
viens de parier, la mine n’a pas été for-'
mée dans un balïin fort profond.
En examinant les environs de cette
exploitation, on y trouve d’abord du
granit, puis à côté, des grès qui renferment
le feld-lpath & le quartz dans une affez
grande proportion ; on y rencontre
également des amas de terres feuilletées,
fur lefquelles , ainfi que fur les grès, on
remarque des impreliions de fougères,
& de feuilles de rofeaux fort larges avec dès
noeuds 6c des articulations , toutes plantes
étrangères.
de la. France & des pays circonveifins
où fe trouvent celles qui font en exploitation.
Les couches de charbon de terre s’en- !
foncent du Nord au Sud,-préeifément
dans la direftion qu’a eu la pente des
bords- de l’ancienne terre du Morvan.
Auffi apperçqitron ce' vieux maffif qui
s’élève & domine dans un certain éloignement.
Outre c e la , les enveloppes des
filons.’du co-mbuftible font, comme ce qui
les accompagne à une certaine diftance,
compofées de.grès 6c-de terres feuilletées:
enfin la. mer paroît avoir formé autour
des dépôts dépendants de la mine une
fuperfoetation, dont la plus grande partie
a été ■ emportée par les eaux courantes.
.Ce dernier ordre de dépôts efl l’ouvrage de
l ’Océan , dans le baffin duquel la nouvelle
terre la été cônflruite ; en cela bien pofté-
rieur au travail-'de la première mer , à
laquelle.pai attribué le dépôt des mines de’
charbon , & en -particulier celui des mines
de Décife : la diflinâion de ces deux
ordres efl remarquable i c i , comme dans
beaucoup d’autres mines que j’aivifîtees
depuis. # •' - , ■
Je me borne a ces faits qui m’ont paru
fuffifants pour autôrilér. la théorie que j’ai
préfei-rtée âlTêz fuccinèlement dans cet
Appendix:. Je ne rappellerai pas ic i. lés
autres mines de charbon que j’ai eu lieu
d’obferver toujours dans les- mêmes vues,
en parcourant les différentes contrées
Toutes celles que j’ai obfervées,
foit dans les Vofges, foit dans les ci-devant
provinces de Normandie & de Bretagne ,
m’ont confirmé dans les principes que
j’af mis en avant. J’y ai reconnu de même
la bonté & la folidité-des moyens que j’ai
propofés pour découvrir les mines de
charbon. Plus j’ai vu la nature , plus je
me fuis convaincu que fes opérations
avoient été par-tout uniformes , & que
la même régularité régnoit dans leurs
.réfultats. C ’efl avec L’affurance que;l’en-
Temble de ces faits m’ a donnée , que je
reprends l’expofition de mon plan d’ob-
fervatiori., & qu’en- m’attachant principalement
aux véritables indices des charbons
de te r re , je tâche d’en écarter les
vues faufles & incompleties de quelques
mineurs,
1 I.
D 'tfcuffion fur les véritables indices des
mines de charbon. .
J’ai déjà dit qu’on avoir , par des vues
étroites, confondu le s parties de l’ancien
baffin.de la mer voifiùes des côtes, avec
les Vallons aduels, fans qu’on eût fait fentir
• la correfpondance de cés deux états de la
furface de la terre : je reviens ici au même
fujet. Je commence donc par faire obfer-
ver que les mines de charbon, qui font de
l’empire de la mer, quant à leur fituation,
& à la difpofition des couches-qui les accompagnent
, né peuvent être- confidérées
comme réfidant dans les vallons aétuels,
qu’autant que ceux-ci, ayant été autrefois
anfes , ôti golfes jp ou-même détroits de la
mer ancienne , auroient repris' depuis fa
retraite^, la forme de vallées profondes,
6c reçu les eatix "courantes d’un fleuvs
ou d’une : rivière confidérable. Ainfi
dans la recherche, des mines dé charbon ,
il eft néc.effaire de joindre à l’examen
des vallons aftuels, les indices des. anciens
golfes qui auroieht é té 1 comblés d’abord
lous la mer , & auxquels auroient fuc-
cédé des vallées que les eaux courantes
aureient approfondies plus ou moins,
« ir i, ce nouveau & dernier travail de la
nature qu’il convient de fuivre, jorfqu’il
préfentoit tous les .éclairciffemens dont
nous pouvons avoir befoin, lorfque nous
favonsla confulter comme il convient.
C ’ eft d’après ce plan de recherches que
je m’é.tois fait depuis long-temps , ; & que .
* j’avoïs coiiftamment, -fuivi, que je difcuamis
a découvert les- mines debcharbon. J taq jes y ées fauffes de certains mineurs ,
dont lés veines font plus bu moins apparentes
au fond des vallées aâuelles. Comme
5 qui niettoient en avant des fuppofitions
très .nuifibles-à la clarté,.& à la. folioité
des principes que j’av.ois établis fur Iss
moyens de -découvrir. les -mines de charbon
golfe , cet approfondiffement efl un indice
allurémais comme vallon il eft très fujet -
à erreur : on fent aifém’ent en-, rappella-nt
tout ce.que nous avons dit ci-deffusy qu’iL
faut réunir ces confidérations, fi l’on veut
être'guidé bien fûrement dans Tes recherches.
On doit ; également avoir foin de ne
pas perdre de vue , la diltinclion - des
différens ordres de maffifs & des ope-,
rations delà nature relatives à chacun d’eux;,
mais on fent qu’enlbi bornant à l’exaiqen fu-
perficiel des vallons aétuels , on néglige de
faire! tifage de cette grande reffource.
Enfebornant à lafeüle confîdération des
Vallées actuelles comme indicés dés mihes
de charbon , il efl vifible Ique. l ’on ne rer
monte pas ;à des époques- afffez reculées;:
parce qu’on confond des événemens qui
appartiennent à des agens , dont la marche !
a eu de Tadivité dans dés temps diffé- I
rens & même très éloignés;,.. Ainfi j:e le i
répète, l’étude des mines de charbon ,
exige une amlyfe bien févere des anciennes
formes du tèrrein , qui certainement n’ont
■ rien de commun avec les formes aétuellës, ;
ou bien ne peuvent fe raccorder ' avec
elles que par des . accidents fort: rares ,
& for la : correfpondance.defqmels on ne|
•peut pas compter. Gn conçoit aifément
que c’eft aux anciennes formes que j’ai
indiquées , qu’il Convient de rapporter la
diredion des couches de charbon & dé;
leurs enveloppes , ainfi que leu r . incli-
nàifon. Dans le s ,,différentes . obfcrvrarions
que,j’ai eu lieu de-faire , ;j’ai; reconnu que
- ces moyens étoient à la portée de toits les
Ces fuppofitions,connnearoùs l’avons
.v u , confiftoient à mettre en fait 1,- que
les vallées aâuelles de plufieurs lubdi-
’vifio-tis-ont pu influer fur la . difpofition
; des mines de charbon.> Cependant il efl
vifible que;, ces ^allées adueilement exif-
tantes, comme on nous les indique , font
toutes dues à Fadion. des eaux courantes
réunies en ruiffeaux & . en rivières;, :6c
quelles n’exiftoient pas., du moins telles
qu’elles four, dans léttemps oà les couches
de chafbon de terre ont été formées Sc
dépbféesn Si les vallons & les. montagnes
ont influé-fur leurs di-fpofitions , cette
propofîtion ne peut être .entendue que
des montagnes & des vallons anciens ,
fur la eonnoiffance defquels les: formes
’aâuelles ne .peuvent donner quedesren-*
.feigioemens très incomplets- & fujets à .
erreur;. D ’a illeu rs -p ou r . peu. qu’on ait
obfervé non. feulement' les. mines ■ de
charbon , mais -encore .beaucoup d’autres
objets, concernant l’hiftoire naturelle de
la terre, on a pu reconnottre que les
yallées anciennes ont été en grande partie
comblées par -des depots po llérieurs ,
qui enfuite n’onf‘été creufés par les eaux
courantes que dune manière ,v agu e .,
& fouvènt fans correlpondànce avec les
anciens vallons.
■ Je; puis' même ajouter que certaines
ni-ines f connues & exploitées , fe trouvent
dans des’ gîtes.-jj- où il efl vifible qu’il n’y a
jamais eu de valions, mais des anfes , des
bons efprits, parcequ’en cela la nature nous } golfes , comblés enfuite plus ou moins p