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qu’avec les -métaux qu’il tenoit en diffq- '
lution -, il ait quitté ceux-ci & en, ait
formé ainfi des dépôts plus ou moins,
abondans , plus ou moins étendus. De-là
vient qu’on ne trouve guères .ces mines
comme je l’ai reconnu, que fur les limites
de la nouvelle terre.' C’eft auffi fur ces
limites que fe rencontrent les empreintes
de poillons, les arbres folfilés, & même
les ardoifes qui renferment les dépouilles
de certains animaux fous formes pyri-
teufes & métalliques.
De tous les vitriols, le martial eft celui
qui a été tranfporté le plus loin, parce que
c ’eft le plus difficile à décompofer. Le
vitriol de cuivre étant au contraire le plus
aifé à décompofer, n’a pu être tranfporté
auffi loin que le premier ; auffi ne trouve-
t-on la mine dé. cuivre de tranfport ou
de fécondé formation que fur les bords
de la nouvelle terre. Il en eft de même
de la mine de zinc ou de la calamine ; mais
le fer s’étend beaucoup plus loin , car il
occupe fouvent les amas de coquilles marines,
dont nous parlerons par la fuite;
& dans ce cas , la mine de fer a fervi à
en empâter les coquilles dont elle a pris
la forme & la place.
On conçoit aifément que ces mines de
fécondé formation ne peuvent être dif-
pbfées comme celles de l’ancienne terre
par filons. Elles font quelquefois diftri-'
buées par nappes, & forment (fur-tout
celles de fer ) des fortes de couches métalliques
femblables aux -autres lits de la
terre.
D ’autres fois on rencontre de grands
amas de mines de fer: qui ne gardent aucun,
ordre dans leur difpoiiuon ; car il y a ,
comme l’on fait , des mines de fer en
grain & d’autres mines liinoneufes ; ces
différentes formes dépendent des divers
états de décompofition où fe font trouvées
les fubftances métalliques, lors des dépôts
qu’en ont fait les eaux, & du mélange des
tefr.es qui y étoient unies lors de ce*
dépôts.
Je reviens maintenant au fond de la
nouvelle terre, dont il a été déjà qùef-
tion, 8c que j’ai dit devoir être conft-
déré-comme ie produit de la vie animale, &
comme un amas de fubftances qui confer-
vent plus ou moins les rudimens de leur
organifadon primitive ; ce font ces rudi-
mens qui fervent à dillinguer les differen*
grains des pierres calcaires , qui font dépendants
de la manière dont les corps
marins fe font déedmpofés & réduits en
des débris que la pétrification a liés enfuite.
Voyez les articles du dictionnaire aux
mots Pétrification, Grains des pierres calcaires
brutes ir non crifiallifces. Ceci nous
conduit à parier des amas de coquille«
marines.
Des amas de coquilles marines à U fur*
face de la terre.
En examinant la nouvelle terre, & en
obfervant les différens corps marins qui
fe trouvent fi fréquemment & fi abondamment
dans les couches fforifontales ,
Rouelle reconnut que ces corps n’étoient
pas jettes au hâzard ni dans l’état de con-
fufion que l’on avoit imaginé communément
avant lui. U vit que ces coquille*
i n’étoient pas les mêmes dans toutes le*
contrées ; que certains individus fe rèn-
controient conftamment çnfembleq tandis
que d’autres ne fe trôuvoîent jamais dans
les mêmes lits, dans les mêmes couches ; Sc
ce qui, après cette même confidération, éfl
très-important, il vit que ces colieétions
de coquilles foffilles , a la fur fa ce de certaines
parties de nôs çontinens , étoient
dans le même état d arrangement 8c ' do
diftribution que dans le badin de la mer , oit
certains animaux teftacés affedent do
vivre enfêmble, attachés aux mêmes parages
, Sc d’y former ces efpèses de fociétés
ou familles d* même que certaines planfçs
qui croiffent tpujours enfemble. a la
furfaçe de la terre..
Ces deux faits c'orrefpondâns font très
précieux : Rouelle trouvoit par exemple1,
■ qu’il feroit hiapoffiible de rendre raifpffde
ce p h é n om è n e fi l’oit vouloit attribuer
au déluge univërfel la préfençedëS, corps
marins ,fuiVânt: l’ordre qu’il avoit- remar-,
qué foit dans le fein de la terre ,-foit1 à la
furface de certaines'!coiiliées1 ; mais il eft
évident au contraire-que ces1 arrangemens
s’expliquent-facilement, lorfqu’on fuppofe
que la terre que nous" habitons aujourd’hui,
a été un fond ; de mer mis à fec
par quelque révolution qui a opéré fans
aucun /boulever-fement j & fans' aucun
dérangement dans les; dépôts , la-’-rètraite
des eaux de la mer- dans, le bafïïn. aduel.
En e ffe t, une inondation' paffiagèrè,
telle que le déluge..,1 aufoit du mettre
le défordre & la cbnfufion par-tout ,
fi l’on eût chargé, fes baux de tranfpprter
les corps marins dans l’intcrieud de nos:
eôntinens. Puifqu’au lieu de cette* con--,
fufioiv-, on reconnoît un ordre' confiant
dans l’arrangement des coquilles, dont
' certains individus font bande à part , &
lie fe confondent point avec d’autres qui
ont auffi leurs familles féparées , il faut
reconnoître dans ces arrangemeBs non
feulement le travail de la mer, mailmncofe
que ce travail n’a point été dérang'é'par les
événemëns qui ont mis à fée nos continefits
de là nouvelle ’ terre. Maintenant nous
devons dire que toutes ces collections de
coquilles qui figurent dans certaines contrées'
de la terre, Rouelle les appelloit
des amas.
Dans ces fortes de colleâions il y a
des efpèees qui font-les,.plus nombreufes ;.
Rouelle donnoit à ces amas , le nom de
:Ces- coquilles. . A in ( ic om m e i ’amas.yqui
occupe les .environs, de paris- jufqu’à unç
«ertaine diftance de cette, ville ., offre
Géographie-Pfijfique, Tome ï .
îrgs.abonffaipment. des ftffes, il nous difoit
que Pumas des vijfies^,étôit diftribué dans
les environsjdePapjs & s ’étendoitd’un côté
jufqu’à Chauniont-.en ÿiejcin , & de l’autre
jqfqu’à Cqurtagipon, & les. environs de
Rheims.. Il, nous citojc auffi un fécond
amas ,, qui comprenoit, Içs ibelemnites
içs gryphites,, (es cornes d’ammon, les
nautilifies, ie.s; huitrës. Les. details fur cet
amas lui avoient.été. .donnés par un de fes
difclpies qui., en. avoit fui,yi la marche &
lgs limités fur une étendue de plus, de
quarante lieues & qui avoit vu dé plus
que les cornes d’ammon , les belemnites
& même lés gryphites s ’y trouvoient
placées, à une. profondeur moyenne dans
certaines parties, & même fur la ligne qui
féparoit rânpiénne'terre.dé la nouvelle, le
longjdu .Morvan. G’èfi-là que l’on trouvoit
abondamment les belemnites & les corne*
d’ammon, dépotées fur les maffifs de
granit qui- fervoient de bords à l’ancienne
mer-., dans le badin de laquelle la nouvelle
terre fS.’é£bit formée. Il concluoit de ces
'obfervadons qirqipsnaturaliftes;qui avoient
décidé que la difparutionj totale des analogues
des cornes d’.amm,on&,.des. beiem-
ni'tes dans l’océan., avoit pour caufe l’habitude
oùjetdiént ces animaux d ’habiter Je
fond des;rqers, n’étoient pas fondés, Sc que
la difpdfition de leurs dépouilles dans cet
amas prouvoit le contraire.
Cet amas au refte occupe une longue &
large bande , lé long de la bordure orientale
de la craie , & s’étend même au Sud 8c au Nprd beaucoup au delà de ce maffif.
Je poufrois indiquer encore beaucoup
d’autres amas dônt nous entretenoit Rouelle,
foit dans fes leçons , foit dans fes couve
rfations particulières ; mais jeréferve ce
qui Les concerne, tant pour l’article général
amas du diâionnaire que pour les amas
particuliers que- je pourrai citer.
Grain des pierres calcaires.
Ces première* vues fur les amas de
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