
Entre les réftes du déluge, Scî’ÆU-chïer
place un gros trône d’a fb re, couché fin'
le fommet du mont Stella ' les neiges
font un obftade à ce qtt’on l’aille voir.
Selon fon eftime, ce tronc eft fi 4,000
pieds ara-deffus du fie« le plus 'élevé des
montagnes de 5 aillé où il croiffê natu-
Tellement dès arbres ; car, pafle une certaine
hauteur S n’en croit plus, Il faut
Jàvoir maintenant par quelles cn-confiances
il a pu fe trouver naturellement dans un
tel gîte.
S É N È Q U E .
N o t i c e de ce fu ’ H <a d o it fu r les
dijferens points de l ’ iiifoire naturelle
du globe.
On fera fiirpris laits doute de trouver
ici une notice de es que Serrèque a écrit
dans lès que fions naturelles^ fur piufieurs
phénomènes du globe. Ii eft inutile d’avertir
que la phyfique & J’hjftouse naturelle
n’avoienr pas fait du temps de ce
philofophe les -mêmes p.rogrès qoe ces
parties des fciences ont fait de nos jours;
-cependant, comme il a fa donner aux
connoiffances des anciens un certain ordre
•qui doit nous intér^fer, j ’xi raffsmblé
ic i beaucoup de pafiages où l ’on trouve
des faits curieux,. avec toutes les circonf-
tances qui prouvent que Fefprit d’obfer-
Vatfon s’étoit établi à un certain point,
parmi les anciens. L’ouvrage des queftions
naturelles renferme plulieurs obferv-ationi
curieufes fur PhiUo-ire natu relle de la terre
& fur les caufes de certains phénomènes
que les modernes mêmes n’ont pas mieux
connues que les anciens. Séneqne n auroit
Jaiffé que cet ouvrage, qu’il mériteroit
d’être çohfidéré comme le phyficien le
plus éclairé des anciens , celui qui a mis
lé plus de fagacité dans l’exp-ofition des
fa its, & le'plus d’intelligence dans, leur
analyfe. Les hypothèfes mêmes & És
tÿfîcmes y font expofés avec une clarté
& une précifion qui ontfeduit les premiers
phyficiens modernes, iefquels les ont1
adoptés avec le plus grand intérêt. Pour
comparer enfemble ce que les écrivains
de différens âges ont penlé à ce fujet ,
j’ ai dû ne pas mettre à l’écart les faits & les
hypQthèfes que rappelle Seneque , ayant
principalement pour objet de montrer
les difterens progrès de nos connoiflànces
dans les points de l’hiftoire naturelle ce la
terre qui concernent la Géographie-Phyfique.
Dans les fix premiers pafïages, je ni«
fuis borné à préfenter ce qui concerne
les. eaux en tant que ces confédérations
peuvent nous donner une idée de la conf-
titution du globe terreftre , relativement
à leur circulation intérieure. Dans ces
extraits, je ne me fuis pas reflreint aux faits
& à leur expolition méthodique; j’y ai
aufli ajouté' les conféquences que hénèque
en tire & même les explications hafardées ,
lorfqu’il y a quelque intérêt de les faire
. connoître. Je vois que ces explications
font la partie foible des anciens comme
des modernes; il manque fouvent aux uns
comme aux autres d’avoir bien fuivi
les phénomènes dans leur entier -& dans
toutes les circonftances qui pouvoient
jetter du jour fur les. caufes. Il -fàlfoit
montrer les modernes à côté des anciens ,
&-c’cfl ce que j’ai fait dans des remarques
qui accompagnent les citations tirées de
Suîièque. lut peu Que j en cite rn a paru
luffifant pour nous donner une idée de la
doftfine tfes anciens fur ces différens fa-
iets; doâiine qui a reparu depuis avec
toutes fes déièâuofités dans plufieurs 0 -
.leurs du moyen âge , comme dans Kir-
cher , &c . J’ai tâché de difeuter & d’é claircir
tous les points contentieux de
cette doârine dans des remarques ou ne-
flexinns, où je montre ce que les obferva-
teurs les plus imtelligens de. nés jours
ont fübftkué. â des fuppofitions halàr-
. tlées. . '■ - - “
• Dans l’article V U , Sétèqne parle des
eaux pétrifiantes & des. différera dépôts
qu’elles , forment, des iftes flottantes, &c.
J’étends ces mêmes vues, ces mêmes ob-
fervations en y joignant plulieurs faits
rapprochés à la fuite de ceux que Sénèque
a difeutés & fur-tout relativement au
Travertin, ouvrage des eaux foufrëes qui
font £ abondantes .au pied de l’Appennin.
L ’article V II I renfermé ce que les
anciens connoiflbient fur les phénomènes |
des fontaines périodiques : & _ par une j
faite de ces mouvemens intermittens des j
eaux des fources, Sénèque jette un regard ;
fur les crûes de certains fleuves, quoi-j
qu’elles n’aient aucune analogie avec les;
mouvemens des fontaines.
J’y ai ajouté dans des rsoearqKes les ïaits
qu’on a recueillis depuis Sénèque ; ils fe
fient ■ naturellement à ceux que ce phi-,
lofophe expofe , & qui en reçoivent un '
'nouveau développement , parûculiere-
ment fur la conftituti-on phyfique -ou fol
des contrées de la terre où ces fleuves &
ces rivières fe perdent.
L ’article IX préfente tous les détails
intéreffaiis qù’on trouve dans Sénèque,
far tes poiffons qui vivent dans des amas
d’eau fouterrains.-Outre cela, on y parle
■ des débordemen-s fabits & extraordinaires •
de ces amas d’eau qui fe. portent au dehors,
& entrainent en même temps une grande
quantité de ces poiffons. Je puis citer ici
le lac de Czernitz qui dégorge ’ainfi de,
temps .en temps, & donne lieu à des
pêches très - con-fidérables ; de même la
fontainede Sablé,-prèsd’Angers : pluffeurs
cavernes en Dahnatie, qui tantôt rejettent
une quantité d’ eau affez conliderabie
pour .inonder des plaines , & former
ainfi fubitement des étangs où fe font des
pêches abondantes. Je n’entre pas dans
de plus grands détails à ce fujet, parce
que .je traite de ce qui concerne ces viviers
fouterrains à Farticfe dégorgeoir du dictionnaire
, où tous les faits font rapproches
par ordre & difeutés comme il convient.
Dans l’article X , il eft queftion des.
rivières qui le perdent. & s’engioutiflent
en terre, foit pour dil^ aroître entièrement,
fait pour reparoîtreaprès un certain trajet.
L ’article XI renferme tout ce que les
anciens ayoiènt imaginé far les caufes des
crues du Nil : Sénèque les cifsiite avec
beaucoup de fagacité & de netteté , &
malgré cela , il ne nous donne pas, - au
milieu de toutes ces conjectures, la v é r itable
caille. J’ajoute, dans une remarque
.particulière ce que les voyageurs modernes
nous ont appris far oes crues & fur les
phénomènes femblables : c ’e£ la où nous
trouvons la folution de ce grand problème.
Dans l’article X I I , on peut lire un
pafiàge intéreflàut où .Séoeque décrit
d’une manière forte & énergique ce qiii
concerne tes cataractes du Nil,, les mou-
veinera des eaux du fleuve avant & 'après
la digue naturelle de Philé , ôc enfin lés
manoeuvres de la navigation hardie des
habitans qui franchiffent dans des barques
légères cette maffe .d’eau énorme pendant
fon élévation & fa chute.
J’ajoute à ce fujet des confidërations
générales fur les cataraâes du N il, fur la
nature de la digue naturelle qui les forme,
ainfi que fur celles des autres fleuves.
L ’expofition des malles qui contribuent a
ces phénomènes, m’engage à réfuter ce
.que quelques naturaliftes modernes avoient
imaginé fur les cataractes, fans avoir été
à portée d’étudjer les circonftances de
L< 1 formation & les matériaux qui étoient
entrés dans leur comnofition , enfin cé
J qu’on peut voir lorfqu’on obferys tes
! différentes contrées où il s’en rencontre
- fous diyerfes formas.