
3 ° . Si l’on trouve dans un de ces lits
des indices de fel marin ou des dépouilles
d'animaux marins , qupn y oblerye outre
ççl^ u.ne fubftanqe. iemblable à celle du
fond de la nier , il éll indubitable que la
mer' a (ejourné dans ces contrées , foit
par" une inondation particulière., foit par
un débordement que les"eaux torrentielles
q.°. Si l’on obferv.e dafis un de ces lits
une grande'quantité dejoncs, de gramens,
de pommes de pin, de branches de
troncs d’arbres, & d’autres corps fem-
felables ou qü’on ait lieu de les foupçolinër,
il eft certain pour lors que c’eft à l’inondation
d’un fleuve ou à la chute d’un torrent
qu’eft dûe la matière qui ■ feiiveloppé ces
corps.
y ° . Si dans ùn de ces lits on remarque
des charbons*“ des. cendres-, des-ponces ,
des matières calcinées* & -enfin- du bitume ,
e’eft une'préuve qu’il y: a eu quelque incendie
dans le voifinage du fluide , au
moyen duquel ces corps ont été ftrati-
fiés; & ces preuves font encore plus
décifives , fi le lit entïèr n’eft compofé
que de cendres & de charbons. C’efl en
Cet- état qu’on voit près-dé' Rome un lit
dans un endroit d’où l’on tire de la terre
propre à faire de la brique.
6° . Si dans un même lieu la matière
de tous les lits, eft de la même nature , il
efl certain que le fluide qui les a formés ,
n’a pas reçu le concours, de fluides chargés
de différentes matières, & qui auroient
conflué de divers endroits éloignés,
7 ° . Si au contraire dans un même lieu
la matière des couches eft de nature différente^
on, peut en conclure trn’ep diffigrens
temps des fluides chargés de ces matières
différentes y ont été ’ portés de diyerfès
plages. . Ce qui peut avo;r été occafîopné
bp par le changement des vents & par M
chûte ‘dés pluies in certains endroits plus
abondantes qu’en d’autres , ou parce que
les molécules du féd'iment ëtoient d’une
gravité fpécifîque différente ; enforte que
les plus pelantes fe font précipitées d’ab
o rd , & qù’erifuite les plus légères ont
formé une autre couche-. -Enfin on peut
croire que cette variété de matériaux dans
les lits a pu ëtréproduite pair la vicifli-
tude des faifohs , &-fur-toüt dans les lieux
où les terreins offrent'dés matières différentes
uniformément mélangées.
8°- Si l’on trouve quelques bancs pierreux
entre des lits de terres, c’eft une
preuve qu’il y a eu dans le-voifinage quelque
fbntàinè, pétrifiante ou de temps en
temps quelques éruptions de vapeurs fou-
terrainés ; ou bien que 1er fluide' s’étant
retiré après avoir dépofé Ion fédiment,
ne fera revenu que lorfque Ja furface
de -l’incruftation aui-a été âurciei par le
fo'leii.
§. V I .
Des couches de la terre, des principes certains
' fur le lieu de leur formation , Ù des
changemens quelles ont éprouvés,
i ° . Dans le temps que chaque lit fe
fonwoity il-y avoir fous cë lit une autre
fuperficie qui recevoit les particules des
ledimens & les empêchoit de defcendre
plus bas ; par conféqiient dans le temps
de la formation du lit fupérieur, le lit
inférieur ou- le-fond primitif du baffin-qui
contenoit le fluide lui ont Tervi de bâfe.
2°. Lorfque fe formoit un des lits fu:ré-
rieurs , le lit immédiatement au - délions
avoit pour lors acquis une certaine con-
lillai'.çe,
j ° . A l’époque où fe formoit un lit
quelconque, ce lit s’èft trouvé foutenu
furles pQtçs par-un çprps-folide, ou bien
Çe lit aqroit recouvert toute la furface àç
yerrç ( ce qqi né fie trouve nulle paft ).
Il s’enfuit dorée de I n flué par-tout dÙTofi
yôît l’ê f Cotés des lits à découvert, il faut
cherche? le prùlongenïtent de ces lits -, ou
trouver le corps folido qui a fervi à conte-
nirflatts des limites fi#« la matière moile
& délayée * qui eft entrée dans, leur.çpm-
ppfition j ou bien'enfin les califes- de là
deftruâidm du prolongement de ;ces lits!
4°. Dâifs te temprérénr chacun dSf lits
fréforinoif, tofité la^matiVfé furéêriéuïë
î ’Cë lir'-’étpir fluide j-' ainfi loi'Fqu’un lit
quefcrénqûd fe formôit, il n’exiftôit aucun
dés iiié' fup'érieuis, -' ’
À l’égard de la figure de ces lit s , il
çft- certain que leurs faces inférieures-. &
latérales fe . font moulées fur les'corps,
folides qu’elles touchoient immédiatement!,
vdëforte que la furface (upérieure.
étoit, autant qu’il étoit poflible,1 parallèle
à.Fhgr-ifon; ainlLtous les lits, excepté,le
plus, bas-, , ont dû être terminés par deux
plans parallèles à lflor-ifon : d où il., fuit
que lesr. lits .quijiqnt’tmjcurd’hin perpendiculaires
ou inclinés à l’horifon ont .etc
primitivement parallèles a ce plan. ■
- Kts dé rivières; & dans l’intérieur des caver-s
nes& dés iffues fouterraines, Où'voit, que
tous ceS effets peuvent' occàfionrier de deux
manières différentes tes changemens- ' dé
: pofition dans les' litis horifèrétaux.
Lès changemens furvenus eh plufieurs
endroits dans la difp'ofiuon de ces lits &
dèleurs faces qui.yjpairéWent a découvert,
ne 'dét'fuifëht réni aücmife màriifei'e ce què^
l’on vient de dire ; car dans les endroits1
où l’on remarque ces changemens, on
peut y obferver les -traces . évidentes de
l’aftion du feu ou dü mouvement des
eaux- Si .d’un coté - i’eaü1 difîout les
matières térreufes', les entraîné dans les';
lieux bas', 6c les-depofe ou a la furface,
de1, la terre ou dans les cavités j de meme
lé feu qui détruit les matières les, plus
dures, lefquelles.s’oppofent.a; fon a â ion ,
& qui non-feulement diffipe au loin les
princ-ipqg -terreux, les. plus légers., mais
ehcqjÿ lance'avec’ forcé les ptlus grandes^
maffes de pierres ,- produit a la furFacè du
globe dés "prê'c1picêfL’j dês CaréfliÜ & dés"
La première, manière pft un foulève-
! ment violent dérébuches',-produit ou par
| une éruption fubite des feux & des vapeurs
fouterraines y rou par -,1’effor-t de l’air
comprimé à la fuite de l’affaiffement de
. gran.dps maffes dans les enyiçoqsi L ’effet
1 d? ces explôfi'ohs dans les couches’ eft de
diffipeV en. ;pôufïièrç, [la matière terreufe,
& de divjfer en fragment & en gros
| éclats les pierres dont la confiftaiice eft
' plus.fo'lide.
; La fecôn’de manière dont les lits hori-
1 fontaux peuvent i changer de pôlilion ,
c’eff l’affaiflèment Ipontànée des lits fupé-
itieu r s , lefquels- après. l’enlèvement des
\ lits; inférieurs qui leur fervoient de bâfe,
i commencent d’abord à fe fendre ; puis,
! fuivant les cavités-'intériettres & les fentes,
ces lits prennèrit différentes pbfitions ; les
! tins deviennent' perpendiculaires à l’hori-
i Ion, les autres s'inclinent fous différent
angles , & quelques autres dont la matière
a une plus-grande cohéfîoh fe courbent'
en arc.'Ces- changemens peuvent avoir
lieu dans-tous les lyflêmes de lits horifon-
itaux qui fe ’trouVent placés fui- des cavités
antérieures ; mais il peut arriréër atiflî que’
‘quelques-uns des lits inférieurs fé‘ déplacent
Sc s’affaiffent, pendant que les',
lits füpérieurs continuent à'relier en place
Sc à former' des voûtés.
Ces chaiTgëlréêns ’ dé.’ pofition dès' lits,
ihoriforétaiix', noiis bffferét une explication '
facile de’ plufiëurs phénômèriés. dont' la*
folution préfênté bëaùcôup fle‘ difficultés."
O n péut S’en fërvïr'pouf rendre raifbrl desr
inégaiités’ dè la Furface dé là'tefre 'quî'ont’
dbnh'é’lièii à un' grand nonibr*e de .dilcufi-1
. libttÿ-1/’‘télîès’ fdrét la'fdfmaiibh dés nioiL
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