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il eft probable qu’elles en ont détaché en î
même-terris des fragmens confidérables, &
que de ces fragmens , quelques-uns ont été I
réduits en fables par le mouvement continuel !
des eaux ; les autres débris fubfiftent dans
leur entier , -mais les eaux en ont tellement
rongé les angles qu’elles leur ont
donné une figure arrondie ou ovale, &c.
Ge font ces fragmens polis & endurcis
avec l’intermède des fables ou de l’argille
qui ont formé les pierres aggrégées, les
brèches & les poudingues ; & ceux qui
font refiés difperfés dans les plaines ont
formé les différentes pierres ifolées, les
roches filiceufes , quartzeufes , calcaires,
argilieufes, &c. que l’on rencontrepartout.
Wallérius croit que ces pierres &' ces
cailloux n’ont pas reçu leur forme arrondie
8c pc die de leur continuelle agitation 8c balot-
tement dans l’eau, fur-toüt après leur endur-
eilfement complet : que les fables quifiont
de la même date que les différent cailloux
arrondis & qu’on trouve, allez.fouyent
mélangés- avec eux, indiquent que les
plus petits fragmens & les plus petits
grainspierreux ont été détachés des grandes
malles encore molles.
'Souvent les collines ' fablonneufes font
fitùées de manière que d’un cote elles
ont devant elles une région champêtre
d’une furface fort unie, 8t vers laquelle
elles jont inclinées , pendant que de 1 autre
elles correfpondent à une région mon-
tueufe , fort élevée , vers laquelle elles
s’étendent moins 8c font moins inclinées.
Ainfi , la province champêtre de Scanie
eft au Midi des collines de Hallands-Ahs
& Getafyggen , tandis que de l’autre côté
efl la région‘ élevée du Smoland. La colline
d’Üpfal regarde d’un côté une plaine,
Variée par des champs cultivés & des
prairies, & de l’autre une forêt élevée : il en
efl de même de la colline de Langalen en
Üpdand ; de. celle de Tiula-Ahs en Suder-
SfëwcSc'de la colline ; fabiqnneufe fur
laquelle eft cônfl'rüite la ville, de Sfrerignes.
On ne peut pas établir à ce fujet une règle
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"générale; cardans quelques autres endroits
on trouve des régions champêtres des deux
côtés des collines , & dans ce cas on
obferye que leur pente efl égale de part
& d’autre, quoiqu’elles n’aient pas partout;
une égale hauteur.. Dans quelques endroits
les collines femblent avoir été coupées &
féparées par les eaux courantes , & il paraît
qu’elles- doivent être ccnfîdérées comme
une continuation de celles qui occupent
de grands.trajets fans aucune interruption;
quant à leur cômpofit-ion, il efl vifible
qu’elle efl poftérieure à:, celle des montagnes
,-puifque le fable qui en forme toute,
la malle efl un débris de ces montagnes.
1 De cette confîdération ■ on. peut avec
■ affez d’affurance déduire l’origine de plu-
Sfieûrs piprres & njontagnes ,fabl,onneufes,
|en fuppofant qu elles oiit été formées avec
j*le fable, raflemblé en certains lieux par les
teaux , où il s’eft étroitement uni & endur-
!ci en maffes quelconques , lorfqu’il n’a
pas été dépofé.par couches comme on
jîe rencontre dans”degrandes contrées. Ainü
■ l’on voit que toutes les montagnes fablon-
,neufes;n’o’nt pas la même antiquité,; mais
.Wallérius eft porté, à. croire que les pétri-
ifications-ou dépouilles, d’apimaux marins.
,prouvent qu’elles datent de la grande cataf-
trophe du déluge.
Quand les eaux prirent leur écoulement
dans l’intérieur de la terre, elles s’ouvrirent
des iffues plus ou moins larges fur des p'ans
verticaux ou horifontaux à travers la malle
encore molle des montagnes, 8c fur-tout
au milieu de celtes où les eaux ont éprouve
une moindre rélifiance; enfuite ces canaux
! font refiés ouverts pour fervir à la circulation
fouterraine des eaux , ou bien ont
été remplis de matières minérales OU lapi-
Idifiquesquiy ont été entraînées & dépofees
par les eaux. Telle eft l’origine des veines
métalliques 8c pierreufes , foit dilatées ,
Toit en rognons; car tous.ces phénomènes
['indiquent que ces dépôts ont été faits
i après les montagnes , & iorfque leur ; conf
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filialise ètoit encore molle. Ce qui' pour- ■
roit établir cette opinion', c’eft que-Tes 1
veines métalliques ne prennent pas d’ac- j
croisement dans une matrice on roche j
endurcie , encore , moins ont-elles pu y j
être difperfées' ou mêlées pour s!y' trouver
enfuite en petits grains ; en monceaux,
en globules, &c. vu qu’il leur eût été
impoffible de pénétrer un corps dur &
folidej Voy'éç les élémens de métallurgie
de Wallérius ? page 8p 8c fuiyantes.
fères qu’on luiobjeéle & que ‘hoiïs voyons1
élevées au-deftùs de <la fui-fscê: de la terre
étoient dans les premiers tems entièrement
enfevelies dans l’intérieur avant le grand1
bouleverfement qu’il attribue au déluge
uniyerfek' s;
§. I X.
Sur la formation des veines & des filons
métalliques,.
Il eft facile de comprendre pât cés
details d’pu1 proviennent ces couches
métalliques ou pierreufes que l’on rèn~'
contre quelquefois dafis l’intérieur des'
montagnes .& même d'ans les veines qui
y réfident, comme ilri'y en a plufieürs
exemples.
Il eft vrai cependant que plufietirs phy.-
flciens & naturàüftes ont adopté une autre,
opinion fur l’origine dés veines-'métalliques
, en foutenant que ces veines y 'ont
été formées en même-tems qü'e les montagnes.
Us appuient leur opinion en partie
furies montagnes entièrement métallifères,.
comme celles de Taber-g en Smoland, de
Kerunov-ara & Luofavara.dans la Laponie,
de"- Torneb”, & en partie fur les veines
qui font , tellement larges & épaifles
qu’on ne fauroit les regarder comme produites
par les eaux courantes,intérieures
«encore moins comme ayant rempli des
fentes & des crevaffes lors du defleche-
iiient 'général. Us citent pour exemple ,
la montagne de Gellivara dans la Laponie
de Lula , la mine de Rammelsberg
en Allemagne , &c. ; mais Wallérius penfe
qu’èn montrant la préexiftence des montagnes
& leur état de mpllelfe-, Iorfque les
dépôts des veines métalliques ont été formées
, 'on à détruit entièrement cette
opinion. D’ailleurs , rien n’a pu empêcher
les eaux de faire des ouvertures &
des excavations ici p'Ius'Targes & plus
VâfleJs., & là plus étroites. Enfin Wàl-
«rius ajoute que ces montagnes -mécaili-
D’autres perfonnes fort .finftr.uites ,,en.
minéralogie confidèrent les veines métalliques,
comme ayant, pour origine des
j Tentés & des crevaïïes que Becker & Bout-,
i guet attribuent à ia déification , Whifton
à l’endurciffement, Leibnitz à la vitrification
& à la .'chaleur intérieure ; niais .
Wallérius.' croit pouvoir.contredire toutes
I ces hypothèfes .par les ôbfcrva trionsfui- :
; vantes. 1 “ . Les veines qui occupent, des.
maffes" môncuëufes entières fur une largeur
& une ' épaifleur knmenfe , ne Tauroient
être co r. fi dé ré es comme ayant rempli de
fi triples fentes ou des crevaffes fort étroites...'
.On en'peut dire, autant des. veines parallèles
d’une même montagne. 2R On a fait
voir que lès' veines dàtoient du teins où les
montagnes n’avoient pas pris encore une
certaine confiftànce : alors la déification
n’a pu avoir lieu , tant que les montagnes
ont été fous les eaux. Au contraire , les
habitans des montagnes & les mineurs ont
jfréqueniment obfervé que des fentes pro-
j duites par le deffeçhement, avouent brifé
& féparé les veines , preùve certaine-
que ces, veines ont exifté avant le deflfe-
chement & avant les fentes qui en ont été
! la fuite ; 3°. Les fentes & les crevaffes
j fe rétréciflent infenfiblement à mefure
j qu’on defeend plus profondément dans le
1 fein de la terre, & au contraire elles s’éiar-
i giflent vers Ta furface en raifon de la con-
j vexité des montagnes ; mais les veines
'métalliques fe comportent bien autrement,
car elles font fouvent plus grandes 8c plus
] larges à la-partie inférieureqn’à la fupérieure.