
Mine d'or d'ÆdelJors, en Suède.
Les mines d’or de la province de Smo-
land, font fitué-s dans de hautes montagnes
arrondies ; mais la plupart des
affleuremens , ■ trouvent aux environs
d’une vallée qui s’étend du nord au fud.
A l’orient de cette vallée, on trouve fur
le penchant occidental de la montagne
d’fEflandahults , à préfent Kroneberg ,
les mines dites de la Couronne, anciennes
& nouvelles. Le rocher eft en grande
partie une roche de corne feuilletée, en
bancs verticaux, noire, d’un brun foncé,
rouge ou verdâtre , tantôt plus ou moins
fendillée , tantôt parfemée d’afpérités ,
quelquefois tendre comme la pierre ol-
laire, quelquefois aufli dure 8c anguleufe
& fouvent remplie de fentes. En général,
cette pierre eft réfraâaire au feu , & fem-
blable au fchifte aurifère des autres pays.
Les filons font principalement de quartz
d’une couleur obfcure ; les uns fe dirigent
de l’efl à l’oueft ; les autres, qui pa-
roiffent être les plus produétifs fe dirigent
du nord au fud , 8c fe contournent en divers
fens. Leur pente va jufqu’à 30 dé-
grés , 8c leur puiflànce varie depuis deux
pouces jufqu’à une aune 8c demie. L or
fe trouve à l’état natif ou minéralifé ;
quelquefois il eft dilféminé dans la roche
même / mais plus fouvent il eft renfermé
dans des filons : on l’y rencontre, foit en
feuilles ou en ramifications , so it, ce qui
eft plus ordinaire, dans des pyrites qui
en contiennent par quintal depuis une très-
petite quantité , jufqu’à une once f. Il fe
trouve encore dans tous les filons, de la
mine de cuivre jaune , qui Tend 30
pour I , 8c un peu de cuivre natif 8c de
chaux de cuivre verte 8c bleue.
Indépendamment de ces métaux , ces
mines renferment aulïi des vénules de
fpath calcaire blanc, avec des zéolites rouges
, de la pierre calcaire à grains greffier
, de petits filex verts ou rougeâtres ,
de la galène, de la mine de fer en grains,
très-fulible 8c rendant 40 pour 1 , 8c plu-
lïeurs autres fubftances qui n’ont rien de
bien, confiant 8c parmi iefquelles , affez
fouvent, on démêle fenfiblement un peu
d’or. Quelquefois les filons fe cloifonnent
à la furface, ou dans la profondeur ; quelquefois
ils font coupés par d’autres filons
ou par des fentes, 8c difparoiffent; d’auttei
fo is , malgré cette interruption , leur puif-
fance fe maintient 8c même s’accroît;
mais la partie noble du filon s’appauvrit
néanmoins , 8c fouvent même à tel point,
qu’elle ne mérite plus d’être exploitée,
Cependant les mines dites de la Couronne,
anciennes 8c nouvelles , font une exception
: elles fe font montrées jufqu’ici
également riches , tant dans leur étendue
que dans leur profondeur ; leurs filons
tiennent ën général , à l’exception dés
endroits où ils font étranglés ,1 quatre à
cinq fonces d’or par brafies cubés. Les
travaux de la mine d’Adolphe-Frédéric
■ ont été poufies jufqu’à 70 brades de profondeur
, 8c l’on a 'retrouvé la continuation
du même filo'nj'qufon avoit perdu,
dans la nouvelle mine de la Couronne.
On n’y peut travailler que par un teins]
très-clair , car ni chandelles ni mèches
fouffrées , ne peuvent y brûler.
Après le f e r , l’or eft le métal le plu*
généralement répandu lur Je globe ; niais
on ne le trouve ordinairement qu’en a'.oj
mes prefque invifibles ; il eft même tellement
dilféminé dans le minerai lerplus
riche, qu’en général, l’exploitation de ce
métal donne peu de bénéfice ; il eft rare,
de le trouver en malles affez confidérables
pour que leur poids s’élève jufqu à une
once.
Mines d'argent de Kungslerg, en
Norwège.
Ces mines font diftinguées, d’après la
hauteur du terrain où elles font fituées,
en mine fupérïeure , 8c en mine inférieur
Dans ces deux arrondilfemens , la roche
eii également formée dé bancs verticaux
5c parallèles , qui s’étendent du nord au
fud; mais il règne entre le premier canton
5c le fécond , un banc tranfverlal d’un
quartz blanc à grain fin, marqué de raies
de mica fin, d’un brun noirâtre. Ce banc
a près d’un quart de mille d’épailfeur. On
donne, dans ces mines, le nom de bandes,
aux bancs qui ne contiennent pas fenlîble-
ment de fer ; mais lorfqu’ils contiennent
une certaine proportion de ce métal, on
lesnppelle alors fallarter. Ces bancs s’inclinent
tous vers l’eft ; mais cette inclinai -
fon eft de quatre à lîx dégrés dans la
mine fupérieure , 8 c de x6 à 3 2 , dans
| la mine inférieure. Chaque bande eft en
général par-tout de même nature , à moins
qu’elle ne foit coupée par des fentes remplies
de fubftances étrangères. On regarde
comme pauvres celles qui ne contiennent
que du mica mêlé de grenats , de terre
calcaire ou de quartz : on a meilleure
opinion de celles- qui font formées de
quartz d’un gris blanc, en paillettes très-
! fines, mêlé de mica fin , noirâtre , 8c d’un
peu de fubflance calcaire, ou de pétrofîlejt
rouge un peu calcaire ; mais on réferve
le nom de bandes riches pour celles qui
1 renferment ou du quartz blanc en paillettes
fines mêlé de mica noirâtre, fin ,
& d’un peu de calcaire, ou du quartz 8c
du mica difpofés par bancs alternatifs.
Ces bancs ne contiennent pas eux-mêmes
de minerai ; on leur donne feulement les
] noms de pauvres 8c de riches, parce qu’on
: a obfervé que les filons qui les traverfent
contiennent plus d’argent lorfqu’ils cou-
| pent quelques-uns de ces bancs, que lorsqu’ils
en coupent d’autres d’une nature
; différente.
La puiflànce de ces bancs varie depuis
un pouce jufqu’à trois toifes ; ils ne fui-
1 vent pas toujours une direâion confiante ,
; mais ils fe contournent fouvent ; 8c quel-
; quefois deux de ees bancs , en fe réunifiant
font dilparoître un banc intermé-
Gcographie-Phyfique. Tome I .
diaîre. Les bancs ferrugineux nommés
fallarter, ont fouvent dans la mine fupérieure
jufqu’à 30 pieds de puiflànce ; mais
ils n’en ont guère plus de 16 dans la mine
inférieure. Ces bancs font coupés tranf-
ï verfalement par des. filons dont la puif-
fance varie depuis un demi-pouce, jufqu’à
trois quarts d’aune ; ils s’écartent d ’ertvi-
ron 40 dégrés de la ligne verticale, 8c
s’inclinent vers le fud dans la mine fupérieure
, 8c vers le nord dans l’inférieure ;
leurs dimenfions d’ailleurs font fujettes à
varier. Quelques-uns des filons principaux
fe cloifonnent en quelques endroits, mais
ils fe réunifient bientôt après. La gangue
eft .calcaire , quelquefois grenue ou écail-
leufe , mais le plus fouvent d’une nature
Apathique. Qn y trouve çà 8c là du quartz
, mêlé avec du fpath fluor blanc, bleu 8c
violet , quelquefois du minerai bitumineux
avec de la felenite 8c un peu de liège
foflile. Les fubftances dont la gangue eft
accompagnée , font des pyrites fulphu-
reufes, un peu de mine de cuivre jaune 8c
de la blende jaune , rouge , d’un brun
noirâtre ou d’un jaune pâle. L ’argent natif
forme la plus grande partie du produit
de ces mines : l’argent rouge y eft rare ;
mais l’argent vitreux y eft plus commun ;
on y trouve aufli un peu de galène, mais
en trop petite quantité pour fuffire aux
travaux métallurgiques. Les filons font
prefque toujours adhérens au roc ; ils
s’étendent très-loin , tant à la furface que
dans la profondeur. Dans, les bandes pauvres
, ils font déprimés ou du moins peu
abondans ; quand ils arrivent à des bandes
d’une meilleure qualité, ils commencent
à s’établir ou du moins à donner des
efpérances , parce qu’on eft alors dans le
voifinage des bandes nobles, où l’exploitation
eft la plus avantageufe; mais c’eft
fur-tout dans les bandes ferrugineufes ou
fallarter que le produit eft abondant 8c
foùtenu. Il fe.trouve rarement des filons
de galène , 8c s’il y en a quelques-uns ,
cette fubftance eft remplacée dans la profondeur
par de la mine de fer. De même
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