ceux qui ont cru qu’elle renfermoit la mine
de Somoraftrofe font trompés. Cette mine
fc trouve-dans une colline baffe & ondée
abfolument féparée de ce pic-, Pline tomba
dans cette erreur vràifemb-Iablement parce
qu’il rte vit jamais cette mine, & qu’il
s’en rapporta à quelques mariniers com-
mercans eh Andalouiie où il'écrivoit fon j
hiftoire.-
Entin . je n’aurois peut -.être jamais I
connu queaile quartz de plufi'eufs -mon-- j
tagnes d’E fpagneaété calciné;;'ifi je n ’euffé |
vu auparavant à Gingekhfoasth dans' la fd- |
rêo nfoire1 len Allemagne iéonrmfe 'ôiv'càltkîe
1e Kieffeljlein pour: l’adoucir, pour le nié- !
1er avec-le cobalt, & pour faire le fafre i
qui produit la précieufe couleur • bleue de ,
la porcelaine. Le Kieffeljlein eft un vrai \
qftârt%'"qui'donné du feu après aVoir-Lté :
calciné cdrrtfne dès quartz des anciens vol-'
fcaSS^ 'biais pour éônnoître ces objets, les
defèriptipns font infuififantes y il faut lés
toiri :
Des différentes terres & pierres qu'on trouve
■ aux environs^ de, Sggovie,. avec des réfle-
‘x i on s gène ra lés fur les compojîtions & les
iifages du granit)rdu grès, de la chaux,
du ma.f&re, du fable , de l ’a rg ife .f des
poteries •
Torts les màtenâux répandus fur ,1a fur- j
facé delà lettre,fe trouvent réunis aux en- i
virons de' Ségovio, qui à l’avantage de les !pofféder d’une qualité fu'périeure : tels font'1
les grapits de différente? (fortes, le grès, I
la pierfe no,p-calcaire, A’ardoife,:le mar- j
l)re , . lVpjèrré.qj,lcaireJ la pierre à chaux,
gypie> faïgtfe propre à toutes Jbnes :
d’ oûvragés en .terre cuite;, & trois fortes j
de fables. Je né finnois nie difpenfer de ;
rente escompte de tous ces objets;Merle j
ferai cependant le plus fuccijiâemont qu’il [j
ÏTiéJera pplîîble , pkits l ’inten.tiqu Joute 1
ment d’inlLuireles artiftes. Je ferai cpnfjoi .1
tf’e fur-tqutja.qualitë des. rt>4t4rj.aux;4:1& fa£
parlerai de leur choix,Cé qui intérefferabien
également les-'natùralifles. Bien des gens
croyent que routés fortes de chaux & de
fables font également bonnes, & que dès
pierres .quelconques' doivent durer éternellement;
ceftlune e r ïeu f, il y a bien de
; la différence dans lès fables, dans les
chaux, & encore plus dans les pierres :
rl y a plus, la même riature de pierres diffère
considérablement pour la durée,
1 par la manière-dont-On'la taillé, & par
; l’attention de la pofer dans fon feus naturel,
j Je ferai a ce lüjet1 une remarque que je
j n’ài lue '.nulle part, c’eft ,que les. pierres
les plus dures fe'décompofent & fe dé-
tarifent par le laps du temps dans les carrières,
ainfî que je l’ai obfervé dans mille
j oecafions ; tandis que les mêmes pierre?
taillées,; travaillées, employées dans un
■ édifice " s ’y cônfervent. foLides ,& faines
comme.'.au prèmier . jour,! J ’ai conclu
• de "cëttê" Obfervation, & de celles que j ’ai
; déjà ’ rapportées, que la force & i’aétipn
. interne dçs matière; opèrent leur dépom
jpofkion, .tant que; ces, matières relient
■ dans rieurs'matrices entières & unie?,à la
-’maffe générale de riojre globe; mais qu’en
| féparant -ces mêpres; matières de. la fphère
| d’aâivitè des agens qui les ont raffemblées-
ou qui les féparent, elles ceffent d’en
r.eiïentir les effets; au furpJus, il y a une
autre raifon pour ,que les marbre? & les,
jpierres, dures.fe coçfervent mieux,'.étant,
■ travaillées que daps .les, carrières;;, .c-’e li
que le poli qu’on leur donne en ferme lesî
'
pores & les rend plus impénétrables à;
l’humidité; & comme iorfquexes matière?:
font employées, elles font.couverte?4u*
trois.quarts., dt.jpptçc. afnfi dire verniüèes
paivle .mortierelles, en font pjus à l’abri,
jaes injures ju, tems. Cette, dernière raifoii,
jp'ejit s’adapter, plus, particulièçqrqeijt rpiaç,
grè? & aux pierres molles.
Des Grands,
' 1.
l a première pierre à bâtir que l’on:
Louve
trcfüve aux environs de Ségovie , eft le
granit. C ’eft Un mélange'conglutiné par
une matière vifqucufe ,• de petites pierres
minces de quartz cru-de-gravier , de fpath,
de mica, ordinairement un peu obfcurs.
Quelquefois ce granit contient du fable, &
alors il- devient fufceptible d’un, beau poli r
le granit mis en oeuvre, ellindeftruâihle,
-car il réfîfte aux météores, & même au
feu. Il'réfulte de cette expérience que. les ;
petites paillettes que io n voit briller dans
ce -granit ne. font point du talc , parce
que fi elles étoient tàlqueufes:, elles fond
a ien t au feu , & peut-être cormnuni-
queroient-eltes leur fufibilite-,.au quartz.,»
au fpàth & .aux:autres matières contenues,
dans le granit enfin., il elb bon qu on
fâche qu’il n’eft point de meilleure pierre
pour bâtir que le granit.
Des grès.
I I .
«dites ; enfin', ce -'pavé ne fero.it pas Je
fiippliçe de ceux qui font obligés ■ d’aller
à pied.
Il y a dans 'les -provinces d’Efpagne
trois fortes de . grès , qu’on appelle autjî
! pierre à aiguifer, fans compter les pierres
qui n’én diffèrent que par de purs accidents,
L e grès eft ürt àffemblage de fables, ordir
flaires , pétris & endurcis au point de.
former unè roChe plus ou moins dure;j
indépendamment de fa dureté & de fon.
infufibilité , car il n’y a .pas de feu capable
Je fondre le fable, cette jrierre-a de
'Commùri avé c fe granit , qu on peut- la
fendre avec .des "ebirts , comme du bois--,.
la tirer' à feb de la carrière ; je -dis a
fe c , parce qu’il y a'üne fortede pierre dont
on fait les meutes de moulin, ju on fend
également avec des coins, mais fur laquelle
les coins ,ne font effet qu’en tes mouillant.
Ces» grès ‘font d’une tfes-gtande-Utilité
pour la bâtiffe , ils ’ font encore meilleurs
pour paver. Le pavé de Paris en éft com-
pofé. ' Si l’on erit pu trouver cè gi'ès aux
environs de Madrid , il auroit été préférable
au filex dont on s’éft fervipout paver
les rues en dernier lieu ; Je pavé1 dé Madrid
n’auroit pas l’inconvénient de durer peu
par rapport au volume & a la forme dés
pierres ; on n’ y trouveroit pas ces pointes
qui coupent les fouliers 'et les fers-dés chevaux
& jufqu’aux bandes de fer des
Geographie-Phjrfique, fonte I.
.comme .par la couleur ou par la
fineffe ,dés grains de fable dont'elles font
compoféés, Quand on trouve ces pierres
en morceaux , c’eft une preuve .,qu’elle*
tendent à fe décompofer, ou pour mieux
dire, à Ce réduire en fable, ainfi âge, w qtç*
les'roches qui font’ en morceaux. Lés
pierres,, qui fe trouvent en couches ,
ïéfiftent beaucoup plus.' J’ai'VU'jllu'fièurs
-montagnes d lifra gu e , au bord de la meri,
"compoféés degrésfur leur Commet, comme
■ an milieu & à leur pied ; la couche fupé-
rïéuré' rite parut la plus ancienne par fil
"fituatibn;; celle du milieu d’une formation
^p'oftërieure, & celle du pied de là fortaj-
?tio n 1 là ' pilui ' nbûvélié'J Ces1 trois cou'chee
cbritefièient .un! peu de terre très-fine
mêlée de fables , à l’except-ion de,certains
noeud?, qui font des morceaux de pierres
encaiffées’ au milieu du grès même , & dans
lêfqri eis. on né trouve abfçlume’ntqne dufable
prt'r. Je ne .puis définiricbûïihent'fè'formerit
ces noeuds; quelques-tins pkéténdént qu’il
y à -dans ces noeuds un biturriè qui y fixe
le fable. Mais cette raifon n’expliquépoirit
pourquoi il y a du bitume dans quelques
endroits d elà pierre'& non dans d’autres.
Au furplus , enfaifant bouillir dans l’eau
le fable de ces noeuds , ce fable produit
quelquefois -de l’éGume 8c fait un, dépôt;
d’autrësrfdis il ne fait -ni l’un ni l’autr®,
8c d’après Les obfervat-ions'Ort-peut conclure
que-’la-pierre ne contient ni terre
ni -bitume;-Quant à moi, je crois qu’un
-grain de fable fe cryftall-ife avec un- peu
de-terre , dans fa formation-primitive
parce-quë- j’ai examiné que les couches
fabloheufes dé plufîéurs montagnes d’Ef-
pagné, & particulièrement des montagnes
| Ü’Alcaraz & de Molina d’Aragon, fé ré