
é s o W A L voirs d’eau fort abondans : T il paroit fi
certain de ce qu'il fuppofe-, qu il en a
donné la figure dans fon monde fouterrain.
Dierne pour réunir ces deux circonilances
enfembie, imagine une mafle d’eau centrale
de 300 milles fuédois de diamètre, &
bouillante , '& il place au-deiius de cet
abyme une -terre intérieure, luongieufe ,
caverneufe, enfuite il fait palier entre 1 a-
by me 8c le fond de la mer, des canaux
& des conduits remplis d’eau ; & dans
cette partie folide de la terre , il fuppofe
encore d’autres abymes ou réfervoirs d’eau
où il a accumulé le fable vif de Van Hel-
mont. Woodivard ne s’écarte pas beaucoup
de cette théorie dans fon hiftoire
naturelle de la Terre ; il penfe aullî que
l’intérieur de notre globe renferme une
niaffe imménfe d’eau qui communique par *
des -conduits fou terrains avec les eaux de
la mer. Burnet fuitune autre route : croyant
que les folides les plus pcfans ont pu ieuls
parvenir aux lieux'les plus bas de la terre,
il a imaginé pour le réceptacle des eaux un
autre globe concentrique fous la croûte
fupérieure. L’hypothèfe de Whifion m’en
diffère pas beaucoup , car il a placé les -
fources de l’abîme non dans le centre ,
mais fur un noyau folide, central, au-
deiîous de la croûte terreflre , & pour
que le jeu de ces eaux p.uiffe, s’exécuter
fans inconvéniens, il eflj oblige de fup-
pofer que les deux fluides de ces fources
ont une gravité fpécifique différente. Leibnitz
enfin, conformément à fon fyftême,
le plus fimpie de tous prétend que la
mafle du globe fe relferrant pat l’effet , du
réfroidiffement, a dû contracter dans fon
intérieur des bulles ou cavités, femblables
à celles que préfentent les métaux fondus
& refroidis ; en conféquence il établit
de Vallès cavités avec des voûtes immenfes
qui ne renferment que de l’air un- peu
chargé de vapeurs.
Telle eft lafubftance dediverfes opinions
fur l’origine & la fituation des rélervoirs
d’eau fçuterrains : elles s’accordent toutes
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dans ce feul point qu’ils ont exifté & exiftent
encore.
§ VI I . .
Sur les différentes formes des grottes Cf
des cavernes , & fur les circonffances de
leur formation, .
Wallerius paffe enfuite. aux .grottes &
aux cavernes que l’on trouve dans le feiit
de là terre-, & particulièrement dans l’intérieur
des montagnes. Il remarque d abord
qu’on les obfer.ve rarement au fommet des
montagnes 3 elles y font plus ou moins
profondes, à l’inftar des puits creufés dans
ces lieux élevés par les-habitans qui y ont
établi leur féjour 3 leurs formes varient
beaucoup quant -a leur profondeur & a
leur étendue. Quelquefois 011 y trouve
des eaux comme dans les citernes , qucl-
i quefois aulfi elles n’en contiennent pas.
Lorfqu’elles font profondes.on leur donne
le nom $ abymes. On en. rencontre tres-
fréquemment dont l’ouverture fepréjkite
fut le flanc des montagnes, & qui énfuité
- s’étendent dans l’intérieur fur un plan hori-
fonta-1 : rarement cependant elles trayerlent
toute une montagne. Dans leurs différée
tes parties, elles font tantôt plus étroites
& tantôt plus larges': là, elles-s’enfoncent
confidérabiement, ailleurs elles s élèveii'- j
en un mot, elles, n’ont pas de formes régulières
ni confiantes. -,
Toutes ces cavernes autant qu on en
peut juger d’après les différentes deictip
tions qu’on nous en a données font, non-
feu le ment de formes, mais encore cl âges
différens. Quelques-unes ont été creulecs
par les hommes ; c’eftr ce qu’on peut aire
du labyrinthe -de Candie oc de la grand«
carrière voifine de Maéftrich; mais ce «s
qui doivent nous intérefler davantage qT1
celles que-la nature a formées & fl111 le
trouvent en très-grand nombre. Au refie,
il eft aifé d’y reconnoître les différent
manières dont elles ont été excavées 1 lp
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par la ftruflure de la voûte, fort par la
forme des parois & du fond, détails qu’on
n’a point encore fuffifamment obleryés
jufqu’à préfent. Voici quelques remarques
que joint Wallerius à ces obfervations
6g énérales & Apréliminaires.
i°. Il croit que' l’origine de quelques
cavernes remonte jufqu’à celle . des montagnes
primitives. Wallérius penfe qu’elles
peuvent avoir été formées par la préci
citation inégale des maffes lapidifiqués d’où
eft réfultée leur irrégularité , . -ou bien
qu’elles font la fuite du deffec-hemënt qui
fuivi cette précipitation.. Efteôivement ,
on conçoit que les,maffes pierreufess’étani
refferrées dans des efpaces plus petits 4
ont laifle entr’elles différentes caviiés qui
ont dû prendre des formes allez, régulières}
les unes ont celle d’une fphère exrifl:.
les autres celle d’un eanal .cylindrique ou
même angulaire : d’autres fe font étendues
fur des plans horifqntaux} enfin, les autres
fe font portées dans des diredioHs perpendiculaires
à l’horifon.
Wallérius croit qu’il eft facile de reconnoître
toutes ces fortes de cavernes , parce
que ni leurs voûtes, ni leurs parois-, ni
leurs fonds ne préfentent aucuns veftiges
de maffifs brifés, ni aucuns débris de
[rochers. Au contraire, il nous aflure que
toutes, ces différentes dimenfions offrent fes
formes les plus égales &lesplus régulières 3
on n’y apperçoit ni fentes , ni fraétures
quelconques, ni aucuns éboulemens confi-
dérables. Souvent aufli les voûtes & les
parois font ornés, de cryftaux quartzeux3
ce que Wallerius confidère comme une
preuve que ces cavernes ont été formées,
lorfque les montagnes étoient encore'dans
un certain état de molleffe , ou tout au
plus tard pendant le ' tenus qu’a -duré'leur
deffechement. Telles font les cavernes
horifont-àles-que l’on trouve en Dalécarlie ,
dans la montagne calcaire de Schifleklaclcen
en Norrberke. Leur .furface intérieure eft
comme polie., & elles font, .entièrement.
Géographie-Pkyfique. Tome I .
W A L «Ta*
femblables aux petites cavtïnes Drufiques
qui font en très-grand nombre dans cette
montagne. Wallérius cite aufli dans cet
ordre de cavernes primitives, les cayernes
v.enicales de Ifalte& de Litnur en Nor wege;
fe canal qui trav.erfe la montagne de
T-orghatten aufli en Norwege ; le canal
qui pallé par la montagne de Fiimfer en
Suide.3 la .caverne verticale de Saint-Patrick
en Irlande. Il eft impolïible , fui-
vant lui, que les eaux courantes intérieures
aient pu former ces cavernes perpendiculaires
à l’horifon ou même horifonta-
ies,'après le deffechement des montagnes,
& que cet agent ait pu excaver ainli les
rochers..les; plus durs. Il croit que les
’.atarafles des fleuves prouvent le peu
d’effet que produifent les , eaux, même en
tombant de fort haut & continuellement
fur les .rochers qui fe trouvent expqlés
à leur chute, j
2e. Les cavernes d’un âge poftérieur
ont une toute autre origine : les unes
peuvent être attribuées à l’eau diflolva-nt
& emportant beaucoup de matières renfermées
dans les montagnes., fur-tout dans
celles du fécond ordre , & particulièrement
dans les endroits -où les fentes &
les creyafles ont pu permettre aux eaux
de pénétrer jufqu’aux débouchés , & d’en
fortir librement. Jerome de Hirnheim
penfe que les grottes de Moravie ont été
excavées de cette manière : les- autres
proviennent très-probablement des déblais
fuccefïîfs produits par les eaux au pied
des montagnes : ces eaux ayant emporté
dans leurs cours les particules terrentres
fablonneufes ou argilleufes qui for-
moient les .bâfes de ces niaffes,. Ces bâfes
une fois excavées , la mafle furincumbente
a néceffairement .obéi à fon poids, s’eft
fendue & précipitée dans le vuide qui a
été formé.
C’eft probablement ainfi qu’ont, été
formées quelques cavernes : ce qu ’indiquent
allez les débris de .rochers & dp pierres
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