
tinerrs, & furtout dans de grandes anfes
formées par la mer. Les îles folitaires font
au milieu de l’Océan.
Si nous examinons ce que l’Océan nous
offre encore, nous y découvrirons différons
mouvemens réguliers & conflans qui
agitent la malle de fes eaux.
Le principal mouvement eft celui du
flux & reflux , qui, dans 2 4 heures , élève
deux fois les eaux vers les côtes , & les
abaiffe par un balancement alternatif; il a
un rapport avec le cours de la lune. L ’in-
unnefeence des eaux efl plus marquée
entre les tropiques que dans les zones tempérées
, & plus fenfible dans les golfes
ouverts de l’eft à l’oueft , étroits & longs,
que dans les plages larges & baffes ; elle
le modifie ' enfin fuivant le gifi'ement des
terrés & la hauteur des côtes.
A ce premier mouvement, nous ajouterons
la tendance continuelle & générale
de toute la maffe des eaux de l ’Océan de
l’efl à l’ouelt ; ce mouvement fe fait fentir
non-feulement entre les tropiques , mais
encore dans toute l’étendue des zones
tempérées & froides où l’on a navigué.
On remarque des mouvemens particuliers
& accidentels dans certains parages
, & qui femblent fe combiner avec le
mouvement général du flux & reflux ; ce
font les co u rans le s uns font conflans &
étendus tant en longueur qu’en largeur,
& fe dirigent en ligne droite. Souvent ils
«prouvent plufieurs finuofités & plufieurs
directions ; les uns font rapides , d’autres
lents. Ils produife.nt des efpèces de tour-
noiemens d’eau ou de gouffres , tels que
le maëtilroom, près des côtes de Norvyège ;
cet effet efl la fuite de l’influence de deux
courans qui fe rencontrent obliquement,
Lorfque'plufieurs courans affluent , il en
réfulte ces grands calmes, ces tornados
où l’eau ne paroît affujettie à aucun mouvement.'
Une dernière obfervâtion que nous préfente
l’Océan, eft celle de la falure ; toute
l’eau de la mer efl Talée & chargée d’autres
principes étrangers au iel marin. La quantité
de fei dont elle eft chargée varie con-
fîdérablement, furtout dans les golfes , qui
reçoivent beaucoup d’eau douce que les
fleuves y verfent des' continens.
Cette obfervation nous conduit naturellement
à examiner ce qui concerne les
eaux qui féjournent, & celles qui circulent
fur lalurface des continens, pour en faifir
les phénomènes les plus généraux.
Je remarque d’abord que les principales
fources des fleuves , & l ’origine des canaux
qui verfent l’eau des continens dans
la mer , fe trouvent placées ou dans le
corps des chaînes principales quitraverfent
les continens, ou près de leurs ramifications
latérales, J’apperçois dans differentes
parties des continens des contrées élevées,
qüi font comme des points de partage pour
la diftribution des eaux qui fe précipitent
en fuivant différentes direflions dans la
mer, ou dans les lacs : j’en vois deux
principaux en Europe, la Suiflè & la
Mofppvie ; en Afie , le pays des Tartares-
Chinois ; & en Amérique , la province
de Quitto : outre ces points principaux,
il en efl d’autres affujettis toujours aux
montagnes latérales. Enfin , certaines rivières
prennent leurs fources aù pied &
dans les cul-de-facs des montagnes qui
s’étendent le long des côtes de la mer.
Les fources pu fontaines peuvent fe
diftinguer par les phénomènes que préfente
leur écoulement, & par les propriétés
des; eaux qu’elles verfent. Pat
rapport à leur écoulement, on en diftingue
de trois fortes; i° . de continuelles, qui
n’éprouyent aucune interruption ni diminution
rapide; 20. de périodiques intercalaires
, qui font aflujetties à des diminutions
régulières fans interruption; de
périodiques intermittentes, qui ont de*
interruptions plus ou moins longues.
Voyez Fontaine.
Par rapport à la nature de leurs eaux,
11 y en a de minérales, chargées de particules
métalliques , de bitumirteufes ;
il y en a d’autres qui font chargéés de
particules terreufes, de claires & de troubles
, de froides & de chaudes : d’autres
enfin ont une odeur & une faveur particulières.
Voyez Hydrologie.
Lorfque plufieurs fources ne trouvent
pas une pente favorable pour former un
Canal, leurs eaux s’amaflènt dans un baflin
fins iflue, & il en réfulte un lac. Cette eau
franchit quelquefois les bords du baflin ,
& fe ré'pand au-dehors. Ou bien une rivière
dans fou cours ne trouvant pas de pente
jufqu’à la mer, l’eau qu’elle fournit recouvre
un efpace plus ou moins étendu
fuivant fpti abondance, & forme un lac.
D ’après ces confîdérations , nous diftiri-,
güons quatre fortes de lacs ; i ° . ceux
qui ne reçoivent fenfîblément leurs eaux
d’aucun canal, & qui ne les verfent point
au-dehors ; 2°. ceux qui ne reçoivent
point l’eau d’aucun canal & qui fourniffent
des eaux à des rivières , à des fleuvet;
3'°. ceux qui reçoivent des fleuves fans
interrompre leur cours ; 4 0. ceux qui
reçoivent Les eaux des rivières & les raf-
femblent fans les verfer au-dehors : tels
font la mer Cafpienne , la mer Morte
le | lac Morago en Perfs , Tiracaca en
Amérique, & plufieurs lacs de l’Afrique
qui reçoivent les rivières d’une aflèz
grandes éte'ndue de pays; ces terrains forment,
une exception à la pente-affez générale
des continens vers la mer. .
Les lacs qui fe trouvent dans le cours
des fleuves ou ceux qüien font voifins, qui
verfent leurs eaux, au-dehors , ne font
point falés ; ceux au contraire qui reçoivent
les fleuves fans qu’il en forte' d’autres
font filés ; lés fleuves qui fe jettent dans
ces lacs y ont amené fuccelfiyemënt tous ■
les fels qu’ils ont détaches des terres. Ceux
qui ne reçoivent aucun fleuve & qui ne
verfent point leurs eaux au-dehors, font
ordinairement falés s’ils font voifins de
la mer ; ils font d’eau douce s’ils en font
éloignés.
La plupart des lacs femblent aufli dif-
perfés en plus grand nombre près de ces
efpèces de points de partage que nous
avons obfervés fur lés continens : en
Suifle, j’en trouve jufqü a 38; il en efl
de même dans le point de partage de
Ruflie, & dans celui du T h ib e t, &c.
Mais j ’ obferve généralement que les lacs
des montagnes font tous furmontés par
des terres beaucoup plus élevées; ou font
au pied des pics & fur la cîme des montagnes
inférieures.
Les eaux fè portant toujours des lieux
élevés vers les lieux bas , & des croupes
de montagnes ou’principales du latérales
vers les'côtés de la mer ou dans des lacs;
c’eft une conféquence naturelle que la
direétion des fommets & des chaînes allongées
foit marquée par cette fuite de
points où tous les canaux-des eaux courantes
prennent leurs fources, & par cet
efpace qu’ils laiffent vide entr’eux en fe
diflribuant vers différentes mers.
Ainfi les crêtes des chaînes principales,
des ramifications latérales, des collines
même de moyenne grandeur, fervent à
former ces partages des eaux que nous
avions découverts & indiqués en général;
c’eft ainfi que les Cordelières diftribuent
les eaux vers la mer du Sud & dans les
va lies plaines , orientales de l’Amérique
méridionale. Les Alpes de même diftribuent
leurs eaux. vers diverfes mers par quatre
canaux principaux, le Rhin , le Rhône ,
le Pô & le Danube.
On voit fenfiblement, d’après ces obfer-
vations générales, que les rivières & les