
naturels aux forces hafardées & miracu-
- leufes que plufieurs- écrivains, amateurs
d’hypo-thèfes , a voient miles’ en jeu.
Lorfque l’on confidère que Varénius
rédigeoit cet ouvrage important, fuivoit
une marche fimple & éclairée par des principes
folides , dans le teins que Whiftbn
& Burnet conftruifoient le monde, &hafar-
doient des théories de la terre, fans aucune
connoilTance préliminaire de l’état afl'uel
du globe ; on ne peut trop reconnoître les
obligations qu’on lui' a d’avoir pofé les
fondemens d’une fcience qui écartera toujours
les auteurs des fyflêmes anciens &
modernes. C’efl lui qui, en donnant une
première forme à la Géographie-Pkyfique,
a fervi à en répandre lè goût parmi les
bons efprixs, parmi les obfervateurs fages
& éclairés, pendant que les éc rits faux,
les -ignorans fe font laiffés réduire par les
hypothèfes brillantes & lès lyfiêmes des
théories'de la terre. Il nous a lailfé un
cadre qui fervira de tout tems à mettre
en ordre les nouvelles obfèrvations que
la lecture de fon ouvrage infpire & dirige,
pendant que ceux qui veulent vérifier les
îuppofitions mifesen avant dans leslyftêmes,
les-trouvent démenties dès les premières
démarches.
Je n’ai préfenté dans cet extrait que la
fubftance des différentes parties de l’ouvragé
.de Varénius qui traitent de l’hiftoire naturelle
& générale de la terre , & dont la
Géographie-P hgfique peut s’enrichir.
Il eft' queftion dans l’article I. de la
conftitution phyfique de la terre, & de
la diyifion du globe terraquée en fes différentes
parties. Après-avoir 'préfenté la
diftinfilon des continens fées & des con-
tinens couverts d’eau , il pafTe à l’examen
& a la confidération des parties des continens
fecs relatives aux mers qui les
baignent. C’efl à la fuite de cette marche
qu’il difiingue les- ifies, les prefqu’ifies &
les ifihmes : il faut voir l’énumération de
toutes ces formes de terrains diftribuées
par clafles, le plus méthodiquement qu’il
étoit pofiible, & qui font rappellées dans
le précis que j’en donne,
A' l’article II. on trouve ce qui peut
concerner les inégalités de la furface de
toutes les parties, des continens fecs, &
fingulièremeiit les montagnes & les collines;
on peut y çonfîdérer leur diffribu-
tionpar chaînes luivies ou par malles ifolées:
ce qui les difiingue, foit relativement à leur
élévation, ou à d’autres phénomènes auffi
curieux & qui font préfentés avec foin,
autant qu’ils pouvoient être connus-en
i 5 yo; ceci fe termine par l’expofition des
différens moyens quemous offre' la Géographie
pour en reconnoître la direflion &
l ’allure;
Dans l’article III. il eft queftion de
ce que j’appeüë P hydrographie du globe.
L’Océan s’y trouve d’abord divifé par les
parties correfi ondantes des terrés qui ont
reçu des dénominations & des diftin fiions
précifes à l’article précédent,' Après i’exa-
aitn des grands balïms, car y voit figurer
lés'golfes & les détroits qui y font
diftribués par ciaffes, fuivant leurs formes
& leurs 'fituations; particulières. C’efi à la
fuite de toute cette expofitlqn méthodique
que Varénius s’occupe de leur formation
enfin , il difeute les propriétés
des eaux dé la mer , parmi lesquelles il
fait fur-tout mention des degrés de faillie
dans les différentes parties de fon baffin>
L’article IV. offre les détails inté-
reffans qui peuvent nous donner une ides
detous les mouvemens des.eaux de l’Océan,
généraux & particuliers. D’abord on y
fuit les phénomènes que préfente- le mouvement
général de. l’Eft à. j’Oueil, puis
ceux du flux & reflux ; enfuite viennent
les confédérations, les plus précifes fur jes
courans conftans & perpétuels, ou bi®1
réglés & périodiques. Tout y eft décrit
avec foin 5c de manière à inftr.uire les
naturaliftes Sc à guider les navigateurs.
Dans l’article V fe trouve la fuite de
l’hydrologie , dont la furface dés conti-
nens fecs nous offre partout les détails
les plus curieux & les plus utiles. On y
voit d’abord les amas d’eau que renferment
les lacs, les étangs, les marais.: les quatre
fortes de lacs clafles, non-feulement,
quant à l’emplacement de leurs balîins ,
mais auffi quant aux moyens qu’emploie
la nature-pour.les alimenter. L’énumération
de ces lacs offre fine fuite d’objets
auffi curieufe qu’inllructive. On fent bien
que les marais font auffi décrits avec le
. même intérêt ; on y montre leurs relations
avec les lacs & les étangs qui finiffent
fouvent par devenir ,des 'marais.
L’intérêt croît lorfqu’on pafle à l’étude
& à l’examen des eaux courantes & de leurs
effets à la furface du globe. On y voit
paffer en revue cette férié des eaux des
fources, des. ruifleaux, des rivières, des
fleuves & des torrens. On reconnoît à
mefure qu’on fe livïé à cette étude que ces
amas cfeau , outre la confidération de
l’utilité & des avantages qu’ils procurent
aux habitans de la terre , offrent à tous
les gens inftruits des objets de recherches
qu.'ôn ne peut fuivre avec trop d’attention.
Ce iie font pas de petites pierres
avec des dénominations bifarres, dont l’emploi
n’efl connu nulle part, mais ce font
les réfultats de grandes opérations qui
entrent dans l’économie générale de- la
nature.
Après la difcuffion fur l’origine' des
fources fur lefquelles Varénius ne nous
apprend rien qui puifle fixer notre opinion,.
il nous montre ce qui concerne les-rivièrés
A les fleuves ; il nous décrit fur-tout les
grands fleuves, & s’attache-parti eu lièreV
nient aux phénomènes qu’il croit les plus
propres à autoriferla diflribution qu’il en
Géographie-Phyfique, Tome I.
fait. Nous renvoyons à ces énumérations
méthodiques qu’on ne peut étudier ni
fuivre avec foin que dans l’ouvrage même.
Je ne doute, pas que cette partie de
l’hydrologie du globe ne fe perfefiionrie
beaucoup par la fuite , tant pour les détails
que pour les principes.
Il m êtoit pas poffible que Varénius
..s’occupât delà difcuffion de toutes les
opérations de la. nature qui précèdent
fur les baffins des mers, fur. les détroits
& les golfes, fur les formes des côtes de
la mer où fe trouvent les prefqu’iiles, les
ifihmes, les ifies, les bâs-fonds, les écueils,
fans avoir recueilli- plufieurs confi-
dérations intérelfantes & relatives aux
changemens que l’eau a pu opérer fur les
bords de la terre ferme où elle fe trouve
raiïemblée. Il en eft .de même des amas
. d’eau renfermés dans les baffins des lacs ,
des' étangs & des marais; enfin, des eaux
courantes des ruifleaux , des rivières 5c
des fleuves. Lesrévolutionsfucceffivespro-
duites par ces eaux n’ont pu lui échapper
; auffi nous expofe-t-il les réfultats de
fes réflexions à ce fujet dans l’article VI.
Il y fait, voir que la mer occupe maintenant
des terrains fort étendus qui fai-
foient partie des continens fecs : on font
en même-tems que réciproquement ces
ënvahiffemens font de nature à pouvoir
être reftïtués à la terre ferme. Les mêmes
révolutions pourront également avoir lieu
dans les baffins des lacs & dans les .lits
des fleuves.
L’article VII efl celui qui renferme le
plus de cès faits qui donnent des con-
noiffances -étendues fur l’économie de la
nature à la furface du globe , & qui montrent
avec plus de précifioil l’influence de
l’air fur le noyau qu’il enveloppe. Je me
fuis attaché à y préfenter le précis de
îout ce que Varénius a rapproché fur les
régions de l’atmofphère & les phénomènes
finguliers qu’il offre dans les divers pays :