
.* n?y font pas moins connues que les
19 rivières mêmes. Enfin il fauqobferver que
* quand les.rivières fe trouvent dans la
* zone torride., & dans la- latitude fud,
* comme la rivière d’Y lo au Pérou, elles
* fe débordent régulièrement-, mais dans
» une faifon deTannëe toute contraire...»
Dampierre , Vôfâgè autour du Monde^
Iles fleuves qui font fujets à des crues
& à des', déBorâeme'ns périodiques 'f annuels
,..f& qui 'arrivent dans certaines faL
fons.','*n'e' fe trouvent guère que’ dans la
Zone-Tort1!tÇ*:& l’on ne doute plus'maintenant,“
au® eés ëffetsy.Jfîjfur.ptenants autre,-=
fois, ne . foient produits par, l’eau-des pluies
qui'"font très-abondantes dans cette zone
pendant ces^memes failons. Ypilà.'jàonc'
les» foht-abià, périodiques,, la. fièÿre-, Ta
goutteèj fe. Bu*j&.reflux:tle l’OjfeanJ, les
crues dës;fleuvesTi^ts,a dés dgÇôrdemènts,.
annü'els^Iila .-fuite’ & ie fétour'de‘s;Êifons,'
confîdérés.cdmme .<fes. faits analogies /& ■
que dès, ;decouvertes jfplbé-riéupè^rOiis.ont
fait ranger fous. des. -claflek dîfféj-eritesy &
diftinguéespar lesxaufês. Il fâùt-çéLfcndant
en excepter.les crues des fleuves , qui font
un fait analogue avec lé retour des faifons.
Plus on connbît',’ plus pn-diftingu.e;,;
foit en morale fçit eifpfaÿfîqSç.; La parelfe
a longe les liftes des faits lemblables : la
difcuffibn les raçourçit ,i& -réduit prefque
tout à des points ifôlés.,- Y®
X I I.
S É N E Q U "tm
Des cataruMes dit Nils #
Après avoir ptifcouru dés déferts im-i
menfes -, & y avoirformé des va fies marais,
le Nil traverfe--enfin= dès. pays habités’’,», &
commence; -à, raffembler fes Aaüx errances'
& vagabondes, aux environs de Tfrïlëf-
C ’efl une ille bordée de roches efcàrpéas -,
& environnée de deux larges^ bras qui fï-
niffent par s ’unir, & portent après .leur
réunion le nom de Nil. Ce flèuve au-
fçirtir de.fEthiopie & de ces fables'bru-
ians qui fervent de route potir le commerce
de la nier des’ Indes/eft dans cet
endroit plus large que rapide ; mais les
cataractes voilînes de cette ifïe augmentent
l’iinpétuofité du fleuvS & procurent le
plus beau des fpeâaëles. Le Nil eff obligé
de redoubler de forces-pqur s’élever à travers
des roches èfcarpées & taillées à pic
pour la plupart. Brifé par Tdppofition
de ces malfes informes, & réduit à fe
refferrer dariî’ldes gorges* étroites , il fe
précipite à grands flots. Ses-ôndeS jufqu’a-
lors ‘calmes & tranquilles acquièrent l’im-
pétuofité, d’un torrent & s’échappent de
ccs patiages difficiles , .troubles , chargées
de' tçjfre'i, couvertes d’écumeJpar de'choc
4de£ç..rociîers.j‘ .enfin après aypir qfurmonté
tous- ces bbftaotes,- àboiidoimé' -tout-à-
çOupi à " lui - même y il tombe- dans un
vafté-, gSiiffre1’ avee/un bruit qui fe fait
entendre, dans; tous lés -niaux d’alentour.
Ce • qu'on a racpiiité de la hardiefitfdes
natuiéM düypajs • diaLêtfe^citéparmi -les
merv.ëi’fles dé cepfléuv&i Deux bateliers
montent- dans titré »'petite ulceUe ; l’un
pour ramer & l’autre pour vuider l'eau ;
après avoir été long - temps' les jouets
S é l'a'-rapidité dû .fleuve , des .flots qui les
pouilerit & repouffent alternativement,
“ilLgagnent enfin- ùrïppburant .étroit, à la
faveur‘duquel ils évitent les. gorges des
rochers, puis fe Jailfant tomber avec le
fle.uy.è'.touÉ entier, ils continuent de gouverner
la barque pendant leur chute même :
ajqfi culbutés au grand effroi dés-fgeâa-
& u r s , lotfqu’on 'les .croit engloutis &
ë'craféspar ces énormes’ malfes d’eau-, dans
le - temps, -même" où ES® déplore leur
perte ,..oîi e fl tout furpn;s dp, lès voir naviguer
bien loin dit lieu où ils -étoient tôm-
fb.Æ:,?cdmme.Vils""euflènti'ét.é'-jéités par une
machine/de ..guerre-. à . cette diflance. La
chute de l’eau bien loin de les engloutir ,
les porte dans l’-endroit le plus calme 8c
le plus uni du fleuve.
Çonjidérations für Us catara3.es du N il ,&
Jur celles des fleuves en général^
Les cataraâes du Nil-, comme tout ce
qui appartient à ce fleuve & à l’Egypte,
qu’il arrofej, font famèufes &■ d’après la
defcription que Sénèque fait ici de la
première catafaâe , il paroît qu’êlles m é-•
ritent leur célébrité. Le Nil cependant '
n’eû pas le feul fleuve dont les eaux
éprouvent ainfi , des chûtes tb-nfidérajiles'
& fubites. Blufieiirs autres .offrent dans
certaines parties dé leuri l i t , ainfi. que le i
Nil,j des chaînes de*'rochers /des bancs-
de pierres dures qiii oppofent à ces niafles i
d’eaux courantes , dés obftacles quelles
ne peuvent franchir fans effort & fans re- ]
tomber'enfuite, avêp le plus-grandfi aça»,- *
dans le /précipices* quelles continuent h
chaque jour à fe crëüfer au-deflbus dè- c-és p
obftacles.
Des naturaliflêS-y qui, fabs doute M K |
voient pas été à portée d’obferver toutes j
les circonllances qui cpiicou ipient à. for- j;
mer les çataraéles , . ont prétendu qu’elles f
fe rèncontroiéiit-. daii.sAo’us Jespays hou-,|-
veaux , inculte:., où- le nombre des habi- j
tans1 étoit peu conlidérable & où la nature f
étoit encore brute & difforme. Pour faire ]
adopter ces idées , il fémble-qu’ii aùroif j
fallu, prouver que c.’élpit. à lïnduflrie Lit- ;
manie, que les fleuves qui dans leur cours ‘
majeflueux arrofent ptufièufsprovinces pe-
plées , dévoient‘ la régularité de leur .ht ,
A q u e fa forme du fol, d’un., pays; habite’ .
efi fufceptible de fe police! ,’ pour -âilifi,,
dire, par les hommes.” '. ’ , t
Mai-s.fans nous ééarter-.d'e: '-l’objet qui
donrieflîeu à nos réflexions j'I’érat où font
encqfe les ■ catarà'S.és : -de, ’-Pille, . féjnble
établir le, eoritrairê'des l alfertions liafarq
dées que nous .venons de rappelier. Car
quel pays plus anciennement habité &
plus peuplé que l ’Egypte ■ & particulièrement
lestsenvirons du Nil ? Quel pays où
'FiiTduftrie humaine ait plus laiffé de mo-
mumens de patience & dé courage '! &
c’efl à côté de ces nionumens que fe voit
encore la ‘nature brute & difforme du fol
des. cataraétes. D’ailleurs imagineroit-on
que la Suiffe iflefl pas affez peuplée pour
aplanir lè’ lit du Rhin qui fe précipite en
entier de 6o pjeds de’hauteur , - à quelque
diflance au - deffotfs dü pont de Schaf-
fiioufe ? Et efpère-f-oh que le Canada fe
peuplera.quelque jour de manière à faire
difpafQÎtre lé fault de Niagara ï
L ’obfervation aü’: 'refle peut feule détruire
. torftes ces " v.ue’s fauffes & toutes
.cef méprifes. „.Elle nous fait voir des
fleuvêsâiSntlë litèfl d’une largeur .& d’une
--pente unifbrm'é5,- & fàiiS: chûtes-brufquées ,
taiip qV-iÿpaiftsp.ù»^n%.i<»,pMtfës du-globe
[OÙ lê's fubftaiiG.es-pisfr'eufes, qui font à Ja
fupei'fîcie "ont uhfe-.dûreté méaibere' & à*
peu’-près . égàlëÿ; ’â;; font diftribuées par
couches affujetties au même niveau. Elle
nous'; montre*âü contraire dans le lirdes"’
rivières & des fieu-vesjiluiïeü-rs inégalités,
d es‘Cafcadés , des cataraâes 'par-tout où
des' couches de pierres . ailes tendres fe
trouvent plaèéd? à cÔtë dés-fflaflifs d’autres
matières pierreu-fès' fort dures & à un niveau
un peu-inférieur. En obfervant &
.co'mpàrint tous ces-,détails/-on voit que
l’éaüâ coiffante’' avec, toute -fon aâivité ,
ilia pù. s?buvrir, tm débouché libre ■ & égal
"au milieu’-■ -des: malïifs de rochers fort
durs, -tandis' "quellé a" entamé & excavé
faciiément à q-uëlque-diflance au-.deflbus
les ■ coiiches dé matières- aifé'es' à déliter»
M-ai's’dhh's'aucu-nê dès circonûancis qu’on
visn.ïâ-è rapprocher., il n’ëfl queftibn d’une
; lia titre; de, foi brufe-& difforme , de pays
no r-sau:- me ailes Tout y* paraît le
réfultat de la difp'ofition primitive' que fe
trâvîil'dès'hbmures ne’peut aitéïerou cor-
."rig'er a u n tertain point.
L e paffage fubit d’un maffif très-dur