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inclinés les uns fur les autres 8c dont leurs
voûtes font compofées. Il eft vrai que
les voûtes & les parois de quelques autres
font reliées en entier ; mais ailleurs des
malfes confîdérables fe font détachées &
précipitées tout-à-coup & réfident fur le
tond de ces grottes ou entières ou en
débris. Telle cft l’origine de la caverne
de Balsberget en Scanie , & celle de
Sutzbach dans le Haut-Palatinat. Au relie,
nous connoillons en France ces fortes de
cavernes, où elles ont été bien décrites :
e’eft atiffi d’après ces motifs que je crois
devoir renvoyer à l ’article du diâion-
»aire qui les concerne , où tout ce qui
a pour objet leurs formes & leur formation
fe trouvera décrit avec autant d’exactitude
que de précifion»
Qu’il y ait des cavernes ou abîmesfôr-
més par les volcans , c’ell ce dont Wàl-
férius ne paroît pas douter. 11 penfe que
lës traces de cette origine font trè.-frap-
pantes & très-étendues. Il femble adopter
Popinion de Tournefor.t qui croit que
les gouffres du mont Ararat n’en- reeon-
soifl’ent point dlautr.es ; ces fortes de cavernes
doivent avoir , felon- ces auteurs,
k figure d’un cône renverfé du moins à
leur ouverture ; mais on ne peut pas en
conclure que l’intérieur de la montagne
doive avoir de grands vuides.. Au relie,
a v a n t de prononcer fur l ’exiflence d’un
ancien volcan, il faut raffembler plulîeurs
indices avec, lefquels- peu de naturaliftes
font familiarifés. Des-pierres & des rochers
noircis ne fignifïent abfolument rien de
favorable à cette ecnjeéture, à moins
quion ne trouve dans le voifînage des laves,
des fcories, &c.
I l eft auffi probable que lés tremble-
Hiens de terre violent, fur-tout dans les
pays méridionaux oùils font plus fréquens,
ont produit des cavernes ;, mais la plus
grande partie des cavernes doit être* attribuée
, fans contredit, fuivant l’opinion de
[Wallériusg au* feeouffes violentes &géné-
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raies qui eurent lieu dans tout le globe
au tems du déluge univerfel qui, portant
par-tout la deftruâion & le détordre
occafionna une infinité de grottes & de
cavernes.
La ftruéture intérieure des cavernes les.
moins anciennes fe diliingue par la forme
de leurs voûtes , qui font compofées de
fragmens de pierres inclinés fans ordre
les uns fur les autres rieur fond fur-tout
qui efl encombré de débris détachés des
voûtes, offre les plus grandes inégalités;
outre cela les parois ainfî que les voûtes de
; ces cavernes «Mit le plus fouvera revêtues i & embelliespar des ftalaâites & des incruf-
î tâtions donc les variétés ont jufqu’à prélent
fort occupé les obfervateurs qui n’ont
pas porté au-delà leur examen..
§. v 11 r.
; Sur les effets des eaux courantes en grandes
maffes à la furfa.cc du globe , & en particulier
Jür les fermes extérieures des-
montagnes de différens ordres.
| Walléirius eonfidère enfuite les effets
i qu’ont du produire les eaux fur les parties
folides du globe r & fur-tout les plus
i molle», en fe précipitant en très-grande
; abondance & avec impétuofité. Nous nous
1 fommes occupés julqu’à préfent des excavations
que ce» eaux ont produites à la
i furface .& même dans l’intérieur de la-
j terre; mais ces examen, ne fuffit. pas, il
: nous relie à préfenter. ici, & bien en.
détail , d’autres effets, auffi remarquables
i qu’on ne peut attribuer qu’au mouvement
; & à.Faâion des eaux..
ii°. H eff vrairemblable que les eaux-
; circulant de toutes parts , ont eu allez
'de force pour divifer & entraîner les
' maffes montueufes lesplus molles & qu*
fe trouvoient placées dans une pofiuo11
‘particulière lors de la réparation de l’eair
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d’avec les folides. Il eft également pr<J- 1
bable que leur adion a été affez vive pour
leur ouvrir des routes à travers ces malles.
Ne lommes-nous pas fouvent témoins de
phénomènes femblables, lorfque les torrens
jenverfent tous les obftacies qui s’oppofem
à leurs cours & entraînent les terres, les
pierres, qui font fur leur paffage, à des
diftances confîdérables ? C ’ell à la fuite
de ces défaftres que les chaînes des montagnes
primitives ont pris, leurs formes
ondulées. En effet, elles font compofées
par-tout de malles élevées, féparées par
des vallées profondes qui paroiffent être
clairement l’ouyrage de l ’eau.
Il y a lieu de croire que dans quelques
endroits les malle* montueufes entières
ont non-feulement été fépttrées j>»r dess
courans d’eau, mais encore que les maté-'
riaux qui en formoient 1a jondion , on
été pouffés en avant, & que c ’eft à la fuite
de ces déplacemens que proviennent i.»
branches latérales des montagnes. En Suède
& dans les contrées du N o rd , ces branches
s’étendent davantage vers l’Orient
que du côté de l’Occident. Wallérius
imagine que cette différence peut dépendre
du mouvement de rotation de la terre
autour de fon axe , qui fe fait d’Orient en
Occident. Cependant il femble porté à
croire que peut-être lors du déluge univerfel
, les fecouffes violentes de la terre
ont brifé & détruit les branches de montagnes
qui s’étendoient vers l’Occident.
Les linuofités & les golfes irréguliers qu’on
y rencontre fi fréquemment, cette multitude
d’illes qui s’y trouvent difperfées,
& enfin les montagnes qu’y couvrent les
eaux, favorifent ces conjeétures. Au relie,
les bypothèfes qu’on pourrpit former fur
la marche des eaux dans le déluge, ne
paroiffent pas de nature à nous fournir
des conlidératioiis propres à être généralises
, comme il feroit néceflàire de le
faire pour donner la folutiou de toutes
®es difficultés. Quant à l’origine des branl
a s primitives & fecondaires des cnon-
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tjgne* , Wallérius ell porté à croire qu’elle
jé ,.e iü de l’-âion des eaux qui fermentent
dans des lits plus ou moins régulier»
& dont les angles corref; ondans font plu*
ou moins fuivis. D’après c e k , ii efl difficile
d’imaginer que dans Ion origine cette
diredion linueufe n’ait pas été la même
qu’aujourd’hui. En effet, il eft impoffi-
ble de fuppofer que les maffes des montagnes
aient pu être précipitées au milieu
de l’eau primitive avec autant de régularité
que le fuppofe Wallérius. Il ell donc
nécelfaire d’avoir recours à l’adion des
eaux courantes pour expliquer les formes
correfoondantes de leurs croupes.
Il eft vrai qu’on n’obferve pas cette régularité
des formes extérieures dans toutes
i :s branches & dans les rameaux qui en
dépendent; mais il fuffit qu’on l’obfervs
îe plus communément,pour établir comme
: n j.rinci e général faétion des eaux cou*
| antes qu’on y a fait intervenir Lorfque
S croupes ne font pas correspondantes,
il faut attribuer cet effet à une. autre caufe
accidentelle qui a dérangé la diredion de*
branches.
Les courans d’eau viol eus ont également
déterminé la direétion des branches
des montagnes tranfverfalement aux chaînes;
ainfi lorfque les chaînes s ’étendent du
Midi au Nord , les montagnes qui le»
compofent font dirigées d’Orient en Occident
, & vice verfâ. On peut croire auffi
que les eaux dans leurs mouvemens ont
embraffé les divers contours des montagnes
, & leur ont donné ces formes convexes
& arrondies que préfentent leyr*
furfaces. Ces effets ont été produits vifi-
blement par les eaux qui fe font précipitée»
de toutes parts & qui ont détaché les
protubérances de chaque cpté ; on re-
comioît même aiférnent que ces furfaces
polies des montagnes, dépendent dan*
quelques endroits des eau* de pluies ou
de neiges fondues. Par-là même que le»
eaux ont poli iafurface des montagnes,
e s g s *