
& fouvent même elles font également
puiffantes des deux côtés. 40. Les fentes
3c les creyalfes s’étendent ordinairement en
ligne droite entre les deux parois ; les veines
au contraire offrent dans leur marche & dans
leur allure plufieurs noeuds, plulîeurs contours
& plufieurs rognons. Les fentes
& les crevaffes font ordinairement ouvertes
aux deux extrémités, ou du moins offrent
des veftiges d’ouvertures lorfque les montagnes
font brifées ; mais c’eft ce qu’on
obfèrve rarement dans les veines, qui le
plus fouvent fe terminent dans le fein des
montagnes par des extrémités fibreufes,
Henckel, très-habile minéralogifte, dit
que les veines ont été produites lorf-
que les eaux ont été féparées des parties
lèches de la terre , & il eft en ce
point du même avis que Wallérius , qui
penfe d’ailleurs qu!après la génération des
veines, il a pu fe former , lors du deffe-
chement, des fentes & des crevaffes dans
lefquelies il y a eu des dépôts de mines ;
mais il veut qu’on diftingue les crevaflès
des libres des veines , car ces fibres procèdent
des veines mêmes, & tirent probablement
leur origine de l’aftipn des eaux,
au lieu que les crevaflès dépendent particulièrement
de la rupture des montagnes,
& ne paroiffent avoir aucune communication
avec les veines,
5- xr
Sur les difftrens fyflim es des couches Ja~
blonneufes , argilleufes, marneufes , crétacées
& de gravier qui régnent à la l 'ur-
face de la terre, & fu r leur dijlribuçion
relative.
On a dit précédemment qu’une partie
des terresprimitives, calcaires, argilleufes,
& fablonneufes a été précipitée en même-
tems que les maffes des montagnes,Sc qu’elles
y ont été interpofées & incorporées tantôt
par couches, tantôt fous forme de rognons
ou glebes 3 plus petites ou plus grandes ;
mais les lois de l’hydroflatique, telles que
les interprète Wallérius, lui donnent lieu
de croire que la plus grande partie de
ces terres eft reliée en grains féparés,
fufpendus dans les eaux, A raifon de leur
ténuité & de leur légèreté , jufqu’à ce
qu’un mouvement plus lent ou même fur-
tout le repos, ait permis aux eaux 'e
les dépofer. Ces terres qui fe lotit ai. fi
précipitées les dernières , t nt dû néesf-
lairement couvrir les montagnes fur une
plus ou moins grande épaiffeur. Ces terres
qui condiment la furface de notre globe,
fi l’on excepte cependant les terres adyeii-
tices,font aujourd’hui plus ou moins mêlées
les unes aux autres , dp manière cependant
qu’elles forment des couches féparées
dont l’épaifleur n’eft pas toujours la même,
Ces couches ne confiftent guères qu’en
argillc & en fables ; les couches fabLi>
neufes occupent les parties inférieures;
elles font plus fréquentes Sc plus épaiffes
dans les plaines Sc dans le , ohmage de la
mer.
Les couches argilleufes dominent dans
les endroits élevés & dans tes vallées: &
quelquefois dans les petites çohines far*
gille ell établie fur le gravier,
La terre calcaire , çu la craie qu’on
peut confidérer comme une terre calcaire
lavée , n’alterne jamais ou très-
jarement avec les couches argilleufes ,
mais ordinairement avec le fable ou
les fijex dan s les lieux voifins de la
mer, St dans les collines d’une hauteur
très-variée ; mêlée avec i’argllle , elle
conllitue la marne, & alprs elle alterne
plus fouvent »vec l’argille dans les lieux
élevés, fqr le penchant ou aux pieds des
mpntagnes ; eji un mot , dans le voifi*
nage des chaînes de montagnes ; rarement
au contraire la marne alterne avec le
fable.
Legravier ne fe rencontre prefque que dans
les lieux élevés où on le voit difperfé fut
les fommets dps montagnes. Ainfi, lorfqu on
trouve du gravier, PP peur être allure
qu’il y a une montagne au-deffous. Telle;
ell à-peu-près la furface de la terre au-
deffous du terreau & de la tourbe ; mais
on peut douter que toutes ces dif-
pofitions tiennent à l’origine des chcfes.
On peut même douter que ces affertions
de Wallérius puiffent être applicables à
beaucoup de contrées & généralifées
comme des principes ; feulement on,
peut dire que ces difpofitions des différentes
natures de terres ont lieu dans les
contrées que cet habile minéralogifte a
yilitées.
On n’a jamais fait de fouilles plus
confidérable» que celle du puits d’Amfter-
dam, dont parle Yarénius dans fa Géographie
générale ; c’eft-à-dire , qu’on n’eft
jamais parvenu a une plus grande profondeur
que 232 pieds, dont on ait
fuivi & noté les couches, en déterminant’
la nature de leurs matériaux. Il réfulte
de cet examen, que la couche argilleufe
inférieure, avoit félon les uns 120 pieds ,
& félon les autres 70 pieds d’épaiffeur;
on a creufé jufqu’à 31 pieds la couche
fablonneufe qui étoit au-deffous ; mais on
h’a pu aller plus loin & connoître fa profondeur.
En raffemblant nombre d’obfer-
vations faites fur les couches en quelques
endroits de la Suède, de l’Angleterre, de
la France, de la Hollande , .de l’Allemagne
,. de l’Italie , de la Livonie & ailleurs ,
Wallérius croit y avoir reconnu que les
couches fupérieures ne s’étendoient jamais
à la même épaiffeur que les couches inférieures
du puits d’Amflerdam, Rarement
les couches fupérieures font-elles épaiffes
de 20 pieds ; le plus fouvent elles n’en-
ènt que 4 ou y ,. & quelquefois elles vont
jufqu à 10 ou 12 pieds: d’où Wallériuselt
porté à croire que les deux couches inférieures
^du puits. d’Âmflerdam doivent être
regardées comme primitives , Sc qu’avant
le déluge le» montagnes n’ont été couvertes
que de ces deux couchqs, entre lefquelies
ra couche lablonneufe a été placée.-
La différence en gravité Ipécifique dans
;ces couches , où les plus légères font
quelquefois au-deffous des plus pefantes,
n’indique-t-elle pas que ces terres n’ont
pas été précipitées en même-tems, ce qui
a dû fe faire cependant dans les premiers
tems ? Les coquillages que l’on trouve
jufqu’à 70 ou 80 pieds de profondeur
dans les couches argilleufes, n’atteftent-ils
pas que les couches fupérieures de la terre ,
à cette profondeur, font d’un âge pofté-
rieur, du moins dans l’endroit où l’on
rencontre ces coquillages? Wallérius penfe
que cela prouveroit l’inutilité du travail
de ceux qui veulent juger de l’origine
du globe par l’état aétüel de fes couches.
Il croit outre cela, qu’il eft difficile dé
dire quelque chofe de pofitif fur la
fituation primitive des terres à la furface du
globe ; cependant il femble qu’on peut
conclure, avec quelque probabilité, de la
fituation aétuelle des terres, que les terres
primitives ont d’abord eu’ des couches
convenables à leur nature en plus ou moins
grande quantité. Ces Gratifications fe font
faites par l’aflembkge & l’àggrégation des
différentes particules terreftres dans les
diffèrens amas d’eau , ou par couches
diftinâes & féparées , ou par aggrégations
collatérales. Dans le premier cas , elles
n’ont pu que fucceflîvement & par gradation
fe dépofer dans Ja même fituation
refpeétive qu’elles avoient au milieu des
eaux, & dès lors le repos ou le rallen-
tiffement du mouvement de ces eaux a
été néeeffaire pour que cette précipitation
s’opérât. Dans le fécond cas , les aggrégations
ont été formées par l’eau chargée
de particules terreftres ,. par une précipitation
un peu retardée, fur les maffes pier-
reufes , & dans quelques réduits qui lui ont
fervi de réceptacles, & d’où elle n’a pu
i prendre fon écoulement que périodique-
ment, tantôt fur une pente, tantôt fur une
; autre, en raifon du tems où elle y étais
parvenue.
Dans cette hypothèfe les couches inférieures
, fablonneufes ou argilleufes, font
I Jîéceffairemem devenues plus épaiffes f