
mes par le féjour des eaux du fleuve qui
ont trouvé la facilité de fe répandre .à côté
du l i t , fans participer au mouvement de
tranfport, auquel font affujetties les eaux ■
courantes. Les plantes aquatiques croiffent
abondamment, & remplifl'ent chaque jour
les vuidcs qui fe trouvent fur le fond
du fol inondé : telle1 eft cii peu- de. mots-
la c’enfliîutiôn des bords-marécageux du
Danube.
Ce fleuve depuis le mont Calemberg
îufqu’à fon embouchure dans la mer Noire,
netraverfeplus-de foi montueux qujaux environs
de l ’embouchure de la Grana, & dans
la Servie depuis Coiombaiz jüfqu’aux cata-
rades dont parle: Strabon. Dans tout ce
trajet, les rivages peuvent être jconfidérés
comme formés de. la même forte de pierre
qui fe tf.quve-dans le maflïf des montagnes,
environnantes.
Dans les environ« de Bude , les rivages
font compofcs d’une pierre fehifteufe &
ardoifière. La cônflitution des rivages
depuis. Coiombaiz jufqu’aux -catarad.es ,
refferre lé canal -dit fleuve, par. des malles
qui fe prolongent dans fa yalléè de part
& d’autre , depuis les monts. Crapacis
jufqu’au mont Hémus : cette efpèee de digue
naturelle n’a pas pu être enlevée,
par toute l’énergie & l’iinjsétuofité des
eaux .du fleuve ; fort fouvent un bord-
èft de rocher folide ,- pendant -que l’autre
«fl terreux pu même marécageux.
Les rivages terreux du Danube changent
fouvent , fu-ivânt- les rivières latérales
qui y affluent & s’y réunilfent
dans les différentes parties de fon cours.
Ainfi k Mo-rave & la Save y charient
& y dépofent des terres jaunes f ia Thieffe,
des terres noires , & la Drave, des terres
argilleufes, très-propres à la poterie.
Les fables occupent auffi une -grande
partie des rivages du fleuve , & fur-tout
le long de k rive du Nord ; ils font.
fi abondants, y, que le vent y éléve. des,
collines & des dunes , au milieu des
terre,?,
Cataractes du Danube.
Les cataraâes du Danube, font formées
dans le lit de ce fleuve, comme
elles le font dans cel ui dé tous les .autres ,
car la continuation des chaînes,de rochers
& des couches folides qui cônapoient les
rivages, & qui traverfent leur lit à .un
certain degré d’élévation , l ’eau du fleuve
n’ayant pii détruire ees digues. L ’eaü du
Danube aux environs dès trois catirââes.
eft foutenue à différents niveaux , déterminés
par l’élévation des digues de rochers
qui tràvetfent fon lit. La première
rallentitd’abord la vitéifédufleUve-, c’efl ce
qui fait qu’entre cette première digue & la
fécondé , le niveau de Peau eft beaucoup
plus b a s ; 'il en eft de même entre la fécondé
& la troifîème; enf in-lé nîvêaii
baiflé confîdërablement au-deffous de la
troifième. Cette différence de niveau eft
fi fenfible, qu’elle peut être remarquéepar
ceux qui naviguent fur ce fleuve'; ils
voient que k fkperfîcîe de l ’eau courante,
eft foutenue par le# digues' des cataraâes
à la hauteur de plufieu'rs pieds a ü -
deflus du niveau qu’on, trorave après
ces digues : ce. qui d’ailleurs eft fenfible
par k chute de l ’eau qui traverfe
les digues.
Il faut obferver que 1a plus grande cfiffé-
.rence du niveau, eft au-deffouslrë la dernière
cataraâe, & par conféquent la plus grande
chuté s’y fait remarquer. If eft vifible
qu’au deffous de cette dernière cataraâé ",
l’eau du fleuve n’ayant plus d’obflacles
..pareils qui en gênent k marche , ' le
’ trouve abandonnée à elle-même.
Marais du Danube.
Les terreins inondés & marécageux 'qui
-font diftribués le long des deux bords du
\ Danube fopt très multipliés ; on en trouve
dont les baÆns fonr d’une étendue plus ou
moins confidérable & .d.Ontles; communications
avec le fleuve font plus nu moins
ouvertes : les marais font toujours placés
le long du rivage Oppofé au courantdu
fleuve, & lurtout- dans les .confluents des
rivières conlidérables qui ! s’y '.jettent,.
comme k Drave , k Save, 1a Thieffe ;.on
en trouve auffi quelquefois le long des
deux bords du fleuve.
Les marais font terminés d’un côté par
une digue, naturelle formée de terre ou de
fable qui en fepare le badin du lit du
fleuve où l’eau eft courante. .Cette digue
eft percée & interompue par plufîeurs
ouvertures ou canaux par où l’eau du
fleuve s’épanche dans le ' marais ; quelquefois
le trop plein dans les crues s’y introduit
par deffus 1a digue. Ces baflîns des
lacsôc des marais en recevant ce trop plein,
font,que le fleuve ne croît dans certaines
parties qu’au bout de plufîeurs jours , &
lorfqu’ils font bien remplis. Enforté que ■
pour lors les crues & les inondations du
Danube dans'certaines provinces ne font
produites que par le trop plein des marais
dans lefquels le fleuve peut verfer d’abord
fes eaux fournies par la première crue; .
11 y a des lacs & des marais qui fechent
lorfqu’ils font furtout à un niveau au deffus
des baffes eaux du fleuve ; il eft évident
qu’ils1 ne .sèchent jamais-iorfque le fond
de leur baffin fe trouve au deffous du!
niveau des plus, baffes .eaux, & c’eft alors
qu’on les. appelle Lacs.
D ’un autre côté les marais font cir-
conferits par un bord de terre folide-
que l’eau du fleuve ne recouvre jamais.
Nous diftinguerons ici plufîeurs parties
dans le baffin d’un marais : i ° . celles qui
font ordinairement inondées dans les eaux
ïnoyemies de baffei du fleuve ; a î . les j
igfandes bordures qui ne font couvertes
que dans les eaux du fleuve les plus hautes.
On remarque qu’il y a des communications
de- l’eau du fleuve à celles des marais
ou des lacs & a une certaine p r o fondeur.
C ’eft ainfi que les plaines baffes
. fe vuident d’eau & fôurniffent à k dé-
penfe du marais qui leur, fort d’egout. On
remarque en général le long des bords de
ce grand fleuve & des rivières confîdé-
rables qui s’y jettent, beaucoup d’eau de
fources qui fortent des bords efcarpé's
des collines, après avoir couru dans le milieu
des terres ; ces fources forment des
marais Iorfque leur communication avec
l’eau courante du fleuve -n"eft pas libre
qu’elle trouve des obftaelcs qui font digue.
Sables , graviers & cailloux roulés- du
Danube.
. L ’examen & la collection des fables,
des graviers & des'pierres roulées qui fe
trouvent & fe ramaffent fur les bords &
dansk vallée d’un fleuve doivent être; faits
d’après la cônfidération dès eaux courantes
qui les ont entraînées & dépofées à telle
on telle hauteur du lit du fleuve: on doit
voir en -même temps & les lieux origi-'
naires d’ où elles ont été tirées & depuis
lefquels les eaux les ont voiturées : ainfi
l'oir doit réunir à toutes ces vues 1a pofî-
tian des gîtes- de tous ces matériaux lavés
& roulés : ceci demanderait dés examens
locaux, allez, feyçres ; & leurs-rcfultats liés
enfembic dônneroient une idée de la marche
& des tranfports clé .tout c e qui rem*
•plifloit le vuide des différens baffins des
rivières latérales quife jettent dans le tronc
principal.
Des crues & des baffes eaux du Danube,
Il ferqit à délirer qu’on fit fur plufîeurs
fîeuyès des obferyations allez multipliées ,