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». Mme de fer de Taberg, en Suede.
On peut compter parmi les mines les
plus fingulières , celle de Taberg en
Smoland. La hauteur où elle fe trouve
prife dans fon entier, s’étend fur un ef-
pace de près d’un quart de mille , quoique
la partie la plus élevée n’occupe pas
la moitié de cette étendue; Elle fe dirige
du N-N-O au S-S-E , s’élève lentement
du côté du nord j ufqu’à une hauteur alfez
confîdérable, s’abailfe un peu, fe relève
de nouveau, forme enfin une crête très-
haute, & fe termine par un efcarpement
rapide' vers la rivière de Mânfarpa, au-
delfus de laquelle fon fommet s’èleve de
120 pieds au fud-eft : on voit de l’autre
côté de la rivière une hauteur correfpon-
dante. A l’ell & au fud-ouell, il y a une
fuite d’éminences féparées de la montagne
de Tab e rg, par une rivière qui coule dans
une vallée d’un quart de mille d’étendue.
A u -d e là du la c . Vetter , aux environs
de Jonkoping & de Taberg, jufqu’àu dif-
trid d’CEsbo, le terrain ell un fable mobile.
Près de l’efcarpement, font des dépôts
de minerai ferrugineux fans aucun
mélange de pierres , & quelques - uns de
ces dépôts ont plufieurs pieds d’épaiffeur.
Ils font difpofés en couches horifontales,
féparées par des lits de terreau ; & s’élèvent
jufqu’aux trois quarts delà hauteur de cette
partie de la montagne. La crête du Taberg
& probablement la montagne entière
, eft remplie de filons étroits & pa
rallèles, qui font ordinairement verticaux
& dirigés dans le même fens que la montagne.
Les plus riches ont rarement plus
d’un quart d’aune de puiffance, & dans les
'environs, on leur donne le nom de bancs
' de fer. Ils renferment un minerai brun-
noirâtre A luifant, qui donnera liv. k par
quintal. Le minerai ordinaire a un afpeél
particulier : il paroit enfumé & n’a point
d’éclat : il tient 31 pour cent.'Celui qu’on
appelle minerai rubanné du minerai, p ie ,
a des couches de Jfpath blanc entre fes
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feuillets , & préfente ainfî dans fa caffure
des raies alternativement blanches &
noires : il donne 21 pour cent. Les filons
de cette dernière forte fe montrent à nud
fur le penchant occidental de la montagne.
Le fpeétacle que préfente cette malle énorme
de minerai , ell bien fait pour exciter
la curiofité & l’étonnement. Cependant
ce n’eft pas le feul exemple de cette efpèce
que la. nature nous offre. On connoît à
Toinéo'en Lapoqie une montagne entièrement
formée de minerai de fer : & à
Lu léo, dans le même pays , la montagne
de Gellïvare n’efl qu’un bloc de riche minerai
de fer d’un bleu noirâtre , qui s’étend
comme un filon irrégulier pendant
plus d’un mille fur 3 à 300 toifes de
puiffance.
Montagnes des environs de Rattwick.
On peut mettre aulfi au rang des montagnes
-en couches , les plus remarquables,
celles qu’on voit dans la paroille de Rattw
ick , aux environs de Boda - Cappell.
Elles font formées de pierre calcaire en
couches, brune., grife et parfemée de
. taches vertes avec des corps marins pétrifiés.
On y trouve plufieurs filons .métalliques
dans la mine de Silfberg , ‘ fur la
pente occidentale de ces montagnes, qui
s’étend du nord au fud. Les différens filons
N -N -E & S-S-O. ont une forte incli-
naifon à l’ouell : foûvent auffi ils fe détournent
vers les. autres points du ciel;
’ils fe terminent ordinairement à y ou <>
toifes de profondeur par la réunion dé
leurs parois. Ils contiennent du z in c , de
la calamine & de la galène. .La fouille
qu’on nomtne la mine grife , qui a trois
toifes de profondeur , & qui e’ft contiguë
à la précédente , ell traverfée intérieurement
par un filon de terre qui fuit la même
direétion que ceux de la mine de Silfberg.
Du côté oriental de ce filon la pierre
calcaire ell coupée par une malfe de quartz,
de terre calcaire , de quartz , de feldfpatl'
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& de fchorl noir. Toutes ces fubftances
font en grains & fortement agglutinées
enfemble. On y trouve aulli de petites
coquilles & de la galène remarquable par
fon éclat, qui tient une once \ d’argent.
On ne fait pas jufqù’à quelle diftance fe
prolonge cette forte de pierre : mais la
pierre calcaire fe remontre au jour à 60
ou 80 pas de-là vers l’ell.
La mine d’Hogfmyre dans une pierre
calcaire brune, en couches avec des pétri
fications, ell traverfée à l’intérieur par
trois filons pu'ilfans fur la même direétion
que ceux dont on vient de parler , 8c
inclinés de 30 à 4.0 degrés à l ’efl. Ils contiennent
une grande quantité de galène ,
mêlée de fpath & de minerai de zinc.
Lamine de Rodaberg ell clans une montagne
élevée qui s’étend du nord au fud.
La fubllance de la roche.ell une pierre
calcaire b rune, en couches avec des corps
marins. Ces couches fe dirigent du nord
au fud , & s’inclinent à l’ell de 20 degrés.
De ce même côté la montagne a de iy à
18 toifes de hauteur perpendiculaire. On
y voit le profil d’ un filon dirigé du N-N-
E. au S-S-O. avec une inclinaifon de 10
à 11 degrés vers le nord : fa puiffance ell
d’un quart d’aune à la iuperfîcie, & de
quatre dans la profondeur. La matière du
filon ell une pierre calcaire dure d’un brun
noirâtre, qui préfente vers le jour- de la
galène de plomb pure, en allez grande quantité
: mais à une certaine profondeur, on
nÿ trouve plus que des pyrites fulphu-
. reufes ; on y remarque aulli des traces de
minerai de zinc.
Le grès qu’on trouve près de Styggfors
peotêtre regardé ,avecfondement, comme
la bâfe des couches de pierre calcaire de
Silfberg , ainfi qu’on l’obferve dans les
mines de Vellrogothie. Ce grès ell de
diverfes couleurs; rouge, jaune, bleu ,
gris & noir , fouvent parfemé de taches,
<5111 donnent à cette pierre un afpeél trèj-
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agréable. On trouve enfuite des couches
de marnes entaffées les unes fur les autres ,
& on arrive enfin à un quartz micacé. La
montagne d’Ofmund ell la plus haute de
oe canton ; elle ell à un demi-mille au
nord de Capel ; elle ell couverte de bois ,
& fur le fommet il y a un village élevé
d’environ iy o pieds au-deffus des champs
qui en dépendent. Cette montagne s’étend
du nord-elt au fud-ouell pendant un quart
de mille : fa largeur peut être évaluée à un
.huitième de mille, & la longueur de Ta
partie la plus élevée à un feizième de mille.
Du côté du oord-ouelt il y a une éminence
efcarpée appellée Skccrback, dont la pente
ell de yo à yy degrés, & qui a 90 pieds
de hauteur. On voit dans cette montagne
plufieurs bancs de fchille & de pierre calcaire
qui's’étendent nord-nord-ell & fjd-
fud-ouell, dans l’intérieur defquels on a
reconnu une pierre calcaire dure, d’un
gris rougeâtre , coupée par des veines &
des venules de pyrites noirâtres , com-
paétes, où l’on trouve quelquefois un peu de
: pétrole. Ony voit encore une filière épaiffe
de quelques lignes d’une argileiine & bleue
qui borde les parties des veines où font
ces pyrites. Cette argile contient environ f
d’once d’argent au quintal. On trouve en-
fuite dans ces mêmes vçines , 1 °. un fchille
brun friable , huileux , & décrépitant au
feu , un demi-pied ;
20. Terre calcaire’dure & compafle, qui
dillille du pétrole, lorfqu’on l’expole à une
forte chaleur, 6 pouces ;
30. Deux pieds de fchiflè tendre, gras,
brun, finueux, décrépitant , lequel vers les
parois du filon .ell accompagné de groffes
malles oblongues de pierre calcaire d’un
pied de diamètre , & de mânes fphériqués
plus petites de quelques pouces de diamètre
: les premières formées de pierre
calcaire dure & compaéte, contiennent du
pétrole en fi grande abondance , qu’on l’en
voit couler lorfqü’on les brife : les' dernières
font rarement compares, & le plus