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de lard & d’huile qui recouvre leur corps
en les privant du fentiment vif qu’ont
les autres animaux , les. defend en même;
tems contre toutes les impreffions èxté-
rieures. D ’ailleurs il ell très - probable'
que ces cachalots, que nous voyons de
de tems en tems arriver fur nos côtes,
ne fe décident pas à faire ces voyages!
pour jouir d’une température plus douce,
mais qu’ils y font déterminés par les colonnes
de harengs, de maquereaux, & des autres!
petits poilfons qu’ils fuivent & qu’ils^
avalent par milliers. On doit croire d’ail-!
leurs que. la facilité de trouver une nourriture
abondante dans les mers boréales;
y retient tous les autres xétacées &i
les animaux qui vivent dans l’eau!
-comme les amphibies, & c ; caria diflri-j
bution des animaux de- toutes efpèces ,]
elt définitivement affujettie à ce grand
mobile de tous les êtres vivans , leur
nouriture.
Ce ne font pas feulement les animaux!
marins d’une grande force & d’un grand’
volume dont il faut que s ’occupe la;
géographie-phyfîque. Il y en a beaucoup
d’autres dont lès hommes tirent de grands;
fecours. & qui par leur nombre méritent
la même attention : il conviendra
de faire connoître leur marche & leurs'
évolutions, pour ainfi dire y tels font lès
harengs, les maquereaux, les faumons & :
les morues,: il faudra donc fixer fur des1
cartes les parages & les côtes où ils fe
montrent , les golfes où leurs colonies
s’infinuent, les fleuves qu’ils remontent en;
.grand nombre.. Tous ces détails font très-)
curieux, parce qu’ils, nous font connoître1
non-feulement, la grande fécondité de la
nature dans la production des poilfons ,
mais encore les reflburces dont ces poif-
fons peuvent être aux habitans des cotes:
de la mer, pour fuppléer .aux autres productions
de là nature & à leur indufirie S
on ne peut omettre non plus les fecours
dont ils font aux habitants de l’intérieur
des terres.
§. X I I I.
Affe liions générales du globe.
On a pu juger , fparl’expolidon des diffé-
rens objets 'fur' lelqüels j’ai indiqué
1 application des moyens qui font propres
à la géographie - phylique , quels
font les avantages de cette foience.
Nous allons terminer ce- travail par
l’expofition des. affrétions générales du
globe fur ce plan. En présentant les ré-
fultats des diverfes qbferva tiens.,' nous nous
attacherons,, 1°. à celles qui ont un rapport
direCt à la forme extérieure des continens
& des mers ; 2 °. à celles qui concernent
l’organifation intérieurede la terre ;; J°. nous
nous occuperons des phénomènes qui, pa-
roifîènt indiquer des changemens remarquables,
dans les états primitifs de ces deux
clalfes d’effets ; q ° . enfin-, nous traiterons
des affeCtions relatives qui font dépendantes
de l’atmofpbère & des différens
.afpeCts du> giobe , par rapport au foleil &
à la lune.;
Affections générales du glote, relatives aux
, .firmes extérieures- des corptinens & des
"mers.
Je fùpp.rtinerai les premiers détails qu'l
ont pour objet:/lès formes extérieures des
'continens. & des mers , parce’ que je les
•ai expofées' au §. I " , où il elt queftiôn
de la géographie du globe. J’ajouterai feulement
ici que les continens .ont cela de
remarquable‘,. 'èn ce qu’ils paiôilfiu/t partagés
en deux parties qui fer oient touté's
quatre environnées d’eau & fô.rmèfôiètft
des continens à paît:, fans'déùx!'petits
ilthmes. ou étranglemens, de terre , celui
de Suez & celui de Panama. L'é1 premier
elt produit en partie par la mer Rôtige ,
qui femble l’appendice & !le prolongement
a une grande anfe avancée dans lés terres ,
'& en partie par la.;Méditerranéè’; l’autrfe
elt dé même produit :par le golfe dù
Mexique’, qui'pféfente une large ouyer-
ture de l’eit à i’oueft.
On a obférvé que ce n’efl pas fans quelque
raifon que les dçux continens s’élav-
gilîent beaucoup vers le nord , fe rétré-
ciffent vers le milieu ,- & allongent une
pointe alfez'aiguë du côté du midi* On
peut même- ajouter que: les pointes de
toutes les grandes prefqu’lles formées par
les avancés; des continens regardent le
midi ; que quelques-unes même font coupées
par des détroits dont le canal efl dirigé
de l’efl à l’otiefl. ;I - r
Si nous voyageons maintenant fur la
partie ‘Sèche’du' globe , nous y remarquerons
d’abord différentes inégalités à fa fur-î
face , de longues chaînes de montagnes ,
des collines des 'vallons , des plaines, j
Nous appereevrons que les diverfes portions
des continens àffeâent des petites affez
régulières depuis leur centre , .ou depuis
les fommets élevés des chaînes qui les tra-
verfent , jufque for les côtes de la mér ,
où le terrein s’abailfé fous l’eau pour former
la profondeur de fon baffîn : réciproquement
, en remontant des rivages de la mèr
vers le centre des continens, nous trbu-
verons que le terrein s’élève jufqu’à certains
points qui' dominent de tous côtés fur les
îerres qui les environnent.
Ofons fonder la profondeur des mers ,
nous trouverons qu’elle augmente à mefure J
que nous nous éloignons davantage des
côtes, & qu’elle diminue au contraire à
mefure que nous en approchons davantage;
en forte que le fond de la mer gagne
par une élévation infenfible les terres
fermes qui s’élèvent au-deffus des flots.
Dans le même examen nous découvrons
que la vafle étendue du badin de la mer
nous offre des inégalités correfpondantes
à celles des continens ; les roches à fleur
. d’eau , les ifles , ne font que les fommets
les plus élevés des chaînés roontueufes qui
fillonnent , par diverfes ramifications , la
partie du globe que la mer recouvre. .
Je remarque que le? eaux de la-mer ,
en fe répandant dans de grandes vallées
où lé terrein eft affujetti à des pentes plus
rapides, ont formé les golfes , les médi-
terranées; & que réciproquement les terres
éprouvant une irrégularité dans leur abaif-
fémént vers lès côtes de la mer , & fe
prêtant moins à la courbure des terreins
qui fe plongent fous les flots , s’avancent
au milieu des eaux, & forment des caps ,
des promontoires, des prefqu’îles.
Entrons maintenant dans un plus grand
détail, & examinons de plus près chaque
objet dont les différentes particularités
nous échappoient dans le lointain où ils
ont été préfentés.
Nousreconnoiffons d’abord queles montagnes
forment différentes chaînes principales
qui fe lient & s’uniffent dans certaines'
parties , & êmbraflent, tant par leurs
trôn.cs principaux que par leurs ramifications
latérales, la furface des continens.
Les montagnes , qui font proprement les
tiges principales, préfentent des maffes
très-confidérables & par leur hauteur &
par leur volume ; elles occupent & tra-
verfent ordinairement le centre des con-
tineii:. Celles de moindre hauteur naif-
fent_.de .ces chaînes ; elles diminuent
infenfiblemenr à mefure qu’elles s’éloignent
I de leur tige , & vont mourir ou fur les
côtes de la mer ou dans les plaines; d’autres
fe foutiennent encore le long des rivages
de la mer , ou à une certaine diflance
de ces rivages.
Une malfe de montagne prife dans une
partie déterminée d’un continent, offre
toujours un point d’élévation extrême d’où
les fommets latéraux éprouvent une dégradation
fenfible , & dans la direction du
prolongement de la chaîne de part &
d’autre jufqu’à une certaine diflance, &
fuivant les parties latérales.
Les plus hautes montagnes font entre
les tropiques & dans le milieu des zones
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