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recherches quî perfectionneront l’obferva-
tion, en écartant tout ce qu’elle apu.laiffer
j.ufqu’à préfent de vague dans l’hiftoire de
la terre.
Voici encore un avantage que nous
tirerons des coupes , rédigées fuivant ces
principes.. On a cité, dans plufieurs ouvrages,
lut l’hiftoire de la. terreles details
des fouilles ou fondes qu’on a faites en
quelques pays pour creufer des puits , &
l?ùn a prétendu- fouvent en tirer quelques
conféquences relatives fuit eut au travail
de la nier dans la formation de nos con-
tinens. Mais on n’a pas eu égard au niveau
des couches qui fe trouvoient a la furface
des terreins qu’on a fouillés. Cependant
• il eft. inçonteflable qu’il convenoit de déterminer
ce niveau au moyen de coupes
qui àuroient préfenté l’ordre des couches,
en commençant par le banO dominant à la
furfac-e des parties, les plus élevées de la
contrée. On voit pour lors qu’en y ajoutant
les lits compris dans les tableaux des
fouilles, on auroit pu en déduire plufieurs
vérités importantes fur laconflitution phy-
fique des terreins qu’on auroit eu occafion;
de fonder. Car ce que les coupes àuroient;
fait connoître, auroitduêtreajbucé comme
faifant. partie de l’état, primitifs
A l’aide de Pènfemble qu’on fe fëroit;
procuré par cette méthode, on auroit pu
reconnoître dans toutes les cireonflances ,
l’ordre de la formation des terreinsfouillés,
& furtout les produits des opérations de
la nature poftérieures à la retraite de la
mer , & qui n’auroîènt pas appartenu au
fyftêmede fesdépôts. C’eft cette diftincbion
qu’il falloit faire avec le plus grand foin,
& qu’on, a toujours négligé d’établir par
les moyens que j’indique. Je puis citer à
cette occafion les fouilles de Marly-la-
Ville & d’Auillerdam , fur les- produits
defquelles on a raifonné comme-fur des
réfultats invariables , quoiqu’on n’eût pas
pris toutes les précautions que je viens
d’indiquer, pour les placer dans l’ordre
relatif à l’état primitif.
Enfin , je propofe de faire ufage des
coupes pour ellimer l’étendue des déplace-
mens qu’ont éprouvés les pierres ifolées
que je nomme pierres perdues. Car les
coupes offriront la réunion de toutes les.
circonftances curieufes & intéreffantes qui
ont accompagné ces événemens & qui y
ont concouru : elles peuvent nous offrir
aufli les détails de beaucoup d’autres révolutions
femblables. Voyez Marly-la-
Ville , Amflerdam, fouilles., pierres perdues.
8c coupes dans l’atlas...
Il ne merefte plus qu’à parler des cartes,
en relief, dont la géographie - phyfique
peut faire ufage avec un certain avantage.
Je remarque d’abord qu’on évitera les in-
convéniens que pourroient avoir Ces cartes,.
fi l’on prend les moyens d’et> Amplifier le
travail & la compétition de les-employer
à la configuration d’un feul objet , qu’il
fuffit de montrer & d’étudier fur une feule
face. Ainfi, l’on pourra faire figurer en
relief, fuivant ces' vues, certaines parties
des croupes d’une grande vallée , en pré-
fentant Tuccefîivement les bords efcarpés
& les plans inclinés. Ces reliefs y exécutés
avec foin & intelligence, pourroient fervir
de modèles pour les leçons de géographie-
phyfique qui àuroient pour objet l’appro-
fondiffement des vallées , furtout celles au
milieu defquelles coulent lés rivières., fu-
jettes à de grandes ofcillations.;
On pourroit entreprendre lé même
travail fur les confluences des rivières de
différens ordres ; &- ces formes de terrein,
figurées aihfi-en relief, offriroient les progrès
les plus remarquables- du travail de
l’eau dans' l’excavation' des vallons & de
fes dépôts en- retour. On cbhnoitroit par
ces moyens tout ce qui concerne cette
belle -opération- dé la’ nature , méconnue
entièrement par nos géologues modernes
les plus- diftingués.-
.. . Je-puis citer ,.à cette occafion , de petits
reliefs , compotes dans les mêmes vues,
& par lefquels font repréfentées les îles
modernes de quelques-uns des golfes voifins
de nos côtes, ainfi que leurs bords dégradés
& arrondis par les vagues. D’habiles
marins qui les ont fait exécuter d’après
mes vues ,' ont bien voulu m’en rendre
dépofitaire. De ce nombre font encore de
femblables reliefs qui rendent très.-exafte-
ment les fyfiêmes des lignes parallèles ,
tracées autour des bancs de fables & des
bords de la mer pour en rendre fenfibles
les. différentes profondeurs & élévations. ■
Lorfque je dis qu’on peut obtenir ces
avantages des-cartes en relief , je ne pré-j:
tends pas qu’on y. emploie des gens peu
inflruits des formes naturelles des terreins
qu’on doit repréfenter ainfi. Car il faut
dans tous les cas étudier la nature pour la
copier. J’ajoute que, pour exécuter, ces
reliefs, il n’eft pas néceffaire d’adopter
une grande échelle , comme l’ont fuppofé
les détraâeurs. de cette méthode. Au contraire
même , l’effet du relief fera d’autant
plus frappant & plus inftrutftif, qu’on aura
rapproché à un certain point les différentes
parties des formes du terrein qu’ôn-exprime
ainfi. Je vais plus loin encore , je crois
qu’on peut changer les dimenlions cor-
refpondantes des terreins en fe refferrant
fur celles- du plan horifontal , pour al- ‘
longer celles des plans verticaux : une fois
cette'licence adoptée ,. on ne peut plus
défapprouver les motifs qui détérmine-
roient la configuration des reliefs, fur de
fort petites échelles.
Réfuméfur le caractère propre , le lut & les
moyens de la géographie-phyfique.
Après l’expofition précédente des deux
bâfes de la géographie-phyfique, il eft ailé
de fe convaincre qu’elle confifte principalement
dans l’affociation raifonnée de l’hif-
toire naturelle de la. terre avec la géographie.
Tous les travaux qui peuvent concourir
à fes progrès , confifteront donc a
faire figurer fur des cartes, exactes ,. les.
réfultats des obferyations rapprochées &
liées enfemble par une analyfe févere;
ainfi la géographie-phyfique , telle que je
me propofe d’en donner les développemen3
les plus étendus dans le diflionnaire, fera
l’hiftoire phyfique du globe de la terre
traduite en cartes , autant que nos con-
noiffances aétuelles en fourniront les
moyens. D’après cette confidération générale,
on voit qu’aucune obfervation ne
peut appartenir à la géographie-phyfique
qu’autant qu’elle fera de nature à être pré-
fentée fur des cartes , & réciproquement
qu’aucunes cartes île doivent être rangées
parmi les colleftions de cette partie de
nos connoîffknces, qu’autant que les détails
' qu’elles offriront feront rédigés d’après une
‘ fuite de recherches dirigées vers un but
' précis.-
Les cartes qui n’ont aucune de ces
: conditions," quoique publiées fous le titre
emphatique de géographie - phyfique ne
méritent donc aucune forte de confiance.
C’eft ; cependant d’après des travaux
géographiques aufli défeétueux que plu-
; fieurs favans ont donné, 8c pris le
- caraâère de cette fcience : c’eft d’après
: une idée aufli incomplette qu’ils ont méconnu
fon but & négligé de faire ufage
de fes moyens : on verra quepour larétablir
dans fon intégrité, j’ai entrepris avec le plus
: grand foin le développement des deux-
bâfes fur lefqueiles. elle eft fondée. ■
Comment a-t-on pu s’imaginer que des
cartes-conflruites dans le fond d’un cabinet,
d’après lelimplè apperçu de la difttibution
des eaux courantes fur- la fuperfîcie du
globe , aient pu procurer une connoiffance
pofîtive de fa conftitution intérieure ,.fur-
tout dans iespoints départagé de ces eaux,
■ & autorifer un géographe à y tracer des
um?re.f ' fuivias ,.Tans que l’obfervation ait
fait ccnnoitre la nature particulière du
fol chargé de ces arrêtes; G’eft aux feuls
. obfervateurs naturaliftes à fixer les limites
& déterminer l’étendue des maffifs de la
, terre, & de lespréfenterau géographepout