
général que lorfqile l’on a atteint le douzième
degré de latitude méridionale, & on le
conferve jufqu’au foixante-huitième degré
de la même latitude.
Pareillement dans la mer qui eft entre
î’Afrique & l’Amérique, depuis le quâ-
trème dégré de latitude feptentrionale jufqu’au
dixième ou onzième dégré4 les navigateurs
n’ont.'pas remarqué de vent général.
AiiiG, après, leur départ-de Sainte-
f ié lè n e , ils ont.ce vent jufqu’au quatrième
degré de latitude feptentrionaleg
puis ils s’en font vus privés alors jufqu’au
dixième dè la même latitude, de-la jufqù’aù
trentième dégré ils ont retrouvé un vent
confiant & général de' IN ord-Eft, quoiqu’à
Tept degrés de la Zône-Torr.ide ; cependant
çtu parallèle de l ix , de Êpt ou huit degrés
de latitude , il foufHe en piufieurs-’ lieux;
»nais au dixième il règne par-tout jufqu’au
trentième.
De même au-delà du .tropique du Capricorne
, entre lé Cap de Bonne-Efpé-
rance & le Brélil, le vent de Sud-Efl fouille
pendant toute l’année jufqu’au 3OV degré.
Quoique ce vent général ne foit pas bien
üènfible fur toutes les côtes, & beaucoup
moins dans i’interieur des terres ,. il y a
cependant quelques endroits où il fouffie
d ’une manière allez fenftble. Ainli fur lés
«ôtes du Brélil &' fur celles du royaume;
de Loango en Afrique , les vents de'Sud-
E ft régnent tous les jours , quofqu'il.y en
ait d’autres qui fe mêlent avec'èux.
Telles fontles cOnnoiflànces que Varé-
nilis avoit recueillies des marins. Depuis
qu’il a rangé par ordre ces connoiffan-
ce s, le dodëur . Halley a* fait avec plus
d’exaâitudé & dans le plus grand détail
l ’hifloire des vents périodiques & çonf-
tants , qü’il a tirée , non feulement des
journaux des navigateurs mais encore de
fa propre expériencé. On .peut voir à fon
article le précis de fon travail à ce Tu jet;
il efl vrai qu’il s’efl occupé feulement des
vents qui régnent fur l’Océan , car il y
a tant de Variation & d’inqonftance dam
les vents de' terré qu ’on ne peut en tirer
aucuns réfultats généraux.
. Varénius termine ce qu’il nous apprend
fur le vent général, par nous affignerce
qu’il regarde comme, la. véritable caufe de
ce vent. Il penfe avec les phy ficiens de fon
tems que le'mouvement dufoleil de l’Edi
l ’Oueft eft'cette caufe , 7 parce qu’il raréfie
l’air par où Tes rayons paflént, & que
cette raréfaâioa eft aifujettie à fa marché par7
laquelle toute la jmafie de Fatmofphere fe
trouvé lucçelfivemeut pouffé^'de FEU 1
FOueft.
• Des vents périodiques»
Varénitis; ,paflV enfuite à Fexpofîtioa,
. des phénomènes qu’il avoit recueillis fui
les vents périodiques,, auxquels i l oppofé
ceux qui ne7 font pas réglés , parce qu’ilî
foufllent,dans des tèms. qu’on ne peut pu
affigner.
Il appelle vents fixes 0 périodiques ceux
qui foufflent dans certains tems dé l’année,
qui ceffent à un. tems marqué, & enfuite
recommencent' à fouffler après un intervalle
.confiant. Il y en a qüi reparjoiffenf
tous les ans , d’autres commencent à fouiller
après avoir cefle rpendant lix mois :
quelques autres reviennent tous les mois;
enfin il y. en .a =qui foulHent une fois par
jour, & à certaines heures. .
Varénius nous préfente encore d’autres
fubdivifior.s des vents réglés : les premiers
font ceux qui régnent pendant lix mois;,
d’autres, qu’il, place enfuite règnenp pendant
quelques mois ; ceux de la troifiènM
clafife ne durent qu’un mois dans 1 année,
& enfinies derniers-ne font fenlibies que
pendant quelques jours feulement.
De ces vents les principaux font ceux
qui ont été reconnus par les navigateurs
régner cônftamment dans certaines parties
[de l’Océan. On les appelle Mouflons ,
[Uotiones. On les rencontre principalement,
Jdans l’Océan Indien , depuis l'Afrique,
jufqu’aux ifles Philippines, : iis s’étendent
[auffi .dans-. d’autres lieux. Il eA impor-
itant'pour les navigateurs de cor.noitrc le
Items où ces vents régnent, . quand ils font
|route vers le même point ou. vers ' un
■ point latéral à celui où ils fe dirigent. Il
|eft clair que. les marins qui ont profité
■ dé ces’, vents , ne' peuvent retourner que
■ dans le tems où ils fouillent en fens c cn - -
■ traire; ce qu’ils peuvent faire ^près un
■ certain tems ;7 car iffaut remarquer que*ces
irents -né commencent pas à fouffler en
|fens contraire , immédiatement après
lavoir foufflé dans- leur première diredionj*
■ mais au bout de: quelques jours plus, ou
■ moins qu’il- leur faut pour s appaifer 6c
|fe calmer. Quelques-unes de ces 'mouflons
Deviennent deux fois par an, mais pas-tou-’
Jours avec la même violence. Nous.allons
■ parcourir d’après Varciùus tous les parages
|pù ces vents régnent.
i*. Dans la partie de l’Océan Atlan-
■ iique, fituée fous la Zôpe-Torride, àinfî
feue dans celle qui eft fous la Zône-Tem-
feéréé", lé Vent de Nord-Eft règne fre-
feueinmen aux mois d’Octobre t de Novembre
6c de Janvier 1 aufli-. cette faifon
■ cilla meilleure pour aller d’Europe dans
■ ’Inde , parce qu’on., peut arriver au-delà
■ de l’Equateur , à l’aide de ces vents; On
la trouvé que des. valfleaux qui étoient par-
pis d?Europe au mois de.mars, n’étoientpas
■ arrivés plutôt fur les côtes du Brélil que
■ ceux qui n’étoienf partis qu’en oétobre , &
■ qu’ilsétoient arrivés.les uns. & les autres en
■ février,'à l’aide des vents du Nord; mais
■ comme ce vent n’eft pas trop confiant,
■ les gens de mer ne le mettent pas au
■ rang des mouflons.
î Varénius eft porté- à croire que ce verjt
iïegne dans ces mois à caufe de’ la grande
feuantité de vapeurs épaiffes qui s’élèvent
alors fur l’Océan. Ceux qui ont paffis l’hiver
à la Nouvelle-Zemble, difent qu’il y règne
tout l’hiver un vent confiant de N o rd ;
1 es qui ne ..peut être confidéré comme
l’effet de la raréf'âdion.de l’a ir, puifqu’alors
Ile foieil eft fous l’horifon. Cependant il
eft à préfumèr qu’en général la plupart
i: dès mouflons viennent delà fonte des neiges
ou de la rupture des nuages dans les parties
méridionales &. feptentrionales : ce
1 qui peut affurer ces foupçons , c’eft que
ces vents foulHent le plus fouvent du Nord
ou du Sud & des points collatéraux ; car
- le foieil diffout la neige. & les nuages dans
les parties feptentrionales, furtout pendant
les lix mois qu’il emploie à parcourir
la partie feptentrionale,de Féclyptique,
d’autant' plus que les mouflons viennent
alors du Nord, & que dans les fix autres
, mois elles viennent du Sud,
La caufe qui fait outre cela que ces
mouflons, viennent la plupart des points
1 collatéraux, comme du Sud-Eft & du
Nord-Eft , ou. des points, fort voilîns ,
femble être due à la fituarion différente
des fieux où fe trouvent la neige ou les
riuages, .épais ; ou bien même à la direction
du vent général qui peut bien les faire
: décliner vers, un autre point. Car ce vent
foùfflant à l’Oueft & les mouffons tendant
au ; Nord & au Süd , ils doivent s’op-
pofer des obftaclès mutuels & -former des
'courans, d’air moyens entre l’Eft & le
Sud, ou entre le Nord & l’Eft. Au relie,,
les mouflons de Sud-Oueft & de Nord-
Oueft font rares & foibles & méritent
à peine ce nom, fur-tout lorfque les vents
de Nord & de Sud femblënt quelquefois par
hafard décliner , à l ’Oùeft , & font pour
lors déterminés vers FEft par le vent général.
Pour rendre raifon dè .la variété des
;mouffons dans différents lieu x , Varénius
;pènfe qu’il faudroit avoir des obfervations
îplus ' exaâes & fuivies, pendant plufieurs
années , en y comprenant la note des
tems froids de l’hiver , des pluies ,' des
neiges & des chaînes de montagnes dans