ces objets par parties, & de- les examiner
dans : lé. .pinsgrand détail & avec
l’attention la plus fcrupuleufe , fi l’on veut
.que la Géographie .phyfiqüe adopte ces
affermions & qu’elle les cdnfaere dans des
cartes. Il eft vrai que: cette étude des
montagnes une fois bien montée & fuivie
dans quelques-contrées delà terre , jettera
: du jour fur ce. qui fe pâlie dans les autres;
mais point-: de conféquenees précipitées.
Lorfque l’analogie;pourra guider ceux qui
auront recueilli une fuite ' de faits bien
, difeutés, pour lors les indications fe réuniront
comme d’elles-mêmes ; : fans cela
’ ces grands plans annonceront bien quelques
j correfppndances vraies ou vraifeaibiables ;
! mais le-reftc ne fera que fié produit de i’up-
polîtions hafardées , plus capables d’égarer
. que de donner'une certaine conîiftancë à
un: plan méthodique. On veut bâtir fans
avoir raüèmbié des matériaux ; on veut
faire des mappemondes phyfiqnes , lorf-
qu’on n’eft pas même en état de rédiger des
cartes, particulières.: a
D’abord fi je eonfidere la direâion des
chaînes de montagnes , qui courent d’O-
riènt en Occident, je trouvé qu’il ÿ en a
deux „principales, dans ce cas ; la première
occupe-Jes parties-voiftnes de l’équateur ;
la-fécondé occupe la Zone comprifé. entre
le trentième &. le foîxantième degré de
latitude boréale , & parcourt, l’Afrique ,
l’Europe & l’Afîe. Nous allons décrire en
détail chacune, de ces chaînes.
La première fe porte d’Occident en
Orient , & étend fes ramifications en
Afrique & en Afîe dépuis le tropique du
cancer jufqu’au tropique du capricorne. Il
eft vrailemblable qu’elle commence dans
l’Océan Atlantique & Ethiopien , de forte
que les-villes du Cap-Vert, celles de Sainte