
bien faites fur les couches fituées aux deux
côtes du détroit du Sund.
Il croit de même que les différences
qu’on remarque entre les montagnes relativement
au plus ou moins d’efearpetnent,
& au plus ou moins de rapidité de leur
pente, doivent être attribuées en grande
partie à la nature de la roche qui récouvre
les autres fubftantes dont la montagne efl
formée. Le trapp , en piufieurs endroits
des montagnes de Veftrogothie , préfente
des efpèces de murs perpendiculaires. Le
pétrolüex & les différentes fortes de porphyre
fe montrent fous forme de montagnes
efearpées , mais de peu d’étendue
à Swucku & ailleurs. D’un autre côté ,
les montagnes ondulées que forme la roche
de corne micacée font en pente douce ,
quoique fort hautes : telles font celles des
environs de Rôras. La pierre oilaire en
maflê affeâe la fituarion horifontale,mais elle
efl remplie de fentes tranfverfales, comme
par exemple au pertuis de Schordals. Les
bancs verticaux des feniftes cornés pré-
fentent fouvent des efearpemens à pic ,
mais qui font rarement d’une grande hauteur.
Le fehifte à couches horrfontales né
fe rencontre que dans des maffes peu élevées
; ii offre fouvent des fentes qui coupent
obliquement fes couches.
Bergman pourfuit ainfi ce qui concerne
les formes des montagnes relativement aux
matériaux qui les compofent. On ne voit
point de hautes montagnes compofées de
grès tendre. Le granit gris forme des éminences
peu confidérables : celles du granit
rouge le font ordinairement beaucoup plus;
cependant le rapïkivi de Finlande qui appartient
au même genre de 'pierre , ne
s’élève pas au-deffus du niveau des plaines.
Les pays calcaires ne préfentent point de
pics ni de rochers efearpés : leur furface
efl feulement inégale, & fouvent les bancs
de cette nature fortent de deffous les couches
qui' les recouvrent pour former de
vaftes plateaux, particuliérement la pierre
calcaire rouge ,que l’on débite en dalles,
comme à Wefterplana près de Kinnekulle,
dans les landes de Kefwa , à Nickelangarn
& dans tout le plat pays aux environs
des montagnes de Moflè & d’Olle.
L ’Eflonie-, l’Alfuar-d’OEland, le Canada
même tout entier femble repofer fur un
fehifte calcaire qui a l’odeur de la pierre
de porc , s’eflîeurit à l’air libre , & fe
réduit en une terre rougeâtre. Bergman,
après ces'âffertions qui me paroilfent peu
fondées, eft tenté de regarder cette couche
dans ce dernier p a y s , comme un prolongement
de la bâfe des Montagnes bleues.
Cette queftion lui paroît devoir mériter un
examen , dans la prétention que., fi l’on
trouvoit toutesles montagnes ou du moins
la plupart repofant fur les couches calcaires
, cette découverte répandroit quelque
jour fur la formation du globe'.
Les montagnes de Nonvegefont fi riches
en marbre, quePontoppidan penfoit qu’elles
pouvoient en fournir toute l’Europe. Ç’efl
cette abondance de fubftance Calcaire dans
la nature , qui faifoit dire à Pline avec.une
forte d’admiration : quoco loco non Juum
marmor ? ..
La pierre calcaire eft abondante en Italie :
ellecommenceen Piémont,& on la trouve
près de Turin depuis Montcallier jufqu’à
Cafal.& au-delà-; on la trouve aufîi dans
le voifinage de l’Apennin à Pife , a;
Livourne , à Villeti , à Sezza, à Terra-
cine , & jufqu'à Salerne dans le royaume
de Naples : il en eft de même de l ’autre
côté de cette chaîne, à Lorette, à Aneone,
dans les environs de S. Marin , à Padoue,
à Véronne , à Brefcia , &c. Près des
hautes montagnes la pierre calcaire eft de
la nature du marbre , comme dans les
environs du lac de Côme, à Rovérédo ,
à T rente, le long des montagnes du T yrol,
& au-delà de la mer Adriatique dans TIP-
trie , la Dalmatie & l’Albanie.
Dans les carrières de pierre noire feuiljetée
du canton de Claris, la difpofition
que cette fubftance affefle a quelque chofs
àe fihgulier, On trouve alternativement
un feuillet de pierre tendre & un, de pierre
dure. En exploitant ces carrières , on a
[grand foin de détacher enfemble ces deux
[fortes de feuillets, fans quoi on ne pourroit
s’en fervir ni pour des deflus de tables,
ni pour les autres ufag'es auxquels on les
j deftine. Ces deux feuillets font tellement
adhérens, qu’on peut les confidérer comme
une feule couche dont “une partie eft dure
A l’autre tendre.
jufqû’à 27 & 27 degrés. A Minorque, on'
voit un rocher efearpé dans lequel les
bancs font fenfiblement parallèles , . &
forment avec l’horifôn un angle de 30
degrés. Le fehifte eft fouvent difpofé par*
couches ; mais en Suifle Ces couches
s’inclinent préfque partout vers le fud : &
à quelques milles de Liège'le long de la
Meufe, on le trouve difpofé èil bancs ab-
folument verticaux de 4 ou J braffes
d’épaifteur, qu’on a reconnus jufqu’à jo
brafies de profondeur fans en avoir trouvé
la fin.
Inclinaison de ces bancs.
En confidérant les divers bancs dont il
vient d’être queftion fous le rapport de
leur inciinaifon, Bergman nous en montre
les différences les plus marquées. Comme
il fe propofe de difeuter ailleurs ce qui
difting.ue les montagnes à couches des
montagnes à filons , jl fe borne ici à faire
voir feulement que le propre des premières
eft d’avoir des bancs horifontaux. Cepen- :
dant il remarque en même tems que les :
montagnes de la féconde .claffe offrent quelquefois
la même difpofition ; en confé-
quence il cite.pour exemple Stora Gluke,
montagne qui eft formée d’un fehifte corné
dont les feuillets font prefque plans : une
langue de terre entre Quedlie & les eaux
de Wafsdahs qui efl de (chifte corné , gris,
difpofé horifontalement, dans lequel on
trouve des grenats fins ; enfin , la montagne
de Snafa , pareillement compofée
d’une forte de pierre de corne en couches,
& peut-être piufieurs des montagnes qui
féparent le Jemtland de la Nortvege. Il
ajoute même le granit qu’ il prétend fe
montrer auflî fous cet afpeét, quoiqu’il
confidère ce cas comme étant fort rare ;
enfin, il finit par regarder le granit comme
Amplement divifé par afîifes jufqu’à ce
qu’on ait reconnu qu’il repofe réellement
fur des fubftances d’une autre nature. Dans
les montagnes d’Ofinund , les bancs vont
en s’écartant de la ligne verticale depuis 1 y
En quelques endroits la fuperficie des
couches n’eft pas toute dans le même plan ;
les bancs font en quelque forte brifés 8c
fouvent en différéns fens. Les lits de houille
s’étendent quelquefois parallèlement à la
furface dé la terre, & décrivent les mêmes
finuofités. On voit des exemples de prefque
toutes les inclinaifonS des couches près du
lac des Quatre Cantons , dans une chaîne
de montagnes qui s’étend i’efpace de piufieurs
lieues. Il eft à remarquer que l’ori
ne trouve de couches horifontales que
dans les plaines voifineS ,, & que les bancs
de la montagne fe rapprochent de la
perpendiculaire ; niais à cela près , ces
bancs offrent tous les genres d’inclinaifons
& de courbures , tantôt en arc de voûte,
tantôt ondulées, tantôt en zig-zag. Une
de leurs courbures rentrantes , forme une
vallée qui reçoit fon nom du village
d’Ammon qui y eft fitué. Cependant ,
malgré leurs grandes inégalités dans ces
endroits & ailleurs , les bancs y font toujours
parallèles entr’ëux.
Afin de ràftembler dans un Tul point
de v u e , tout ce qu’il vient de nous dire
fur lacompofition des montagnes, Bergman
nous cite ici pour exemple les détails fur
les Alpes&la chaîne de l’Apennin , que lui
avoit communiqués par 'lettres le célèbre
Cronftedt.
lies Alpes font partout en couchespltts
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