
Linné paffe de ces maffifs . à ceux où
l’on trouve des marbres & des pierres'
calcaires, &. il attribue leur formation
aux débris des végétaux.-, aux dépouilles*
des animaux , qui ontp .exiflé -depuis l’origine
de-- ces corps organiféx»> Il nous,
indique ce? matériaux-fous quatre formes
différentes. D ’abord,, fous leur forme!
primitive , comme font - les coquilles fol-
file* , conferyées en entier - .enluite pétrifiées',
après-avoir éprouvé ; une légère,
décampofition : enfin imprimées enmreux
ou en relief, &. -fervànt de %âfe-à d’autres
matières qiy en ont pris.la place,., C’eft ainfi
qu’il fe trouve fréquemment dés fubftances,
végétales & animales dans les marbres,
dans les agates , dans les pierres.de fable,
dans les fchiftçs ; mais jamais dans les
rochers , dont on a parlé ci -deffus , &
où dominent le quartz & le feld-fpath. :
Linn é , après ces développemens préliminaires,,
attribue aux eaux de la nier
la formation des couches ds la terre ,
celle-, des matières qui s’y trouvent mêlées
, enfin l’origine-des corps.marins
qu’elles renferment dans les états diffé-
Xens que nous venons d’indiquer. Il ell
bien éloigné de pënfer que ces dépôts
fucceflifs, qui ont exigéunelongue fuite de
fiècles, puilfent être l’effet d’une.fèule cataf-
troph e 'ou d’une; diffolütfon prompte &
fubite de certaines fubftances, comme
Font cru W eo dw a rd , iScheuclizer & plu-
foeurs autres qui ont nçyé toute»leur fcience
dans le déluge.
Le favant botanifte Suédois à tous ces
app'erçus,àtôutëscesfuppofitions, à toutes-
ces vues plus ou moins fondées., ajoute*
des cônfîdérations générales fur la diftri-
butien des différents maffifs à la furface
du g l o b e & cfpft en cela‘ fur-tout qu’il
pourroit fontérçfîer la géograpnie-phyfî «
que! Nous allons expofer çe.s'considérations
les plus fuccinélement qu’il fera pof-
fible.
Suivant ce Raturait lie célébré , la couche
du globe -la plus profonde, eft dô
fable , de grès ou de pierre à'aiguifer :
celle qui fe trouve/placée deffus,.eft fçhif-
teufe c ’eft-à-dirB;,; d’ùne tétï.e décris
rde-vegéîaux., ~qu i a contracté une cert-ame
confiftance. La troifième, eft.de maibrei,
compofés de la chaux dés^matierés .animales
endurcie. C’eft dans cette 'couche ,
ou dans ce fylîôuie de'couches, que fe
trouvent difpérlës ça & là tes corps marins.
pétrifiés.. La quatrième couche! eft
ençore fehifteufe. La cinquième de -roch
e s., c’eft-à-dire , d’une pierre, com-
pofée.de parties hétérogènes , combinées
& confon dues enfemble. Voilà le monde de
Linné,- Il éft à préfumer qu’il en aura
trouvé' le modèle quelque part dans les
provinces dé Suède qu’il à -parcourues.
Mais je doute be&icéup que det aiTem-
blage, & cet arrangement des couches ,
puilfent convenir , ou foient applicables à
toute là Suède en général. Ce que depuis
aflurer, c’eft qu’il ne convient pas à un grand
nombre de contrées y4 dont plülîeurs ob-
fervateurs nous ont donna la defeription.
Mais- il faut -entendre Linné nous tracer
Lordrê' du travail de la nature dans la
formation de çeS couchés, & dans leur
difpofition litcceffive.
Il fuppofe d’abord q u e'l’Océan a été
agité & troublé dans les premiers te ms ;
que les vents &, lès pluies nitreufes ont
régné fur toute fa furface, : cé qui a donné
lieu àune oryftailifatiOn-, & à unprécipité
; fous forme de,fable , qui .s’eft fait dans
l’eau de la mer , & qui a couvert le
fond de fon baffm. Voilà la première
cOuché:
Enfuite 1 es fucus & les plantes marines,
couvrant bientôt c‘e fond, ont arrêté le
mouvement desf eau'x -dans les profondeur*
■ de l’Océan. La terre formée par la def-
truâion de ces, plantes, s’eft précipitée,
& étendue fur le fable plus p e fin t, &
le nouveau lit a donné lieu là la production
de nouvelles plantes , dont la deftru&
ion fucceffiva a formé la féconde-
couche.
Les vers & les infefles '!w'àfin*V'nfqJr'
lufques , teftacés , litophytés'ô^zoophi--.;
tes , Ses poiffons-,. & c . fe font'*fro‘uyé!sl-
deffus le lit des plantes détruites.’ On punie
que' toutes les pr'oduétions- animales! ont
dû donner' une grande ' quantité.,-dë ; ma-1
tières ; c’eft ainfi ,quc la troifième 'douché:
aura été for,née.
Un fédiment argilieux a couvert peu ;
à peu ces cadavres,. ces dépouilles d’animaux
marins à diffêu-nts niveaux , &..fui-;
vaut les hcfoçohftariees , jtifquà ce que
cette maffe élevée peu-à-peu ait paru a la
furface de i’,eau,. & l’ait contrainte à fe
retirer des partie? de fon bafiîfi, qui ont
été -rinft.mêrnbiéés! par ces produftions ;
fuççeflivesl- tics tegétaux & des animaux.
A ir;!l fe font formées les plages , les côtes
dela’ ïner , contre lefquelles elle n ’a ceffé,
de'rejetter Les fucus détruits, & réduits
en terre-njufqu’à ce qu’enfin la couche de
terre fabioneufe fe foit formée de noa- ■
veau, & ait terminé fojit le fÿftême ides
lits qu’admet Linné ! dans fon monde.
■ Si cette dernière couche s ’eft defféchée,
c’eft-du. fable mobile qu’offre, la forfaeg,,
de la terre ; lî elle à pris corps & conlii-
tance , c’eft un. banc de rocher foltde.
Voilà la manière , dont Linné imagine-
que s’èft formée H général d’abord la
couche la plus profonde de pierres de fa- (
ble ; enfuite , la fécondé compofée de
terreàü dur , & devenu fehifteux ; la
troifième d’argile & de marbre, remplie
auflî de corps marinsj la quatrième fehif-
teùfe , compofée à-peu-près comme la
fécondé-; enfin , la cinquième ou fupé-
rieure , compofée de fable avec un me- ;
lange de, corps marins étrangers, C ’eft
donc ainfi que toute l’épaiffeur des parties
de la terré voifines de la furface, & que
les' hommes ont pu fonder, s’eft formée
fueeeftîyement& -qu’apres le travail intérienr
de la-pétrification qui à durci certaine^
parties , lié & uni intimement d autres
, les montagnes ont été taillées dans
- cès maffifs. Qri voit donc , d’après ce
. plan du 'travail de la nature , qu’il n’a pu
que; dans une longue^ fuite
de: fièples néceffaiies pour voir naître,
croître; &Tmpurir tous cÿs. végétaux , &
tous ées animaux;qui ont fourni des matériaux
à ceSimaffifs. Cette, vue eft grande
& vraie. Mais dans ce fyftême, ingénieux
d’ailleurs, les ’principes, ne font pas allez
développés. Il s’y trouve beaucoup d’ar-
rangèmens qui ne:peuveqt, comme je Fai
déjà remarqué , avoir d’application a. di-
verfes contrées de la terre ,-o ù bien
loin de trouver cet ordre & çètte fucef-
fion de couches , on rencontre, ou feulement
de la pierre de fable ’& de l’argile
, ou des fehiftes--, ou dès bancs de
pierres calcaires. Et d’ailleursjs’il fe trouve
un affemblagé de ces diverfos fubftances ,
elles ne fé.préfentent pas dans l’ordre in-,
diqué par Linné.!- L e grand défaut, le défaut
commtm à tous les fviiêmes bâtis
fur la conftitution p%fique du globe y
: eft 'd’être -rédigés d’après la généia-ifa-
tlon de quelques! Liis pavticuüei'1,, dont
les analogies n’qnt. été ni vues ni ana-
lyfées, comme il Téroit convenable de le.
faire.
L U L O F S.
Le favant profeffeur: Lu lofs s’occupa
de la géographie-phyfique dans tin pays,,
ou fVarenius avoits écrit' le meilleur otï»
vrage élémentaire qu’on ait. encore-publié
fur cette partie des fciençes naturelles
i mais il n’eft pas aufli ! connu que
Varenius,, garce que fon Quva-ge eft dans.
Une langue qui n’eft pas familière aux
fa sants,. comme le' latin , dont s eft fervi
Varenius.
Àujourdhui ayant eu'communication
d’un mémoire fur l’élévation de la mer
^ <1 a