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que pendant le peu de temps qu’ a duré, le ‘
déluge les eaux aient pu diffoudre les mon tagnes
& toute la terre î n’efl-ce-pas une
ablurdité que de dire qu’en quarante jours
l’eau a diffous les marbres , toutes les
pierres , tous les minéraux Y n’elt-ce-pas
une contradiflion manifefle que d’admettre
cette diffolution totale , & en même temps
de prétendre que les coquilles & -les produirions
marines ont été préfervées ; de
forte qu’on les trouve aujourd’hui entièresdc
les mêmes qu’elles.étoient avant le déluge?
Gn voit qu’avec des obfervationns ex-
eeilentes Woodwari a fait un fort mauvais
fyfiêmé.
Whifton , qui eft venule dernier, a beaucoup
enchéri fur les deux autres ; mais en
donnant une valle carrière à fon imagination
, au moins n’elbil pas tombe en con-
tradiflion avec lui-même. Il nous annonce
des chofes fort peu croyables , mais
du moins elles ne font ni abfolu-
lument ni évidement impoffibles. Comme
on ignore ce qui fe trouve au centre & J
dans l’intérieur de la terre, il a cru pouvoir
fuppofer que cet intérieur étoit occupé
par un noyau folide, environné d’ün fluide
pelant, & enfuite d’eau fur_ laquelle la
croûte exterieure du globe etoit foutenue,
& dans laquelle les différentes parties de
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cette croûte, fe font enfoncées plus ou
moins ,à proportion de leur pefaflteur où
de leur légèreté refpeâive : cequi a produit
les montagnes & les inégalités de lafurface
delà terre. Il faut avouer que la terre,
dans cette hypothèfe , doit faire voûte de
tous cotés , & que par conlëquent
elle ne peut être portée fur l’eau qu’elle
contient, & encore moins y enfoncer.
D ’ailleurs on peut trouver de la difficulté
à partager l’eau ,,-en en faifant couler une
partie dans l’abîme, & répandre l’autre à la
furface de la terre. Én général quoiqu’il n’y
ait pas d’impoflîbilité abfolue , il y a fî peu
de probabilité à chaque chpfe prife féparé?
ment, qu’il en réfulte une impoflibilité
pour le tout pris enfemble. Enfin
ces fyftêmes font fi éloignés de l’état de
nos connoiifânces actuelles qu une plus
longue difcuflïon me paroît inutile. Qu3ni
1 cefl’erons-nous cependant de voirparoitre
de nouvelles théories de la terre ï fera-ce
quand la méthode d’obferver fera tellement
perfeétionnée,. qu’elle fournira des 'faits
généraux à la Géographic-Phyfique, & que
cette fcience fe; fera enrichie de,plus en
plus par de grands enfembles d’obfervations,
difcutées, comparées, & qui prendront la
place de ces fatras d’hypothèfes qu’on fait
reparoître chaque jour avec un air fcien-
tifique qui n’en impofe qu’aux ignorans i
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S U P P L É M E N T
AUX NOTI CE S QUI PRÉCÈDENT.
B E R G M A N .
Notice de fa defcription phyfque du globe terr&flre.
Cxfavant Suédois efl: généralement connu
par plufieurs ouvrages, qui ont pour objet
la chimie : auflï a-t-il été célébré parmi
nous fous ce rapport. Aujourd’hui je me
propofe de le faire connoître comme auteur
d’une defcription phyfque du globe
terrefire. Il y a ênviron 25 ans qu’une
fociété de fayans, établie à Upfal , délirant
pouvoir mettre entre les mains des jeunes
gens un ouvrage .élémentaire fur la cofmo-
graphie, chargea trois de les membres d’en
compofer un qui pût remplir fes vues.
Frédéric Mallet fe chargea de la partie
afîronomique , Etienne Infuiin des details
fur les moeurs & les ufages des différens
peuples , enfin , Torbern Bergman de la
defcription phyfique du globe terrefire.
Les trois parties parurent entre 176$ &
1771. Quelques années après, Bergman
donna une fécondé édition de la partie
phyfique du globe terreflre qui lui avoit
été confiée ; en 1784 j’cn a* fait traduire
plufieurs chapitres, dont les fujets rentraient
particuliérement dans le plan de
travail que j’avois formé fur la géographie-
phyfique : ce font ceux-là qui figureront
dans cette notice. On y'verra quelle étoit
la marche & la manière du favant Suédois
dans l’expofition des principaux objets
qu’il a traités. Mais avant de mettre ces
chapitres fous les yeux des lecteurs , j’ai
cru devoir leur préfenter un précis rai-
Géographie-P hyfique. Tome I.
fonné de la totalité de l’ouvrage , perfuadé
que cet enfemble feroit, on ne peut pas
plus intéreffant, parce qu’il comprendrait
une fuite de difcuflions favantes fur les articles
de géographië-phyfique qui, dans
les théoriès de la terre les plus nouvelles,
font remplacées par de fades hypothèfes.
Bergman , dans un difcours préliminaire
fervant d’introduélion à tout l’ouvrage
, expofe des vues générales fur le
globe de la terre , qu’il confîdère d’abord
comme faifant partie du fyftême planétaire,
& participant à fes mouvemens autour du
foleil. Il nous le montre enfuite comme
environné de deux malles de fluides , l’air
& l’eau , lefquelles font en proie à des
agitations générales & continuelles. Ces
i fluides font, outre cela , néceflàires à la
vie 8c à la propagation de deux grands
ordres de corps organifés, les plantes & les
animaux.
De ces êtres les uns vivent confiamment
fur la terre, mais feulement y varient leurs
gîtes fuivant l’expofition des lieux & leur
température , croiffent & profpèreut fur
les montagnes ou dans les plaines , dans
lés climats chauds ou froids : d’autres ,
fournis à de femblables influences, vivent
& exillent dans l’eau ou dans l’air , &
même paffent à leur gré d’une maffe fluide
dans une autre. Q qqq