
voiiines d’un grand golfe s’y geloient, &
au moyen d’une température plus douce
dans l’été de ces contrées, y éprouvoient
des débâcles pendant lefqueiles ces fleuves
charioient ces glaçons dans une mer
intéiieure. Le baffin de: cette mer qui fe
trouve tracé dans des cartes de géographie-
phylique, a une décharge & un débouquement
dans la mer des Indes, & les
hautes montagnes s’y trouvent de même
figurées pour qu’on ne pût pas douter
de cet enfemble admirable. Ces montagnes,
au refle, ces fleuves, ces glaçons,
ces mers1 intérieures ou grands golfes ont
été imaginés d’après la faulfe hypothèfe
que les glaçons qui flottent dans les mersj
font nécellairement formés à l’extrémité
du lit des fleuves, & voiturés dans le
badin des mers par les fleuves.’ Mais|
comme plulieurs obfervateurs nous ont
appris qu’un grand nombre de ces glaçons
flottans, viennent des côtes, & fe forment
fur ces côtes, où l’on a trouvé des glaciers
fort élevés & fort étendus, dont
les glaces gliffent dans les mers voifines
en blocs très-gros & très-épais ; on n’a
pas befoin de tout cet échafaudage géographique
de Buache pour rendre raifon
des petits faits que Bouvet ayoit rapportés
d’une expédition un peu aventurée. Voyez
glaces des mers, Spielberg. On fent bien
maintenant que l’obfervatioh & les con-
noiffances géographiques, bien conflatées,'
dévoient précéder les affertiôns de Buache,
& les dédiions de fa prêtenduegéographie-
phylîque. Je pourrois citer encore plulieurs
autres âflèrtions erronées femblables , produites
de même par le mépris des obfer-
vations d’hilloire naturélle & par la confiance
accordée, fans difcudion, a des navigations
aventurées : & enfin par l'engouement
pour un (yllêmé qüln’étoit fondé fur
aucune bâfe. ni fur aucun principe foiide
& raifonnê.
. £ 1 h ■ '. ■
Des differens maffifs de> la furface du globes
Il efl néceffaire de mettre urt certain
ordre dans l’expofition des objets que j’indiquerai
dans cet article. Je placerai à la
tête, les maffifs qui appartiennent à l’ancienne
terre : j’epj diftinguerai de trois
fortes, ceux du granit à principes uniformément.
diflribué's : ceux du granit rayé
ou gneill & ceux du talcite. Pour peu qu’on
les ait obfervés en détail , on fent qu’il
importe beaucoup d’en circonfcrire les
limites avec une grande exaèlitude, &
qu’à la fuite de ces circonfcriptions on
reconnoilfe les phénomènes de l’intérieur
qui font les inégalités du terrein , les vallées
et singulièrement les eaux courantes
dans les vallées : à quoi on peut joindre
les filons des minés ordinairement renfermés
dans les deux derniers maffifs : tous
ces objets feront obfervés & décrits de
manière à être figurés dans des cartes.
Je pâfferai de ces objets à ceux que
nous offriront lés limites extérieures de
l’ancienne terre, & que j’ai toujours con-
fidérés comme des dépôts littoraux. Ils
font de deux ordres : ou bién ils apparJ
tièhnent à la moyenne terre j ou ils font
feulement‘intermédiaires entre l’ancienne
8c la nouvelle ; ce travail intermédiaire
dé ia nature n’eft pas encore auffi bien
fconnu qu’il conviendroit. Ce font des
piélanges de fubflancçs qui ont appartenu
à l'ancienne & à la moyenne terré', &
qu’on peut reconnoître & circonfcrire de
même.' Car comme ces affociatîons 'de
matières calcaires et vitrifîables font allez
bizarres, 8c que leur élaboration ne l’eft
pas moins", elles fe diflinguent fingulié-
rement par ces qualités 8c ces çontrafles.
■ Maintenant fi nous paflbns à la moyenne
terré purement calcaire ,' 8c que nous noüs
y bornions, nous pourrons l’étudier fans
âùéùn embarras én fuivant les couches
inclinées & le grain fin" 8c fortement élaboré
des pierres : on fent bien qu’il contient
de'figurer fur des cartes,l,lés inégalités
du terrein qui font plus Compliquées
qùë dans les autres maflifôy & «tribut
âu milieu des couches inclinées :
il efl également utile de faire connoître
la marche dès eaux qui circulent à travers
un fol auffi tourmenté : enfin de couronner
cè travail par des c'çupes.
Ç’eft ici qu’il nous convient de reprend re
les dépôts littoraux, au milieu defquéls
j’ai depuis long-tems reconnu & diflingué
les charbons de terre qui fe trouvent placés
fur les limites de l’ancienne terre,1 & qui.
font partie du travail intermédiaire comme
je l’ai expofé en détail dans les notices
de Lehrriahn 8c de Rouelle; 8c j’y renvoie.
Aux environs des mines de charbon &'
fur les limites de l’ancienne & de la
moyenne terre prifes en général, je trouve
la nouvelle terre, qui préfente d’abord
dans fa correfpondance avec l’ancienne
& la moyenne des dépôts littoraux particuliers
qu’elle a • enfeVelis deffôus des
amas de terre confidérables, mais ffratifiés
par couches. J’y ai trouvé des arbres réfi-
neux , foflîles, & même, des veines de
charbon de terre encombrées par des dépôts
modernes, auffi par couches hori-
fontales. 1 ’
Après avoir éclairci comme il convient
tout ce qui concerne ces dépôts, & avoir j
tracé les limites des trois fortes de maffifs,
limites..qui ne.font pasroujours réduites
à des lignes préciles, puifque l’ancienne
’ & la moyenne terre s’enfoncent
d’une manière affez fenfîble & à une pro
fondeur plus ou moins confidérable def-
fous la nouvelle terre ; j’entreprends l’examen
de l’intérieur de ce dernier maffif.
Je trouve d’abord proche la bordure,
certaines contrées couvertes de mines de
fer, fous dès formes plus ou moins variées,
mais furtout en grain ,1 ou bien quelques
mines de cuivre de traiifport par bancs
horifontaux. Plus loin vers le centre, on
rencontre dès amas dé coquilles diftribuees
par familles, âu railieddfes bancs de pierres
à la compofition defquels les débris de
ces dépouilles d’animaux marins ont contribué
en tout ou en partie. On remarque
un phénomène qui fe préfente à la fuite
de ces premières obfervations; c’eft que
le grain des pierres calcaires change &r
varie, comme les débris des familles de
coquilles changent.
Si j’ai diflingué ces amas de coquilles
fnaarines en premier lieu dans la nouvelle
iterre, c’efl parce que ces fortes de fof-
filesy font plus abondans & plus apparens
que dans la moyenne terre calcaire. Cependant
je puis annoncer que certaines
familles de coquillages dont les analogues
font très-rares, fe trouvent au milieu des
bancs de pierres de certaines contrées de
la moyenne terre, & qu’il conviendra de
les noter également avec les autres objets
qu’on figurera , tomme nous l’avons dit , *
fur jes cartes topographiques,-c’eft-à-dire
par amas comme dans la nouvelle terre.
Par un examen fitivi & ultérieur de
la nouvelle terre , nous y rencontrerons
auffi des plâtres , des argiles', des craies
’qui font par couches, & qu’on doit circonfcrire
par maffes. J’ajouterai de même
que les plâtres fe trouvent auffi dans la
moyenne terre, mais organifés bien différemment
que dans la nouvelle. Dans
la moyenne, ils m’ont paru diflribués par
grands tas fous forme d’albâtre & fans
aucune diflinâion de couches, du moins
bien apparentes.
On doit bien fentir qu’il convient de
décrire par voie d’obfervation , & de
figurer topographiquement les formes de
terrein qui s’offrent partout dans la nouvelle
terre comme étant le travail des eaux
courantes, dont on' fera connoître en
même tems la marche & la circulation.
Ceci ne peut manquer de préfenter un
I grand nombre d’objets curieux & inf-
truflifs.
I J’ai différé jufqu’à préfent à parler des
i volcans, quoique j’euffe pu les placer dans